STARTER n. m. est un emprunt (1861) à l'anglais starter, dans son emploi comme terme de sport (1818). Starter est le nom d'agent dérivé de to start « s'en aller, partir », « commencer, mettre en marche », d'origine germanique.
❏
Le mot apparaît en français dans le vocabulaire du turf, pour désigner la personne chargée de donner le départ d'une course de chevaux. Par extension, il s'emploie en sports, comme nom de l'officiel qui donne aux coureurs le signal de départ.
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Réemprunté (1931) à l'anglo-américain, starter, abréviation de car-starter, se dit d'un dispositif incorporé à un carburateur, destiné à faciliter le démarrage du moteur d'une automobile et, par une métonymie analogue à celle de gâchette, se dit de la commande de ce dispositif (cet emploi, le plus courant, est abusif). En français de Belgique, de Suisse, on emploie en ce sens un autre anglicisme, choke. Le sens normal de l'anglais, « démarreur » est courant en français du Québec.
■
Par réemprunt à l'anglais, le mot désigne (apr. 1960) dans le vocabulaire technique un mélange d'aliments pour les jeunes animaux et qui les développe, les « fait partir ». Il se dit aussi d'une culture mère faite pour préparer des levains microbiens.
❏
STARTING-GATE n. m. ou f. est un emprunt (1903) à l'anglais
starting gate (1898), formé de
starting, de
to start, et de
gate « barrière », d'origine germanique.
◆
Ce terme de turf désigne un appareil d'invention australienne, formé de rubans élastiques qui, tendus devant les chevaux, sont relevés d'un seul coup par le starter pour donner le signal de départ d'une course.
◈
STARTING-BLOCK n. m., emprunt en sport (athlétisme) à l'anglais, formé de
block (→ bloc) et
starting, de
to start « partir », désigne le dispositif formé de cales réglables, où les coureurs de sprint mettent leurs pieds, avant le départ.
START-UP n. f., anglicisme économique, formé de start et up « faire partir, lancer », se dit d'une jeune entreprise dans un domaine avancé des techniques nouvelles, censée avoir un fort potentiel de croissance, et soutenue par du capital-risque ou des stock-options. L'anglicisme a suscité une expression française pour le remplacer : jeune pousse.
STATALISME n. m., dérivé didactique du latin status « état », s'emploie en français de Belgique, de Suisse, pour un terme administratif et politique propre à un État (les statalismes de Belgique, de Suisse, du Québec sont différents entre eux et de ceux de France).
STASE n. f. est emprunté (1741) au grec stasis « action de se tenir », « immobilité », « action de poser », qui se rattache à une racine indoeuropéenne °sta- « être debout », comme le latin stare (→ ester, station) et ses composés.
❏
Terme de médecine, stase désigne un arrêt ou un ralentissement de la circulation ou de l'écoulement d'un liquide organique.
◆
Le mot a été repris (XXe s.) en psychanalyse dans stase libidinale et, en zoologie, pour désigner la forme prise par un arthropode entre ses différentes mues.
❏
Le dérivé STASIQUE adj. (v. 1950) est didactique.
❏ voir
APOSTASIE, DIASTASE, EXTASE, HYPOSTASE, MÉTASTASE, PROSTASE.
1 STATÈRE n. m. est un emprunt (1560), d'abord féminin en moyen français (1376), au bas latin stater, lui-même pris au grec statêr « poids d'une livre ou d'une mine », « monnaie d'or (valant vingt drachmes) », « monnaie d'argent (valant quatre drachmes) ». Statêr se rattache à la racine de histanai « placer debout, dresser » (→ stade, stase, statique).
❏
Le mot, aussi sous la forme stater (1611, puis 1765 ; disparu), désigne une monnaie d'argent de la Grèce antique de valeur variable (de deux à quatre drachmes) selon les époques (1376, n. f.), une monnaie d'or (de vingt à vingt-huit drachmes) [1611], et un poids de valeur variable, de huit à douze grammes (1904).
❏
2 STATÈRE n. f. est une réfection (1440-1475) de estatere (XIIIe s.), rarement attesté ; le mot est emprunté au latin statera « balance », « trébuchet », au figuré « valeur d'une chose », emprunt au grec statêr.
◆
D'abord au sens de « trébuchet » (XIIIe s.), il désigne (1440-1475) une ancienne balance du type de la balance romaine.
STATHOUDER n. m. est emprunté (v. 1650) au néerlandais stadhouder, anciennement stathouder « gouverneur, lieutenant » (Cf. allemand Statthalter « gouverneur »). Le mot, formé de façon analogue à lieutenant*, est composé de deux mots d'origine germanique. Stade « lieu », « à la place de », vient d'un francique °standan « se tenir » (Cf. anglais to stand ; allemand stehen, participe passé gestanden), de la base indoeuropéenne °sta- « être debout », comme le latin stare (→ ester, station). Houder « celui qui tient, qui gouverne » est d'origine germanique, le francique °haldan- « tenir » ayant fourni l'anglais to hold, l'allemand halten.
❏
Terme d'histoire, stathouder (aussi écrit stadhouder) désigne le titre porté par les gouverneurs de province, aux Pays-Bas espagnols, puis dans les Provinces-Unies, celui des chefs de l'exécutif, notamment les princes d'Orange-Nassau de la fin du XVIe s. à 1795.
❏
Le dérivé STATHOUDÉRAT n. m. (1701) signifie « titre, fonction de stathouder ».
STATICE n. m. est un emprunt des botanistes, par le latin moderne, au grec statikê « astringent », mot à mot, « qui arrête ». C'est le nom d'une plante herbacée à fleurs roses.
STATIF, IVE n. m. et adj. est emprunté (v. 1355) au latin stativus « qui reste en place », « stationnaire », dérivé de statum, supin de stare « rester debout » (→ ester). Stativus avait abouti en ancien français (v. 1165) à l'adjectif estaïf, attesté jusqu'au XIVe s. au sens de « qui reste, s'arrête quelque part », « qui se refuse à qqch. » et « paresseux ».
❏
Statif s'est appliqué à un lieu où une armée demeure quelque temps (v. 1355, tentes statives) et a signifié « qui est debout » (1611), acception disparue.
◆
Le mot est repris au XIXe s. pour « relatif à la station » (1842), puis au début du XXe s. (1904) dans le vocabulaire technique pour désigner la partie métallique servant de support à un appareil optique.
◆
L'adjectif s'applique en linguistique (mil. XXe s.) à un verbe qui indique la durée d'un état, la permanence relative ou absolue dans le temps (Cf. duratif).
STATINE n. f. est la francisation de l'anglais statin (1988), abréviation de lavastatin, du radical de static (→ statique), désignant en pharmacie un inhibiteur de l'enzyme qui contrôle la synthèse du cholestérol.
STATION n. f. est un emprunt (v. 1170) au latin classique statio « position permanente », « lieu de séjour » spécialisé pour « mouillage, rade », « poste militaire » et par métonymie « hommes de garde, détachement » ; le mot a désigné en bas latin le bureau d'un fonctionnaire dans les provinces, en latin chrétien une réunion des chrétiens priant debout, puis l'arrêt d'une procession, l'office célébré pendant cet arrêt, et aussi l'office célébré à tour de rôle dans les églises d'une ville et une messe célébrée par le pape. Statio dérive de statum, supin de stare « se tenir debout », « rester », « demeurer », qui a abouti au français ester* et remonte à la base indoeuropéenne °sta- « être debout ».
❏
Station a d'abord désigné en ancien français, aussi sous la forme
estacion, le lieu où l'on se fixe, acception peu attestée en ancien français, reprise au début du
XVIIe (1611) et didactique jusqu'au
XIXe siècle. De cette valeur viennent en ancien français les emplois pour « endroit où l'on se place » (1191) et « boutique » (1340).
■
Parallèlement, par emprunt au latin ecclésiastique, le mot désigne le fait de s'arrêter pendant un déplacement (v. 1190, estacion ; XIIIe s., station) et, dans le vocabulaire liturgique, la visite de certaines églises où l'on fait des exercices de piété (v. 1190, estacion ; 1552, station), en particulier pour y gagner des indulgences, par exemple dans faire ses stations (av. 1631), emploi classique. Ces deux valeurs, reprises au latin, de « halte » et de « lieu où l'on s'arrête », se développent surtout à partir du XVIIe siècle.
■
En parlant de l'Antiquité, le mot désigne (v. 1213, estacion ; v. 1355, station) un petit poste de garde des Romains. Station d'un bain se disait (XIVe s.) de la première salle chaude (le caldarium romain) d'un établissement de bains de vapeur.
◆
Le mot s'est employé pour « mouillage, rade » (v. 1500) puis se spécialise en marine pour désigner une étendue de mer où des bâtiments se tiennent (1773) et, par métonymie (1835), l'ensemble de ces bâtiments.
■
Dans le vocabulaire liturgique, station, par emprunt à un autre sens du latin chrétien, s'est dit d'un office d'une solennité particulière célébré pendant les grandes fêtes religieuses (v. 1240). C'est encore aujourd'hui le nom d'un office présidé par le pape, dans diverses églises de Rome (1904).
◆
Le mot désigne par ailleurs aux XVIIe et XVIIIe s. un autel ou un emblème où l'on s'arrête, au cours d'une procession, pour prier (1636) ; il a eu le sens de « chaire que les prélats accordent à des prédicateurs » (v. 1650), relevé jusqu'en 1878, et de « jeûne du mercredi ou du vendredi » (v. 1700).
◆
Depuis le début du XIXe s., station (d'un chemin de croix) désigne les arrêts de Jésus pendant la montée au Calvaire (1810) et, par métonymie, chacune des quatorze images qui représentent ces stations, devant lesquelles les croyants récitent des prières (1875) ; cette acception est restée vivante. Le mot a en outre désigné l'ensemble des sermons prêchés par un même prédicateur, notamment pour l'Avent ou le Carême.
De l'idée de « halte » vient l'emploi littéraire (1636) pour « lieu où l'on s'arrête, que l'on visite ». Au
XVIIe s. apparaissent également des emplois scientifiques :
station au sens d'« arrêt » désigne en astronomie (1671) l'arrêt apparent d'une planète.
◆
Le mot s'emploie aussi (1690) pour désigner l'endroit où l'on se place pour effectuer des observations, acception dont les applications se multiplieront plus tard (voir ci-dessous).
◆
Par ailleurs, toujours avec l'idée d'« arrêt »,
station se spécialise (1761), désignant un endroit aménagé pour l'arrêt de véhicules de transport public, en particulier dans
station (de chemin de fer) « gare » (1827), alors en concurrence avec
port sec, vite abandonné puis supplanté par
gare. Station, avec cette valeur, désigne aujourd'hui en français d'Europe une gare de peu d'importance (alors qu'il s'emploie au Québec, par anglicisme, pour « gare ») et, par ailleurs, entre dans des syntagmes comme
station de métro, usuel (alors qu'après avoir employé
station à propos des omnibus [mil.
XIXe s.], on dit plutôt
arrêt d'autobus, de car). Les emplacements réservés aux taxis en attente de clients sont dits en France
stations, mot abrégé par l'argot en
stasse (1935).
■
Par spécialisation du sens initial, « lieu où qqn, qqch. se fixe », le mot a pris, aussi au début du XIXe s., une valeur en histoire naturelle où il désigne le lieu où une espèce végétale, animale est représentée (1812), et récemment (mil. XXe s.) un espace restreint présentant un ensemble de conditions d'existence, un biotope. Au XXe s., station s'emploie aussi en préhistoire, en parlant d'un lieu (ou site) où l'on retrouve les vestiges d'un séjour humain ou hominien.
■
Une autre spécialisation aboutit au milieu du XIXe s. à l'expression station thermale « installation et séjour près d'une source thermale » (1860), puis « lieu où l'on prend les eaux » (1872). Par analogie, on parle de station balnéaire (1872), climatérique (1904), remplacé par climatique (1923).
◆
Au sens de « lieu où se place un observateur », attesté au XVIIe s. (ci-dessus), on rencontre après le milieu du XIXe s. des spécifications nombreuses : station météorologique (1877), station spatiale, etc. L'une d'elles, dans le contexte des télécommunications, est entrée dans l'usage courant pour « lieu d'où l'on émet et reçoit des signaux » : station télégraphique, téléphonique (1890), radiophonique (d'émissions) [1933], station radar (de réception) [v. 1965]. On parle couramment de station de radio, absolument station, moins fréquemment de station de télévision (Cf. chaîne).
■
En français de Nouvelle-Calédonie, le mot s'est spécialisé pour « grande ferme d'élevage » (aussi station d'élevage), depuis 1865. On dit travailler sur la station.
Depuis le début du XIXe s., station désigne le fait de se tenir debout (1800), aujourd'hui dans station debout (1830), et plus généralement le fait de se tenir de telle façon (av. 1893 ; station droite). Dans le vocabulaire didactique, le mot se dit (1872) de la disposition donnée à un instrument quand on veut l'utiliser à certaines observations.
❏
Le dérivé
STATIONNER v. a signifié « placer (qqch.) quelque part » (1596,
tr.). Il a le sens de « rester à la même place » (1606, répandu déb.
XIXe s.), spécialement en parlant d'une voiture (1810), d'où au
XXe s. un emploi transitif familier
stationner sa voiture, en concurrence avec
garer (
garer n'est pas employé au Québec, où
station peut faire penser à une gare).
◆
En marine, le verbe signifie (1871) « tenir une station », en parlant d'un navire.
■
Le dérivé STATIONNEMENT n. m. désigne l'action de stationner (1834) et le fait d'être à l'arrêt (1933) en parlant de troupes.
◆
Le mot équivaut à parc de stationnement au Québec, là où le français d'Europe utilise l'anglicisme parking, et aussi place de parking.
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STATIONNALE adj. f. (1743) et n. f. (1834), terme de religion, désigne une église assignée pour la visite des stations.
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Le mot a plusieurs composés.
■
SOUS-STATION n. f. (1900), de sous-, correspond à « station secondaire d'un réseau de transport et de distribution de l'électricité ».
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STATION-SERVICE n. f., calque (1932) de l'anglais service station (1922), est le nom d'un poste de distribution d'essence, auquel sont adjoints divers services pour l'entretien des automobiles ; (le français d'Afrique a forgé l'équivalent essencerie ; on dit kiosque en français du Maghreb).
◆
Le mot a été repris dans le vocabulaire technique pour désigner (v. 1963) un ensemble d'installations destinées à fournir certains services, par exemple dans station service de l'espace.
■
STATION-WAGON n. f. (1949), « voiture à grande capacité, dont la carrosserie est partiellement en bois », reprend un mot anglo-américain, formé de station, de même origine que le français, et de wagon « véhicule, voiture » (1799, « diligence »).
◈
STATIONNAIRE adj. et n. m., rare jusqu'au
XVIIIe s., réfection (v. 1350) de
stacionnaire (v. 1270), est un emprunt au latin impérial
stationarius « qui est de garde », et en bas latin « fixe », en astronomie et nom masculin « maître de poste ».
◆
L'adjectif s'est employé pour « stagnant » en parlant de l'eau (v. 1270), sens disparu. Il s'applique à ce qui reste un certain temps à la même place, d'abord en astronomie (mil.
XIIIe s.,
planète stationnaire, où il s'agit du mouvement apparent, comme dans l'extension au
XXe s. aux satellites artificiels).
◆
L'adjectif qualifie couramment (fin
XIIIe s.) ce qui demeure un certain temps dans le même état, d'où
maladie stationnaire, autrefois « qui règne plus généralement que les autres pendant un certain temps » (1752), aujourd'hui « dont l'évolution est insensible » (1838). Cette valeur est reprise en sciences, spécialement en mathématiques et en physique nucléaire (
XXe s.).
■
Par figure, l'adjectif se dit (av. 1781) de ce qui ne progresse pas, en parlant des sciences, de l'industrie, d'une région, etc., d'où un stationnaire n. m., « ennemi du progrès » (1875), sorti d'usage.
■
D'après le sens du latin impérial, le nom désigne (fin XVIIe s.), en parlant de l'Antiquité romaine, un soldat d'un poste de police. En termes de marine, un stationnaire est un navire désigné pour exercer une surveillance.
■
Le dérivé didactique STATIONNARITÉ n. f. (1963) désigne l'état d'un phénomène stationnaire.
■
Le composé GÉOSTATIONNAIRE adj., qualifie (v. 1966) un satellite qui reste stationnaire par rapport à un point de la surface terrestre, et son orbite.
STATIQUE n. f. et adj. est emprunté (1634), par l'intermédiaire du latin scientifique statica (fin XVIe s.), au grec statikos « propre à arrêter », « relatif à l'équilibre des corps », dérivé de histanai « placer debout », spécialement « placer dans une balance » et « se tenir debout », « immobiliser » ; ce verbe, forme à redoublement issue de °sista, se rattache à la base indoeuropéenne °sta- « être debout » bien attestée en grec (→ stade, stase, stoïcien, système) et en latin (→ ester, station).
❏
Le nom désigne (1634) la partie de la mécanique qui a pour objet l'équilibre des forces, opposé à dynamique, puis spécialement en chimie (1803) l'étude des conditions d'équilibre des réactions chimiques. L'emploi dans statique sociale (1839, A. Comte) est analogique de la physique ; c'est l'une des deux parties de la science nouvelle nommée par Comte sociologie*.
◆
L'adjectif, emprunté directement au grec, s'est utilisé dans chiffre statique « chiffre arabe » (1721).
◆
Repris au XIXe s. dans le vocabulaire didactique, il s'applique (1852) à ce qui est dans un état d'équilibre, toujours par opposition à dynamique (1864), puis qualifie (1876) ce qui est relatif à l'équilibre des forces, ce qui est en équilibre, ainsi qu'une forme d'électricité. De là viennent divers emplois, comme linguistique statique (1916), remplacé plus tard par linguistique synchronique, sens statique « sens de l'équilibre », en médecine (1933), analyse statique (1964) et, substantivé au féminin, la statique économique en économie.
◆
Par figure, l'adjectif signifie « qui n'évolue pas, est dans un état d'équilibre » (1907) en parlant d'une personne ou d'une chose, spécialement dans art statique.
❏
Statique a fourni des dérivés didactiques.
■
STATIQUEMENT adv. (1852) est assez usuel, alors que STATISME n. m. (1929) demeure didactique ou littéraire, en emploi figuré.
■
HYDROSTATIQUE n. f. et adj., composé avec hydro-*, désigne (1691) la partie de la mécanique qui étudie l'équilibre et la pression des liquides (opposé à hydrodynamique) et s'applique (1802) à ce qui concerne cette étude ; le dérivé HYDROSTATICIEN, IENNE n. (1911, n. m.) est rare.
■
ASTROSTATIQUE n. f. (1829) de astro-, désigne en astronomie l'étude de la statique des astres.
■
AUTOSTATIQUE adj., de auto-, terme de médecine, s'applique (mil. XXe s.) à ce qui garde seul la position qu'on lui donne (pince autostatique).
■
ANTISTATIQUE adj. et n. m., de anti-, désigne en physique (1969) ce qui empêche ou limite le développement de l'électricité statique à la surface des matières plastiques.
■
ORTHOSTATIQUE adj., formé (1901) sur ortho-, du grec orthos « droit », se dit en physiologie de ce qui est relatif à la station debout, de ce qui se produit lorsque le corps est debout.
STATOR n. m., dérivé (1901) du radical du latin status « fixe », désigne en technique la partie fixe d'un moteur électrique, opposée au rotor.
STATISTIQUE n. f. et adj. est un emprunt (1771 selon F. e. w.) au latin moderne statisticus « relatif à l'État » (1672), formé à partir de l'italien statistica (1633), dérivé de statista « homme d'État », lui-même de stato, du latin classique status (→ état). L'italien statista (XVIe s.) avait été emprunté en français au XVIIe s. (v. 1660, statiste, n. m.). L'allemand Statistik, de même origine que le français, apparaît en 1752 ; en Angleterre, Political arithmetic fut employé au XVIIe s., avant statistics (1798).
❏
Le mot a d'abord désigné l'étude méthodique des faits sociaux qui définissent un État, par des procédés numériques : dénombrements, inventaires chiffrés, recensements, etc. ; ces études existaient bien avant la seconde partie du XVIIIe s., les inventaires et recensements étant consignés dans des ouvrages de titres variés, La Dime royale (Vauban), Le Détail de la France (1697, Boisguilbert) ou Description de la France (1722, Pigonal de la Force). Le passage de cette valeur au sens moderne, à l'époque où le mot devient aussi adjectif (1792), s'effectue d'abord en Angleterre pour statistics chez sir J. Sinclair (1798) ; statistique prend ensuite (1830) le sens d'« ensemble de techniques d'interprétation mathématique appliquées à des phénomènes », notamment les faits sociaux, pour lesquels une étude exhaustive de tous les facteurs est impossible, à cause de leur grand nombre ou de leur complexité. Le nom désigne ensuite (1862) l'objet des statistiques, un ensemble de données numériques concernant une même catégorie de faits. Quant à l'adjectif, il qualifie (XXe s.) ce qui concerne les grands nombres ou les phénomènes complexes, notamment en physique.
◆
Dans les deux acceptions, l'argot des écoles a créé l'abréviation familière stat.
◆
Variable statistique ou statistique n. f. (1968) désigne une variable aléatoire que l'on construit à partir d'un échantillon extrait au hasard d'une population.
❏
Le mot a servi à former quelques dérivés.
■
STATISTICIEN, IENNE n. (1805) désigne un spécialiste qui élabore et construit des statistiques.
■
STATISTIQUER v. intr. (1830, Balzac) s'est employé par plaisanterie, et ne s'est pas implanté.
■
STATISTIQUEMENT adv. « par des méthodes statistiques » (1828) signifie aussi « en ce qui concerne les grands nombres » et, dans l'usage non technique, « dans l'ensemble » (v. 1980), alors opposé à isolément, individuellement.
STATTHALTER n. m. (attesté 1877) est l'emprunt au mot composé allemand signifiant « gouverneur », employé en histoire à propos des gouverneurs allemands de l'Alsace-Lorraine, de 1879 à 1918.
STATUE n. f. est emprunté (v. 1170 ; estatue, v. 1120) au latin statua « statue », dérivé de statuere « établir, poser », « dresser, mettre debout » (→ statuer).
❏
Statue désigne, comme son étymon latin, une sculpture en ronde bosse représentant en entier un être vivant. On trouve en ancien français la forme plus évoluée
estatue (v. 1220), vivante dans un usage populaire et fautif jusqu'au
XXe siècle. On a opposé
statue grecque « nue ou à peine drapée » à
statue romaine « drapée, ou armée à la romaine » (1694). Le mot, antérieur à
sculpture, demeure le plus usuel pour distinguer un produit de cet art, lorsqu'il est figuratif. De nombreux syntagmes, comme
statue équestre, le spécifient. De nos jours, la distinction avec
buste, et avec une sculpture animalière, n'est en général plus faite, et le terme a une valeur plus large qu'en français classique.
◆
Des locutions comparatives, comme
droit comme une statue (1668),
ne pas bouger plus qu'une statue (1779) peuvent encore s'employer.
◆
Le mot désigne par figure (
XVe s.) une personne immobile, sans expression et on dit
la statue de... (
XXe s.) pour parler d'une personne qui semble représenter un sentiment, une abstraction
(la statue de la douleur).
■
On relève au XXe s. STATUE-MENHIR n. f. en archéologie « menhir sculpté », STATUE-COLONNE n. f. « colonne sculptée représentant un personnage en pied, dans le premier art gothique », par exemple à Chartres, STATUE-BLOC ou STATUE-CUBE n. f. « statue représentant un dignitaire égyptien accroupi ».
❏
Les dérivés sont rares.
■
STATUETTE n. f. désigne une petite statue (1627).
■
STATUFIER v. tr. signifie (1888) « représenter (qqn) par une statue », d'où au figuré « vouer une grande admiration à (qqn) » [mil. XXe s.]. Par figure, le verbe a pris le sens (1919) de « rendre aussi immobile qu'une statue », « pétrifier ».
◈
STATUAIRE n. et adj. est emprunté (1496) à un dérivé de
statua, le latin
statuarius « relatif aux statues » et nom masculin « sculpteur qui fait des statues ». Le nom reprend le sens étymologique (1496) puis l'adjectif apparaît dans
art statuaire (1552), substantivé dans
STATUAIRE n. f. (1549) « art de faire des statues ».
◆
L'adjectif s'applique ensuite à un matériau destiné à la sculpture (1690,
marbre statuaire) et à ce qui porte une statue (1701,
colonne statuaire).
STATUER v. tr. est emprunté (v. 1230) au latin statuere « établir, poser, mettre dans une position déterminée », « dresser, mettre debout », « décider, fixer, déterminer », dérivé de status « état », « position » (→ état). Statuere a fourni, avec changement de conjugaison, l'italien statuire et l'espagnol estatuir ; l'ancien français (estre) estué « (être) fixé », en parlant d'une rétribution, vient (v. 1165) du participe passé passif statutus.
❏
Le verbe a signifié « ordonner, décider avec l'autorité que confère la loi » ; on dit aujourd'hui statuer sur qqch. « prendre une décision à propos de qqch. » (XIIIe s.).
❏
STATUT n. m. est un emprunt (v. 1250) au bas latin
statutum « règlement », « décret », neutre substantivé du latin classique
statutus.
◆
Le mot, souvent au pluriel, a désigné le règlement d'une communauté religieuse et, au pluriel (1653), une suite d'articles qui définissent une société et règlent son fonctionnement. Il s'emploie en droit (1765) à propos de l'ensemble des lois qui concernent l'état et la capacité d'une personne
(statut personnel), les biens individuels
(statut réel).
◆
À propos de l'Angleterre, il s'applique (1872) à une loi issue d'un accord entre le Parlement et le souverain.
◆
Toujours en droit,
statut désigne (1918) un ensemble de textes qui règlent la situation d'un groupe d'individus et, par extension, cette situation et sa forme juridique puis, couramment (v. 1950), une situation de fait, la position par rapport à la société
(Cf. status, ci-dessous).
■
Le dérivé STATUTAIRE adj. (1582), juridique, a fourni STATUTAIREMENT adv. (1869) et EXTRASTATUTAIRE adj. (v. 1865).
◈
STATUS n. m., mot latin repris (mil.
XXe s.) dans le vocabulaire didactique, désigne en sociologie l'ensemble des positions occupées par un individu et des rôles attachés à ces positions.
❏ voir
STATUE ; CONSTITUER, DESTITUER, INSTITUER, PROSTITUER, RESTITUER, SUBSTITUER.
STATU QUO n. m. inv. représente (1757) une abréviation de la locution latine in statu quo ante « dans l'état où (les choses étaient) auparavant », utilisée en diplomatie ; elle est formée de in « dans » (→ en), statu, ablatif de status « position, situation » (→ état), quo, ablatif du pronom relatif qui (→ qui) et ante « avant » (→ anté-).
❏
Le nom signifie « état actuel des choses ».
◆
Statu quo ante bellum (1821), de bellum « guerre » (→ belliqueux), se dit de l'état de fait et de droit tel qu'il existait avant des hostilités.
STATURE n. f. est la réfection (av. 1493) de estature (v. 1155), emprunt au latin classique statura « stature », « taille », dérivé de statum, supin de stare « se tenir debout » (→ ester).
❏
Le mot désigne d'abord le corps humain considéré dans ses dimensions et sa position debout ; estature a signifié par extension « maintien, attitude » (v. 1190) et par métonymie « portrait en pied » (v. 1460), sans doute par rapprochement avec statua (→ statue).
◆
Par figure, stature s'emploie (1687) au sens de « hauteur de caractère, valeur », comme carrure, envergure.
❏
Il a fourni deux termes didactiques, le dérivé STATURAL, ALE, AUX « relatif à la stature » (v. 1980) et le composé STATURO-PONDÉRAL, ALE, AUX adj. « relatif à la stature et au poids » (v. 1950), de pondéral (à pondérer).
STAWUG n. m., écrit stavhugg en 1930, est un emprunt de la langue du ski au norvégien, pour une technique combinant le stakning et les pas alternatifs, en ski de fond.
STAYER n. m., emprunt à l'anglais, où le mot est dérivé de to stay au sens de « soutenir son allure », s'est d'abord employé (1875) en turf, pour un cheval apte à courir sur de longues distances, puis (1895) en cyclisme, à propos d'un coureur de demi-fond et d'un coureur sur piste après moto.