3 SALVE n. f. est emprunté (1666) à l'espagnol salva, dérivé de salvar « sauver », lui-même du bas latin salvare « sauver* ».
❏  Le mot, aujourd'hui didactique, désigne comme l'étymon une coupe en vermeil sur laquelle l'étiquette voulait que l'on présentât certains objets à un prince ; le nom vient du fait qu'à l'origine la coupe avait été employée pour vérifier que les aliments et boissons destinés à un prince étaient sains, non empoisonnés.
SAMARE n. f., terme de botanique, est un emprunt (1798) au latin samara, samera « graine de l'orme ». Le mot désigne un type de fruit sec indéhiscent, akène dont le péricarpe se prolonge en une petite aile membraneuse.
SAMARITAIN, AINE n. apparaît sous la forme samarithan en 1330 et sous la forme moderne au XIXe s. (1870, la Samaritaine, le bon Samaritain). L'adjectif samaritain, aine est attesté au XVIIe s. (1629). Le mot est emprunté au bas latin ecclésiastique Samaritanus « de Samarie », dérivé du latin classique Samaria « Samarie », ville et région de Palestine (en grec Samareia).
❏  Terme d'histoire des religions, samaritain désigne un Juif (une Juive) de Samarie, et les Samaritains, une secte religieuse gnostique et ascétique qui ne croyait pas à la Résurrection. Dans l'Évangile selon saint Luc (IV, 10), le bon Samaritain est le personnage présenté par le Christ dans une parabole comme un modèle de charité discrète ; d'où la locution figurée être (1879), faire le bon samaritain (de qqn) « se montrer secourable, dévoué », souvent employée avec une nuance d'ironie, et l'emploi régional (Suisse) de samaritain pour « secouriste ». ◆  Le mot s'applique aussi, didactiquement (1876), à ce qui est relatif à la Samarie et désigne (1876) la langue des Samaritains.
En français de Suisse, depuis 1930, samaritain, aine s'emploie pour « secouriste (certifié, diplômé) », aussi en apposition (moniteur samaritain) et comme adjectif (l'œuvre samaritaine). Le nom est abrégé dans l'usage familier en SAMA.
SAMARIUM n. m. est formé (1879) à partir de samar(skite) [1878], nom d'un minerai découvert (et ainsi nommé en allemand, en 1847) par le chimiste russe Samarski et duquel fut extrait ce métal (symbole Sm) qui fait partie des terres rares.
SAMBA n. f. est un emprunt (v. 1923) au portugais du Brésil samba, lui-même emprunté à une langue négro-africaine ou au tupi.
❏  Le mot, qui ne s'est répandu qu'après la guerre de 1939-1945, désigne une danse d'origine brésilienne à deux temps, apparentée à la rumba. ◆  En français d'Haïti samba n. m., mot peut-être différent, du créole, désigne un auteur de chansons populaires (un concours de sambas).
SAMBUQUE n. f., réfection classique (1640) de la forme sambue (v. 1175), devenue sambique (1288) puis sambucque (1533), altéré chez Oresme (XIVe s.) en jambus, est un emprunt au bas latin sambuca, lui-même du grec sambukê dont il a repris les sens. Le mot grec désignait un instrument de musique triangulaire à quatre cordes (espèce de harpe) et par ailleurs une machine de guerre pour lancer des projectiles, dont la forme s'apparentait à celle de l'instrument. Sambukê est d'origine orientale : il transcrit, dans la Bible, le nom araméen d'un instrument de musique, sabbekā. Par analogie de forme, le mot se dit en latin médiéval pour « selle de femme ».
❏  Sambuque est utilisé en ancien français avec ce sens et par métonymie pour « housse de selle » (v. 1175, Chrétien de Troyes). ◆  Le nom reprend ensuite les acceptions du grec et du bas latin. Il désigne d'abord (1288, sambique ; 1533, sambucque, sambuche) une machine de guerre en usage au moyen âge, constituée d'une échelle portée sur un chariot, munie d'une plate-forme sur sa partie supérieure. ◆  Comme terme de musique, le mot a d'abord désigné (1372, sambux) une sorte de flûte ; l'emploi pour « harpe », attesté une première fois au XIVe s. (sambue), est repris en 1765 pour désigner l'instrument à cordes pincées en usage dans la Grèce antique.
SAMEDI n. m. (1155), d'abord samadi (1119), représente une forme réduite de sambedi, sous l'influence de l'ancien français seme (du latin septimus) ; sambedi est issu du bas latin sambati dies « jour du sabbat », du génitif de sambatum, variante d'origine grecque du latin classique sabbatum (→ sabbat) et du latin classique dies « jour » (→ diurne). La forme sabbatum est représentée dans les langues romanes par l'italien sabato, l'espagnol sábado, avec inversion de l'ordre latin dans le catalan dissapte et l'occitan disapte ; sambedi est représenté dans le roumain sâmbătă, l'ancien haut allemand sambaztac (allemand Samstag) ; cette forme en mb est à la base des formes slaves, ce qui supposerait un déplacement depuis la région des Balkans, par le Danube et le Rhin, parallèle à une première vague de christianisation.
❏  Samedi désigne le septième jour de la semaine, correspondant au jour du sabbat chez les juifs, d'où samedi saint, dernier jour de la semaine sainte.
SAMIT n. m. est un emprunt ancien (v. 1165) au latin médiéval samitum, apocope de hexamitum, grec byzantin hexamitos « de six fils ». Le mot s'emploie en archéologie pour une étoffe à six fils de couleur en soie ou en soie (trame) et lin (chaîne), variété de brocart.
SAMIZDAT n. m. est emprunté (1960) au russe samizdat signifiant proprement « auto-édition », mot composé, sur le modèle de gosizdat « édition d'État » et comme abréviation de samoizdatiel'stvo « auto-édition », de samo, neutre, « auto » et de izdatiel'stvo « édition ». Le mot n'existe pas dans les dictionnaires russes (absent du dictionnaire de l'Académie des sciences, 1982), bien qu'il ait été employé tout à fait normalement avant la période de libéralisation.
❏  Samizdat désigne la diffusion clandestine des ouvrages interdits par la censure en U. R. S. S. et par métonymie un ouvrage ainsi diffusé.
❏ voir SAMOVAR.
SAMOURAÏ n. m. est la translittération (1852) d'un mot japonais d'emploi didactique.
❏  Samouraï, terme d'histoire, désigne un membre de la classe des guerriers (aussi nommé bushi) qui, dans la société féodale du Japon et jusqu'à la fin du XIXe s., était au service d'un seigneur appelé daïmyo (littéralement « les grands noms »). Le code d'honneur de la classe des guerriers, défini au début du XIIIe s., incluait notamment la pratique de la mort rituelle nommée seppuku (hara-kiri par les Occidentaux). Le mot s'emploie couramment en parlant d'un guerrier du Japon ancien, tel que la tradition le fige dans des images convenues.
SAMOUSSA ou SAMOSA n. m. est un emprunt (années 1970), certainement antérieur en français de l'île Maurice, à l'hindi, où le mot samosa est pris au persan, pour désigner une fine crêpe, frite et garnie d'un hachis de viande ou de légumes. Cf. sambosse n. f., en français de Madagascar.
SAMOVAR n. m., emprunté en 1843 (1829, samowar), est un mot russe, composé de samo « auto-, soi-même » (neutre de sam « lui-même », apparenté à la racine indoeuropéenne du latin similis ; → similaire) et de varit' « cuire, bouillir ». Schifner croit y voir un calque du latin authepsa (Cicéron) « marmite faisant sa cuisson elle-même (contenant à la fois ce que l'on veut faire cuire et le foyer) », du grec authephês, également panthephês « ustensile pour faire bouillir ». L'explication selon laquelle samovar viendrait du turc sanabr semble peu fondée.
❏  Le mot désigne une bouilloire en cuivre où l'on met des braises, qui permet d'avoir de l'eau bouillante pour les usages domestiques, notamment pour la préparation du thé.
❏ voir SAMIZDAT.
SAMOYÈDE adj. et n., d'abord noté samoyde (1699), est emprunté, par le russe à cette langue, qui est aussi le nom d'un peuple de langue finno-ougrienne, vivant en Sibérie, les Nénets. Il qualifie ce qui est relatif à ce peuple sibérien nomade de la toundra et des forêts, par exemple dans chien samoyède, chien de traîneau à épaisse fourrure blanche. Comme nom masculin, le samoyède désigne (1799) un ensemble de langues du groupe ouralien.
SAMPAN n. m. est un mot emprunté, d'abord sous la forme italienne ciampane (v. 1540, dans un récit de voyage, attestation isolée), puis sous les formes champan (1602), forme qui existe en néerlandais, siampan (1736), sampan (1848), au chinois sanpan, proprement « trois (san) planches (pan) ». Ce mot extrême-oriental (également malais) a peut-être été importé par les Portugais (Cf. portugais champana, espagnol sampán).
❏  Sampan, aussi écrit sampang, désigne une petite embarcation à voile unique utilisée en Chine et servant souvent d'habitation.
❏  Le dérivé SAMPANIER n. m. (av. 1899) se dit de celui qui fait naviguer un sampan.
SAMPLE n. m., anglicisme (1990), le mot anglais signifiant en général « échantillon », s'applique en français à un passage musical qui peut être retravaillé sur ordinateur et être intégré à une composition.
On a parlé en français de SAMPLEUR ou SAMPLER n. m. un peu avant, semble-t-il (1987) pour « échantillonneur de sons ».
SAMPOT n. m., emprunt (1904) au cambodgien sampuet, désigne la pièce d'étoffe destinée à être drapée pour servir de culotte, au Cambodge, en Thaïlande, au Laos.
SAMU n. m. est l'acronyme (1973) de Service d'aide médicale d'urgence. Le nom désigne, en France, un service de secours médical et d'hospitalisation, disposant de véhicules pour le transport et les premiers soins de malades et de blessés (appeler le SAMU).
SANATORIUM n. m. est emprunté (1878, sanatoria) au neutre du bas latin sanatorius « propre à guérir », adjectif dérivé de sanatum, supin du latin classique sanare « guérir », lui-même de sanus « bien portant » (→ sain). Une variante sanitarium, relevée en 1870 chez L. Rousselet au sens de « station de repos » (aux Indes), représente sans doute un emprunt à l'anglais sanatorium, d'abord « station de plein air » (1842).
❏  Sanatorium, qui a signifié « hôpital maritime » (1878), désigne ensuite (1888) une maison de santé où l'on soigne au grand air certains malades, notamment les tuberculeux pulmonaires.
SANA n. m. représente une abréviation familière (déb. XXe s.) de sanatorium.
❏  Le dérivé SANATORIAL, ALE, AUX adj. (1968) est d'emploi didactique.
SAN-BENITO ou SANBENITO n. m. inv. est emprunté, d'abord sous la forme francisée sant(-)béni, sanbenite (1611 ; 1618, d'Aubigné) puis sous la forme d'origine (1675), à l'espagnol sambenito, tiré du nom propre San Benito « saint Benoît », par allusion ironique à l'habit des moines de l'ordre de Saint-Benoît. Une forme sac béni (1690), de sac*, est relevée avec le même sens (encore dans Trévoux, 1771).
❏  Terme d'histoire des religions, sanbenito désigne une casaque jaune que devaient revêtir ceux que l'Inquisition avait condamnés au bûcher. On emploie aussi la forme sambenito.
SANCERRE n. m., nom d'un bourg du Cher, désigne le vin de cette région (le Sancerrois) blanc, rouge ou rosé, en général sec.