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Les dérivés et composés actuels formés directement sont des termes didactiques et techniques.
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SONIQUE adj., qualifiant en physique ce qui est relatif au son (1949), s'applique spécialement aux phénomènes qui se manifestent à des vitesses voisines de celle à laquelle le son se propage (1953, mur sonique) et à un engin qui peut se déplacer à des vitesses égales ou légèrement supérieures à celle du son.
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De l'adjectif procèdent SUBSONIQUE adj. (1949) de sub-, « inférieur à la vitesse de propagation du son » et « qui s'effectue à une vitesse subsonique », et SUPERSONIQUE adj. (v. 1945) qualifiant une fréquence qui se trouve au-dessus des fréquences audibles et, couramment, une vitesse supérieure à celle du son, par extension des phénomènes propres à ces vitesses, d'où avion supersonique ou un supersonique n. m.
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Sur le modèle de supersonique a été formé HYPERSONIQUE adj. (v. 1950), emprunt à l'anglais hypersonic (1946).
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SONE n. f. ou m. se dit (1951, Piéron) d'une unité d'intensité psychophysiologique du son,
SONIE n. f. (1964) désignant l'intensité d'un son appréciée par la sensation auditive qu'il détermine.
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SONO-, élément tiré du latin
sonus, entre dans la formation de
SONOMÈTRE n. m., nom (1698, repris en 1746 [Nollet], puis 1793) d'un appareil à cordes vibrantes pour étudier les sons, qui désigne aujourd'hui (1888) pour le même usage un instrument de sensibilité proche de celle de l'oreille humaine
(Cf. audiomètre) ; en dérivent
SONOMÉTRIE n. f. (1842) et
SONOMÉTRIQUE adj. (1842).
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SONOLUMINESCENCE n. f. (mil. XXe s.) de luminescence, se dit d'une émission de lumière par un liquide contenant des gaz dissous, sous l'action de vibrations ultrasoniques.
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SONOTHÈQUE n. f., formé (v. 1960) d'après bibliothèque, discothèque, désigne une collection d'enregistrements de bruits, d'effets sonores, utilisables dans des films, des émissions radiophoniques.
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SONAGRAMME n. m. (1968) avec -gramme*, désigne la représentation graphique des sons de la parole, enregistrés sur bande magnétique par un appareil nommé SONAGRAPHE n. m. (1968) de -graphe*. Les vibrations sonores peuvent être reproduites sous forme de représentations graphiques : on emploie alors aussi, par analogie sonogramme et sonographe (v. 1972). De là SONOGRAPHIE n. f. (v. 1972), usité spécialement en médecine.
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SONOCHIMIE n. f. désigne (1981) l'utilisation des ultrasons en chimie.
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SONAL, ALS n. m., dérivé de
son (1982), a été formé pour remplacer, sans grand succès, l'anglicisme
jingle.
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Quelques composés de
son (et de
sonore) ont été formés en physique.
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INFRASON n. m. (attesté en 1925), formé avec infra-, désigne une vibration inaudible, de fréquence inférieure à 20-50 périodes par seconde ; lui correspond INFRASONORE adj. (v. 1950) de sonore (ci-dessous).
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ULTRASON n. m. est le nom (1936) d'une vibration sonore de fréquence supérieure à 20 000 hertz, qui n'est pas perceptible par l'oreille humaine.
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ULTRASONORE adj., attesté antérieurement (1928), est formé d'après sonore.
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Sont dérivés de ultrason ULTRASONIQUE adj. (1955) et les composés ULTRASONOTHÉRAPIE n. f. (1953 ; → thérapie), ULTRASONOGRAPHIE n. f. (v. 1970) ou ULTRASONOSCOPIE n. f., termes de médecine.
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SONORE adj. est un emprunt (av. 1559, Du Bellay) au latin impérial
sonorus « retentissant », « sonore », dérivé de
sonor, doublet poétique de
sonus.
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L'adjectif s'applique à ce qui a un son éclatant et agréable, à ce qui résonne bien, d'abord à propos de la voix, d'un vers. Il s'est employé à propos de ce qui produit un son (fin XVIIe s.), de ce qui rend un son (corps sonore). Par extension, il qualifie (1718) un lieu qui renvoie ou propage bien le son.
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Au XIXe s., sonore s'applique en physique (acoustique) à ce qui est relatif au son, de la nature du son, spécialement dans vibrations sonores (1831), ondes sonores (1845).
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Le mot se spécialise en phonétique, consonne sonore (1871 ; 1904, n. f.) désignant un élément de la parole qui, lors de son émission, est accompagné de vibrations laryngales, par opposition à consonne sourde*.
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Par métaphore, sonore signifie (déb. XXe s.) « qui sonne bien mais est vide de sens » (promesse sonore). Spécialisé en technique d'après son, il se dit de ce qui comporte l'enregistrement des sons et des bruits, d'abord dans film sonore (1929), opposé à film muet comme film parlant*, film dont la bande sonore enregistre des voix, des dialogues.
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Le dérivé SONOREMENT adv. (1594) est rare.
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Un autre dérivé, SONORISER v. tr. s'est introduit en phonétique (1871) au sens de « rendre sonore (une consonne sourde) ».
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Le verbe est repris au XXe s. pour « rendre sonore (ce qui était muet) », par exemple dans sonoriser un film, et « munir (un lieu) d'un matériel de diffusion du son ».
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Il a servi à former SONORISATION n. f., terme de phonétique (1871), puis de technique, désignant les opérations par lesquelles on ajoute des éléments sonores à un spectacle visuel (1930, au cinéma) ainsi que l'action de sonoriser un lieu, et l'ensemble des appareils utilisés (1949).
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Dans ce sens, il est abrégé familièrement en SONO n. f. (av. 1967).
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De cette acception vient un autre dérivé du verbe, SONORISTE n. (1969) « spécialiste de la sonorisation ». Avec les préfixes post- et pré- ont été formés deux séries de préfixés. POSTSONORISATION n. f. (attesté dans les années 1970, sans doute antérieur) désigne le procédé par lequel on réalise la sonorisation, l'établissement de la bande-son séparément et postérieurement à celle de l'image. L'adjectif POSTSONORISÉ, ÉE, qui suppose un verbe POSTSONORISER, est attesté en 1934.
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PRÉSONORISATION n. f. a été proposé (1973) pour « sonorisation, enregistrement sonore préalable », afin d'éviter l'anglicisme play-back, qui s'applique aussi à la postsonorisation.
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Le préfixé
INSONORE adj. (1801), formé avec
1 in-, s'applique à ce qui ne produit pas de son et à ce qui transmet peu les sons (1864) ; le mot se dit spécialement (déb.
XXe s.) d'un local où l'on entend peu les bruits.
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De cet emploi vient INSONORISER v. tr. (1948) « rendre (un lieu puis un appareil) moins sonore, moins bruyant », qui a fourni INSONORISATION n. f. (1948) et INSONORISÉ, ÉE adj. (v. 1950).
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De l'adjectif procède aussi INSONORITÉ n. f., formé (1845) d'après sonorité, qui désigne dans l'usage didactique le manque de sonorité, la qualité de ce qui transmet peu les sons (1869) et le caractère d'un local insonore (1873).
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SONORITÉ n. f. a été emprunté (v. 1380) au bas latin
sonoritas « qualité de ce qui est sonore », dérivé de
sonorus ; en français moderne, il fonctionne comme un dérivé de
sonore.
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Le mot reprend le sens latin (v. 1380) ; il est littéraire à propos de la qualité des sons de la langue utilisés esthétiquement (1555).
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À partir du
XVIIe s., il désigne (1672) la propriété qu'ont certains corps de conduire ou renforcer les sons, mais il demeure rare en ce sens avant la fin du
XVIIIe siècle. Il s'emploie aussi (1835) à propos d'un lieu où les sons se transmettent plus ou moins bien, désignant par extension les sons ainsi transmis (1897, pluriel) et (
XXe s.) la qualité acoustique (d'un local).
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Sonorité, en musique, désigne (1876) le caractère particulier d'un son, et
les sonorités les inflexions d'une voix (1886) et les tonalités d'un son musical.
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La série issue du latin
sonus comprend notamment un verbe relativement démotivé, du fait de sa spécialisation.
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SONNER v. est la réfection (XIIIe s.) de soner (v. 980), suner (1080), issu du latin sonare, à la fois verbe intransitif « rendre un son, retentir, résonner », « renvoyer un son » et, en parlant de la prononciation, « avoir tel accent » et verbe transitif signifiant « émettre par des sons », « faire entendre », en poésie « vanter, célébrer » et « signifier » en parlant du langage oral. Sonare dérive de sonus.
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Sonner est attesté dès ses premiers emplois au sens de « prononcer (un mot) », d'où ne sonner mot « ne rien dire » (v. 980), ne pas sonner mot de « ne pas parler de » (1552), encore relevés en 1878 (Académie) ainsi que plusieurs acceptions dérivées : « parler » (v. 1190), « affirmer, insister sur » (XIVe s.). De cette valeur en général disparue, il reste l'emploi au sens de « proclamer, dire avec emphase » (XIIIe s.), dans faire sonner (les mérites de qqn) [1560], faire sonner haut (1671) aujourd'hui compris comme une métaphore du son d'un instrument. Avec cette même valeur, sonner s'est dit en ancien français pour « raconter dans un poème » (XIIIe s.), forme particulière de célébration.
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Le verbe, comme en latin, s'est employé à partir du XIIe s. (v. 1130) pour « signifier », proprement « faire entendre un sens », encore à l'époque classique puis archaïque et disparu.
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Sonner a pris très tôt le sens de « jouer (d'un instrument à vent) ». Il est d'abord transitif (1080), puis absolu (XIIe s.), enfin transitif indirect (XVe s. ; sonner de, s'agissant d'un instrument de musique en général). De cette valeur, disparue en français général, mais qui a longtemps survécu dans certaines régions, par exemple en Bretagne, procèdent diverses acceptions spécialisées : le verbe s'emploie pour « tirer des sons (d'une cloche) » [v. 1150, tr.], d'où « vibrer, rendre un son » en parlant d'une cloche, d'une cymbale (1530, intr.), et par extension d'un timbre. Cette spécialisation, qui met le verbe en rapport sémantique avec l'idée de signal tiré d'un son métallique, donc avec cloche, timbre, se réalise dans le dérivé sonnette (ci-dessous).
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Sonner s'applique aussi à la production des sons d'instruments à vent, notamment des cuivres (Cf. ci-dessous sonnerie), et s'est opposé en musique, d'après l'italien, à toucher, employé pour les instruments à clavier (d'où sonate*, de l'italien, parallèle à toccata).
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Par extension, sonner, intransitif, s'emploie au sens de « se signaler par une sonnerie particulière » (v. 1155), d'où « arriver », en parlant d'une époque, d'un moment (v. 1640), valeur qui se réalise dans l'heure sonne (aussi la pendule, l'horloge sonne), au figuré sa dernière heure a sonné « l'heure de sa mort est arrivée ».
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En emploi transitif, le verbe veut dire « annoncer (qqch.) par une sonnerie », par exemple dans sonner la messe (v. 1175) en religion, et sonner les matines, les vêpres... Par extension, il signifie « annoncer (l'heure, le temps) par une sonnerie » avec le nom de l'instrument pour sujet (XVIe s., l'horloge sonne l'heure). Divers signaux militaires s'effectuant par des sonneries de clairon, le sens ancien est réactivé dans sonner la retraite (XIIIe s.) au figuré « se retirer » (1640). Cette idée d'annonce est passée dans des locutions : il est midi, deux heures sonnées « passées » (1680), au figuré c'est midi sonné « il est trop tard », avoir cinquante ans (bien) sonnés « révolus » (attesté en 1622 pour midy).
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Sonner transitif a pris au XVIe s. le sens étendu d'« appeler (qqn) par une sonnerie, une sonnette » pour le faire venir (1532) aussi en emploi intransitif (1673) pour « faire fonctionner une sonnerie », sonner une sonnette étant sorti d'usage. Sonner qqn est un synonyme d'« appeler » réservé aux inférieurs, d'où on ne vous a pas sonné, on t'a pas sonné « mêlez-vous, mêle-toi de vos, de tes affaires » (1925), familier.
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Un emploi de sens voisin, suscité par sonnerie (du téléphone), a produit en français de Belgique, et aussi du Liban, d'Afrique, de la Réunion l'acception « appeler (qqn) au téléphone », comme transitif et en emploi absolu (on a sonné, va répondre).
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Le verbe veut dire par analogie du son d'un instrument ou d'un signal « produire un certain effet sur qqn » (XVe s., intr.), d'où avec un adverbe sonner bien, mal « produire une bonne, une mauvaise impression » (1528), sonner bien à l'oreille (1694). Au figuré sonner mal (1690) en parlant d'un acte, est sorti d'usage, mais sonner faux « donner une impression d'insincérité, de fausseté » (XXe s.) est vivant.
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C'est aussi par analogie que
sonner, par le sémantisme du coup que permet la référence à la cloche, signifie familièrement « assommer, étourdir », en heurtant la tête contre qqch. de dur (1486), emploi répandu à la fin du
XIXe s., d'où (1931)
être sonné ; de là viennent par extension les sens figurés de « mettre en mauvais état psychologique ou physique » (déb.
XXe s.), avec un sujet nom de chose, « traiter brutalement, réprimander » (déb.
XXe s.) et la locution
se faire sonner (les cloches) qui reprend métaphoriquement la valeur concrète.
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Au
XVIIe s.,
sonner se spécialise,
faire sonner voulant dire « marquer nettement (une lettre) dans la prononciation » (1669), emploi qui succède au transitif (1670)
sonner (suivi du nom d'un son du langage), sorti d'usage.
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Il signifie aussi « rendre un son sous l'effet d'un choc », aujourd'hui seulement intransitif, d'où
sonner creux (1690), transitivement
sonner le creux (
XIXe s.), au figuré « résonner comme une chose vide » (av. 1872). D'après l'emploi figuré de
fêlé, sonner le fêlé (1871), s'est dit pour « annoncer un déséquilibre mental » (emploi disparu au
XXe s.).
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Du verbe procèdent plusieurs dérivés usuels.
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SONNERIE n. f. désigne l'effet acoustique de ce qui sonne et d'abord (v. 1210) celui des cloches, par extension un bruit retentissant (1270), acception sortie d'usage. Par métonymie, il désigne l'ensemble des cloches d'une église (1636). Le mot se dit aussi (1663) du mécanisme qui fait sonner une horloge, une pendule, etc. ; la grosse sonnerie s'est employé (1680) pour les grosses cloches d'une église, opposé à la petite sonnerie (1680). Sonnerie est aussi le nom d'un appareil avertisseur, formé d'un timbre que fait vibrer un marteau (1871, sonnerie électrique), et le mot s'emploie pour le son produit par ce genre d'appareil (1880). Il se dit aussi d'une manière particulière de sonner les cloches, réglée par la liturgie (1893).
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De
sonner au sens général de « jouer d'un instrument », spécialement « d'un instrument à vent », procède l'emploi de
sonnerie pour le son d'un instrument (
XIVe s.), d'une trompette (v. 1470) et plus précisément à propos d'un air de trompette (1825), de trompe de chasse (1875), seul emploi encore vivant dans ce sens
(sonner du cor).
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SONNETTE n. f., réfection (v. 1354) de
sonneste (1234),
sonete (v. 1250), se dit d'un petit instrument métallique qui sonne pour avertir. Par extension, le mot désigne un grelot (v. 1380) et en musique un instrument formé de plusieurs rangs de clochettes (
XVIe s., av. 1527), un timbre, notamment un timbre électrique (1880).
Coup de sonnette, signal de la présence d'un visiteur, s'emploie par analogie (déb.
XXe s.) pour un coup donné à la bride d'un cheval par un cavalier.
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Le mot désigne aussi le bouton qui sert à déclencher le mécanisme
(appuyer sur la sonnette).
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Par une métonymie inverse de celles de
sonnerie, sonnette se dit aussi du son (1836) :
j'entends la sonnette.
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Sonnette a pris par analogie de nombreuses acceptions. Le mot s'est dit, par allusion à la forme, pour « testicules » (1578 Le Loyer) et, au son, pour « pièce de monnaie » (1773). Serpent à sonnettes est le nom courant (1680) du crotale qui produit un bruit de sonnerie sourde.
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En technique, le mot désigne (1676) par analogie de sa manœuvre avec une sonnerie de cloche, un engin formé d'un échafaudage élevé, qui sert à guider la masse mobile appelée mouton, par exemple pour enfoncer des pilotis.
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C'est aussi le nom d'un marteau qui permet de prendre au poinçon de graveur l'empreinte en creux sur la matrice (1800), d'un bout de fil fixé à la lisière d'un tissu pour signaler un défaut de tissage (1874), d'un ensemble formé par un treuil et d'un outil de forage qu'on emploie pour faire des sondages (XXe s.).
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Sonnette a aussi désigné (1867) un homme sans volonté, et, par analogie de forme avec le grelot, une boulette de boue séchée accrochée aux poils d'un animal (fin XIXe s., Zola). Au sens le plus usuel, sonnette a été resuffixé en argot en SONNANCHE n. f. (1947).
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1 SONNEUR, EUSE n., rare au féminin, désigne (1260,
sonneur) la personne qui sonne les cloches d'une église. Les locutions
boire comme un sonneur « avec excès » (1835), et au
XXe s.
dormir comme un sonneur (que même les cloches ne réveillent pas) manifestent l'existence d'une image sociale assez négative du sonneur de cloches.
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De
sonner « jouer d'un instrument à vent » vient le sens de « joueur d'instrument » (1491), répandu dans toute la France, avant de se restreindre à quelques régions, notamment la Bretagne, pour désigner le joueur de biniou ou de bombarde.
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Sonneur s'est dit (mil.
XVIe s.) pour « poète », sens disparu. C'est enfin le nom d'une espèce de courlis (1770) et la désignation courante d'une espèce de crapaud (1904) ;
Cf. ci-dessous sonnant.
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D'après sonnette, 2 SONNEUR n. m. est le nom (1723) de celui qui tirait les cordes de la sonnette à enfoncer les pilotis et (1955) de l'ouvrier mineur chargé de signaler par une sonnerie certaines manœuvres aux machinistes d'extraction.
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SONNAILLE n. f., emprunté (v. 1300) à l'occitan ou au franco-provençal
sonalha « son, bruit » (v. 1180), désigne une cloche ou une clochette attachée au cou d'un animal domestique, aussi appelée
clarine et, par métonymie (1873, A. Daudet), le bruit des sonnailles.
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C'est le nom technique (
XXe s.) de la pièce mécanique qui frappe la paroi d'une cloche ou d'une clochette. Le mot a fourni deux dérivés.
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1 SONNAILLER n. m., réfection (1573) de sounailler (1379), se dit d'un animal qui porte une sonnaille et marche en tête d'un troupeau.
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SONNAILLERIE n. f. (1611), « tintement de clochette », a été repris au XXe s. pour désigner un ensemble de sonnailles, de bruit de cloches.
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SONNANT, ANTE adj., participe présent de
sonner, d'abord écrit
sonant (
XIVe s.), graphie qui se maintient encore au
XIXe s., puis
sonnant (
XVIIe s.), s'applique (v. 1380) à ce qui rend un son clair et distinct. Il est rare (1636) à propos d'une horloge dont le mécanisme déclenche une sonnerie, mais se dit encore couramment de l'heure qui est en train de sonner, employé après
à et un compte d'heures
(à deux heures sonnant[es]), en concurrence avec
tapant.
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L'adjectif a signifié « qui résonne », par exemple dans
étain sonnant « qui a gagné de la sonorité à être refondu plusieurs fois » (
XVIIe s.) ; et dans
argent sonnant « monnaie métallique de bon aloi », emploi conservé dans la locution
espèces sonnantes et trébuchantes (1718).
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SONNANTE n. f. (1828) ou SONNANT n. m. (1842) a désigné une espèce de crapaud dont le coassement ressemble au son d'une cloche (Cf. ci-dessus 1 sonneur).
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Lettre sonnante (1842, aussi n. f.) s'est dit d'un phonème intermédiaire entre la voyelle et la consonne, nommé aujourd'hui semi-voyelle (→ voyelle).
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SONANTE n. f. est aujourd'hui en phonétique le nom (1910) d'une consonne présentant un faible obstacle au passage de l'air, opposé à fricative et à occlusive.
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Le composé MALSONNANT, ANTE adj. s'applique (1467) à ce qui est contraire à la bienséance, à la morale et a qualifié spécialement (1740) en théologie une proposition dont le sens s'accorde mal avec l'orthodoxie.
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2 SONNAILLER v. intr., diminutif de
sonner (v. 1748) avec le suffixe
-ailler, signifie « sonner souvent » ; il est rare.