SEPTMONCEL n. m. est le nom d'un village du Jura, employé pour désigner un fromage de lait de vache, à pâte persillée, appelé aussi bleu de Gex, qu'on fabrique dans le Jura et l'Ain. D'abord écrit Sept-Moncel (1803), le nom se prononce sémoncel.
SEPTUM n. m., emprunt des anatomistes du XVIe s. (v. 1560) au latin septum « cloison », désigne la formation dure (cartilage, os, etc.) séparant deux cavités de l'organisme (septum nasal). Le mot latin, d'abord saeptum, est dérivé du verbe saepere, lui-même de saepes « haie, clôture », qu'on a rapproché du grec aimasia « clôture », de aimos « broussailles ». Saepes reste d'origine obscure.
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Il a pour adjectif SEPTAL, AUX.
SÉPULCRE n. m. (v. 1120), d'abord sepulcra (v. 980), est un emprunt au latin sepulcrum ou sepulchrum « tombe », « monument funéraire », dérivé de sepelire (→ ensevelir).
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Le mot ne s'emploie pour « tombeau », en dehors d'un style très littéraire, qu'en parlant du tombeau du Christ (v. 1150), appelé aussi saint-sépulcre (v. 1230), ou à propos des tombeaux des anciens (1680).
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Au figuré, il désigne (1642) un lieu abandonné où sont conservés des vestiges anciens ; il est dans ce cas littéraire, comme au sens concret de « lieu sombre, humide ».
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SÉPULCRAL, ALE, AUX adj. est emprunté (1487, sepulchral) au dérivé latin sepulcralis « propre à un sépulcre ».
◆
Sorti d'usage au sens latin, il s'applique à ce qui évoque la tombe, la mort (1654), notamment dans voix sépulcrale (1718) « caverneuse ».
❏ voir
SÉPULTURE.
SÉPULTURE n. f. est emprunté (v. 1112) au latin sepultura « derniers devoirs (rendus à un mort) », « lieu où l'on dépose le corps d'un défunt », dérivé de sepultum, supin de sepelire, que l'on retrouve dans ensevelir*.
❏
Le mot reprend le second sens du latin ; il désigne aussi bien une simple fosse qu'une tombe, un tombeau, sens qu'il a eu en ancien français (v. 1155). Il désigne parallèlement (mil. XIIe s.) l'inhumation, surtout considérée dans les cérémonies qui l'accompagnent, en particulier dans les honneurs de la sépulture (1668), être privé de sépulture (1689), droit de sépulture (1694). Il s'est dit aussi (1292) des frais d'inhumation et, à l'époque classique (1651), s'est employé pour « mort, trépas ». Ce dernier sens est un archaïsme poétique, les autres emplois étant d'usage soutenu.
❏ voir
SÉPULCRE.
SÉQUELLE n. f., écrit sequele en 1369, avec deux l au XVe s., est emprunté au latin impérial sequela ou sequella « suite de gens » et au figuré « conséquence », dérivé de sequi (→ suivre).
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Le mot a d'abord désigné une suite de personnes, une escorte et, péjorativement (v. 1390), une suite de gens attachés aux intérêts de qqn, acception archaïque.
◆
Avec l'idée de conséquence qu'avait aussi le mot latin, il s'est employé aux sens de « résolution, délibération (d'un corps de métiers) » (1392) et de « dépendance » (1393) ; il a d'ailleurs eu au XVe s. le sens latin de « conséquence ». Au XVe s., le sens initial se spécialise pour « nombreuse et mauvaise compagnie » (1463) ; employé par métonymie, un séquelle s'est dit (1440-1475) pour « compagnon ». Au sens de « suite de choses fâcheuses ou de mots sans intérêt » (1690), séquelle est archaïque.
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Le seul sens vivant en français contemporain est emprunté à l'anglais sequel (1793), lui-même pris au latin médical sequela, et s'applique en médecine (1904), le plus souvent au pluriel, aux suites et aux complications d'une maladie ; par extension, le mot signifie dans l'usage général « effet inévitable, mais isolé et passager (d'un événement grave) ».
❏ voir
SÉQUENCE.
SÉQUENCE n. f. est emprunté (v. 1170) au bas latin sequentia « suite », « succession », dérivé du latin classique sequens, -entis « suivant, qui suit », adjectivation du participe présent de sequi (→ suivre).
❏
Le mot désigne d'abord en liturgie, d'après le latin chrétien sequentia, un chant rythmé qui prolonge le verset de l'alléluia et une pièce de vers mesurés et rimés. Il conserve l'idée de succession aux sens de « série de coups » (v. 1210) et « suite, ordre, rang » (XVe s.) , emplois disparus.
◆
Le mot est repris au XVIe s. pour désigner (1583), à certains jeux de cartes, une série de cartes qui se suivent, de même couleur (au piquet) puis de couleur quelconque, en concurrence avec suite. Au XVIIIe s., séquence s'est dit de l'arrangement particulier que chaque fabricant donne à ses jeux de cartes.
◆
Au XXe s., le mot entre dans des vocabulaires spécialisés, devenant courant au cinéma (v. 1925) pour désigner une série de plans constituant un tout, d'où le composé PLAN-SÉQUENCE n. m.
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En linguistique, le mot s'applique à une série ordonnée de termes, en sciences (av. 1951) à une suite ordonnée d'opérations logiques. En astronomie, séquence polaire internationale (1953) désigne une série d'étoiles utilisée comme étalon. Séquence s'emploie aussi en informatique pour « suite ordonnée d'éléments ou d'opérations (d'un algorithme, d'un programme) ». En biochimie, il désigne l'ordre selon lequel les éléments d'un acide nucléique, d'une protéine sont disposés. Ces emplois récents sont tous influencés par l'anglais sequence, lui-même emprunté à l'ancien français.
❏
Le mot a fourni dans la seconde moitié du
XXe s. des dérivés didactiques.
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SÉQUENTIEL, ELLE adj., attesté au milieu du XXe s. (v. 1957), s'applique à ce qui est relatif à une séquence, puis à ce qui est partagé en séquences, qui commande une suite ordonnée d'opérations, par exemple en informatique (v. 1964, opposé à parallèle) ; en dérive SÉQUENTIELLEMENT adv. (v. 1957).
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SÉQUENCER v. tr. (v. 1970), « mettre en séquence », formé d'après l'anglais to sequence, dérivé de sequence, a produit SÉQUENÇAGE n. m. et SÉQUENCEMENT n. m. (v. 1970). Séquençage et séquencer, depuis les années 1970, s'appliquent à la détermination des séquences d'acides nucléiques dans un génome, une protéine, un virus.
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SÉQUENCEUR n. m. (1971) est une adaptation de l'anglais sequencer n. m. (1966 ; de to sequence) pour un dispositif numérique déterminant l'ordre des éléments d'une séquence, par exemple celui des séquences de notes sur un appareil ou un instrument (synthétiseur, etc.).
❏ voir
SÉQUELLE.
SÉQUESTRE n. m. est emprunté (1281) au latin sequester adj. « médiateur », surtout employé comme nom pour désigner un intermédiaire qui recevait de l'argent pour le distribuer afin d'acheter les juges, les électeurs, etc., ainsi que le dépositaire de biens contestés. En outre, sequestrum n. m. s'employait dans des expressions comme sequestro dare « remettre en dépôt ». Sequester est dérivé de secus, préposition signifiant « le long de » et adverbe « autrement », « autrement qu'il ne faut ». Secus, surtout fréquent en poésie à partir de Cicéron, existe en particulier comme second terme de composés (→ extrinsèque, intrinsèque). Le mot se rattache à une racine indoeuropéenne °sekw- « suivre, venir après » que l'on retrouve dans le latin sequi (→ suivre) et qui a fourni des formes adverbiales et prépositionnelles.
❏
Terme de droit,
séquestre désigne en français le dépôt d'une chose contestée entre les mains d'un tiers en attendant le règlement de la contestation, d'où l'expression (1451)
[bien] mis sous séquestre ; le mot s'emploie aussi (1380) pour désigner le dépositaire en cas de séquestre, mais cette acception est rare.
◆
Utilisé comme adjectif, il s'est appliqué au figuré (1470) à ce qui est secret, caché, encore au
XVIe s. dans
lieu séquestre « retiré » (1528) ; puis cet emploi est sorti d'usage.
◆
Le nom, toujours en droit, se dit (1690) de l'état d'une personne séquestrée, autrefois dans la locution
mettre qqn en séquestre « à l'écart de la société ».
■
C'est avec l'idée d'écart que séquestre est repris en pathologie (1810) pour désigner un petit fragment d'os détaché au cours d'un processus de nécrose osseuse.
◆
Le mot s'est employé au féminin (fin XIXe s.) pour désigner la cellule où l'on enfermait un puni dans un collège.
❏
SÉQUESTRER v. tr. (1443) est précédé par la forme
SÉQUESTRÉ, ÉE adj. (v. 1260) du participe passé, signifiant « isolé » en parlant d'un lieu. Le verbe est emprunté au latin
sequestrare « mettre en dépôt », « confier », « éloigner, séparer », dérivé de
sequestrum.
◆
D'abord terme de droit,
séquestrer signifie « mettre sous séquestre » ; le verbe s'emploie ensuite couramment pour « enfermer et isoler (qqn) » (v. 1560), et
se séquestrer (1567) pour « vivre volontairement à l'écart du monde » ; cet emploi est archaïque comme celui de
sequestré, ée adj. (1678) dans ce sens.
◆
Séquestrer qqn de qqch. s'est dit (1562) pour « priver, retirer » et
séquestrer qqch. a eu le sens de « mettre à part, de côté » (fin
XVIe s.).
◆
Le verbe est repris dans le code pénal (1810) au sens de « tenir illégalement et arbitrairement enfermé qqn » ; ce sens est demeuré courant (par ex.
séquestrer un otage). Par extension, il a signifié (
XIXe s.) « mettre à l'écart (des animaux contagieux) ».
◈
SÉQUESTRATION n. f. est un emprunt juridique (1390) au dérivé bas latin
sequestratio « dépôt chez une tierce personne (d'un objet contesté) » et « séparation ». Il désigne d'abord en droit l'action de séquestrer des biens et la mise sous séquestre ; il est rare dans ces emplois.
◆
Le sens le plus courant correspond à l'action qui consiste à séquestrer qqn (1810). Par extension (1869), il s'est employé à propos d'animaux contagieux.
◆
En médecine et d'après
séquestre, il équivaut à « nécrose (d'un os) », emploi attesté tardivement dans les dictionnaires (1951).
◆
C'est aussi un terme de chimie, désignant le blocage d'un processus, d'une précipitation.
◈
Le dérivé
SÉQUESTRANT, ANTE adj. et n. m., terme de médecine (v. 1970), s'applique à ce qui produit une séquestration osseuse. Le mot désigne en chimie (1973) un agent qui bloque une réaction, en particulier une précipitation.
SEQUIN n. m., attesté (1532), en concurrence avec plusieurs variantes : essequin (1400), chequin, sechins, cequin (1540), sechin (1570), est une adaptation de l'italien zecchino, mot vénitien emprunté à l'arabe sikkī « pièce de monnaie ». Ce dernier est dérivé de sikka « coin à frapper la monnaie », « monnaie », lui-même emprunté par l'italien zecca « atelier monétaire », qui correspond à l'ancien provençal seca « hôtel de la monnaie » (XIVe s.).
❏
Le mot désigne une ancienne monnaie d'or de Venise, qui avait cours en Italie et dans le Levant ; au XVIIe s., on relève aussi zecchin (1611), plus proche de l'italien.
◆
Par analogie, le mot se dit (fin XIXe s.) d'un petit disque de métal jaune ou blanc, cousu sur un vêtement pour servir d'ornement.
SÉQUOIA n. m. est la reprise (1871) d'un mot du latin des botanistes (1847, Endlicher), formé à partir du nom d'un chef cherokee, See-Quayah, célèbre pour avoir inventé un syllabaire pour sa langue. L'anglais sequoia est attesté en 1866.
❏
Le mot désigne un conifère originaire de Californie, qui peut atteindre des dimensions gigantesques. Des variétés de cette espèce sont nommées wellingtonia (1867, du nom propre Wellington) et washingtonia (1874, de l'État de Washington).
SÉRAC n. m. est repris (1796, H.-B. de Saussure) au savoyard et suisse romand sérai (1406), sérat (1572). Le mot, qui désigne un fromage blanc compact tiré du petit-lait provenant de la fabrication de certains fromages, est issu du latin populaire °seraceum, formé sur le latin classique serum « petit-lait » (→ sérum).
❏
Le mot conserve régionalement le sens de « fromage blanc » (1796,
sérac).
◆
Par analogie de couleur et de forme,
sérac désigne (1779) dans un glacier un bloc de glace qui se forme aux ruptures de pente ; ce terme régional, courant en Savoie, est devenu usuel chez les géographes puis chez les alpinistes et est entré dans l'usage général.
La forme SÉRÉ ou SERÉ n. m. est la plus courante s'agissant du fromage blanc, frais, compact, très maigre, fait de petit-lait dans lequel on verse un liquide acide pour le faire cailler (le séré dit à la crème est fait de lait entier) ; la variante sérac s'emploie aussi dans ce sens, en français de Suisse (voir ci-dessus). Le mot, sous plusieurs formes écrites (serais en 1406), précédé par le latin médiéval serpatium (XIIe s.), seratio (XIIIe s.), est hérité du bas latin seraceum, dérivé de serum « petit-lait » (→ sérum). Mot du français régional (Normandie, surtout zone franco-provençale), il s'est maintenu dans cette zone, surtout en français de Suisse, où il désigne aussi un fromage frais plus solide que le yaourt, souvent aromatisé aux fruits (séré nature, aux fruits), en concurrence avec fromage frais, dans le commerce. Il correspond à l'italien ricotta.
SÉRAIL n. m. est un emprunt (fin XIVe s.), également écrit serrail, à l'italien serraglio (Cf. l'espagnol serrallo et le portugais serralho), lui-même emprunté par le turc au persan sarāy « palais, hôtel ».
❏
Le mot désigne le palais du sultan, dans l'ancien Empire ottoman. Il est aussi écrit sarail au début du XVIIe s. par emprunt direct. Il s'est employé (v. 1570) pour désigner les femmes d'un harem et le harem lui-même (1580), sens sortis d'usage.
◆
Par métonymie du premier emploi (1875), il s'est dit de la cour d'un haut dignitaire de l'Empire ottoman. L'expression nourri dans le sérail, allusion au vers de Racine Nourri dans le sérail [serrail], j'en connais les détours (Bajazet, IV, 7), où le mot est dans son sens propre, désigne (1876) une personne ayant une longue expérience d'un milieu politique, professionnel.
◆
Le mot s'est employé pour « lieu de plaisir » (encore en 1878) et « ensemble des femmes d'un tel lieu, d'un maison close » (1871). Ces emplois ont disparu au début du XXe siècle.
❏ voir
CARAVANE (CARAVANSÉRAIL).
?
SÉRAN n. m., écrit cerens à la fin du XIe s., puis serans (v. 1265), seran et séran (XVIIIe s.), est d'origine incertaine. Ce terme de la technique du chanvre et du lin était répandu dans les parlers gallo-romans sous deux formes : séré (Wallonie et Est, Franche-Comté, Suisse romande) et séran (dans le reste de la France du Nord) ; ces deux formes proviendraient, selon Wartburg, d'un radical gaulois °ker- « cerf », d'où « peigne » par comparaison des pointes de l'instrument avec les bois du cerf (Cf. le radical de cerf qui exprime également la protubérance). Pour P. Guiraud, il faut partir du verbe serancer, anciennement chierencier, cerencier (attesté seulement au XIIIe s.), qui représenterait un gallo-roman (latin populaire des Gaules) °cerr-in(i)ciare « effranger », dans lequel le redoublement du suffixe exprimerait le mouvement de peignage du chanvre ; le verbe serait construit à partir du latin classique cirrus « mèche de cheveux », « frange », représenté par l'ancien provençal ser « paquet de lin non roui » et le français ceron, seran « poignée de chanvre ».
❏
Ce terme technique désigne une carde servant à diviser la filasse de chanvre ou de lin ; le mot se dit aussi (1871) d'un chanvre de seconde qualité. Il semble archaïque.
❏
SÉRANCER v. tr., réfection (1600,
serancer) de formes anciennes (
chierenchier, XIIIe s.), est soit dérivé du nom, soit (selon Guiraud) l'aboutissement du latin. Le verbe signifie « diviser (la filasse de chanvre, de lin) ».
■
Il a fourni SÉRANCEUR n. m. (1765), attesté longtemps après un féminin, cherancheresse (XVIe s.), SÉRANÇAGE n. m. (1790), qui a remplacé sérancement (1636), et SÉRANÇOIR n. m., forme moderne (1845) de cheranchoir (1597), nom d'un appareil qui tend à se substituer à séran.
SÉRAPEUM n. m. est l'emprunt, adapté en sérapéon au XVIIIe s. (1752), au latin, du grec serapeion, pour désigner une nécropole du dieu-taureau Apis (Hapis) en Égypte, et, à l'époque hellénistique, un temple où les cultes égyptiens et grecs étaient mêlés.
1 SÉRAPHIN n. m. est emprunté (mil. XIIe s.) au latin de la Vulgate seraphim ou seraphin, forme qui est à la base d'emprunts dans les langues romanes. Seraphim est lui-même emprunté à l'hébreu biblique śerafîm, nom que la vision d'Isaïe (ch. 6) donne aux figures du Saint des saints du temple, les plus proches de la présence divine. Le mot vient du verbe śāraf « brûler », les séraphins étant de nature ignée. La forme seraph vers 1300 (forme restée en anglais) est un emprunt savant au latin médiéval seraph.
❏
Dans les religions hébraïque et chrétienne, séraphin désigne un ange de la première hiérarchie. Le mot s'est employé comme adjectif (fin XVe s.) et a désigné (1611) une sorte d'alambic, probablement par l'idée d'épurer, de raffiner par le feu.
❏
SÉRAPHIQUE adj. est un emprunt (v. 1460) au latin ecclésiastique seraphicus, dérivé de seraphim, attesté tardivement au moyen âge. Qualifiant ce qui est propre aux séraphins, l'adjectif s'emploie (1440-1475) dans ordre séraphique « l'ordre franciscain », par référence à l'extase où saint François d'Assise vit un séraphin crucifié.
◆
Il a eu aussi (1548) le sens de « brûlant, ardent ».
◆
Par figure littéraire (déb. XIXe s.), il s'applique à ce qui évoque les anges, comme équivalent savant d'angélique.
2 SÉRAPHIN n. m. est tiré du prénom d'un personnage du roman de Cl.-H. Grignon, Un homme et son péché (1933), qui fut adapté au Québec en feuilleton radiophonique, puis télévisé, et acquit une grande popularité. Ce personnage étant d'une avarice sordide, on employa le mot, à partir de 1940, pour « avare ». Faire son séraphin est parfois rendu par le verbe SÉRAPHINER. Employé au Québec, le mot est connoté socialement et historiquement.
SERBE adj. et n., d'abord Serve (1441), de Servie, puis Serbie, d'un mot de la langue, Srb, qualifie et désigne ce qui a rapport à la Serbie et à ses habitants (la culture, l'histoire serbe ; les Serbes).
◆
Le serbe n. m. désigne la langue slave du groupe méridional, écrite en cyrillique, en usage en Serbie, variante régionale du serbo-croate.
❏
SERBO-CROATE adj. et n. concerne ce qui est relatif à la fois à la Serbie et à la Croatie, notamment dans le cadre historique disparu de la Yougoslavie.
■
Le serbo-croate n. m. désigne la langue slave méridionale employée en Serbie, Croatie, Monténégro, Bosnie, Herzégovine et dont le serbe, le croate, sont des variantes régionales, revendiquées comme nationales après l'éclatement de la Yougoslavie.
SERDAB n. m. est un emprunt du XIXe s. (1869) au persan sard-āb « salle souterraine », et désigne, en archéologie, la petite salle contenant les effigies du mort, dans les tombes et monuments funéraires de l'Égypte antique.
L
1 SEREIN, EINE adj. est la réfection (1549) d'après le latin de serain (v. 1175 ; jusqu'au XVIe s.), mot issu d'un latin populaire °seranus, altération du latin classique serenus « pur, sans nuages » et au figuré « calme, paisible », d'où serenum n. « temps serein ». Serenus, d'où viennent l'italien et l'espagnol sereno, est formé d'un ancien °seres-no-s, sans doute issu d'un thème °ser- désignant l'état clair et sec du ciel. Les rapports avec d'autres mots restent peu convaincants : si l'on rapproche serenus du grec xêros « sec » (→ élixir), la voyelle longue (ê) est inexpliquée ; par ailleurs, l'ancien haut allemand serawen « sécher » est éloigné par le sens.
❏
L'adjectif français, aujourd'hui littéraire, signifie comme en latin « qui est à la fois pur et calme », en parlant du ciel, de l'air ; il s'applique par figure (v. 1240, serin) à ce qui indique la maîtrise de soi, le calme.
◆
Au XVIe s., serein s'est employé comme nom masculin pour parler de la clarté du temps (1538) et d'un visage paisible (v. 1550).
◆
Avec une valeur abstraite, l'adjectif qualifie (av. 1550) ce qui est exempt d'agitation, puis s'emploie pour « moralement calme, apaisé » (av. 1648). Au XXe s., toujours avec l'idée de « calme », il s'utilise en parlant d'une situation sociale.
❏
Le dérivé
SEREINEMENT adv. (1556
serenement) semble avoir disparu, puis avoir été repris au
XXe s.
◈
Le composé
RASSÉRÉNER v. tr., « rendre serein », d'abord relevé au pronominal (1544) puis à l'actif (av. 1559), s'est écrit aussi
resérener (1564) jusqu'au milieu du
XVIIe siècle. Les dictionnaires le donnent comme peu usité en 1706 et vieux en 1771. Il a été repris au figuré dans l'usage littéraire (depuis fin
XVIe s.), surtout au passif et au pronominal ; le participe passé est aussi adjectivé.
◆
Le dérivé
RASSÉRÉNEMENT n. m. (attesté 1834) est rare.
◈
SÉRÉNITÉ n. f. est un emprunt au dérivé latin
serenitas, employé comme titre d'honneur en bas latin.
◆
Le mot désigne (v. 1190,
sereniteit) le caractère d'une personne sereine, puis s'emploie en parlant du ciel, isolément vers 1390, à nouveau au
XVIe s. (v. 1508) ; cet emploi est sorti d'usage. Il s'utilise avec une valeur large pour « absence de trouble » (1686).
◆
Sérénité a été employé (1471) comme titre d'honneur donné à certains princes, en particulier (1680) au doge de Venise, ceci jusqu'en 1798
(Cf. ci-dessous sérénissime).
◈
SÉRÉNISSIME adj., attesté isolément en 1336 et en 1441, et repris en 1607, est un emprunt à l'italien
serenissimo, superlatif de
sereno, du latin classique
serenus. Comme en italien, l'adjectif est un titre honorifique donné à certains hauts personnages, comme le doge de Venise (ci-dessus
sérénité). Il s'emploie aussi dans le titre d'
Altesse sérénissime. Dans cet emploi, on relève en bas latin
serenissimus, superlatif de
serenus.
❏ voir
2 SEREIN (SÉRÉNADE).
L
2 SEREIN n. m,. réfection (1580) d'après l'adjectif de serain (v. 1138), sierain (v. 1175), est issu d'un latin populaire °seranus, dérivé de serum « heure tardive ». Ce dernier est la substantivation du neutre de l'adjectif latin classique serus « tardif », qui a un correspondant, pour la forme, dans le vieil irlandais sír « long » et, pour le sens, dans le sanskrit sāyám « soir ». De serus vient le bas latin sera n. f. « le soir », dont procèdent l'ancien provençal sera « soir » (v. 1160) et l'italien sera. L'adverbe sero « tard », « trop tard » a abouti (v. 980) à ser, qui a donné soir*.
❏
Le mot a d'abord désigné la tombée du jour, le soir puis (v. 1180) l'humidité qui tombe avec la nuit, acception aujourd'hui littéraire ou régionale, en France, mais usuelle en français des Antilles.
◆
La locution
prendre le serein qui signifiait « en éprouver les effets malfaisants » (1671) continue l'ancien provençal
pausar a la serena « exposer à l'air frais de la nuit » (
XIIIe s.) ; au
XIXe s., la locution s'est quelquefois employée (1875) pour « prendre le frais » ; elle est archaïque.
SÉRÉNADE n. f. est un emprunt (1555) à l'italien
serenata, du latin classique
serenus (voir ci-dessus
1 serein) ; le mot italien a d'abord signifié « temps serein », « nuit sereine » (
XIVe s.), par influence de
sera « soir », puis « concert donné au début de la soirée » (
XVe s.).
■
Sérénade désigne comme en italien un concert donné le soir sous les fenêtres d'une personne que l'on voulait honorer ou divertir, surtout dans un contexte galant. Spécialisé en musique (1703), c'est le nom d'une pièce composée en principe pour être jouée en plein air et la nuit, et devenue un genre de composition libre à plusieurs mouvements.
◆
Par antiphrase, le mot se dit familièrement (1646) pour un concert de cris ; cette valeur a été reprise (1898) pour un « concert » de reproches, de protestations.