ULTÉRIEUR, EURE adj. a été emprunté (1531) au latin ulterior « plus éloigné (dans le temps ou l'espace) », par opposition à citerior ; c'est le comparatif d'un archaïque °ulter « qui se trouve au-delà » d'où viennent également les adverbes ultro et ultra (→ 2 outre, ultra-).
❏  L'adjectif s'applique à ce qui sera dans un futur proche ou éloigné ; il s'emploie aussi en parlant de l'espace (1596) au sens de « qui est au-delà, par rapport à une limite donnée », opposé à citérieur.
❏  Le dérivé ULTÉRIEUREMENT adv. est relevé en 1570. Sur cet adverbe et adultère, Claudel a forgé le composé plaisant adultérieurement (Partage de midi).
ULTIMATUM n. m. est emprunté (1740) au latin médiéval ultimatus, du latin ultimus (→ ultime). Du Cange signale que le mot, employé au neutre ultimatum, était utilisé au XVe s. dans les chancelleries allemandes au sens de ultimatum consilium « dernière décision ».
❏  Le mot a eu le sens de « décision irrévocable ». ◆  Depuis la fin du XVIIIe s. (1792), il désigne une exigence qu'on déclare irrévocable et à laquelle il doit être satisfait dans un délai fixé, spécialement (XIXe s.) dans le domaine des relations entre États. ◆  La variante ultimat n. m. (1803) a disparu.
❏  Le dérivé ULTIMATIF, IVE adj. (1923) est littéraire et rare.
ULTIME adj. est un emprunt (v. 1223) au latin ultimus « qui se trouve tout à fait au-delà » et « le plus éloigné, le dernier », employé au figuré en parlant du temps, de sa succession ; ultimus est le superlatif d'un adjectif archaïque °ulter « qui se trouve au-delà », lequel a subsisté dans les adverbes ultro et ultra (→ 2 outre, ultra-).
❏  L'adjectif signifie d'abord « qui vient en dernier lieu » ; il s'est employé en moyen français au sens figuré latin « le plus grand » (1546, ultime mesquin « le plus grand des coquins »). ◆  Il s'applique ensuite à ce qui constitue le dernier élément auquel on puisse parvenir dans l'analyse (1858, symptômes ultimes), spécialement à la dernière syllabe d'un mot (1872). Littré donne la variante ultième (1872).
❏  Le dérivé ULTIMEMENT adv. (1584) est peu courant ; le doublet ULTIMO adv. (1842), repris du latin, est didactique et rare ; il est seulement employé dans les énumérations, après primo, secundo, etc.
■  ULTIMA RATIO n. f., emprunté au XVIIe s. au latin, est formé de ultima et de ratio « cause, raison » (→ raison). ◆  D'emploi didactique, l'expression signifie « dernier argument » ; Louis XIV avait fait graver sur ses canons ultima ratio regum « le dernier argument des rois », traduction latine d'un apophtegme de Richelieu. ◆  L'expression s'emploie en épistémologie au sens de « principe d'explication ultime ».
❏ voir PÉNULTIÈME.
ULTRA- est un élément d'origine savante, emprunté au latin classique ultra « au-delà (de) », « outre » (→ 2 outre), opposé à citra et issu d'un ancien adjectif °ultera, féminin de °ulter, dérivé d'une préposition latine archaïque uls « au-delà de ». Cette préposition fait partie d'un groupe de racines formées d'une voyelle suivie d'un l et indiquant un objet éloigné (→ autre) ; l'irlandais a le même radical l dans t-all « là », ainsi que le vieux slave dans lani « l'année dernière ».
❏  Ultra- sert à former en français des termes géographiques et scientifiques. Exprimant le degré extrême de qqch., il est entré notamment dans la formation de composés, dans la terminologie politique (ultraroyaliste, 1798). L'élément est productif surtout depuis le XIXe siècle.
❏  ULTRA n. représente (1794) une ellipse de ultrarévolutionnaire . ◆  Le nom a désigné une personne qui pousse à l'extrême ses opinions politiques, puis un partisan intransigeant de l'Ancien Régime sous la Restauration (1820). ◆  Par extension, il s'est dit en général (v. 1860) d'une personne exaltée dans ses goûts. Le nom désigne aujourd'hui un réactionnaire (Cf. extrême, dans extrême droite), l'adjectif qualifiant plus largement toute attitude extrémiste.
Outre les composés traités au radical, on peut signaler ultra-catholique adj. et n. (1856), ultra-gauchiste (1935), ultra-nationaliste adj. et n. (1915), ultraréactionnaire adj. et n. (1917, n.).
❏ voir ULM. (ultraléger), ULTRADIEN, ULTRAMONTAIN, UPÉRISATION, et aussi MODERNE, 2 SON, VIOLETTE (ULTRAVIOLET).
ULTRADIEN, IENNE adj. a été formé (1968) de ultra-* et du latin classique dies « jour* ».
❏  L'adjectif s'applique en sciences à un rythme de variations biologiques, physiologiques, selon une alternance inférieure à vingt-quatre heures. Ultra- pouvant évoquer un rythme supérieur, infra- aurait mieux convenu pour former le mot.
ULTRAMONTAIN, AINE adj. et n. est un emprunt (1323) au latin médiéval ultra montanus, formé de ultra (→ ultra-) et de mons, montis « montagne » (→ mont), sur le modèle du latin transmontanus « d'au-delà des monts » (→ tramontane). On trouve aussi la forme francisée outremontain (XIVe s.).
❏  Le mot est sorti d'usage au sens concret « qui est au-delà des montagnes » et, spécialement, « au-delà des Alpes » par rapport à la France (donc « italien ») ou par rapport à l'Italie (donc « français », « allemand », etc.). En religion, il s'emploie aujourd'hui au sens de « qui soutient la position traditionnelle de l'église italienne » (1690), c'est-à-dire le pouvoir absolu du pape, par opposition à gallican*.
❏  De ce sens dérive ULTRAMONTANISME n. m. (1733).
ULTRA-PETITA adv. et n. m. (1845) est une expression latine employée en droit, de ultra « au-delà » et petita « les choses demandées ». Elle s'applique à ce qui est accordé (par le juge) au-delà de ce qui est demandé et, comme nom, au fait de statuer sur ce qui ne fait pas l'objet d'une demande, ce qui peut constituer un vice de forme.
ULULER ou HULULER v. intr. est un emprunt (1372) au latin ululare « hurler », en parlant d'hommes ou d'animaux (le loup, les rapaces nocturnes), verbe d'origine onomatopéique (→ hurler).
❏  Le verbe a d'abord signifié « se lamenter », puis au XVIe s. « hurler » (1512). Il s'emploie en même temps (1512) au sens de « pousser un cri plaintif » et de « crier » en parlant d'oiseaux nocturnes. ◆  En ce sens on écrit aussi hululer avec un h expressif.
❏  Le dérivé ULULEMENT ou HULULEMENT n. m. signifie « hurlement, plainte prolongée » (1541) et « cri des oiseaux de nuit » (1868), synonyme en ce sens d'un autre dérivé, ULULATION n. f. (XVe s. ; ululacion au XIIIe s.), plus rare.
ULVE n. f. est la francisation (1808) du latin botanique ulva, en latin classique, nom d'une herbe aquatique, pour une algue verte appelée communément laitue de mer.
UMLAUT n. m. est un emprunt (1849) à l'allemand Umlaut, composé de um « autour de » et de Laut « son ».
❏  Terme didactique de phonétique, umlaut désigne une inflexion vocalique, notée en allemand par un tréma sur les voyelles a, o, u (ä, ö, ü).
UMTS n. m. est le sigle (1997) de l'expression anglaise Universal MobiIe Telecommunications System, « système universel de télécommunications mobiles », et désigne une norme mondiale de téléphonie mobile à haut débit. On pourrait employer en français S. U. T. M. ou système UTM.
L UN, UNE adj. num., art. et pron. indéf., attesté dès les Serments de Strasbourg (880), est issu du latin unus, adjectif numéral et nom, qui a servi à désigner l'unité, mais a été éliminé par solus dans le sens de « seul » (→ seul) ou a été renforcé par lui (unus solus) ; unus a également eu le sens indéfini de « un quelconque », seul ou joint à d'autres indéfinis. Unus se rattache, comme le grec oinos « l'as au jeu de dés », à une racine indoeuropéenne signifiant « seul, unique », bien représentée dans les langues germaniques (Cf. allemand eins, anglais one).
❏  Un a acquis en français d'autres valeurs que celles du latin, ce qui a contribué à la différenciation des systèmes morphologiques des deux langues. Le mot apparaît d'abord comme article indéfini (880) avec une valeur de présentatif et un pluriel des* ; l'ancien français employait également le pluriel régulier uns, unes (1080) avec une valeur collective (uns cops « une volée de coups ») ou appliqué à des objets qui vont par paire (uns gans « une paire de gants »). ◆  L'article indéfini est rare en ancien français ; il ne s'emploie que quand on n'a pas encore parlé de qqn ou de qqch., et n'est pas exprimé dès qu'il y a indétermination ; des est très rare pour évoquer une pluralité totalement indéterminée ; un ne s'impose comme indéfini qu'à partir du XVIIe siècle.
Depuis la fin du Xe s., un est attesté comme adjectif numéral (v. 980) et comme nominal pour « quelqu'un » (d'où familièrement comme pas un, 1786 ; plus... que pas ung, 1607) ou « quelque chose » ; ce dernier emploi est attesté jusqu'au XVIIe s. ; il est demeuré dans la langue familière ou régionalement, notamment dans le tour comme un qui.
■  L'emploi pronominal de un est relevé dans La Chanson de Roland (1080, l'un) ; un peut alors être placé en corrélation avec autre : li uns l'autre « réciproquement » (1080), sorti d'usage, l'un l'autre (1462), un et un autre (fin XVIe s., Montaigne) supplanté par l'un ou l'autre, les uns et les autres (XVIIe s., par exemple chez La Rochefoucauld). L'un dans l'autre « en faisant la moyenne » est plus récent (1812).
Parallèlement, les emplois adjectivaux de un se développent à partir de l'ancien français. Dans les premiers textes, un s'applique à une réalité unique (fin Xe s.), d'où viennent c'est tout un « c'est la même chose » (1390) et, par extension, « c'est sans importance », c'est un, ce n'est qu'un « il n'y a pas de différence » qui est sorti d'usage. Ne faire qu'un avec (qqch. ; qqn) signifie « se confondre avec ». ◆  Un s'applique également (v. 1165) à ce qui n'a pas de parties, ou à ce qui ne peut être divisé sans perdre ce qui le constitue essentiellement. ◆  On relève ensuite en emploi numéral un à un (v. 1250). ◆  L'emploi de une pour « chose » (v. 1300), réalisé en moyen français dans il n'y a qu'une « il n'y a pas d'autre moyen » a disparu ; mais un s'emploie encore pour « une personne » notamment dans pas un (1560), plus d'un (1665).
■  Au XVIIe s., un est employé en philosophie comme nom au sens de « qui n'a pas de parties » (1632, l'Un) pour désigner l'Être unique absolu ; par affaiblissement de sens, un n. m. s'applique (1680) surtout dans le domaine esthétique à ce qui constitue un ensemble harmonieux. ◆  En emploi nominal encore, un désigne (XVe s.) le chiffre notant l'unité et cette unité, d'où, dans une énumération, et d'un ! (1750 ; 1671, et un !), et familièrement et d'une ! (1760). ◆  En tant qu'ordinal, un équivaut à « premier » dans de nombreux emplois, adjectifs ou nominaux : ne faire ni une ni deux « agir sans hésitation », familier (attesté chez Balzac, 1835), a été précédé par n'en faire ni un ni deux (1786). ◆  Substantivé, le un signifie « l'acte un », « l'as », au jeu (1812), emploi disparu, « la maison qui porte le numéro un » (1812), « le premier du mois » (1852). Pour désigner la table qui porte le numéro un, au restaurant, on dit as. La locution être sans un correspond à être sans un sou (1889).
■  La une désigne la première page d'un journal (1849), notamment dans du sang à la une, cinq colonnes à la une. ◆  Avec la valeur de « une minute » pour une, l'expression moins une, d'abord argotique (1801) signifie « presque ». Il était moins une équivaut à « ça a failli arriver ».
❏  Le dérivé UNIÈME adj. num. ord. (1552 ; 1530, ungiesme) a supplanté unime (v. 1240) ; en dérive UNIÈMEMENT adv. (1718).
■  UNAIRE adj. (mil. XXe s.), mot didactique, signifie « singulier ».
■  Le composé UNE-DEUX n. m. est un terme de sports, employé en escrime (1859), en boxe (1912) où il calque l'anglais one-two, et au football (XXe s.).
❏ voir AUCUN, OIGNON, ONCE, ONCIALE, ONZE, QUELQU'UN, UNI- ; UNANIME, UNIATE, UNIFIER, UNIFORME, 1 et 2 UNION, UNION JACK, UNIQUE, UNIR, UNISSON, UNITÉ, UNIVERS, UNIVOQUE.
UNANIME adj., attesté isolément vers 980 et repris après 1450, est un emprunt au latin unanimus, composé de unus (→ un) et de animus désignant le principe pensant et concurrencé dès l'époque classique par spiritus (→ esprit) ; animus n'a pas survécu dans les langues romanes, contrairement à anima « souffle », « âme » de même origine indoeuropéenne (→ âme).
❏  L'adjectif s'applique d'abord à des personnes qui ont toutes le même avis. Il a vieilli au singulier (1537, unanime avec). ◆  Il s'emploie par extension (1534) en parlant de choses (accord unanime), d'où (1905, J. Romains ; aussi n. m. l'unanime) l'expression la vie unanime, en accord profond avec le sentiment du collectif ; Cf. ci-dessous unanimisme.
❏  Le dérivé UNANIMEMENT adv. est relevé en 1467.
■  De l'emploi particulier du mot par J. Romains viennent (1905) UNANIMISME n. m. « doctrine d'après laquelle le créateur littéraire doit exprimer la vie unanime » et UNANIMISTE adj. et n. (1908).
UNANIMITÉ n. f. est emprunté (1370, Oresme) au latin unanimitas, -atis, dérivé de unanimus.
■  Le mot désigne l'expression de la totalité des opinions dans le même sens, d'où à l'unanimité des voix (1770), et presque-unanimité (1791), remplacé par QUASI-UNANIMITÉ n. f.
❏ voir ÉQUANIME, LONGANIME, PUSILLANIME.
UNAU n. m. est un emprunt (1614) à la langue tupi du Brésil, comme nom d'une variété de paresseux.
UNCI- élément de mots didactiques, est tiré du latin uncus « crochet ».
❏  UNCIFORME adj. (1808) s'emploie en anatomie pour qualifier un os, un élément osseux en forme de crochet (apophyse unciforme). ◆  UNCINÉ,EE adj., qualifie en botanique ce qui porte un crochet, se termine par des crochets.
UNDERGROUND adj. inv. et n. m. inv. est emprunté (1966) à un mot anglais signifiant proprement « souterrain » et composé de under « au-dessous (de) » et de ground « terrain », « terre ». Under, comme ses divers correspondants germaniques, remonte à la racine indoeuropéenne du latin inferus (→ inférieur). Ground, apparenté à l'allemand Grund et au néerlandais grond, a été rattaché à la racine de l'ancien norrois grund « prairie herbeuse ». ◆  D'abord employé en anglais comme adverbe, signifiant « sous (la) terre » (1571) et au figuré « en secret, clandestinement » (1632), le mot entre dans underground railroad (ou railway) « métro » (1834-1836), par ellipse underground (1887). En Amérique, le mot a servi à désigner (1852) un réseau secret de relais bénévoles qui, formé en 1832, aidait les esclaves noirs en fuite ; on appelle ensuite underground (1859) tout moyen de communication secret ou clandestin. Au XXe s., le mot se dit de groupes ou mouvements organisés en secret, dans un pays occupé ou sous un régime totalitaire, en vue d'une action de résistance ou de rébellion (the underground in the Occupied France « la résistance en France occupée »). Le mot s'applique au cinéma vers les années 1950 puis, à la faveur du phénomène hippie et des mouvements contestataires, s'est étendu à la bande dessinée, à la musique et à la culture en général.
❏  Underground est attesté en français (1966, cinéma underground ; 1967, n. m.) de mouvements artistiques expérimentaux semi-clandestins, indépendants des courants culturels dominants et en marge des circuits traditionnels de diffusion commerciale (la bande dessinée underground) ; l'adjectif s'applique spécialement aux productions cinématographiques et à la presse. Underground, terme daté, s'est surtout employé dans les années 1960 et 1970 ; il est ensuite souvent remplacé selon les cas par clandestin, marginal, contestataire et par contre-culture, presse parallèle, etc.
UNGUÉAL, ALE, AUX adj., d'abord ongueal (1805), refait d'après le latin en unguéal (1814), est dérivé savamment du latin unguis « ongle », mot dont le diminutif ungula a abouti à ongle*.
❏  Cet adjectif didactique qualifie ce qui est relatif aux ongles.
❏  Il a pour composé SOUS-UNGUÉAL, ALE, AUX adj. (1878) « placé sous l'ongle ».
UNGUIS n. m., mot latin, a été introduit en français (1721) comme terme d'anatomie.
■  Le composé UNGUIFÈRE adj. (→ -fère) est attesté en 1824.
UNI-, du latin unus (→ un), est le premier élément de mots formés en français sur le modèle d'emprunts ou de mots latins.
❏  Le premier mot attesté en uni- est UNICORNE n. m. (1120, n. f.) « licorne », « narval » (→ corne). Le mot a été repris (1805, Cuvier) comme adjectif en zoologie à propos d'un animal porteur d'une seule corne, lorsqu'il peut en avoir deux (ex. le rhinocéros).
■  Au XVIIIe s., est formé UNIFLORE adj. et n. m. (1778), terme de botanique.
■  Le procédé se répand au XIXe s. : UNICELLULAIRE adj. et n. m. (1838), « qui est constitué par une seule cellule (en parlant d'un organisme) », terme de biologie ; UNICOLORE adj. (1842), emprunt au latin unicolor (→ couleur) ; UNILINGUE adj. (1872), du latin lingua (→ langue), d'où UNILINGUISME n. m. (XXe s.) « fait de ne pratiquer qu'une seule langue » ; UNINOMINAL, ALE, AUX adj. (1874), surtout dans scrutin, vote uninominal ; UNIDIRECTIONNEL, ELLE adj. (XXe s.), etc.
■  UNIPRIX n. m. (1934), nom déposé, désigne un magasin à succursales multiples, le premier du genre ; ce composé est analogue à Monoprix.
■  Plus récemment, ont été formés UNISPORT adj. inv. (1950) et UNIDIMENSIONNEL, ELLE adj. (1952, Schaeffer), diffusé comme équivalent de l'expression anglaise One Dimensional Man (H. Marcuse). ◆  La plupart de ces formations sont liées à des composés parallèles en bi-, tri-, quadri-, multi-, etc. Uni- est en concurrence avec mono-.
UNIATE adj. et n. est une adaptation (1843) du russe unijat, dérivé de unija « union », lui-même emprunt au latin ecclésiastique unio, -onis (→ union).
❏  Le mot qualifie ou désigne des Églises chrétiennes orientales qui, acceptant les dogmes du catholicisme, conservent leur liturgie et leur organisation. Il est senti en français comme lié à l'adjectif uni, participe passé de unir*.
UNIFIER v. tr. est un emprunt, d'abord attesté au participe passé unifaiz (v. 1380), au bas latin unificare (Ve s.), terme de philosophie en latin médiéval, composé du latin classique unus (→ un) et de facere (→ faire).
❏  Rare jusqu'au XIXe s., époque où il est repris (1800), le verbe signifie « faire (de plusieurs éléments) une seule et même chose » ; il s'emploie aussi par extension pour « rendre unique, homogène » (unifier l'orthographe) et pour « rendre semblable (les éléments que l'on rassemble) » (2e moitié XIXe s.), unifié à qqch. est attesté en 1889, d'où le sens de « rendre homogène (un parti politique) » (déb. XXe s.). ◆  Par exemple, UNIFIÉS n. m. pl. (1923) désigne, en histoire, les membres du parti socialiste unifié de 1905.
❏  Le nom d'action UNIFICATION n. f. (1842), formé d'après les mots en -ification, désigne spécialement (1876) la réunion de plusieurs États en un seul.
■  UNIFICATEUR, TRICE adj. et n. « (personne ou chose) qui unit » est attesté en 1873.
Le préfixé RÉUNIFIER v. tr. (1961) a fourni le nom d'action RÉUNIFICATION n. f. (1964) et le nom d'agent RÉUNIFICATEUR, TRICE, aussi adj. (1965). Cette série a été motivée et répandue avec le problème politique des États séparés en deux par des régimes antagonistes (en général un régime libéral et un régime « socialiste »). Le participe passé du verbe est aussi adjectivé (l'Allemagne réunifiée).