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Rythme, après un emploi isolé en musique, est repris au
XVIe s. et désigne le retour imposé à des intervalles réguliers d'éléments harmoniques caractéristiques du vers ; puis, il renvoie au mouvement général résultant, dans un texte, de la répartition, du retour régulier et plus ou moins rapide de certains éléments de la phrase (1647, N. Poussin).
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Le mot s'applique aussi à la musique (v. 1512) où il est distingué plus tard de
tempo et de
mouvement.
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En médecine,
rythme s'applique à la cadence présentée par les mouvements du sang dans les artères (1765), d'où
rythme cardiaque, rythme respiratoire (1890), etc. Il s'étend à toute espèce de cadences et de mouvements proportionnés que comprend la vie organique (1845) et se répand dans l'usage courant à propos de l'allure, de la vitesse à laquelle va un véhicule (1846), s'exécute une action, se déroule un processus (1917 au cinéma), une suite d'événements (1924).
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Par glissement de la valeur d'organisation temporelle à celle de proportions donnant un effet dynamique, le mot est passé dans le domaine spatial, en art, d'abord en sculpture (1765), puis dans tous les arts plastiques.
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RYTHMÉ, ÉE adj., d'abord sous la forme
rimé (v. 1370),
rythmé et
rhithmé n'étant attestés que tardivement (1836), apparaît une première fois chez Oresme pour rendre une phrase grecque, dans
musique rimée « qui possède une alternance déterminée de sons forts et de sons faibles ».
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Il est repris au
XIXe s. pour qualifier ce qui a un rythme sensible et bien marqué, aisément perceptible, à la fois en poétique (1852,
strophe rythmée ; 1867,
prose rythmée), et dans les autres contextes du mot
rythme (av. 1854).
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En dérive RYTHMER v. tr. qui, après une première attestation (1372-1374), est repris au XIXe s., d'abord écrit rhythmer (1856) « soumettre à un rythme, à une mesure » et, par extension, « régler (qqch.) selon une cadence » (1862, Mallarmé).
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À son tour, ce verbe a produit RYTHMEUR, EUSE n. (1842) « poète habile dans le maniement des rythmes », mot peu usité.
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RYTHMIES n. f. pl. (1972, Manuila) est un terme de médecine désignant les mouvements rythmiques stéréotypés accomplis involontairement par certains malades mentaux.
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1 RYTHMIQUE n. f. est emprunté (v. 1355) au bas latin
rhythmica « science du rythme », lui-même repris du grec
rhuthmikê « le langage rythmé, la poésie », féminin substantivé de
rhuthmikos.
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Le mot, introduit en musique, et rare avant le XVIIe s., a désigné l'art des cadences et de la suite des mouvements, spécialement dans l'étude de la musique ancienne, et la partie de la musique des Anciens qui concernait les lois du rythme, de la mesure (1842). Il se dit aussi de la partie de la grammaire ancienne relative au rythme des vers grecs et latins (1870).
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De nos jours, il s'emploie à propos de la science des rythmes, appliquée à la prose et surtout à la poésie (1765).
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2 RYTHMIQUE adj., d'abord altéré en
richmique (fin
XVe s.), puis
rithmique (1521) et
rythmique (1690), est emprunté au bas latin
rhythmicus « qui concerne le rythme, cadencé », déjà employé à l'époque classique comme nom désignant un technicien du rythme. Ce dernier est emprunté au grec
rhuthmikos « qui concerne le rythme, se conforme au rythme », dérivé de
rhuthmos.
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L'adjectif est introduit par les théoriciens des XVe-XVIe s. pour qualifier les éléments harmoniques de la rhétorique en tant qu'elle s'applique à l'art des vers. Subissant l'attraction de rythme, il a élargi son emploi, qualifiant ce qui est relatif aux cadences et retours proportionnés de mouvement (enregistré par Furetière, 1690). Par latinisme, d'après versus rhythmici, il a qualifié un vers léonin reposant sur l'identité des terminaisons (1588). Il s'étend à la musique (1636, art rythmique, musique rythmique), spécialement à une méthode d'éducation musicale, musculaire et respiratoire créée par Émile Jacques-Dalcroze et appelée gymnastique rythmique (1906) ou danse rythmique (1933).
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Rythmique a produit RYTHMIQUEMENT adv. (1816) et RYTHMICIEN, IENNE n. (1870), nom du spécialiste des questions de rythmique grecque et latine, et du poète habile dans le maniement des rythmes, ainsi que RYTHMICITÉ n. f. (1877), « caractère rythmique ».
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ARYTHMIE n. f. est un emprunt de la langue médicale au grec
aruthmos, de
a- privatif et
ruthmos, d'après
arythmique.
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Il désigne (1879, Sée) une irrégularité du rythme cardiaque et s'est étendu à diverses irrégularités rythmiques.
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ARYTHMIQUE adj. se dit du pouls irrégulier (1865 dans le dict. de Littré-Robin), puis d'une mélodie, d'une suite sonore.
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POLYRYTHMIQUE adj. semble un emprunt à l'anglais
polyrythmic (1893) pour qualifier ce qui produit ou comporte simultanément plusieurs rythmes différents, sur le modèle de
polyphonique*. POLYRYTHMIE n. f. correspond à l'emploi dans une composition musicale de plusieurs rythmes simultanément.
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RHYTHM AND BLUES n. m. expression anglaise des États-Unis, attestée en français en 1959, joint au blues* le caractère rythmique de la musique instrumentale pour désigner la musique populaire afro-américaine des années 1950 et 1960, le plus souvent chantée et caractérisée par l'amplification électrique.
Le rhythm and blues (abrév. à l'américaine
R'nB) est le précurseur de la
soul music.