SQUELETTE n. m., réfection (av. 1660), de scelette (1552) sqelete (av. 1585), est un emprunt au grec skeletos adj. « desséché », d'où substantivement « corps desséché, momie ». Skeletos vient de skellein « sécher (qqch.) » et « se dessécher, se durcir, s'épuiser », d'origine obscure. Cependant, on a rapproché ce verbe de mots germaniques reposant sur une base °skala ; ainsi le suédois skäll « maigre (de la terre) », « mince, fade, aigre (du lait) », le bas allemand schal « desséché », « passé, fade », l'anglais shallow « peu profond ».
❏  Le mot désigne l'ensemble des os et des cartilages qui constituent la charpente des vertébrés et cette charpente dépouillée de toutes les chairs qui la recouvraient, les ossements. On rencontre au XVIe s., outre scelette, autre transcription du grec, les variantes grécisées sceletos, skeletos, par exemple, chez Paré et Montaigne. Par ailleurs, le mot est souvent de genre féminin au XVIIe s. (1636, écrit esquelete ; v. 1650, squelette). ◆  Employé avec une valeur métaphorique, il désigne la personnification de la mort (1662, Bossuet), représentée par un squelette tenant une faux. ◆  Par exagération, squelette se dit (1669) d'une personne très maigre, Cf. N'avoir plus que la peau sur les os.
■  Le mot prend à la fin du XVIIe s. des sens étendus, désignant, comme ossature, la charpente d'un navire (1690), puis celle d'un édifice (XXe s.) ou d'un site naturel (squelette d'une montagne), en géologie (XXe s.). ◆  Il s'emploie par figure depuis le XIXe s. (av. 1880, Flaubert) en parlant notamment d'un élément de la nature.
■  Au XVIIIe s., squelette, avec une valeur métaphorique, désigne un ouvrage dont le sujet est présenté de manière trop sèche et les grandes lignes, le canevas d'une œuvre, d'un ensemble abstrait (1727) ; cette acception a vieilli au XIXe siècle. ◆  Avec une valeur analogue, le mot est introduit dans le vocabulaire de la chimie (mil. XXe s.) pour désigner une structure constituée par les atomes de carbone liés entre eux, dans une molécule organique.
■  Par ailleurs, squelette avec son sens concret s'applique en zoologie et par extension (XXe s.) aux invertébrés, au sens d'« ensemble des tissus plus durs servant d'armature ou de protection ».
❏  Squelette a fourni plusieurs termes d'anatomie qui ne se sont pas maintenus. Deux restent en usage.
■  SQUELETTIQUE adj., dérivé au début du XIXe s., appliqué à ce qui évoque l'image d'un squelette (1834, Balzac), en emploi concret (« très maigre ») et abstrait. Le mot est didactique pour qualifier (1872) en anatomie ce qui appartient au squelette. Squelettique signifie par figure et couramment (1933) « très réduit, peu nombreux » (effectifs squelettiques).
■  SQUELETTÉ, ÉE adj. dérive (1970) de l'emploi étendu du nom, s'appliquant à ce qui est pourvu d'une armature, d'une structure. Il est didactique.
SQUILLE n. f., emprunt des naturalistes (1611) au latin squilla, en a conservé le sens de « crustacé malacostracé », dont la tête est soudée au thorax et l'abdomen hypertrophié. Ce crustacé comestible est appelé couramment cigale (de mer).
SQUIRRE ou SQUIRRHE n. m., d'abord noté schirre (1538), puis squirre (av. 1690), avant squirrhe (1800), est emprunté au grec skirrhos par le latin médical, et désigne une forme de cancer (un épithélioma) produisant une sclérose et une rétraction des tissus.
SRAS n. m. est l'acronyme (2003) de Syndrome Respiratoire Aigu Sévère, et désigne une pneumopathie d'origine virale, accompagnée de fièvre et pouvant provoquer une grave insuffisance respiratoire.
S. S. n. m., attesté en 1934, représente les initiales du mot allemand Schutzstaffel « échelon (Staffel) de protection (Schutz) », nom d'une organisation nazie créée en 1925.
❏  S. S. désigne un membre des formations de police militarisées de l'Allemagne nazie, devenues, sous le nom de Waffen S. S., de véritables unités militaires. On relève le mot en emploi adjectif (mil. XXe s.), qualifiant ce qui se rapporte aux S. S. avec des connotations sinistres, dues aux crimes contre l'humanité commis par certaines de ces unités d'« élite ». ◆  Après 1945, il a été repris dans des slogans politiques insultants, à l'adresse de forces policières (C. R. S., S. S. !).
STABAT ou STABAT MATER n. m. (1762, stabat ; 1842, stabat mater), représente le ou les premiers mots d'une prose latine chantée dans les églises pendant la semaine sainte : Stabat mater dolorosa, Juxta crucem lacrimosa, Dum pendebat filius : « elle se tenait, la mère pleine de douleur, pleurant près de la croix, où son fils pendait. » Stabat est la troisième personne du singulier de l'imparfait du latin classique stare « se tenir debout » (→ ester). Mater a donné mère*.
❏  Le mot apparaît en français comme terme de musique (1762, Diderot, le Stabat de Pergolèse), désignant une œuvre composée sur les paroles de la prose du missel romain qui se chante le vendredi saint et le 15 septembre. En liturgie catholique, on le trouve dans le dictionnaire de Trévoux (1771, stabat) puis au XIXe s. (1842 ; stabat mater).
STABILE → STABLE
STABLE adj. est la réfection savante (fin XIIIe s.) de la forme orale estable (v. 1120) issue du latin stabilis « propre à la station verticale », « qui se tient ferme », et au figuré « ferme, inébranlable, durable » ; l'adjectif dérive de stare qui a abouti à l'ancien français ester*.
❏  Stable reprend un sens figuré du latin (v. 1120), appliqué à ce qui n'est pas sujet à changer ou à disparaître et qualifie une personne dont les activités, les affections changent peu (cet emploi psychologique est repris au début du XVe s.). ◆  L'adjectif s'est employé (XIIIe s. ; repris fin XVIe s.) pour parler d'un édifice construit avec solidité, puis en général de ce qui est en position d'équilibre durable, d'où équilibre stable (1845). ◆  Le mot entre aussi dans le vocabulaire scientifique, s'appliquant en chimie (1801) à un corps qui ne peut être décomposé que difficilement, en technique dans acier, alliage stable (1872) « qui conserve longtemps ses propriétés ». ◆  Avec cette idée de continuité, stable est employé couramment au XXe s. en économie (monnaie stable) et dans le domaine social (situation stable). ◆  En sciences, ses applications s'étendent, par exemple à atome stable ou orbite stable en physique, proposition stable en mathématiques, supposant une opposition avec un état instable.
❏  STABILISER v. tr. est un dérivé tardif (v. 1780) du latin stabilis et signifie « rendre durable, permanent » et (1845) « assurer la stabilité, l'équilibre de (qqch.) » dans un contexte abstrait ou concret. Il s'emploie spécialement (1933) à propos d'une monnaie, du cours des marchandises. En sciences, notamment en physique (1933, dans les dictionnaires généraux), il signifie « mettre dans un état stable ».
■  Le verbe a fourni plusieurs dérivés. ◆  STABILISATION n. f., « action, manière de stabiliser » (v. 1780), spécialement à propos de la monnaie (1926), désigne aussi (fin XIXe s.) l'action, la manière d'assurer la stabilité d'un véhicule, de consolider un sol, et s'emploie dans le vocabulaire scientifique.
■  STABILISATEUR, TRICE adj. (1877) se dit de ce qui stabilise et s'applique comme nom masculin (1902) à des appareils et en chimie à des substances (1907).
■  STABILISANT, ANTE adj. et n. m. (1914) qualifie ce qui rend stable et s'emploie comme nom masculin en chimie (attesté mil. XXe s.).
■  STABILISEUR n. m. (v. 1960) désigne le dispositif qui assure la stabilité d'un dirigeable.
Le contraire DÉSTABILISER v. tr. (v. 1970) de 1 dé-, « enlever sa stabilité à (un pays, une politique, etc.) » et « rendre (une situation) moins stable », est usuel dans l'usage politique et journalistique. ◆  En procèdent (v. 1970) DÉSTABILISATEUR, TRICE adj., DÉSTABILISATION n. f. et DÉSTABILISANT, ANTE adj. (1959).
Le composé AUTOSTABLE adj. est un terme technique (XXe s.), formé avec auto-, qui qualifie en aviation un élément qui tend à revenir à sa position d'équilibre quand il en a été écarté (aile autostable).
STABILITÉ n. f. est la réfection, qui semble antérieure à celle de stable (v. 1190), de estabilité (v. 1119), emprunté au dérivé latin stabilitas, « solidité, fermeté, fixité », au propre et au figuré. ◆  Ses emplois sont parallèles à ceux de stable : « constance » (v. 1119), « qualité d'une chose durable » (1406) ou « ferme » (1549). ◆  Le mot fait aussi partie du vocabulaire de la chimie (1818) et de la physique (1835), et désigne en cybernétique (1964) l'aptitude d'un élément quantifié à retrouver une valeur donnée lorsqu'il en est accidentellement écarté.
■  Le composé AUTOSTABILITÉ n. f. (XXe s.) est un terme technique correspondant à autostable (ci-dessus).
STABILE n. m. est créé par Jean Arp en 1932, d'après mobile* (M. Duchamp), aussi pour caractériser les œuvres de l'Américain Alexandre Calder. Stabile et mobile sont passés en anglais. Le mot désigne en art une construction sculpturale non articulée et immobile, en particulier en parlant des œuvres de Calder.
INSTABLE adj. est emprunté (v. 1223) au dérivé latin instabilis « chancelant », « mouvant », « changeant ». ◆  Rare avant le XVIe s., il s'applique à ce qui est variable, changeant, d'abord dans un contexte abstrait puis en parlant des personnes (1528, homme instable) et des choses (1534). À propos des humains, il s'applique spécialement comme nom (1916, un, une instable) à un équilibre psychologique mouvant. ◆  Il qualifie à partir du XIXe s. en sciences ce qui est sujet à des modifications, par exemple dans équilibre instable, en chimie (1864). Il se dit aussi (XXe s.) d'une personne ou d'une chose qui n'est pas stable en un lieu.
■  Le dérivé INSTABLEMENT adv. (v. 1380) est rare.
■  INSTABILITÉ n. f., emprunt (1236) au dérivé latin instabilitas, a des emplois parallèles à ceux de l'adjectif, surtout dans un contexte psychologique ou en parlant d'une situation sujette à changer. En sciences, son emploi est plus rare.
STABILO n. m. est un nom de marque pour un surligneur créé en 1971 par la société allemande Schwan Stabilo,Schwan (« cygne » en allemand) représente le nom des propriétaires, la famille Schwanhauser. Stabilo pourrait être un croisement de stylo et du radical latin de stabilis. Le mot, avec la variante stabiloboss (nom complet de ce stylo ou feutre surligneur), fait partie des noms de marque employés en français dans la langue courante, avec un dérivé verbal, STABILOBOSSER v. tr. « surligner au stabilo ».
❏ voir ÉTABLE, ÉTABLIR, STABULATION.
STABULATION n. f. est un emprunt savant (1833) au latin stabulatio « séjour dans l'étable », « demeure (d'hommes) », dérivé de stabulatum, supin de stabulare « garder dans une étable », « être à l'étable » et « habiter ». Ce verbe vient de stabulum « endroit où l'on s'arrête », dérivé de stare (→ ester) qui a pris diverses acceptions, en particulier dans la langue rurale (→ étable).
❏  Terme technique, stabulation désigne le séjour des bestiaux en étable (1833) et, par extension, le séjour des poissons en vivier (1875), des huîtres dans un parc (1923). Il s'emploie (1923) pour parler du repos d'un malade à la chambre. Seul le premier emploi est relativement usuel.
STACCATO adv. et n. m. est un emprunt (1771, adv.) à un mot italien signifiant proprement « détaché », participe passé d'un verbe issu du latin populaire °staccare qui a par ailleurs abouti — avec préfixation — au français attacher* et aussi par emprunt à attaquer*. Le latin populaire représente une adaptation du francique °stakôn qui se rattache à la base germanique °stak- « pieu, piquet » (→ 2 étai), peut-être apparentée à °stick- (→ étiquette).
❏  Staccato est emprunté comme terme de musique, d'abord en emploi adverbial signifiant « en détachant nettement les notes », puis comme nom masculin (1872) désignant un passage joué en suivant cette indication, opposé à legato « lié ». Par analogie, staccato se dit parfois (mil. XXe s.) dans l'usage littéraire d'une succession de bruits brefs espacés à court intervalle.
STADE n. m. est la réfection (1530) de estade (v. 1265), estat (XIIIe s.), forme qui existe aussi en ancien provençal (XIVe s.), emprunté au latin stadium « mesure de longueur d'environ 185 m » et « carrière (pour la course) longue de cette distance » ; le latin est lui-même emprunté au grec stadion, neutre substantivé de stadios adj. « droit, solide, ferme », de la famille de stasis (→ stase) et de histanai, forme à redoublement issue de °sista- « placer debout », « se tenir debout » ; le verbe se rattache, comme le latin stare, à la racine indoeuropéenne °sta- « être debout » (→ ester). Le latin stadium a par ailleurs abouti en ancien français à la forme estage (XIIIe s.), relevée jusqu'au XVIe siècle.
❏  Le mot est introduit en français au XIIIe s. avec la première valeur du mot latin, au sens de « mesure de longueur de la Grèce ancienne » (v. 1265, estade ; 1530, stade), employé au féminin dans Oresme (v. 1370, une estade) et plus tard par Molière (une stade, dans Mélicerte). ◆  Le mot emprunte au XVIe s. la seconde acception de l'étymon, devenue la principale, désignant (1509 ; une fois estade au XVIe s.) la piste, longue d'un stade, où se disputaient les courses et l'enceinte comprenant cette piste. C'est avec l'organisation moderne des sports athlétiques (→ olympique) que stade s'applique au monde moderne et se dit (1896) d'un terrain aménagé pour la pratique des sports, notamment l'athlétisme et les jeux de ballon, le plus souvent entouré de gradins, de tribunes. Les grands stades sont devenus d'immenses entreprises de spectacle. ◆  Par métonymie, le stade (XXe s.) désigne les sports pratiqués dans les stades, par exemple dans les dieux du stade « les grands athlètes », les jeux du stade.
Au début du XIXe s., le mot est pris comme terme médical (1810) probablement d'après l'anglais stadium (1669), désignant chacune des périodes distinctes d'une maladie intermittente, puis par extension (1877), chacune des étapes distinctives d'une évolution. ◆  De là vient (1878) l'emploi courant de stade pour « degré », « niveau » dans un développement quelconque, dans atteindre, passer, dépasser tel stade. Le mot s'emploie notamment en psychanalyse, puis dans l'usage courant par la vulgarisation de ce domaine ; cette notion dégagée par Freud met l'accent sur l'importance des périodes de l'évolution libidinale ; Freud distingue ainsi les stades prégénitaux (stade oral, anal, phallique) du stade génital ; Lacan y ajoute le stade du miroir (1936). Avec l'idée de « période distincte », le mot appartient aussi au vocabulaire de la géologie (XXe s., stades de glaciation).
❏  De cette valeur dérive STADIAL, ALE, AUX adj. (XXe s.), didactique, qualifiant ce qui est relatif aux stades d'une évolution.
■  STADIMÈTRE n. m., attesté en 1900 a remplacé stadiomètre (1865) ; tous deux sont formés avec mètre*. Ce terme technique désigne un dispositif optique (lunette et mire graduée) pour mesurer les distances. ◆  Il a fourni STADIMÉTRIQUE adj. (1902).
STADIA n. m. est un emprunt savant (1862) au féminin du grec stadios pour désigner un instrument de mesure des distances.
Au sens sportif, stade a produit dans les années 1990 le dérivé STADIER, IÈRE n. pour désigner les employés responsables du placement et de la sécurité du public, dans les stades (notamment pour les rencontres de football et de rugby).
1 STAFF n. m. est un emprunt (1884, J. Adeline) à un mot allemand désignant un matériau inventé en 1876 et dérivé du verbe staffieren « garnir, étoffer, remplir », emprunt, par l'intermédiaire du néerlandais, à l'ancien français estoffer (→ étoffer).
❏  Le mot désigne une composition plastique de plâtre et de filasse, employée dans la décoration d'édifices provisoires, la construction de décors (Cf. stuc, aggloméré).
❏  En dérive STAFFER v. tr. (1904) « construire en staff », qui a produit STAFFEUR, EUSE n. (1904) « plâtrier spécialiste du moulage et de la pose d'ouvrages en staff ».
2 STAFF n. m., parfois cité comme mot anglais (attesté 1895), et employé depuis 1810 en français du Canada, est entré en français de France (1944), emprunté à un mot anglais qui a d'abord eu le sens de « bâton (de commandement) », puis signifie « état-major » (1781) et par extension (1837) « groupe assurant une fonction déterminée ». Le mot anglais, d'origine germanique, a pour correspondant l'allemand Stab, de mêmes sens (ancien haut allemand staben « être raide »). Le rapport avec la base indoeuropéenne °sta- du latin stare (→ ester, station) n'est pas établi.
❏  Staff désigne un groupe de personnes assurant une fonction déterminée dans un service (1944) et spécialement une équipe de direction (v. 1972). Emprunté à l'anglais, staff meeting ou staff s'emploie spécialement en médecine (v. 1973) au sens de « réunion de service, dans un hôpital ».
STAGE n. m. est un emprunt (av. 1631) au latin médiéval stagium « séjour » et spécialement en droit canon « fait de tenir résidence (en parlant de chanoines) », employé encore au début du XVIIe s., et en droit féodal « obligation pour un vassal de séjourner dans le château du suzerain pour le défendre » ; le mot avait aussi le sens de « droit de gîte », « étape » et concrètement de « stalle ». Stagium est une latinisation de l'ancien français estage « demeure », « séjour » (→ étage).
❏  Stage se disait en droit canonique de la résidence d'un nouveau chanoine avant qu'il puisse jouir de sa prébende. ◆  Le mot prend un sens plus étendu au XVIIIe s., désignant (1775) une période d'études pratiques imposée aux candidats à certaines professions libérales ou publiques d'où, par extension, une période de courte durée pendant laquelle une personne suit des cours de formation à une activité professionnelle (1907) ou même de loisir, de sport (1939). ◆  Par figure, et familièrement, stage s'emploie pour « séjour temporaire » (1876).
❏  STAGIAIRE adj. et n., attesté en 1692 (A. Baillet) pour « pratiquant (d'une doctrine) », s'applique à ce qui concerne un stage (1811). Comme nom (1815), le mot a remplacé stagier (1743), qui s'appliquait à un chanoine en stage.
■  STAGIARISATION n. f., terme d'administration formé à partir de stagiaire, se dit (1974) de la nomination d'une personne au titre de stagiaire.
❏ voir ÉTAT, STAGE-COACH.
STAGE-COACH n. m. est un emprunt (1822) à un mot anglais (1658) cité en français dès 1672 et désignant une voiture de transport public. Il est composé de stage (XIIIe s.), de l'ancien français estage (→ étage) au sens d'« étape (routière) » [1603], et de coach (1556), du français coche*. L'anglais a été abrégé en stage (1671) et en coach (1674) ; le français a connu l'abréviation stage (1823).
❏  Stage-coach s'est dit pour « diligence », seulement en parlant des pays anglo-saxons ; il semble sorti d'usage, sauf dans le contexte des westerns.
STAGNER v. intr. est emprunté savamment (1787 ou 1788) au latin classique stagnare « être stagnant », « former une nappe stagnante », dérivé de stagnum « étang », mot d'origine obscure. Le verbe avait été emprunté en moyen français (av. 1350) sous la forme staigner « déborder en formant un étang ». Stagner a probablement été reformé d'après stagnant (XVIe s.).
❏  Le verbe signifie « rester immobile sans couler » en parlant des fluides, et se dit par figure d'une foule, d'un groupe (v. 1920). ◆  Par métaphore, stagner a le sens, attesté en 1883, d'« être inerte, en rester au même point » en parlant de personnes et d'entités, et, dans le domaine économique ou financier (mil. XXe s.), correspond à « avoir une activité ralentie, ne pas se développer ».
❏  STAGNANT, ANTE adj. apparaît (1546, Rabelais) avant le verbe, emprunté au participe présent stagnans, -antis du verbe latin. Cet adjectif se dit d'un fluide qui ne s'écoule pas. Il est sorti d'usage dans l'emploi médical (1762, humeur stagnante). ◆  Par figure, comme stagner, il s'applique (1773) à ce qui est peu actif, ne fait pas de progrès.
STAGNATION n. f., formé sur stagnatum, supin de stagnare, s'est d'abord employé en médecine (1741), sens disparu au XIXe siècle. Le mot s'emploie concrètement en parlant des fluides (1762) et au figuré (1764), emploi à la mode à la fin du XVIIIe, puis rare et repris au XXe s. avec l'extension du verbe stagner.
STAGFLATION n. f., terme d'économie (v. 1970), est un emprunt à l'anglais des États-Unis. Stagflation, mot-valise formé par le procédé de coupe syllabique, typiquement anglo-américain, de stag[nation] et [in]flation. ◆  Le mot désigne une situation économique caractérisée par la stagnation de l'activité et l'inflation des prix.
STAKHANOVISME n. m., attesté en français chez Gide et Pierre Herbart (1936), est formé à partir du nom du mineur soviétique Stakhanov (1906-1977) dont on disait qu'il avait établi des records de production et qui, en 1935, fut donné en exemple aux autres travailleurs pour accroître le rendement.
❏  Le mot désigne une méthode d'augmentation du rendement du travail, en parlant de l'ex-U. R. S. S. (Cf. taylorisme, aux États-Unis). Il s'est employé par analogie.
❏  Le dérivé STAKHANOVISTE n. et adj. se dit (1935) d'un travailleur qui applique cette méthode ; par extension et familièrement, il désigne (v. 1975) une personne dont on juge qu'elle travaille trop.
STAKNING n. m. est un emprunt à un mot norvégien, dénommant le fait d'avancer, en ski de fond, en poussant sur les deux bâtons simultanément. Voir aussi stawug.
STALACTITE n. f. est emprunté (1644 [Arveiller]) au latin moderne stalagtites (1609, de Boodt) remplaçant l'expression stillatitius lapis, due à Gesner (1565). Le mot est formé sur le grec stalaktos « qui coule goutte à goutte », adjectif verbal de stalassein, stalazein « couler goutte à goutte », qui est très probablement une dérivation expressive à partir de stazein, de même sens et sans étymologie établie.
❏  Terme didactique assez courant, stalactite désigne une concrétion calcaire qui se forme à la voûte d'une cavité souterraine par des infiltrations. Par analogie de forme, le mot se dit en architecture d'un motif décoratif pendant.
❏ voir STALAGMITE.
STALAG n. m. est un emprunt, en 1940, à l'abréviation allemande de Stammlager, de Lager « camp » et Stamm « origine, base ». Le mot, prononcé à la française, désigne le camp allemand de prisonniers pour soldats et sous-officiers (distinct de l'oflag pour officiers) en 1939-1945.