STERCORAIRE n. et adj. est un emprunt savant (1721, n. m. puis 1768, adj. et n. m.) au latin stercorarius « qui concerne le fumier ou les excréments », dérivé de stercus, stercoris « excrément, fumier », aussi employé comme terme d'injure. Il n'a pu être établi de rapprochement clair avec ce mot, les désignations de l'ordure différant d'une langue indoeuropéenne à l'autre ; on peut cependant mettre stercus en rapport avec le grec skôr, skatos « excrément » (→ scatologie).
❏
Le mot apparaît dans le dictionnaire de Trévoux (1721, comme nom masculin) par emprunt à un sens latin tardif, pour « membre d'une secte qui soutenait que l'eucharistie était digérée comme les autres aliments ».
◆
Réemprunté avec la valeur générale du latin, comme terme de sciences naturelles, l'adjectif qualifie (1768) une plante qui croît et vit sur les excréments, le nom désignant un genre d'insectes qui se nourrissent d'excréments (1768) et un palmipède qui attaque les oiseaux de mer et les oblige à dégorger le poisson qu'ils viennent de saisir, afin de s'en emparer (1770, Buffon).
◆
L'adjectif a qualifié (1800, Boiste) ce qui concerne les excréments ; dans cet emploi, il a été remplacé par stercoral (ci-dessous). Il est très littéraire comme adjectif au sens d'« ignoble, qui inspire un profond dégoût » (av. 1922, Proust), son emploi par Claudel pour qualifier le roman policier, selon lui « genre stercoraire », étant resté mémorable.
◆
Le mot en psychiatrie (XXe s.) désigne un pervers sexuel qui obtient une satisfaction érotique de la vue, de l'odeur ou du contact des matières fécales.
❏
STERCORAL, ALE, AUX adj. (1537) employé en médecine
(matières stercorales) et
STERCORITE n. f. (1872), de
-ite, désignant en chimie le phosphate naturel d'ammonium et de sodium qu'on extrait des guanos, sont dérivés savamment du latin
stercus, -oris.
◈
STERCULIE n. f. (1812) ou
STERCULIER n. m. (1829), dérivé savant du latin
stercus, désigne une plante regroupant de nombreuses espèces d'arbres, qui pousse dans les régions chaudes du globe, ainsi nommée à cause de l'odeur excrémentielle dégagée par certaines de ses espèces.
■
La forme sterculie a fourni STERCULIACÉES n. f. pl. (1817) de -acée, désignation de la famille de ces plantes.
STÈRE n. m. est emprunté à la fin du XVIIIe s. (1794), en vue d'un emploi spécialisé lors de l'adoption du système métrique, au grec stereon « volume cubique », neutre substantivé de stereos « dur, solide » (→ stéréo-), à rattacher à une racine indoeuropéenne °ster-, que l'on retrouve dans des mots germaniques.
❏
Le mot désigne une unité de mesure égale à un mètre cube, utilisée pour les bois équarris. C'est aussi le nom donné (1839) à un dispositif en bois d'un mètre de côté, qui sert à mesurer le bois.
❏
Stère a produit le terme technique STÉRER v. tr. (1872) « mesurer (du bois) au stère », d'où STÉRAGE n. m. (1872) « opération qui consiste à stérer » et « quantité, volume (de bois stéré) », et les composés didactiques, mesures de volume, DÉCISTÈRE n. m. (1795), de déci-, « dixième partie du stère » et DÉCASTÈRE n. m. (1839), de déca-, « dix stères ».
STÉRÉO-, élément tiré du grec stereos « solide » (→ stère), entre dans la composition de termes didactiques, dont certains sont devenus courants.
❏
STÉRÉOMÉTRIE n. f. est emprunté au
XVIe s. (1560) au latin scientifique
stereometria, mot pris au grec, dérivé de
stereometrês « qui mesure les corps solides », de
metrein « mesurer »
(→ mètre, -métrie). Le mot désigne la géométrie pratique qui a pour objet la mesure des solides naturels.
◆
En dérivent
STÉRÉOMÉTRIQUE adj. (1812) et
STÉRÉOMÈTRE n. m. sorti d'usage au sens d'« instrument de mesure des solides » (1836), puis nom d'un appareil de mesure des parallaxes longitudinales et transversales sous stéréoscope (voir ci-dessous).
■
STÉRÉOGRAPHIE n. f. (1721), formé avec -graphie d'après le latin scientifique stereographia, est la représentation des solides par projection sur un plan.
◆
Le dérivé STÉRÉOGRAPHIQUE adj. (1765 ; 1613, d'après Littré) a fourni l'adverbe STÉRÉOGRAPHIQUEMENT (1836). STÉRÉOGRAMME n. m. (1894) est un terme de photographie ancienne désignant une épreuve double destinée à une vision stéréoscopique.
◈
Un autre composé ancien est
STÉRÉOTOMIE n. f. (1691) qui désigne la taille des pierres, des matériaux de construction.
◈
STÉRÉOTYPE adj. et n. m. (1796) de
-type, est d'abord un terme de typographie, qualifiant ce qui est imprimé avec des planches stéréotypées (1797), adjectif sorti d'usage.
◆
Le mot s'est conservé comme nom masculin pour désigner (1803, Boiste) un cliché stéréotype ; en ce sens on emploie aussi la forme abrégée
1 STÉRÉO n. m. (mil.
XXe s.) dont l'emploi est limité par l'homonymie (ci-dessous
stéréophonie).
◆
L'idée de « représentation figée » est retenue pour désigner (
XXe s.), comme
cliché et assez couramment, une opinion toute faite, réduisant les singularités ; le mot passe dans le vocabulaire didactique au sens d'« ensemble de constantes subsistant à travers les variations individuelles d'un objet » (v. 1950), spécialement en psychologie (1957) pour nommer une association stable entre un stimulus et une réaction, chez un groupe d'individus, en linguistique (v. 1968) pour désigner une association stable de mots formant une unité banalisée et en sémantique (emprunt à l'anglo-américain) à propos de la valeur dominante d'un signe linguistique, constituant une sorte de modèle social de signification.
■
Les dérivés de stéréotype ont développé les emplois étendus du nom.
◆
STÉRÉOTYPER v. tr. a été remplacé comme terme technique de typographie (1797) par clicher ; le verbe est assez rare au sens figuré de « figer, répéter exactement de la même façon » (1845) alors que STÉRÉOTYPÉ, ÉE adj. (1832), du participe passé, est usuel. Cet adjectif se dit aussi en médecine d'actes, de gestes habituels répétés involontairement (1899, en psychiatrie). Stéréotyper a par ailleurs fourni le terme didactique STÉRÉOTYPAGE n. m., autrefois employé (1803) pour stéréotypie.
■
STÉRÉOTYPIE n. f., sorti d'usage en typographie (1797), remplacé par clicherie, s'emploie en psychologie et en médecine (1836, « image stéréotypée » ; 1900, « tendance à conserver une attitude ») ; il est littéraire au sens de « caractère de ce qui est stéréotypé » (1931, Artaud).
◆
STÉRÉOTYPIQUE adj. s'emploie aussi en psychiatrie (1904).
◈
STÉRÉOSCOPE n. m., emprunté (1841) à l'anglais
stereoscope (1838), formé avec l'élément
-scope, est la désignation d'un instrument d'optique qui restitue l'impression de la profondeur et du relief par l'observation de deux images prises simultanément
(stéréogrammes, voir ci-dessus) par deux objectifs parallèles dont la distance est voisine de celle des yeux.
◆
En dérivent
STÉRÉOSCOPIQUE adj. (1856) et
STÉRÉOSCOPIE n. f. (1857).
◈
STÉRÉOCHROMIE n. f. (1874), de
-chromie, peut-être emprunt à l'allemand
Stereochromie, désigne en technique un procédé de peinture murale, par fixation chimique des couleurs ; d'où
STÉRÉOCHROMIQUE adj. (1876).
◈
Le préfixe a continué à être productif, notamment en chimie,
STÉRÉOCHIMIE n. f. désignant (1891) l'étude de la disposition spatiale des atomes des molécules et des associations moléculaires, en relation avec les propriétés chimiques, optiques de ces molécules. Dans le même domaine,
STÉRÉO-ISOMÈRE n. m. désigne (1903, certainement antérieur) des isomères chimiques ne différant que par leur configuration dans l'espace, d'où
STÉRÉO-ISOMÈRIE n. f. (1895).
STÉRÉOSPÉCIFIQUE et
STÉRÉOSPÉCIFICITÉ n. f. (apparus dans les années 1970) concernent la propriété d'une réaction catalysée à sélectionner un stéréo-isomère parmi plusieurs possibles. Toujours en chimie, l'anglais
steric (1898) a été emprunté sous la forme
STÉRIQUE adj. pour « relatif à la configuration spatiale d'un composé, d'une molécule ».
■
En physiologie, STÉRÉOGNOSIE n. f., attesté une quarantaine d'années après STÉRÉOGNOSTIQUE adj. (1898), désigne la reconnaissance des objets par le toucher. STÉRÉOTAXIE n. f. (années 1960) désigne une technique de repérage en trois dimensions, notamment en neurochirurgie.
◈
STÉRÉOPHONIE n. f. (av. 1944), de
-phonie, désigne couramment l'ensemble des procédés d'enregistrement, de reproduction et de diffusion permettant de donner l'impression du relief acoustique, opposé à
monophonie*.
◆
L'abréviation
STÉRÉO n. f. (1959) est d'usage courant en ce sens.
◆
Le dérivé
STÉRÉOPHONIQUE adj. (1940) « qui appartient à la stéréophonie » est moins courant que
STÉRÉO adj. inv. (1957).
◈
STÉRÉOVISION n. f. (1968), composé hybride formé avec
vision, terme technique, désigne la vision en relief.
❏ voir
STÉRADIAN, STÈRE, STÉRÉOBATE.
STÉRÉOBATE n. m. est un emprunt en architecture (1676) à l'hellénisme latin stereobata pour un soubassement sans moulure portant en général des colonnes sans base.
STÉRILE adj. est emprunté (1370) au latin sterilis « infécond » et « qui rend stérile » ; le mot désignait auparavant un animal qui ne produit pas de petit, en parlant d'un mâle ou bien d'une femelle qui n'a pas encore eu ou n'a pas de petit ; cette valeur, vieillie en latin, est demeurée dans des régions conservatrices du domaine gallo-roman, souvent sous une forme substantivée, par exemple dans le franco-provençal esterla « chèvre qui n'a pas encore porté » (XIVe s.). Un sens figuré, « qui ne rapporte rien », s'est développé en latin. Sterilis peut être rapproché de termes désignant d'abord l'animal femelle qui n'a pas de petit, comme le védique starīh, le grec steira, le moyen haut allemand sterke « génisse ». Il se peut que le groupe de sterilis ait été originellement apparenté à celui du grec stereos « dur », « solide » (→ stère, stéréo).
❏
L'adjectif, introduit avec le sens propre du latin, qualifie une femme inapte à la génération, et aujourd'hui également un homme ; on relève isolément (fin
XVIIe s.)
une stérile, n. f., « femme stérile ».
Stérile s'applique par analogie à une fleur (1721), puis par métonymie à un mariage (1750, Voltaire).
◆
Depuis la fin du
XVe s., l'adjectif s'emploie en parlant d'éléments naturels improductifs : arbre qui ne porte pas de fruits (1470), sol infertile (1490), et, au
XIXe s., roche qui ne contient pas de minerai exploitable (1875,
n. m. et 1876,
adj.).
◆
Il s'appliquait par extension, au temps, dans
année stérile « où la récolte est mauvaise » (1675),
temps, siècle stérile en grands hommes (1694 ; déb.
XVIIe s.,
stérile d'hommes),
saison, temps stérile en nouvelles (1694), emplois archaïques.
■
Les premiers emplois figurés de stérile, à la fin du XVIe s., qualifient un effort, une discussion inutile (1580, Montaigne), puis ce qui ne donne naissance à aucune création, à aucun résultat positif (1669, Boileau, à propos d'un auteur), de là sujet stérile (mil. XVIIe s.) « qui, de lui-même, fournit peu de matière à l'écrivain ».
■
L'adjectif s'applique spécialement en biologie puis, par la médecine, couramment, à ce qui est exempt de tout germe microbien (1891 ; ballons stériles, 1897), alors opposé à pathogène (milieu stérile).
❏
STÉRILISER v. tr. est attesté isolément au
XIVe s. (1377) en emploi transitif aux sens de « rendre impuissant » en parlant d'un homme et aussi comme intransitif « devenir impuissant » ; il a disparu en ce sens.
◆
Le verbe est repris au
XVIIIe s. au sens général de « rendre stérile, frapper de stérilité » (1797), conservé avec une valeur figurée (1801, en parlant du talent, d'un sujet, etc.), comme équivalent de
dessécher, appauvrir. Stériliser s'emploie peu en parlant d'un sol (1824). Le verbe est assez rare pour « rendre stérile (qqn) définitivement » (1872) et s'emploie surtout pour « rendre provisoirement stérile », par exemple une femme, parfois à l'aide d'un
stérilet (ci-dessous) et pour « pratiquer une stérilisation chirurgicale sur (qqn, un animal) » [mil.
XXe s.].
◆
L'emploi en biologie, passé dans l'usage courant, pour « rendre stérile, débarrasser des germes pathogènes », apparaît chez Pasteur et ses disciples (v. 1876).
◆
Par figure,
stériliser a pris les sens (v. 1969) de « rendre qqch. inefficace », « laisser (un capital) improductif ».
■
STÉRILISÉ, ÉE adj. (1891), du participe passé, est usuel depuis l'utilisation des procédés de conservation par destruction des germes, en alimentation.
■
STÉRILISANT, ANTE adj. et n. m., disparu au sens de « qui rend impuissant » (1495, stérilizant), a été repris au XIXe s. en emploi figuré (1859), puis au XXe s. en pharmacie au sens propre (av. 1973, n. m.).
■
STÉRILISATION n. f. désigne l'action de stériliser et son résultat (1869). Le mot désigne l'opération qui consiste à détruire les germes (1880), spécialement pour la conservation de denrées alimentaires (1904). Son emploi pour « action de rendre stérile (un être humain) » semble plus récent (attesté 1929).
■
STÉRILISATEUR, TRICE n. m. et adj. (1891) est le nom donné à un appareil servant à stériliser ; l'adjectif s'emploie au figuré comme équivalent de stérilisant.
◈
Stérile a servi à former d'autres dérivés.
■
STÉRILEMENT adv., (1542), est d'emploi littéraire au figuré et rare au concret (on dit par exemple, en milieu stérile).
■
STÉRILET n. m. désigne (av. 1960) un dispositif anticonceptionnel qui, introduit dans l'utérus, assure une stérilité permanente mais réversible.
■
STÉRILISTE n., didactique, se dit (1973) d'un partisan de la stérilisation des humains pour combattre la surpopulation.
◈
STÉRILITÉ n. f. est emprunté (1332), après un emploi isolé de
sterilitet (v. 1050), au latin
sterilitas « infécondité » et au figuré « impuissance, néant », dérivé de
sterilis.
■
Le mot s'emploie au propre pour « fait d'être stérile » en parlant d'un être vivant (v. 1050), d'un sol (1332), d'où par métonymie le sens ancien de « disette » (1456), encore relevé chez Furetière (1690).
◆
Au figuré, stérilité se dit d'abord (1553, Rabelais) d'un défaut de fécondité intellectuelle et par extension d'un écrivain (1690), désignant plus généralement ce qui n'aboutit à rien, est inefficace (1690).
◆
En biologie et médecine, pour « état stérile », il ne semble pas employé avant le XXe s. (1928).
STERLET n. m., emprunt francisé de la Renaissance (1575) au russe sterlyadi, désigne une variété d'esturgeon vivant en mer du Nord, dans la mer Noire et dans des fleuves de Russie, et dont les œufs sont préparés sous forme de caviar.
STERLING adj. est un emprunt (1656) à un mot anglais employé dans pound [« livre »] sterling d'abord nom (1297) puis adjectif (v. 1444) ; c'est un emprunt au latin médiéval sterlingus « denier d'argent de l'Angleterre et de l'Écosse » (fin XIe s.). Ce mot se rattache lui-même probablement à l'ancien anglais steorling « monnaie d'argent marquée d'une étoile », composée de steorra « étoile », issu du germanique °sterron (→ star) et du suffixe germanique -ling.
◆
Le latin médiéval sterlingus avait par ailleurs abouti à l'ancien français esterlin n. m. (v. 1155) désignant une monnaie d'origine écossaise qui eut cours en Europe aux XIIe et XIIIe s., et aux variantes estrelin, strelin, relevées jusqu'au XVIe s., et sterlin (1576).
◆
Le sterling, introduit en Angleterre par les Normands au XIIIe s., disparut comme monnaie réelle au XVIe s. ; il devint l'étalon monétaire de tout le Royaume-Uni mais le mot est alors seulement employé comme adjectif.
❏
En français le mot, adjectif invariable dans livre sterling (1656), désigne la monnaie de compte anglaise appelée aussi sterlin, n. m. (1576).
◆
L'emploi substantif concerne ensuite (1677) le penny d'argent des Normands au début du règne de Henri II. Le mot s'est conservé dans les milieux boursiers, avec sa valeur moderne, par ellipse de livre* sterling et pour désigner cette monnaie souvent collectivement.
◆
En tant qu'adjectif invariable, il se dit (1836) des valeurs et des monnaies évaluées en livres sterling (zone sterling, balance sterling).
◆
Le mot s'est employé par figure et familièrement au sens de « remarquable, de première qualité » (1691), encore usuel au XIXe s. (Stendhal, Hugo).
STERNE n. m. ou f. est un emprunt (déb. XVIe s. au sens d'« étourneau » ; semble réemprunté, 1800) au latin zoologique sterna (XVIe s., Turner et Gessner, repris par Linné), lui-même pris à l'anglais stern, mot saxon.
❏
Le mot désigne un palmipède marin au bec pointu, à la queue fourchue (d'où le nom populaire d'hirondelle de mer). Plutôt féminin au XIXe s., il semble passer au masculin à partir de Littré.
STERNUM n. m. est une latinisation (v. 1560, Paré) de l'hellénisme sternon (1555), emprunt au grec sternon « partie large et plate qui forme le devant de la poitrine » et « poitrine ». Ce mot se rattache, comme le grec stratêgos (→ stratège) et le latin sternere « étendre », « coucher à terre » (→ consterner, strate) à une racine indoeuropéenne °ster- « étendre ». La forme grecque sternon est encore relevée au XVIIIe s. (1771, Trévoux).
❏
Introduit dans le vocabulaire de l'anatomie, sternum désigne chez l'être humain l'os plat et allongé, situé au milieu de la face antérieure du thorax, et sur lequel s'articulent les côtes et les clavicules. Par extension, le mot s'emploie pour d'autres mammifères (1770, Buffon), et aussi pour les oiseaux. Il désigne par une analogie plus lointaine (1845) la région ventrale de chacun des anneaux thoraciques chez les insectes.
❏
Le dérivé
STERNAL, ALE, AUX adj. (1812) est un terme d'anatomie et de zoologie, synonyme de
ventral.
■
Le composé ASTERNAL, ALE, AUX adj. (1814) de 2 a-, didactique, s'emploie pour qualifier des côtes qui ne s'articulent pas avec le sternum.
◈
STERNO-, premier élément tiré de
sternum, entre dans la composition de quelques termes d'anatomie, par exemple
STERNO-CLÉIDO-MASTOÏDIEN, IENNE adj. et n. m. (1740), tiré du grec
kleis, kleidos « clavicule » et de
mastoïdien*, qui désigne un muscle qui s'insère d'une part sur le sternum et la clavicule, d'autre part sur l'apophyse mastoïde.
STERNUTATION n. f., réfection (1765, in F. e. w.) de esternutacion, sternutacion (1495 ; p.-ê. v. 1360), est un emprunt savant au latin impérial sternutatio « éternuement », formé sur le supin de sternutare, fréquentatif de sternuere dont un dérivé a donné éternuer*.
❏
Sternutation se dit du fait d'éternuer, d'une suite d'éternuements.
❏
STERNUTATOIRE adj., dérivé du nom ou formé savamment sur le supin latin sternutatum, est d'abord un nom masculin (1429 ; XIIIe s. isolément, esternuatore) désignant un remède pour faire éternuer.
◆
L'adjectif (Furetière, 1690) qualifie en médecine ce qui provoque l'éternuement ; il a supplanté en ce sens l'adjectif sternutatif, ive (1610).
STÉROÏDE, STÉROL → CHOLESTÉROL
STERPUT ou STERFPUT n. m., emprunt au flamand, s'emploie en français de Belgique pour une cavité contenant un siphon, aménagé dans le sol d'une maison pour l'évacuation des eaux, et pour le siphon.
STERTOREUX, EUSE adj. est dérivé (1795), en médecine, du latin stertere « ronfler » pour qualifier une respiration bruyante accompagnée de ronflements.
❏
L'emploi du latinisme STERTOR n. m., « râle » (1814), puis « respiration stertoreuse » (1830) semble suscité par l'adjectif.
STÉTHOSCOPE n. m. est un mot de formation savante composé par Laënnec, inventeur de l'instrument (1819), à partir du grec stêthos « poitrine », mot d'origine obscure, et de -scope, du grec skopos, de skopein « examiner, observer », sur le modèle de téléscope, microscope.
❏
Terme de médecine devenu d'usage courant, le mot désigne un instrument destiné à l'auscultation des bruits à travers les parois du corps.
❏
En dérive
STÉTHOSCOPIQUE adj. (1872), didactique.
◈
L'élément
STÉTHO- est entré dans la composition du terme scientifique
STÉTHOMÈTRE n. m. (1846) de
-mètre, qui a désigné un instrument servant à mesurer les dimensions de la poitrine.
STETSON n. m., emprunt (mil. XXe s.) à l'anglo-américian Stetson hat, « chapeau de la marque Stetson », désigne le chapeau d'homme à larges bords, relevés sur les côtés, porté par les cavaliers de l'ouest des États-Unis, typique de cette région, et popularisé par les westerns.
STEWARD n. m., emprunté une première fois sous la forme estuard (fin XIVe s.), puis stuard (1669) et repris au XIXe s. avec la graphie anglaise (1833), est un mot anglais signifiant « majordome, gardien d'une maison » (1450). Il est issu du vieil anglais stigweard, stiweard, probablement composé de stigu « cour de ferme » (d'où l'anglais sty « porcherie »), qui provient de l'ancien haut allemand stia, et de weard (anglais moderne ward) « gardien », de même origine germanique que le français garder, garde*. Le mot désignait à l'origine la personne qui s'occupait des animaux domestiques, spécialement le porcher ; l'emploi s'est ensuite étendu à la personne qui dirige la domesticité et s'occupe de la bonne marche d'une maison, intendant ou régisseur. Puis steward a pris des acceptions spécialisées ; c'est le titre donné à d'anciens grands officiers, équivalent de sénéchal ou de commissaire et désignant les personnalités qui participaient à l'organisation d'un banquet, d'un bal, ou la personne qui s'occupe de la gestion d'un collège. Steward est à l'origine du nom propre écossais Stuart.
❏
C'est avec ces valeurs anciennes que le mot apparaît en français (XIVe s. ; XVIIe s.), au sens d'« intendant, commissaire ».
◆
Il réemprunte au XIXe s. le sens que l'anglais steward avait pris, désignant (1833) un maître d'hôtel ou un garçon de service à bord d'un paquebot (aussi écrit stewart) ; pour désigner cette fonction sur certains trains (1873, Verne), le mot est réservé à un contexte anglophone.
◆
Par extension, steward désigne couramment (v. 1950) un membre masculin du personnel de cabine d'un avion, chargé du service des passagers, comme l'hôtesse* de l'air. Le mot est abrégé en STEW, prononcé stiou, dans l'argot du métier.
❏
STEWARDESS n. f. est emprunté (1887) à l'anglais stewardess (1631), féminin de steward qui avait pris le sens de « steward féminin sur un paquebot » (1837). Le mot s'est employé pour désigner une femme occupant un emploi de steward sur un bateau (1887), puis sur un avion (v. 1950), mais a été remplacé dans cette acception par hôtesse de l'air.
STHÈNE n. m. est un emprunt savant (attesté 1923) au grec sthenos « force », terme archaïque et d'étymologie inconnue.
❏
Le mot désigne, en physique, l'unité de force du système M. T. S. (symbole : Sn).
❏
À partir de sthène ont été composés les termes didactiques CENTISTHÈNE n. m., DÉCASTHÈNE n. m., DÉCISTHÈNE n. m. et HECTOSTHÈNE n. m. (1922).
❏ voir
STHÉNIE.
STHÉNIE n. f. est le dérivé savant (1839) du grec sthenos « force ».
❏
Le mot a d'abord eu le sens de « puissance d'une fonction ». Il désigne, en termes de physiologie, un état caractérisé par la pleine activité physiologique, opposé à asthénie.
❏
STHÉNIQUE adj., dérivé savant (1797) du grec sthenos, signifie en médecine « tonique, vigoureux » et qualifie une substance, un agent thérapeutique qui stimule.
❏ voir
ASTHÉNIE, STHÈNE.
STIBIÉ, ÉE adj. est dérivé du latin stibium « antimoine », pour qualifier, en pharmacie, un produit contenant de l'antimoine.
❏
STIBINE n. f., tiré (1832) du radical de stilium, désigne un sulfure naturel d'antimoine.
STICHOMYTHIE n. f. est formé savamment (1865) du grec stikhos « rangée », « ligne d'écriture », « vers » (→ hémistiche) et de mutheisthai « parler », dérivé de muthos « parole », « récit » (→ mythe).
❏
Ce terme de poétique désigne un poème, un dialogue de tragédie où les interlocuteurs se répondent vers pour vers.