❏
C'est avec la valeur du latin, « être soumis ou dévoué à (qqn) », que le verbe apparaît dans
servir diaule (diable) « se vouer au diable » (880) et
servir Dieu (fin
Xe s.), aussi
servir a [à]
Dieu (v. 1050) « l'honorer », construction disparue en ce sens.
◆
Le verbe s'est employé intransitivement, en relation avec
service, au sens de « dire la messe » (v. 1050), aujourd'hui remplacé par
servir la messe.
◆
Il s'utilise dans un contexte non religieux (v. 1050), le sujet désignant un domestique, un subordonné, d'où l'emploi intransitif (v. 1165) pour « s'occuper des hôtes à table ». Le pronominal
se servir, dans ce contexte, paraît beaucoup plus tardif (1832).
◆
Servir a par extension (1080) le sens de « s'acquitter d'obligations envers (une personne ou une institution à qui on obéit) », spécialement dans la société féodale (
servir un suzerain) ;
servir por armes (
XIIe s.) s'est dit en parlant de jeunes nobles qui n'étaient pas encore armés chevaliers.
◆
Par analogie,
servir à une dame (v. 1165), puis
servir une dame (v. 1175), c'était être son chevalier servant, fidèle et dévoué.
◆
Le verbe avait repris par ailleurs le sens latin de « subir la domination de (qqn), être esclave » (v. 1150,
servir à qqn ; v. 1550,
intr.), sorti d'usage au
XIXe siècle.
◆
Par figure,
servir à qqn d'un coup (v. 1155) a signifié « le frapper », valeur maintenue dans
servir à qqn (du bâton) [1204-1209].
◆
Servir qqn de qqch. « lui présenter (un compliment), lui raconter (une histoire) » (v. 1155) a été remplacé par
servir qqch. à qqn (1633).
Depuis la fin du
XIIe s. le verbe, avec
a [à] ou
de et un infinitif pour complément, signifie « mettre à la disposition d'une personne » (v. 1175,
servir à déjeuner), « être utile à, utilisé à » dans
servir de (faire) qqch. (v. 1175).
Servir pour, plus tardif (
XIVe s., apr. 1360) et encore employé à l'époque classique, a été remplacé par
servir à (1508).
◆
Servir à qqn équivaut aussi (v. 1165) à « être utile à (qqn) », en parlant d'une chose, d'où
faire servir à « employer pour » (1658).
◆
Servir à signifie aussi (
XIIIe s. ; v. 1050 d'après T.L.F.) « apporter une aide à (qqn), hors de toute obligation » ;
servir à (qqch.) « donner ses soins à qqch. » (1213) est sorti d'usage (1300,
servir à l'amour), remplacé par
servir qqch. (1680).
◆
Servir de peu « être peu utile » (v. 1300) se maintient à l'époque classique, proche de la construction
(ne) servir de rien « être inutile » (
XIVe s.), toujours en usage mais plus littéraire que
ne servir à rien, très usuel dans
ça (ne) sert à rien, à quoi ça sert ?, etc.
◆
Servir de « être utilisé en guise, être utile à titre de » (1440-1475), qui s'est imposé aux dépens de
servir en lieu de (1538), s'emploie au figuré, par exemple dans
servir de couverture « de prétexte » (1613).
De quoi sert-il de suivi d'un infinitif (1538) « quel avantage a-t-on de » a pour équivalent moderne
que sert de... (1553).
■
Au XVIe s. apparaît servir « être soldat » (1538, intr.), spécialisation du sens ancien, féodal, toujours liée aux emplois correspondants de service.
■
Se servir de « faire usage de » (1538) va devenir très usuel, alors que servir à (une passion, etc.) « se laisser aller à » (v. 1550) a disparu, remplacé par la construction transitive.
◆
L'emploi transitif direct de servir qqch. au sens d'« utiliser », synonyme de se servir de, bien que considéré en général comme fautif, s'est répandu en français de Suisse (attesté depuis 1746), à l'oral (servir sa voiture, son ordinateur). Servi, ie correspond à « usagé ».
On retrouve le sémantisme de la mise à disposition au XVIIe s. dans des expressions comme servir une semaine « être de service pendant une semaine » (1636), pour vous servir (av. 1648), formule utilisée comme réponse affirmative.
◆
Servir la balle (av. 1650 ; 1669, intr.) « la mettre en jeu », malgré le caractère usuel de service*, ne se dit plus, remplacé par l'intransitif (notamment au tennis).
◆
Dans le contexte du service de table, l'emploi figuré de servir un plat de sa façon (1655) « traiter mal » est sorti d'usage.
◆
Au passif, être servi équivaut (1694) à « pouvoir se mettre à table » et correspond à servir qqn, qui a vieilli, alors que le déjeuner est servi (1835) est le passif de servir le déjeuner, très vivant.
◆
Le complément accompagnant servir au sens d'« aider » peut désigner un sentiment, une idée (1667, servir les passions de qqn) et le sujet un nom de chose (1669, le hasard l'a servi). Servir (qqn) a signifié spécialement « être le second dans un duel » (v. 1675). Par ailleurs, le verbe s'emploie par euphémisme à propos d'un animal pour « couvrir (une femelle) ». Dans le domaine commercial, servir un client correspond à « vendre ce que le client demande » (1768).
◆
Les emplois de servir dans les jeux et les sports sont moins courants que ceux de service. Ils sont attestés au jeu de dés (1718), aux cartes (1803), au tennis.
◆
En argot, le verbe a eu diverses acceptions figurées et ironiques au XIXe s. et jusqu'aux premières décennies du XXe s. : « assassiner », « voler » (1830), « arrêter (qqn) » (1837), « dénoncer » (1867).
◆
Par un euphémisme de même nature, ou par reprise de la valeur ancienne de servir un coup à qqn (voir ci-dessus), servir, en vénerie (1865), c'est « achever (une bête forcée), avant la curée ».
◆
Avec pour sujet un nom de personne, servir, absolument ou intransitif, put correspondre à divers emplois du transitif. Un sens particulier, correspondant à celui de service pour « emploi, fonction officielle », est usuel en français d'Afrique, pour « occuper un poste » (un instituteur qui sert en brousse).
Voir aussi le schéma.
❏
Le participe présent a été adjectivé et substantivé de manière courante, tant au masculin qu'au féminin.
■
SERVANT adj. m. et n. m. a désigné (v. 1140) celui qui se consacre au service de Dieu. Le servant était aussi un religieux convers chargé des travaux matériels dans un monastère (1213-1219), plus tard nommé frère servant (1659). Le mot s'applique aussi (v. 1150) à un domestique ou un écuyer, d'où spécialement (1339) servant de l'écuelle, du vin, etc. désignant diverses fonctions assurées par des officiers à la table du roi. Dans gentilhomme servant (1611), de même sens, le mot est adjectif.
◆
En relation avec le sens correspondant de servir, le mot s'est employé (1213-1239) pour « amoureux », dans la locution servant d'amour (1830), sortie d'usage, et dans chevalier servant « compagnon dévoué (d'une femme) » (v. 1840), allusion tardive au passé, toujours usuelle, et qui utilise l'expression chevalier servant, allusion à la féodalité, qui semble elle aussi très postérieure (1690) à la période de référence.
◆
S'appliquant aux choses, l'adjectif est propre à l'ancien français (XIIIe s. ; sorti d'usage en 1690, Furetière) ; il s'est employé dans des locutions : homme de servent condition « serf » (1461), fief servant « qui relève d'un autre fief » (1539), terme de droit féodal.
◆
Le français moderne a vu une évolution du nom en fonction des mœurs et du statut des domestiques ; par rapport au vocabulaire désignant les « gens de maison », le mot servant, à la différence de son homologue anglais, se situe dans d'autres domaines que serviteur. Il désigne par exemple (1812) celui qui sert le prêtre pendant la célébration de la messe (différent de desservant) et, dans le vocabulaire militaire (1835), un artilleur qui approvisionne une pièce.
◆
En sports (paume, puis tennis et ping-pong), et d'après les valeurs correspondantes de servir et service, le servant est le joueur qui met en jeu la balle de service (1894).
◆
Enfin, servant, en moyen français (depuis 1539), a désigné un objet de service, une petite étagère posée sur un buffet ; ce sens est sorti d'usage.
■
Le féminin SERVANTE n. f. a désigné (v. 1330) une femme employée comme domestique ; le mot était encore en usage au XIXe siècle. Servante-maîtresse (1746) « servante qui a pris autorité dans la maison » est aujourd'hui un archaïsme littéraire. Servante a aussi désigné une femme qui sert Dieu fidèlement (1550), aujourd'hui dans des expressions comme servante de Dieu, de Jésus-Christ (av. 1704), du Seigneur, ou dans le nom de congrégations catholiques.
◆
La locution je suis votre (très humble) servante, le masculin étant alors serviteur, était à l'époque classique la formule de politesse des femmes pour prendre congé (1649) ou pour exprimer un refus (1663, être servante à, de qqn).
◆
À partir du XVIIIe s., servante a pris, comme servant au XVIe s. (ci-dessus), des acceptions techniques et désigne des choses : un petit meuble de salle à manger servant de desserte (1746), un support de hauteur réglable utilisé par un forgeron ou un menuisier (fin XVIIIe s.). Lampe servante ou servante (1879) a désigné une lampe de théâtre, employée pour les répétitions. Ces acceptions ont vieilli.
◈
SERVIABLE adj., dérivé d'après
amiable (v. 1130-1140), a été en concurrence avec
servisable (v. 1155),
serviçable (v. 1200), dérivé de
servise (→ service) ; l'adjectif s'est d'abord appliqué à un animal qui peut être dressé pour qu'il « serve ».
◆
Il qualifie aujourd'hui et depuis l'ancien français (v. 1210) une personne qui aime à rendre service.
◆
Il a eu diverses acceptions liées au sens de
servir « être utile » : « qui fait bien son service » (v. 1175), « utile », en parlant d'une chose (1499-1508), sens maintenu seulement dans quelques régions (« commode, pratique ») et « soumis à une servitude ».
■
L'adjectif a fourni les dérivés SERVIABLEMENT adv. (v. 1200), rare, et SERVIABILITÉ n. f. (1859), auparavant serviableté (1530), relativement usuel.
■
Le composé INSERVIABLE adj. (1875), de 1 in-, est très littéraire comme son dérivé INSERVIABILITÉ n. f. (1920).
■
SERVABLE adj. signifie d'abord « serviable » (XVe s.) puis « utilisable » (1600). Il a disparu, sauf quand il peut s'opposer à INSERVABLE adj. Ce dernier (1875), formé de 1 in-, s'emploie à propos de ce qui n'est pas présentable au repas.
◈
SERVEUR, EUSE n., aboutissement du bas latin
servitor (
serviteur ci-dessous), d'abord
serveor (v. 1240),
serveour (v. 1255), a eu le sens de « serviteur, valet » avec pour féminin
serveresse (v. 1300). Il a aussi désigné un gardien (de troupeaux) [1275].
◆
Le mot a disparu en moyen français et réapparaît au
XVIIIe s., alors dérivé de
servir, pour désigner (1739) celui qui sert la messe (ci-dessus
servant) ; cette acception a elle aussi disparu.
◆
Le mot désigne en sports (1824, à la paume ; 1904, au tennis) la personne qui met la balle en jeu (
servant ci-dessus).
◆
Le nom masculin se spécialise dans le vocabulaire technique, autrefois pour « aide-mineur qui déblaie le minerai, apporte les matériaux de boisage » (1871), aujourd'hui pour désigner un ouvrier qui alimente une machine (
XXe s.).
◆
Repris d'un sens de
servir (et de
service),
serveur désigne aussi et surtout un garçon de restaurant (av. 1885) avec pour féminin
serveuse (v. 1920).
◆
Aux cartes, le
serveur est la personne qui sert les cartes (
XXe s.).
◆
Dans un réseau, un
serveur est un ordinateur fournissant des services à d'autres ordinateurs.
Serveur s'emploie aussi en apposition dans
centre serveur (v. 1975).
■
SERVEUSE n. f., nom d'objet, équivaut à « verseuse » (XXe s.).
◈
SERT n. m., mot d'argot (1832), a désigné un signal de mise en garde, et aussi (1844) le fait de guetter, surveiller (synonyme :
pet). Le mot, écrit aussi
SERRE, évoque aussi les valeurs argotiques de
serrer « arrêter » (le sert empêche d'être serré).
◈
SERVIETTE n. f. (1328) a remplacé
touaille (v. 1155,
toaille), qui, issu du francique
°twahlja, est encore représenté par l'anglais
towel (moyen anglais
towaille). C'est un dérivé de
servir qui n'est plus du tout perçu comme tel.
◆
Serviette désigne une pièce de linge dont on se sert à table ou pour la toilette (mil.
XIXe s.,
serviette de toilette). Le mot s'est dit, du
XVIe (1580) au
XVIIIe s., de cette pièce de linge, pliée, utilisée comme bandage et par ailleurs (v. 1630) pour « couvert (à table) ».
◆
Il s'est employé en argot (1789) au sens de ce qui sera nommé plus tard
papier hygiénique.
■
D'abord dans l'argot des avocats (1840), serviette désigne un sac, généralement pliant, servant à porter des papiers, des livres (Cf. portefeuille) ; le mot s'est développé dans ce sens, à côté de sac, cartable, etc.
■
Le composé SERVIETTE-ÉPONGE n. f., au sens premier de serviette, est attesté en 1890.
■
PORTE-SERVIETTES n. m. (1868), « support pour les serviettes de toilette », est demeuré distinct de PORTE-SERVIETTE n. m. (recréé au XXe s., attesté 1962) « pochette destinée à ranger une serviette de table ».
◈
SERDEAU n. m. représente (1440-1475) une variante de
sert-de-l'eau (
XIVe s.), composé de (il)
sert, de
servir, et d'
eau*.
◆
Ce terme d'histoire désigne l'officier de bouche qui recevait les plats desservis de la table royale, puis (1680 ; d'abord écrit
cerdeau, 1644) le lieu où ces plats étaient déposés et (1798) l'endroit où on les revendait.
◈
SERVITEUR n. m. (
XIVe s.) s'est substitué avec un suffixe français à la forme
servitor, empruntée (v. 1050) au bas latin
servitor « serviteur (des dieux) », dérivé de
servitum, supin de
servire.
◆
Le mot a désigné (v. 1050) celui qui est dévoué à Dieu, à la religion, d'où, à l'époque classique,
serviteur de Dieu « chrétien, fidèle »,
grand serviteur de Dieu « personne très pieuse » (1690).
◆
Il s'est dit (v. 1155,
servitur) pour « domestique », avec les féminins
serviteresse (1293),
serviteure (v. 1380) et
serviteuse (1485), en concurrence avec
servante (ci-dessus) qui les élimine. Cet emploi est générique par rapport à
valet, etc. et sera concurrencé par
domestique. Enfin le mot a désigné (1723) un ouvrier loué à l'année.
◆
Il désigne aussi (v. 1225,
servitour) la personne qui sert qqn ou une collectivité et envers lesquels elle a des obligations, d'où
serviteur de justice « bourreau » (1501),
serviteur du roi, serviteur de l'État (apr. 1650), ce dernier étant toujours en usage.
◆
Le mot s'est employé (v. 1430) jusqu'au milieu du
XVIIIe s. comme équivalent de
chevalier servant dans le vocabulaire galant ;
être serviteur « avoir du dévouement pour qqn » (1594) a subsisté jusqu'au
XVIIIe siècle.
◆
Serviteur a également été utilisé dans des formules de politesse comme
votre très humble et très obéissant serviteur (1564), à la fin d'une lettre. Employé oralement,
serviteur est devenu au
XVIIe s. une formule ironique (1640 ; 1666,
je suis votre serviteur) ou de salut avant de quitter qqn, de partir (1658) ; dans ces emplois sociaux, où le féminin est toujours
servante, le mot a été en usage aux
XVIIe et
XVIIIe, disparaissant au
XIXe siècle. La locution
faire serviteur « faire la révérence » (1680), donnée comme populaire en 1718, s'est maintenue jusqu'à la fin du
XVIIIe siècle. L'expression
votre serviteur « soi-même » (v. 1740), en s'adressant à qqn, est encore connue, sinon en usage, avec une nuance archaïque ou plaisante.
◈
1 DESSERVIR v. tr., composé de
dés- négatif
(→ dé-) et de
servir, signifie « débarrasser (une table) des plats qui ont été servis » en emploi absolu (1393) et dans
desservir la table (1530),
le repas ; comme
servir, il est également employé avec un complément désignant une personne (1440-1475).
◆
Lié à un autre emploi de
servir, desservir a aussi le sens de « rendre un mauvais service à qqn » (fin
XVe s.) comme l'ancien provençal
deservir « manquer à son devoir » (v. 1120). Cette acception s'est développée quand
2 desservir « mériter » a disparu (ci-dessous). De là viennent les emplois
desservir qqn de qqch. « le dépouiller » (fin
XVe s.) et
desservir qqn « le maltraiter » (v. 1500), qui ont disparu en français classique.
■
Le dérivé 1 DESSERTE n. f. a désigné à la fois (1393) les plats qui ont été servis et ce que l'on mange à la fin d'un repas, d'où la locution à la desserte « à la fin » (1579), sortie d'usage. Il s'emploie ensuite à propos de l'action de desservir (1611).
◆
C'est enfin le nom (fin XIXe s.) d'une table ou d'un meuble où l'on met les plats qui ont été desservis ou qui sont prêts à être servis.
■
DESSERT n. m., réfection (déb. XVIe s.) de desert (1466), d'abord employé au premier sens de desserte « plats déjà servis » (1466), a désigné (1539) le dernier service d'un repas, constitué de fromages, pâtisseries et confitures ; aujourd'hui, il ne s'applique plus qu'à ce qui est servi après le fromage. Par métonymie (1690), il désigne le moment où l'on mange le dessert, mais il ne se dit plus de la corbeille qui contient les fruits du dessert (1723).
◆
Par figure, le mot signifie (1560 ; repris XIXe s.) « achèvement », « complément agréable ».
◈
2 DESSERVIR v. tr. est issu (v. 1050) du latin
deservire (
de intensif) « servir avec zèle », « se consacrer à » et au figuré « être destiné à ».
◆
En ancien français, le verbe conserve la valeur propre du latin dans
desservir Dieu (v. 1050) et en emploi intransitif (v. 1155) pour « faire du service militaire », puis dans
desservir qqch. à qqn « le payer de retour » (fin
XIIe s.) ; ces acceptions ont disparu, comme le sens de « mériter » (1080), qui était encore en usage au
XVIIe siècle.
◆
Desservir ne s'emploie plus aujourd'hui que dans le vocabulaire religieux, le complément désignant un lieu
(desservir une chapelle).
◆
Dans un tout autre contexte, le verbe s'utilise couramment avec un sujet désignant une voie de communication, un moyen de transport (1859). Par extension, il signifie (1890) « faire communiquer, donner dans », à propos d'une porte, d'une voie, et (
XXe s.) « assurer un service de distribution (dans un lieu) ».
■
2 DESSERTE n. f. a signifié (v. 1150) « récompense ou punition » et (v. 1155) « action de mériter », « mérite », encore au milieu du XVIIe siècle.
◆
Le mot s'est dit (1680) de la fonction de desservant, sens noté « vieux » en 1870 et sorti d'usage. Il s'est spécialisé pour désigner (1838) le fait de desservir une localité, en parlant d'une voie ou d'un moyen de transport.
■
DESSERVANT n. m. « ecclésiastique qui dessert une cure » (1322) est rare avant le XVIIIe s. (1752).
◈
RESSERVIR v. a signifié (1165-1170) « être utile », en parlant de qqn, puis « rendre service en retour » (
XIIIe s.,
tr.). Le verbe prend au
XVIe s., le préfixe
re- étant repris au sens itératif, la valeur générale de « servir de nouveau » (1549,
intr. reservir ; puis 1870), par exemple dans
ça pourra resservir, le pronominal
se resservir de qqch., de qqn étant attesté au début du
XVIIIe siècle.
◆
Le verbe s'emploie avec un sujet nom de personne au sens de « replacer un plat sur la table » (1842). Comme intransitif, il signifie aussi « servir une nouvelle fois dans l'armée », vieilli
(Cf. le familier rempiler).