SPIRO- → SPIRE
SPIROMÈTRE n. m. est un composé du latin spirare, représenté en français par plusieurs composés (→ aspirer, expirer, inspirer, respirer) et de -mètre, pour désigner un instrument servant à mesurer la capacité respiratoire des poumons d'une personne.
SPIROU n. m. est un emploi généralisé du nom propre d'un personnage de bande dessinée, en français de Belgique, pour un enfant vif, espiègle, spitant.
SPIRULINE n. f. est la forme francisée (attestée 1982) du latin moderne spirulina (v. 1970), tiré de l'anglais spiral (→ spirale). C'est le nom d'une algue bleue microscopique (cyanobactérie) des eaux saumâtres, à riches propriétés nutritives, vivant en particulier au Tchad, au Mexique, en Chine. C'est sa forme spiralée qui a motivé le nom.
SPITANT, ANTE adj. est un emprunt du français de Belgique à un mot dialectal wallon emprunté au néerlandais flamand. Il qualifie une personne, surtout un enfant, ou un animal au comportement vif, éveillé.
❏  Du même radical néerlandais passé par le wallon vient le verbe SPITER, qui se dit d'un liquide qui jaillit, gicle (par exemple, une boisson gazeuse).
SPLANCHNO-, élément de mots d'anatomie, est tiré du grec splagkhnon « viscère ».
❏  SPLANCHNOLOGIE n. f. (1654 ; de -logie) désignait l'étude des viscères humaines. ◆  SPLANCHNIQUE adj., emprunt (1728) au dérivé grec splagkhnikos, s'emploie encore pour qualifier des formations anatomiques en rapport avec les viscères (nerfs splanchniques).
SPLASH onomat. et n. m., écrit splache dans une traduction (1873), est un mot anglais signifiant « éclaboussement » et employé comme onomatopée. C'est le déverbal de to splash « éclabousser », formé par préfixation en s- (de l'ancien français es- ; latin ex-) à valeur intensive et expressive sur le verbe to plash qui se rattache, comme l'allemand platschen, le suédois plaska, à une racine germanique °plat « frapper ».
❏  Splash, aussi écrit splach et splatch, s'emploie comme onomatopée, notamment dans les bandes dessinées, pour exprimer le bruit d'une chute dans l'eau et, par extension, un choc quelconque — équivalent de floc, plouf, formes françaises traditionnelles. ◆  Le mot, substantivé, s'emploie au propre (1975) et au figuré pour « chute, échec », avec l'idée de « tomber à l'eau ».
SPLEEN n. m. est emprunté (1737 ; 1748 au féminin) à l'anglais, après des apparitions isolées sous la forme splene (1655), et aussi écrit selon la prononciation spline (1760, Diderot). Le mot anglais signifie proprement « rate » (1300) et « siège des humeurs noires » (1390), d'où « mélancolie » (1664) ; il vient du latin splen, lui-même emprunt au grec splên, splênos « rate », organe important parce qu'on l'utilisait dans les sacrifices et dans la divination, et aussi parce qu'on lui attribuait un rôle dans certaines maladies ; la rate était notamment considérée comme le siège des humeurs noires (Cf. atrabilaire). L'importance de l'organe explique le tabou linguistique qui a conduit les diverses langues indoeuropéennes à introduire d'importantes variations sur son nom (sanskrit plīhán, latin lien, vieux slave slĕzena).
❏  Attesté en français au XVIIIe s. à propos des Anglais (« le spline, ou les vapeurs anglaises » écrit Diderot), le mot se répand au XIXe s. dans le contexte romantique et post-romantique (Baudelaire) ; il a disparu de l'usage, sauf par évocation littéraire pour désigner une mélancolie sans cause apparente, caractérisée par le dégoût de toute chose.
❏  SPLEENÉTIQUE adj. et n. (1860, adj., Goncourt) est dérivé d'après spleen ; la forme plus ancienne splénétique (1776, adj.) reprend l'anglais splenetic ou spleenetick « relatif à la rate », « qui souffre de la rate » (1544) et « qui souffre de mélancolie » (1398, n. ; 1592, adj.), emprunt au latin impérial spleneticus « qui souffre de la rate ». ◆  Spleenétique « relatif au spleen » est littéraire comme adjectif et sorti d'usage comme nom (1832, splénetique).
SPLÉNÉTIQUE adj. et n. s'est employé en moyen français pour « qui souffre de la rate » (v. 1500 ; 1429, « qui a la rate dure ») ; le mot est emprunté au latin spleneticus, l'anglais splenetic (fin XIVe s., comme nom) ayant pu jouer un rôle.
■  SPLÉNIQUE adj., emprunté au latin splenicus, du grec splênikos, dérivé de splên, a signifié en médecine « celui qui souffre de la rate » (1555, n. m.) ; en anatomie, il s'applique à ce qui est relatif à la rate (1690).
SPLENDEUR n. f. est la réfection (v. 1460) de splendur (v. 1120), splendor (v. 1190 ; jusqu'au XIIIe s.), emprunté au latin splendor « éclat, brillant » et, par figure, « magnificence ; considération, gloire », spécialement en parlant du style, de la langue. Ce mot dérive de splendere « briller, étinceler », au propre et au figuré, terme surtout poétique et noble, comme ses dérivés et composés. L'origine de ce verbe est obscure ; un rapprochement avec le lituanien splendzǐu « je brille » est mal établi, les autres formes de ce verbe (spindžiu, spindéti) « briller » ne comportant pas de l.
❏  L'ancien français connaît les formes populaires esplendur (v. 1190), esplendor (XIIIe s.) et esplendeur (1380), éliminées par les formes savantes sans e-. Le mot conserve les sens du latin et désigne, avec une valeur concrète, un grand éclat de lumière, spécialement un éclat d'une beauté rayonnante (v. 1460). ◆  À partir du XVIe s., on relève des emplois figurés, l'idée de « grand éclat » entraînant les sens de « gloire, honneur » (1552) et de « magnificence, pompe » (1636), en particulier dans la locution dans toute sa splendeur, parfois employée par ironie. ◆  Splendeurs et misères, introduit par Balzac dans un titre (...des courtisanes) au sens de « gloire, honneur », s'emploie littérairement pour « grandeur et faiblesse ». ◆  Une splendeur se dit par métonymie (1836) pour « chose splendide ». Le mot est du style soutenu, moins usuel que splendide.
❏  SPLENDIDE adj. est emprunté (1491) au latin classique splendidus « brillant, éclatant, resplendissant », dérivé de splendere. ◆  L'adjectif s'emploie, comme en latin, avec une valeur à la fois concrète et figurée, pour qualifier ce qui a de l'éclat, de la magnificence (1491) ; le sens propre, « qui brille d'un grand éclat lumineux » (fin XVIe s., d'Aubigné), n'est plus en usage. ◆  Splendide, comme splendeur, se dit (1834) de ce qui est d'une grande beauté, parfois employé par antiphrase, pour qualifier une erreur.
■  Le dérivé SPLENDIDEMENT adv. (déb. XVIe s.) s'emploie avec les deux valeurs de l'adjectif.
❏ voir RESPLENDIR.
SPLÉNIQUE adj. est un emprunt médical de la Renaissance (1555) au latin splenicus, dérivé savant du grec splen « rate », d'abord comme nom pour désigner un malade souffrant d'une affection de la rate, puis comme adjectif (XVIIe s., avant 1690) pour qualifier ce qui a rapport à la rate.
❏  SPLÉNITE n. f., francisation (1805) du latin moderne splenitis (1795), du grec splen, désigne l'inflammation de la rate.
■  SPLÉNOMÉGALIE n. f., des éléments grecs signifiant « rate » et « grosseur » (→ mégalo-), se dit de l'augmentation de volume de la rate.
■  SPLÉNECTOMIE n. f. (1823), de -ectomie, dénomme l'ablation de la rate.
SPOLIER v. tr. est un emprunt du moyen français (v. 1460) au latin spoliare « dépouiller (d'un vêtement) », « déposséder (qqn) » [→ dépouiller].
❏  Le verbe, d'emploi didactique, signifie « dépouiller (qqn) par la fraude ou par abus de pouvoir ».
❏  Deux autres mots didactiques ont été empruntés, également au XVe s., à des dérivés du supin du verbe latin.
■  SPOLIATION n. f. (1425), emprunt au dérivé latin spoliatio, désigne l'action de spolier et son résultat ; SPOLIATEUR, TRICE adj. et n. (1488), pris au latin spoliator, qualifie (comme adjectif) et désigne la personne qui en spolie d'autres. L'adjectif qualifie aussi les actions ; il est didactique ou littéraire.
1 SPONDÉE n. m. est un emprunt savant (v. 1378) au latin spondeus, lui-même pris au grec spondeios « pied de deux syllabes longues », utilisé à l'origine dans les chants de libation, substantivation de spondeios « relatif aux libations ». Cet adjectif dérive de spondê « libation », de spendein, qui se rattache à la racine indoeuropéenne °spend- « faire une libation », comme le latin spondere, sponsum « prendre un engagement solennel » (→ épouser, sponsor, spontané) ou le hittite sǐ(p)pand ; c'est un terme religieux et juridique très ancien, bien attesté dans les langues indoeuropéennes.
❏  Ce terme de métrique désigne en prosodie grecque et latine un pied de deux syllabes longues.
❏  SPONDAÏQUE adj. reprend (1580) le grec spondeiakos (qui avait donné le bas latin spondicus), spécialement dans vers spondaïque « hexamètre dont le cinquième pied est un spondée » (1872).
❏ voir 2 SPONDÉE.
2 SPONDÉE n. m. a été emprunté (av. 1904) au latin impérial spondeum « vase servant aux libations », lui-même emprunt au grec spondeios ; → 1 spondée.
❏  Le mot garde le sens de l'étymon, en parlant de l'Antiquité grecque, et désigne un air de flûte exécuté pendant les libations.
SPONDYLE n. m. est la réfection (1532), d'après le latin, de spondille (1314), qui correspond à l'ancien provençal espondil (XIVe s.), emprunt savant au latin spondylus « vertèbre » et « joint de l'huître », du grec spondulos « vertèbre cervicale » et, par métaphore, nom d'un coquillage. Le mot est sans étymologie établie.
❏  Spondyle était, en anatomie, le nom des vertèbres (1314) ; il a été aussi employé (1596) au sens de « tibia » et est relevé dans le dictionnaire de Boiste (1803 à 1829) au sens figuré de « personne décharnée », mal attesté. ◆  Ce terme didactique désigne aussi (1611) un mollusque lamellibranche des mers chaudes, dont la coquille est hérissée de pointes. ◆  Il s'est dit d'une ombellifère qui croît dans les lieux humides, alors écrit spondile (1690) ou sphondylium (1694) jusqu'en 1771, ainsi que d'un genre de phalène (1690). ◆  Spondyle est également le nom d'un coléoptère (1803) dont la larve creuse des galeries dans le bois mort.
❏  Sur spondyle ont été formés des termes didactiques de médecine, dont SPONDYLITE n. f. (1823), de -ite, « inflammation d'un ou de plusieurs corps vertébraux » et SPONDYLOSE n. f. (1907), de -ose, « affection rhumatismale de la colonne vertébrale ».
■  SPONDYLARTHRITE n. f. (1942) et SPONDYLARTHROSE n. f. (1953) désignent respectivement une arthrite et une arthrose de la colonne vertébrale, la seconde étant appelée auparavant spondylose. ◆  SPONDYLOLISTHÉSIS n. m. a été formé en latin avec le grec olisthesis « luxation », pour désigner le glissement vers l'avant d'une vertèbre lombaire sur une autre, par rupture des liaisons postérieures.
SPONGIEUX, EUSE adj. est un emprunt savant (XIIIe s.), avec la variante espongieux (1505) jusqu'au milieu du XVIIe s., au latin spongiosus « spongieux », « poreux », dérivé de spongia, du grec spongia (→ éponge).
❏  L'adjectif s'applique à ce qui est de la nature de l'éponge, la rappelle par quelque caractère, spécialement à ce qui est de structure alvéolaire, notamment en anatomie, dans os spongieux (v. 1560), tissu spongieux (1793). ◆  Il se dit couramment (1690, sol spongieux) de ce qui retient les liquides comme une éponge.
❏  Le dérivé SPONGIOSITÉ n. f. (1314) est didactique et rare.
Quelques mots savants ont été formés à partir de spongia ou d'un de ses dérivés.
■  SPONGITE n. f. (1644), du latin classique spongitis, désigne en minéralogie une sorte de pierre poreuse qui ressemble à l'éponge (1827).
■  SPONGIAIRES n. f. pl. est en zoologie (1816) le nom scientifique des éponges.
■  SPONGILLE n. f., « éponge d'eau douce » (1816), reprend le latin scientifique moderne spongilla (1815).
■  SPONGINE n. f. (1872) désigne la substance organique constituant les fibres poreuses de certaines éponges.
■  SPONGICULTURE n. f. (1907), de culture*, désigne la culture de l'éponge en parcs.
■  SPONGIFORME adj., de -forme, qualifie en médecine (1834) une maladie qui produit la formation d'une structure alvéolaire rappelant celle de l'éponge. L'encéphalopathie spongiforme des bovins est appelée couramment maladie de la vache folle.
SPONSOR n. m. est un emprunt (1954) à un mot anglais (XVIIe s.) signifiant « parrain », « répondant, caution », qui a pris aux États-Unis le sens de « bailleur de fonds » (1931), « commanditaire d'émissions de radio, de télévision ». Le mot est emprunté au latin classique sponsor « répondant, caution » et en latin ecclésiastique « parrain d'un néophyte », dérivé de sponsum, supin de spondere « engager », « s'engager », dont le dérivé sponsare a abouti en français à épouser*, et le composé respondere à répondre* dont le participe présent répondant a un sens voisin. Une francisation en sponseur est attestée au XVIIe siècle (1655, Oudin).
❏  Employé d'abord dans le domaine des sports, cet anglicisme désigne une personne ou un organisme qui soutient financièrement une entreprise, un club sportif, équivalent du français commanditaire (→ commanditer) ou, avec d'autres connotations, de mécène*.
❏  Le français a formé sur ce nom SPONSORISER v. tr. (av. 1980), aussi sponsorer, mot à la mode dans le vocabulaire de la publicité, à côté de commanditer, financer, patronner, parrainer.
■  L'emprunt SPONSORING n. m. (1972) a surtout cours dans le monde du sport ; mot anglais des États-Unis (1931), c'est le participe présent substantivé de to sponsor « répondre pour, cautionner » (1884).
■  Il est concurrencé en français par SPONSORISATION n. f. (v. 1980), du verbe sponsoriser. Critiquée, cette série d'anglicismes est d'usage fréquent, mais parrainage semble concurrencer sponsorisation.
SPONTANÉ, ÉE adj., attesté au XVIe s. (1541), l'est indirectement dès le XIVe s. par spontanément qui en dérive (Cf. ci-dessous). C'est la réfection de la forme plus populaire spontainne (1284, de spontainne volantei). Ces formes sont empruntées au bas latin spontaneus « spontané, volontaire », dérivé du latin classique sponte, ablatif de spons, spontis « volonté libre ». Ce mot, seulement employé à l'ablatif, dérive de spondere, sponsum « engager, s'engager » (→ épouser).
❏  Spontané est introduit en physiologie, appliqué à des mouvements qui se font apparemment d'eux-mêmes, comme les battements du cœur, et à des états sans cause apparente (v. 1560, lassitude spontanée). En médecine, on a dit évacuation spontanée, « qui n'est pas provoquée par un remède » (1690), et maladie spontanée (1835), sortis d'usage. ◆  En biologie, génération spontanée (v. 1775) [→ génération], a correspondu à un concept important, détruit par la microbiologie pastorienne. On parle en botanique de plantes spontanées « qui croissent naturellement dans un pays sans y avoir été semées par l'homme » (1798).
■  L'adjectif s'applique couramment, dès l'ancien français spontainne (1284) et au XVIIe s., sous la forme moderne, à ce que l'on fait sans y être incité ni contraint ; par extension, spontané se dit couramment d'actions qui se font sans réflexion (v. 1850), d'une personne qui exprime aussitôt ce qu'elle ressent, sans arrière-pensée (1860). ◆  Par extension, l'adjectif qualifie (v. 1955) ce qui échappe aux règles établies, est incontrôlé, proche dans cet emploi de sauvage*.
❏  Le dérivé SPONTANÉMENT adv., d'abord écrit spontaneement (1381), est attesté sous la forme moderne au XVIIe s. (1680). Son emploi correspond à l'emploi courant de l'adjectif.
■  SPONTANÉITÉ n. f., « caractère de ce qui est spontané » (1695), est d'abord un terme didactique de physiologie, devenu d'emploi courant.
■  SPONTANISME n. m. désigne en histoire des sciences la théorie de la génération spontanée (XXe s.) ; on a dit dans ce sens SPONTÉPARISME n. m. (1907), du latin classique parere « donner naissance », et SPONTÉPARISTE n. « partisan de cette théorie » (1872).
SPONTANÉISME n. m. a été introduit (1968) dans le vocabulaire politique pour désigner la doctrine ou l'attitude de ceux qui, à l'extrême gauche, font confiance à la spontanéité des masses et refusent toute forme d'organisation préétablie. ◆  SPONTANÉISTE adj. (1934) et n. (1934 ; diffusé en 1968), est spécialement employé dans maoïste spontanéiste (v. 1969), abrégé familièrement en mao SPONTEX, jeu de mots sur le nom d'une marque d'éponges, allusion à la théorie selon laquelle le militant doit être imprégné des besoins des masses.
Le préfixé SUBSPONTANÉ, ÉE adj. (1877), de sub-, qualifie en botanique des plantes introduites par l'homme dans une région et qui s'y maintiennent sans culture, mais sans s'intégrer à la flore spontanée locale.
SPONTE SUA loc. adv., empruntée au latin classique, s'emploie en droit (1898) pour « de son propre mouvement, sans y être contraint » et, en sciences, « spontanément » (1899) ; la locution latine sponte mea (tua, sua) « spontanément », « par ses seules forces », est formée avec l'ablatif féminin singulier de l'adjectif possessif meus, tuus, suus.
SPORADIQUE adj. est emprunté savamment (déb. XVIIe s.) au grec sporadikos « dispersé, séparé », dérivé de sporas, sporados « épars », de speirein « semer, répandre » (→ spore) qui se rattache à une racine indoeuropéenne °sp(h)er « éparpiller, semer », comme le latin spargere, sparsum « répandre » « parsemer » (→ épars), l'ancien haut allemand spriu « balle de blé ». Les îles Sporades, emprunt au grec Sporades, littéralement « les dispersées », tiennent leur nom du fait qu'elles sont « éparpillées » dans la mer Égée ; les Grecs les opposaient aux Cyclades, disposées « en cercle » autour de Délos.
❏  L'adjectif se dit en médecine (déb. XVIIe s.) d'une maladie qui atteint les individus isolément, opposé à épidémique.
■  Repris au XIXe s., il s'applique à ce qui apparaît dispersé, épars dans l'espace, en parlant d'espèces végétales ou animales (1831), en géologie (1872, blocs sporadiques) ou dans le temps, en astronomie (1848, météores sporadiques). ◆  Par extension, sporadique qualifie couramment (XXe s.) ce qui se produit de temps à autre, irrégulièrement, en particulier d'événements violents (révoltes, émeutes, soulèvements).
❏  L'adjectif a fourni SPORADIQUEMENT adv. (av. 1845, Bescherelle), didactique et courant, et SPORADICITÉ n. f., dérivé savant (1865), seulement didactique.
SPORE n. f. est un emprunt savant (1817) au grec spora « semence », « ensemencement », dérivé de speirein « semer », « répandre » (→ sperme, sporadique).
❏  Le mot a remplacé granule* pour désigner le corpuscule qui assure, directement ou non, la reproduction de nombreuses espèces végétales (1817), notamment des champignons (en concurrence avec sporule) et de protistes (1907).
❏  À partir de spore ont été dérivés et composés de nombreux termes didactiques.
■  SPORANGE n. m., terme de botanique (1817), du grec angos « vase, réceptacle », désigne l'organe qui renferme les spores, chez les cryptogames (fougères, champignons, etc.), et la partie externe de l'urne des mousses.
■  SPORULE n. f., ancienne désignation des spores de champignon (1871), a fourni en biologie SPORULER v. intr. (1877) « se reproduire par spores » — d'où SPORULATION n. f. (1875) et SPORULÉ, ÉE adj., anciennement « pourvu de sporules » (1877), employé ensuite dans bactéries sporulées « qui forment des spores » (mil. XXe s.), d'où SPORULÉES n. f. pl.
■  SPORIFÈRE adj. (1879), de -fère, « qui porte ou produit des spores », SPOROGONE n. f. (déb. XXe s.), de -gone, « appareil reproducteur des spores », sont didactiques en botanique.
■  SPOROTRICHE n. m. (1904), réfection de sporotrique (1842), est un emprunt au latin botanique moderne sporotrichum, formé du grec trix, trikhos « poil, cheveu », est le nom d'une moisissure parasite, dont certaines espèces sont pathologiques pour l'homme. ◆  SPOROTRICHOSE n. f. (1903) désigne une mycose provoquée par les sporotriches.
■  En zoologie, SPOROZOAIRES n. m. pl. (1890), du grec zô̩on « animal » (→ zoo), nomme la classe de protozoaires parasites des cellules ou des tissus chez l'homme et les animaux.
■  SPOROPHYTES n. m. pl. (1897 ; de -phyte) désigne en botanique l'organisme d'une espèce à reproduction sexuée qui produit des spores, et la phase à spores du cycle reproducteur de végétaux inférieurs.
Spore est également second élément de mots composés didactiques, en botanique, comme MACROSPORE n. f., « spore femelle de certains cryptogames » (1842 « grande spore »), MICROSPORE n. f., « spore mâle » (1846).
CRYPTOSPORIDIOSE n. f. est dérivé (1988) de cryptosporidium, nom latin d'un parasite (de crypto- et sporidium, de spora) et désigne une maladie parasitaire du système digestif, caractérisée par des diarrhées profuses, et due à un protozoaire.
❏ voir DIASPORA.
SPORT n. m. est un emprunt (1828) à l'anglais sport n. (XVe s.) « divertissement », puis au pluriel (XVIe s.), s'appliquant à des activités corporelles effectuées par plaisir, souvent dans un esprit de compétition. L'anglais vient d'une aphérèse de disport n. « passe-temps, récréation » et « jeu » (XIVe s.), lui-même emprunté à l'ancien français desport (XIIe s.), variante de deport « divertissement » (v. 1130) ; ce mot est le déverbal de l'ancien français (se) desporter « s'amuser, se divertir » (→ déporter).
❏  À l'origine, la notion de sport, en français, est surtout celle de turf*, l'idée de pari paraissant liée. Le mot sport apparaît en effet dans le Journal des haras et se répand surtout après la publication du journal Le Sport (1853), fondé par E. Chapus et consacré aux courses de chevaux. Sport désigne ensuite toute activité physique exercée dans le sens du jeu, de la lutte et de l'effort, et dont la pratique suppose un entraînement et le respect de certaines règles. Un sport ou les sports avec un adjectif désigne une forme particulière de cette activité, par exemple dans sports nautiques (1866), plus tard dans sports d'hiver (1891), sports équestres (1933), etc. Par extension, il désigne une activité de plein air, ayant un caractère analogue, comme la chasse ou la pêche (1874) et se dit (XXe s.) de certains jeux d'adresse organisés sur le modèle d'un sport, comme le billard. ◆  Par métaphore, sport s'emploie pour une activité comparable (1879), sorti d'usage en emploi absolu, sauf par métaphore (Cf. ci-dessous c'est du sport). Au sens propre, sport est passé des activités du turf et de la chasse aux nombreuses formes de compétitions et d'exercices codifiés, organisés à partir des années 1860, et surtout après 1890, d'abord en Angleterre puis sur le continent. Certains sports deviennent populaires (les sports d'équipe et le vélo, notamment) et leurs vocabulaires se développent et se diffusent. Au XXe s., le sport devient un domaine essentiel de l'information et du spectacle et prend de ce fait une importante économique considérable. On oppose le sport professionnel, sur ce plan, au sport amateur. ◆  Au XIXe s., les emplois figurés du mot font essentiellement référence au sens anglais de « jeu, distraction ». Par analogie, sport adj. inv. se dit de vêtements pour la promenade, la campagne (1886), mais vêtements sport est concurrencé par de sport (1906), par opposition à habillé ou de ville. ◆  Par référence à l'esprit désintéressé et franc qui doit régner dans ces exercices, être sport signifie, par réemprunt à l'anglais, « être loyal », « faire preuve de fair-play » c'est-à-dire de franc-jeu ; cette valeur a vieilli. ◆  Le mot entre dans les expressions figurées familières c'est du sport « c'est un exercice difficile » (1905), il va y avoir du sport, « de la bagarre » (1905), faire qqch. pour le sport, « sans y avoir d'intérêt personnel » (XXe s.). ◆  La locution adjectivée de sport se dit de ce qui est adapté à l'exercice d'un sport (terrain de sport), d'où par extension voiture de sport, « rapide et légère », opposé à voiture de course et voiture de ville, et par apposition cabriolet sport.
❏  SPORTIF, IVE adj. et n. s'applique à ce qui est relatif au sport, aux différents sports (1862) ; il a eu pour concurrent sportique (1865), qui a échoué, et se dit d'une personne qui pratique, aime le sport (1872), d'où un sportif (1897). ◆  L'adjectif se dit aussi de ce qui atteste la pratique du sport (1924) et de ce qui est conforme à l'esprit du sport (1906). L'adjectif, des années 1860 à nos jours, a suivi l'évolution sociale du nom.
■  Il a fourni SPORTIVEMENT adv. (1893), SPORTIVITÉ n. f. (1898) et le composé ANTISPORTIF, IVE adj. (1891).
■  Le dérivé SPORTER v. intr., « faire du sport » (1898), est assez vite sorti d'usage.
En même temps que sport, est introduit dans le vocabulaire hippique SPORTSMAN n. m. (1823), mot anglais signifiant « amateur de sport (hippique) » [1706, de man « homme »] ; le mot, rare en français, a parfois été écrit sportman (1862, Hugo). Il est sorti d'usage pour désigner celui qui s'adonne au sport hippique ou s'y intéresse (1823) ; il a eu le sens de « chasseur » (1845), disparu vers la fin du XIXe s., et est vieilli pour désigner plus généralement un amateur de sports (1872), évoquant la période 1870-1930. Il a été éliminé par sportif, qui n'a pas la même connotation sociale distinguée, liée à l'anglomanie.
■  Le féminin SPORTSWOMAN n. f. (1875, Mallarmé ; 1863, sportwoman), repris de l'anglais (1754), de woman « femme », employé jusque vers 1930, a été éliminé par une sportive.
SPORTSWEAR adj. inv. et n. m. est emprunté à l'anglais (1927), aussi écrit sportwear aux États-Unis, mot composé de wear « vêtement, tenue », de to wear « porter ». Sportswear, collectif désignant toute tenue de sport, est employé en français pour désigner un vêtement de sport réunissant les qualités de confort, de commodité et d'élégance. Cet anglicisme critiqué est surtout de l'usage du commerce.
OMNISPORTS adj., composé avec omni- (1924), se dit d'un lieu où l'on peut pratiquer de nombreux sports (salle, palais omnisports).