SIZERIN n. m., adaptation libre du néerlandais flamand sijsje, correspondant à l'allemand Zeisig « serin », désigne un oiseau passereau, voisin de la linotte, commun dans les forêts, en Europe et en Amérique du Nord.
SKAÏ n. m. est une marque déposée (v. 1955 en français) pour un tissu enduit d'une matière synthétique imitant le cuir.
SKATE-BOARD n. m. est un emprunt (1977) à un mot anglo-américain, composé (v. 1960) de skate « patin » et board « planche » ; le sport lui-même, inventé comme la planche en Californie, est nommé skate-boarding. L'anglais skate vient du néerlandais schaats (pluriel schaatsen), emprunt de escace, ancienne forme septentrionale du français échasse*.
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Cet anglicisme, abrégé en SKATE n. m. (1977), désigne une planche montée sur roulettes et, par extension (1977), la pratique de ce type de patinage. Pour les deux acceptions, le français utilise planche à roulettes.
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SKATEUR, EUSE n. (v. 1979), francisation de l'anglais skater (1977), a été, comme skate, en vogue entre 1977 et 1981 ; le recul de ce sport, au profit du patin à roulettes que les États-Unis ont d'ailleurs remis à la mode, les a rendus plus rares, (avant une reprise en 1990-1991) ; planche (à roulettes) tend à remplacer l'anglicisme.
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SKATING n. m. est un anglicisme qui fut à la mode à la fin du XIXe s. (attesté en 1871) pour le patinage à roulettes, appliqué aussi aux lieux aménagés pour ce sport. Au figuré, l'argot parisien a dit skating à mouches (1894) pour « crâne chauve ».
SKETCH n. m. a été emprunté (1879) à un mot anglais désignant une courte scène, généralement comique et rapide, parfois improvisée, au théâtre et au cirque (1861 en ce sens). L'anglais sketch, proprement « esquisse », est un emprunt (XVIIe s.) au néerlandais schets, lui-même à l'italien schizzo, d'où vient le français esquisse*.
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Le mot, qui conserve le sens de l'anglais, est d'emploi plus large que saynète* qui a vieilli. Il est usuel, notamment au cinéma (film à sketches).
SKI n. m., sous la forme skie et d'abord au féminin (1841), puis au masculin (1876), enfin écrit ski à la fin du XIXe s. (1891), est emprunté au norvégien ski (prononcé chi), peut-être par l'intermédiaire de l'anglais (skie). Le mot norvégien est issu de l'ancien norrois skið « billette de bois fendu », « chaussure, raquette pour la neige ». Il peut être apparenté à la racine indoeuropéenne °skid- « briser, fendre », que l'on retrouve dans le grec skhizein (→ schizo-), le latin scindere (→ scission).
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Le mot, qui apparaît isolément dans une description de la Norvège, restera longtemps un terme exotique par rapport à patin (1727 dans ce sens) et à patin à neige (1801), pour désigner les lames de bois allongées servant à glisser sur la neige. Vers la fin du XIXe s., le mot se répand en Europe, d'abord en Suisse et en Autriche, avec les activités de montagne (Cf. alpinisme).
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Après avoir été un terme de voyage cité comme mot scandinave, ski, relayé par l'anglais et l'allemand, se répand dans les années 1890, concurrençant puis éliminant patin, patin norvégien, ski norvégien (1893), ainsi que le dérivé skier (ci-dessous). À partir du début du XXe s., on distingue le ski court et le ski long (1907) et les skis destinés aux activités spécifiques liées aux deux contextes, scandinave (terrains assez plats) et alpin.
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Dès 1892, ski désigne par métonymie l'activité sportive, d'où ski-club (1896), et avec des spécifications : ski de course (1905) qui ne s'emploie plus, ski de fond (1908), ski de saut (1908), expression abandonnée, ski de piste (1930), ski de slalom ou slalom ; ski de montagne (1910) s'oppose à ski norvégien. Le ski de fond est opposé à ski de descente. Ski de randonnée. Ski nordique (1935) est opposé à ski alpin « en pentes raides » (attesté plus tard, mais skieur alpin l'est en 1896). Les catégories correspondant aux expressions les plus usuelles sont le ski de fond pratiqué sur de longues distances et des terrains de faible pente, avec des skis plus courts, et le ski alpin. Ski artistique dénomme la discipline comportant des figures, des sauts acrobatiques, des descentes sur piste bosselée.
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Par analogie, ski nautique (1935) se dit d'un sport nautique qui rappelle l'aquaplane mais dans lequel on chausse deux longs patins.
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SKIER v. intr. « faire du ski » (1894), verbe devenu courant, a fourni deux dérivés.
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SKIEUR, EUSE n. (1896) coexiste d'abord avec l'anglicisme skier n. m. « soldat chaussé de skis » (1905) et a éliminé patineur* (encore patineur en ski, 1902). Le féminin skieuse (1908) atteste la diffusion du sport en pays francophone (Suisse et Alpes françaises). Le mot entre, comme ski, dans diverses dénominations : skieur de montagne (1929), de descente (1930), opposées à skieur de fond (1930) ; puis skieur de vitesse (1935), de compétition (1937), etc.
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Skieur, -euse nautique (1935) est rare.
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SKIABLE adj. s'applique (1896) à une neige ou une piste où l'on peut faire du ski ; d'où SKIABILITÉ n. f. (1934).
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Les composés sont plus nombreux.
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TÉLÉSKI n. m. (1935) de télé[férique], se dit d'un remonte-pentes pour les skieurs, appelé familièrement tire-fesses.
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APRÈS-SKI n. m., de après*, désigne la période de repos après avoir skié (1938) et spécialement (1936, dépôt de marque par Joseph Pichette), un bottillon que l'on chausse quand on ne skie pas, aux sports d'hiver, et par extension des chaussures fourrées.
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MINISKI n. m. (v. 1965), de mini-*, désigne un ski très court.
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PORTE-SKIS n. m. inv. (1934), de porte-, tiré du verbe porter*, est le nom d'un dispositif fixé au toit d'une voiture pour le transport des skis.
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SKI-BOB n. m. désigne (v. 1965) un véhicule léger, analogue à une bicyclette et monté sur skis. Le procédé avait été breveté aux États-Unis en 1892, mais le sport ne s'est développé que dans les années 1965 dans les Alpes suisses ; le mot, qui est aussi un néologisme en anglais, peut avoir été construit directement en français, à partir de la contraction de l'anglais bob(sleigh)* ou à partir de to bob « se balancer » ; l'équivalent français est VÉLOSKI n. m. (1932), de vélo (→ à véloce).
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En sports nautiques, on relève MONOSKI n. m. (1968), qui désigne le ski nautique puis le ski de neige pratiqué sur un seul ski et ce ski.
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La plupart des attestations ci-dessus proviennent de M. Jacquemin et Ch. Tetet (D. D. L.).
SKIASCOPIE n. f. est un composé didactique du grec skia « ombre » et -scopie (1900), pour dénommer l'examen de l'ombre pupillaire pour déterminer le degré de réfraction de l'œil.
SKIFF n. m. reprend (1851) un mot anglais (1575) apparenté au français esquif*, puis désignant (1793) un bateau de compétition très long et très effilé, pour un seul rameur.
❏
Le mot conserve cette acception en français et désigne aussi la personne qui conduit ce genre de canot, concurremment avec SKIFEUR, EUSE ou SKIFFEUR, EUSE.
❏ voir
SKIPPER.
SKINHEAD n. est emprunté (1983) à l'anglais skinhead (1953), composé de skin « peau » et head « tête ».
❏
Le mot désigne, d'abord dans la société britannique, un jeune à crâne rasé, prônant l'agressivité et la violence, souvent xénophobe et raciste. Abrév. fam. Un, une SKIN (attesté en 1979).
SKIPPER n. est un emprunt (1773) à un mot anglais (cité comme tel en français, 1653), attesté en 1390 au sens de « commandant d'un navire marchand », emprunté au néerlandais schipper, dérivé de schip « bateau » (d'où l'anglais ship) ; schip vient d'un longobard °skif, qui a fourni l'italien schifo, emprunté en français sous la forme esquif* (d'où l'anglais skiff*).
❏
Le mot a le sens de l'anglais aux XVIIIe et XIXe siècles. Avec le développement de la navigation de plaisance, il désigne le barreur sur un voilier de régate (1937), puis le chef de bord d'un voilier de croisière (v. 1960). La graphie francisée SKIPPEUR, EUSE n., qui a l'avantage de distinguer le féminin, gagne du terrain.
SKUNKS ou SCONSE n. m. a été introduit sous la forme scunck (1764, Buffon) comme nom de la mouffette. La forme plurielle des catalogues de fourreurs, skunks, a été prise pour un singulier à la fin du XIXe siècle. Le mot est emprunté à l'anglais skunk, lui-même pris au XVIIe s. à l'algonquin segankw, désignant l'animal.
❏
Il désigne en français la fourrure de la mouffette.
SLACHE n. m. est, en français de Belgique, un des noms de la sandale ; utilisé aussi en français d'Afrique (homonyme slash).
SLALOM n. m. reprend (1908) un mot norvégien composé de sla « incliné » et de låm « trace dans la neige ». Le mot est cité comme norvégien dès 1905, glosé par « marche en lacets ».
❏
Ce mot désigne une façon de skier, puis (1930 ; aussi course de slalom) une épreuve de ski consistant en une descente sinueuse avec passage obligatoire entre plusieurs paires de piquets appelés portes, et cette discipline constituant une branche du ski sportif. Slalom géant est attesté en 1936, slalom combiné en 1951. Par analogie, il se dit (1941) d'un parcours sinueux en ski nautique et au figuré (mil. XXe siècle ; faire du slalom) du fait d'avancer en faisant de nombreux détours entre des obstacles.
❏
Le dérivé
SLALOMER v. intr. est employé au sens propre (attesté en 1939) et au figuré (1971)
[slalomer en scooter entre les voitures ; slalomer dans la foule].
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Il a servi à former SLALOMEUR, EUSE n. (1936), qui a éliminé la forme anglaise slalomer (1935).
SLAM n. m. est l'emprunt, au début des années 1990, à l'anglais des États-Unis slam, spécialisation d'un mot d'origine onomatopéique signifiant « claquement » et correspondant aussi à un verbe (to slam the door « claquer la porte »). Le mot anglais est attesté au XVIIe s., après un homonyme désignant le gain total aux cartes (→ chelem). Au sens emprunté (par de nombreuses langues), slam désigne une forme de poésie orale, de déclamation poétique très rythmée, sans schéma ni accompagnement musical, ce qui l'oppose au rap*. En français du Québec, le mot a eu une tout autre valeur, par emprunt à un autre sens de l'anglais : « danse où les corps se heurtent ».
❏
SLAMMER v. intr. et SLAMMEUR, EUSE n. sont aussi en usage depuis les années 1990.
SLANG n. m. est emprunté (1856) à un mot anglais (1765), correspondant approximativement au français argot et aussi employé pour « jargon de métier » (1802). Ce mot d'origine obscure a été rapproché du norvégien sleng « devise, formule », d'un germanique °slengwan, qui a par ailleurs donné en anglais to sling « lancer, jeter ». P. Guiraud voit dans l'anglais slang un emprunt à l'ancien français eslanguer « arracher la langue », utilisé dans les dialectes au sens de « bavarder », « médire ».
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Slang désigne l'argot anglais, notamment de Grande-Bretagne, des États-Unis, d'Australie et, en linguistique (XXe s.), un jargon de métier ou d'un groupe social, à propos des pays de langue anglaise.
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En français du Québec, le mot peut valoir pour « jargon, charabia », en général.
SLASH n. m. est un emprunt des années 1980 à l'anglo-américain slash ou slash mark, d'abord « cassure », de to slash, emprunt à l'ancien français esclachier « briser, éclater ».
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Cet anglicisme diffusé par l'informatique désigne un signe typographique de séparation par une barre oblique.
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ANTISLASH n. m. (1986) désigne un signe analogue, fait d'une barre oblique inversée.
SLAVE adj. et n. est emprunté (1573), d'abord sous la forme sclave (XVIIe s.), au latin médiéval sclavus et slavus, qui a par ailleurs abouti à esclave*. Ce nom imposé de l'extérieur, à connotation négative, a pu se confondre avec un dérivé du russe slava « gloire », ou même se substituer à lui. L'ethnie slave, venant de l'est, aurait occupé l'Europe orientale vers le VIe siècle. Les Slaves auraient fort bien pu se dénommer eux-mêmes « les Glorieux ». Une autre hypothèse fait venir le mot du vieux russe slovo « mot, parole » (d'où vient slovar « dictionnaire »), les Slaves s'opposant ainsi aux Germains, le radical du russe Nemets « Allemand », signifiant « muet » (à la manière des Grecs, qui appelaient barbares les étrangers parlant d'autres langues).
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Slave se dit de peuples d'Europe centrale et orientale dont les langues sont apparentées. Les langues slaves (1827), d'où le slave n. m. (1876), forment un groupe de langues indoeuropéennes qui comprend le vieux slave ou slavon (ci-dessous), le bulgare, le polonais, le russe, l'ukrainien et le biélorussien, le serbo-croate, le slovène, le slovaque (mots du même radical que slave), le tchèque.
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Sur
slave ont été formés quelques termes didactiques.
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SLAVISTE n. (1826), « spécialiste des langues et des civilisations slaves », a pour synonyme SLAVISANT, ANTE n. et adj. (1904), appliqué également à ce qui a certains caractères propres à la civilisation slave.
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On dit SLAVISTIQUE n. f. (1917) pour l'étude des langues slaves, d'après l'allemand Slavistik.
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SLAVISER v. tr. signifie (1890) « rendre slave ».
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Le composé SLAVOPHILE n. et adj. s'est d'abord employé (1852) pour parler des Russes attachés aux valeurs traditionnelles et opposés à l'influence occidentale, dans la seconde moitié du XIXe et au début du XXe siècle. Le mot s'emploie aussi à propos d'une personne favorable à la civilisation slave.
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Il a pour dérivé SLAVOPHILIE n. f. (1919, J. Bainville).
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SLAVISTE n. (1876) désigne le spécialiste des langues slaves ou des civilisations qui leur correspondent. Il a pour dérivé SLAVISTIQUE n. f. (1917), probablement d'origine germanique, comme les autres termes de linguistique en -ique (germanistique, romanistique...), et signifie « linguistique des langues du groupe slave ». Slaviste, depuis le début du XXe s., est concurrencé par SLAVISANT, ANTE n., employé aussi comme adjectif, pour « qui a des caractères slaves ».
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SLAVON, ONNE adj. et n. s'est substitué (1759) à
esclavon (1441) et à
slavonien (1540) ; il est formé comme ce dernier à partir de
Slavonie, anciennement
Esclavonie, région située entre la Slovénie et la Vojvodine.
Slavonie est dérivé de
slave*. Le mot qualifie ce qui est relatif à la Slavonie et à ses habitants.
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SLAVON n. m. (attesté en 1828) désigne la langue liturgique des slaves orthodoxes, au moyen âge, dite aussi vieux slave ou vieux bulgare.
SLEEPING-CAR n. m. (1868), abrégé en sleeping (1884), est un mot anglais créé aux États-Unis (1839) où l'on employait aussi sleeper (1881) pour « wagon-lit ». Le mot est composé de sleeping, de to sleep « dormir » (d'un francique °sloepan- ; Cf. allemand schlafen) et de car « voiture » (→ car), emprunt au normanno-picard car, variante de char*.
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L'anglicisme sleeping-car est sorti d'usage au sens de « wagon-lit » (1868) ou de « place dans un wagon-lit » (fin XIXe s.).
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La forme abrégée SLEEPING évoque encore la vie luxueuse d'une clientèle internationale du début du siècle ; sleeping avait été largement diffusé par un roman célèbre de M. Dekobra, La Madone des sleepings (1925).
SLICE n. m., emprunt de la langue du golf (1924) à l'anglais slice « tranche », désigne d'abord un coup qui dévie la balle sur la droite, au golf. Au tennis, c'est un effet volontaire donné à la balle, en la frappant sur le côté, de haut en bas.
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SLICER v. se dit (1933) pour « frapper la balle en faisant un slice » (Cf. couper).
SLIM n. m. accroît en 2005 le nombre impressionnant des anglicismes de la mode, par l'utilisation en français d'un sens spécialisé de l'anglais slim « mince ». Le mot s'applique à un pantalon, notamment un jeans, très moulant. En apposition, pantalon de coupe slim. Penser que l'emploi de moulant, serré substantivés conviendrait tout autant n'est pas interdit.
1 SLIP n. m. est un emprunt (1885), d'abord cité comme mot anglais (1861), à l'anglais slip « bande, morceau plus long que large », « cale de halage, de radoub » (1467), « laisse (de chien) » [1578], etc. Ce mot est le déverbal de to slip « glisser », d'un germanique °sleipan-, °sleupan-, que l'on retrouve dans le gotique sliupan, le vieil anglais slidan (anglais to slide), et dont on a rapproché le latin lubricus « glissant » (→ lubrifier, lubrique).
❏
Le mot a eu le sens de « laisse (de chien) ». En marine, il désigne (depuis 1835 en français du Canada) un plan incliné pour haler à sec les navires à réparer, ou pour les mettre à l'eau. Par extension, il se dit (XXe s.) d'un plan incliné pour hisser les baleines à bord d'un navire-usine.
❏
Cependant
2 SLIP n. m. est emprunté (1913) à l'anglais
slip (
bathing slips, 1904, emploi disparu), mais pour un sens où l'anglais a
trunks « caleçon »,
knickers « culotte (de femme) ».
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Au sens de « vêtement qui se glisse »,
slip signifie parfois en anglais « jupon, combinaison » (1761), mais jamais « pantalon » ou « culotte ».
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Ce faux anglicisme a été introduit pour désigner un caleçon utilisé dans la pratique du sport, assez proche de ce qui a été appelé short, autre anglicisme.
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Le mot se dit couramment aujourd'hui d'un caleçon sans jambes, échancré sur les cuisses et porté par les hommes et les femmes comme sous-vêtement ou culotte de bain.