UNIFORME adj. et n. m. est un emprunt (1370, Oresme) au latin uniformis « simple, de forme unique », composé de unus (→ un) et de forma (→ forme).
❏
L'adjectif s'applique d'abord à ce qui présente des éléments tous semblables, notamment en sciences dans
mouvement uniforme (1370), à propos d'un corps qui parcourt des distances égales dans des temps égaux. Il qualifie ensuite ce qui a la même forme (1459) et, par extension, ce qui ressemble beaucoup aux autres.
◆
L'idée d'unicité se retrouve dans les emplois aujourd'hui disparus pour « concordant, unanime » (1657, en parlant d'un témoignage) et pour « unanimement reçu » (1680, d'une doctrine, etc.).
◆
Une autre acception qui apparaît au
XVIIe s., « qui est toujours le même, où l'on n'aperçoit aucune diversité » (1674, Boileau), est toujours vivante.
■
UNIFORME n. m. désigne (1709) un costume dont la forme, le tissu, la couleur sont définis par un règlement pour tous les hommes d'une même unité militaire (1759, uniforme du régiment) ; l'emploi de l'adjectif dans ce sens, habit uniforme (1718), est sorti d'usage du fait de la fréquence du substantif.
◆
L'uniforme en est venu à désigner la tenue militaire puis, par métonymie, l'armée (1817). Par extension, le nom désigne (1750) un vêtement déterminé obligatoire pour un groupe.
◆
Au figuré (1900), l'uniforme signifie « aspect extérieur semblable pour tous ».
❏
L'adverbe dérivé
UNIFORMÉMENT « de manière uniforme » (v. 1400 ; v. 1380,
uniformeement) a des emplois analogues à ceux de l'adjectif.
■
UNIFORMISER v. tr. (1728), « rendre uniforme » et, par extension, « homogénéiser », a éliminé la variante uniformer (1823), et a fourni le nom d'action UNIFORMISATION n. f. (1824).
◈
UNIFORMITÉ n. f., emprunt au dérivé latin
uniformitas, -atis (1370, Oresme), désigne le caractère de ce qui est uniforme, d'où l'absence de changement (1719).
■
Sur ce nom a été formé UNIFORMITARISME n. m. (1904), d'après les mots en -arisme qui supposent habituellement un adjectif en -aire (Cf. humanitaire / humanitarisme) ; ce mot didactique désigne une théorie expliquant l'évolution géologique de la Terre par des causes analogues à celles qui agissent aujourd'hui ; on a employé en ce sens UNIFORMISME n. m. (1872).
1 UNION n. f. est un emprunt ancien (v. 1220) au latin classique unio, unionis qui a donné par voie populaire le mot oignon*, et qui désignait cette plante à bulbe unique et une perle de la plus belle eau (Cf. en français solitaire « diamant qui se porte seul »). Le mot est probablement dérivé de unus (→ un) ; c'est en bas latin que unio a pris les sens abstraits d'« unité » et « union ».
❏
Union s'est introduit en français dans le vocabulaire religieux au sens disparu d'« unité » (de Dieu en trois personnes).
◆
Le mot désigne ensuite (v. 1380) la réunion de deux ou de plusieurs choses ensemble, pour former un tout, d'où
l'union des sexes (1761),
l'union sexuelle (1908). De l'idée de « jonction », on est passé à celle de « concorde, bonne entente entre plusieurs personnes ou groupes », et de « liaison d'affection » (fin
XIVe s.).
◆
Par extension de ces emplois,
union se dit d'une association offensive et défensive d'États (1611) ; l'ancien provençal connaissait dès le
XIVe s. (1343) un sens large, « association ».
◆
Du droit international, le mot est passé au droit privé, désignant l'association de personnes, de groupes, etc., ayant un but commun (1636). Ce sens, passé en anglais, a fourni la désignation de ce qui a été appelé en français
syndicat (voir ci-dessous).
◆
Union correspond également (1636) au fait de combiner, de mélanger des éléments, concrets ou abstraits, et (
XVIIe s.) au rapport existant entre deux ou plusieurs choses ; de là spécialement son emploi en peinture pour « accord des couleurs qui conviennent bien ensemble » (1665 ; 1694,
union de couleurs).
■
Dans le domaine des relations humaines, union équivaut à « mariage » (1670, Molière), d'abord (1659) union conjugale. Dans le même contexte, l'expression union libre (1854) désigne le concubinage.
◆
Le mot s'est employé en religion pour désigner (fin XVIIe s.) la communion intime avec Dieu.
◆
Cependant, bulle d'union « bulle du pape unissant deux bénéfices » (1690), lettres d'union « lettres du roi unissant deux terres, deux charges » (1694) correspondent à la valeur générale de « combinaison ».
■
Le sens juridique signalé plus haut a eu des applications spécifiques : au XVIIIe s., époque où le mot désigne (1778) l'acte qui unit sous un seul gouvernement plusieurs provinces, plusieurs États, notamment à propos des États-Unis d'Amérique (1801, les États de l'Union), et au XXe s. dans Union française (1946), groupant sous la IVe République la France métropolitaine, les départements et territoires d'outre-mer et les départements ou territoires associés, ces notions se substituant à celles d'« Empire » et de « colonies ». C'est aujourd'hui un terme d'histoire.
◆
Union européenne ou Union est le nom officiel des institutions européennes depuis le traité de Maastricht (1992).
◆
Union se dit aussi d'un acte d'association (1762, contrat d'union, qui unit des créanciers pour agir ensemble). Au XIXe s., union ouvrière (1872) est un calque de l'anglais trade union (→ trade-union) ; il a été éliminé par syndicat*.
◆
Le mot entre dans de nombreuses désignations institutionnelles, comme l'Union des transports aériens (U. T. A.), les Unions douanières de l'Afrique australe (U. D. A. A.) et de l'Afrique centrale (U. D. A. C.), l'Union économique et monétaire ouest-africaine (U. E. M. O. A.), l'Union du Maghreb arabe (U. M. A.). Parmi les noms de partis politiques, l'Union pour la défense de la république (U. D. R.) et l'Union pour la démocratie française (U. D. F.), en France, l'Union nationale, au Québec, sont des désignations historiques.
❏
UNIONISME n. m. (1834) et UNIONISTE n. et adj. (1834) semblent empruntés à l'anglais unionist (1796, nom) au sens politique dont dérive unionism (1845).
◆
Unionisme a désigné la doctrine des partisans de l'union politique dans un pays donné ; le mot s'est également dit (1870) de la doctrine des trade-unions*, par abréviation de trade-unionisme*. Il s'emploie aujourd'hui au sens de « doctrine des partisans d'une union (internationale, économique) ».
◆
Unioniste a disparu au sens de « membre d'une union ouvrière » (1870), éliminé par syndicaliste.
❏ voir
2 UNION, UNION JACK, UNIR.
2 UNION n. f. (1532), qui continue l'ancien français uniun (déb. XIIe s.), reprend le sens du latin unio, -onis « grosse perle » (→ 1 union).
UNION JACK n. m., attesté isolément comme terme de marine (1687, écrit Union-Jack) puis repris au XVIIIe s., est un anglicisme pour désigner le drapeau du Royaume-Uni. L'anglais a utilisé Union flag (1634), de flag « drapeau » et de union, de même origine que le français union (→ 1 union), désignant l'union des couronnes d'Angleterre et d'Écosse (réalisée en 1603). Union Jack qui s'est imposé (1674 en ce sens), de jack « drapeau, pavillon (de petites dimensions) », a d'abord désigné au XVIIe s. le pavillon de beaupré.
❏
En français, le nom, qui a gardé le sens de l'étymon, est resté didactique ou technique.
UNIQUE adj. est un emprunt (v. 1480) au latin unicus « seul, unique », dérivé de unus (→ un).
❏
L'adjectif signifie d'abord « qui répond seul à sa désignation et forme une unité » ; on le trouve en ce sens écrit
unicque (1530),
unic (1536,
adjectif masculin),
uniq (1607). Par extension,
unique qualifie ce qui n'est pas accompagné par d'autres du même genre et ce qui est le même pour plusieurs choses.
◆
Le premier de ces deux sens est substantivé au masculin (fin
XVIe s.) avec la valeur de « fils unique », sortie d'usage.
■
L'adjectif s'applique ensuite avec une valeur qualitative (1540) à une personne ou à une chose qui est au-dessus des autres, puis à ce qui est le seul de son espèce, ou (1732) à ce qui est foncièrement différent des autres, et à ce qui étonne beaucoup, en bien ou en mal (1690), spécialement dans c'est unique ! (1758).
❏
Le dérivé
UNIQUEMENT adv., littéraire, signifie « à l'exclusion des autres » (1458) et s'emploie couramment (1814) au sens de « seulement, sans autre motif ».
■
UNICITÉ n. f., dérivé savant de unicus, attesté en 1740 et noté comme « peu usité » en 1823, est didactique.
■
UNICISME n. m., également dérivé savant (1865) du latin unicus, a d'abord désigné la doctrine selon laquelle tous les accidents syphilitiques seraient provoqués par un agent unique.
◆
Le mot désigne ensuite (déb. XXe s.) en philosophie une doctrine qui réduit un ensemble de faits à un seul élément primitif ; il équivaut à monisme ; puis il se dit en médecine de la doctrine qui attribue la même cause aux troubles organiques et aux troubles mentaux.
◆
UNICISTE n. et adj. (1876) a les valeurs correspondantes.
UNIR v. tr. est un emprunt (fin Xe s., p.p.) au latin impérial unire « joindre, unir », d'emploi rare, dérivé du latin classique unus (→ un).
❏
Le verbe a d'abord signifié « établir des liens affectifs entre des personnes » ; il est ensuite (v. 1180) attesté dans unir un conte « réunir les versions d'un récit » et signifie généralement (v. 1190) « mettre ensemble (des éléments) pour faire un tout », ces éléments étant de même nature ou différents. Unir est ensuite employé (1371) à propos des personnes, avec le sens de « associer par un lien politique ».
◆
Au XVIe s. (1539), il signifie « polir (une planche), égaliser (un terrain) », d'après le participe adjectivé uni (ci-dessous), valeurs qui ont vieilli, l'idée de « joindre » dominant dans l'ensemble des emplois.
◆
Depuis la fin du XVIe s., le verbe s'emploie tant dans un contexte concret (1594, unir ensemble), dans les domaines économique, religieux, etc., l'association n'impliquant pas l'unité (1636), qu'en parlant d'éléments abstraits (1640, Corneille).
◆
Le sens spécial de « lier (deux personnes) par le mariage » (1644), notamment dans s'unir (1669), est resté vivant ; il correspond à une acception de union. Enfin, le verbe est utilisé comme terme religieux pour « entrer en communion (avec Dieu) » (1701).
◆
L'emploi pour « mettre en communication (deux villes, deux mers, etc.) » semble un peu plus tardif (1727).
❏
UNI, UNIE adj. est issu du participe passé latin
unitus, sous les formes
honny (980),
honni, (sans rapport avec
honnir),
on(n)i, ouni ; Froissart (1380-1388) emploie
oni et
uni. Le mot a des valeurs analogues à celles du verbe. L'adjectif est d'abord attesté au sens de « lié par l'affection » (980,
honny « d'accord »). Il s'applique à ce qui est égal, sans à-coups (1170,
oni), en parlant de la conduite de qqn, de la vie, du temps, et on employait en ancien français
dire en uni (v. 1165) pour « donner un récit cohérent (en utilisant les variantes contradictoires d'une légende) ».
◆
Parallèlement, l'adjectif développe des acceptions liées à l'idée d'homogénéité, de cohérence, qualifiant une surface, un terrain sans inégalités (1213). De là
mettre a uni (1380-1388),
mettre a l'uni « aplanir, mettre au même niveau » (1534), et la locution adjective
à l'uni « au même niveau » (1694), sortis d'usage.
◆
Ces deux valeurs se développent :
uni signifie (fin
XVIe s.) « simple, sans recherche » en parlant du style. Par ailleurs,
cheval uni (1625) s'est dit d'un cheval qui galope régulièrement, et l'on parle encore de
galop uni « régulier » (1762).
◆
L'adjectif s'applique à un tissu, un habit sans ornement (1640), emploi encore vivant. Il s'est dit d'un événement ordinaire (1644) et d'une personne simple, sans recherche (1669 ; 1780,
uni comme bonjour « simple et modeste ») ; ces emplois ont disparu, de même que le substantif
l'uni, à propos de ce qui est simple sans recherche (1876).
◆
L'adjectif s'applique également à ce qui présente une couleur (1732), un aspect uniforme ; il est substantivé dans ce sens (1783), par exemple dans
de l'uni (dans le commerce des tissus).
◈
Le dérivé adverbial
UNIMENT (1120) est littéraire et rare pour « semblablement » et « de manière régulière ». Le seul emploi courant, ou qui le fut, est
tout uniment, « avec simplicité, d'une manière franche et directe, sans détours ».
◈
Le verbe préfixé
RÉUNIR v. tr. (v. 1460 ; 1400,
reaunir) est d'abord employé au sens de « remettre ensemble (des choses qui avaient été séparées) », puis (1587) de « réconcilier, faire embrasser la même opinion », en parlant de personnes ; cet emploi est devenu rare. Il a les sens de « mettre ensemble (des choses) pour former un tout » (1663) et de « faire en sorte d'être ensemble », en parlant de personnes (
XVIIe s.,
réunir qqn à ; 1683,
se réunir pron.), d'où des acceptions parallèles à celle de
unir.
■
RÉUNION n. f. (1468), dérivé de réunir sur le modèle de union, désigne d'abord l'action de joindre qqch. à un ensemble, surtout en politique (réunion d'une province à un État) puis (1549) l'action de remettre ensemble des choses qui avaient été désunies, d'où « réconciliation » (1587), en parlant de personnes. En droit ancien, les lettres de réunion sont celles par lesquelles on réunit deux terres, deux domaines (1694).
◆
Depuis le XVIIIe s., réunion désigne l'action de rassembler des choses éparses (1771), le fait de se retrouver, de se mettre ensemble pour faire qqch.
■
Par métonymie, il désigne un ensemble de personnes venues en un même lieu pour être ensemble (1789), et aussi la durée et les circonstances de la rencontre, d'où au XIXe s., les expressions réunion publique (1870) et droit de réunion (1875). Selon les contextes, le mot a des valeurs très différentes, depuis le groupe de travail en commun (M. X est en réunion) à un rassemblement politique occasionnel.
■
RÉUNIONITE n. f., « abus des réunions », est formé au milieu du XXe siècle.
■
En histoire, RÉUNIS n. m. pl. (1687 ; aussi 1701, nouveaux réunis) désigne les protestants qui se firent catholiques après la révocation de l'édit de Nantes en 1685.
■
Le verbe a fourni également les termes de tissage RÉUNISSAGE n. m. (1870) et RÉUNISSEUSE n. f. « machine qui réunit les fils pour les mettre en bobines » (1870).
■
RÉUNISSABLE adj. (1964) est rare.
◈
DÉSUNIR v. tr., formé avec le préfixe
dé-, est rare (1418) au sens concret de « séparer ce qui était joint » ; il s'emploie couramment (1563) en parlant de personnes (1611,
désuni, en parlant d'un couple).
Se désunir est un terme d'équitation (1678) comme
désuni (1690,
cheval désuni) et s'oppose à
uni (ci-dessus).
■
DÉSUNION n. f., formé d'après union (1479), se dit de la séparation de ce qui était uni et, au figuré (1596), d'un « désaccord », d'une « division (entre personnes, groupes, etc.) ».
❏ voir
1 UNION.
UNISSON n. m., réfection (XVIe s.) de unison (1372), est un emprunt au latin médiéval unisonus « d'un seul son », composé du latin classique unus (→ un) et de sonus (→ son).
❏
Ce terme de musique désigne un son unique produit par plusieurs voix ou instruments. La locution à l'unisson « en chantant ou en jouant de façon à produire un unisson » est usuelle (1694).
◆
Par analogie, le mot, employé comme adjectif (1549, Du Bellay), s'est appliqué à ce qui rime à l'oreille sans rimer à l'œil.
◆
Par figure (1588), unisson se dit dans un emploi littéraire pour « accord de pensées, de sentiments », entre personnes, plus couramment dans la locution à l'unisson (1730) par la même figure que au diapason.
UNITÉ n. f. est emprunté (v. 1120) au latin unitas, -atis « unité », « identité », dérivé de unus (→ un).
❏
Le mot se dit d'abord de l'état de ce qui forme un tout organique par la liaison des parties, sens courant, alors que l'emploi pour « caractère de ce qui n'a pas de parties, de ce qui est un seul » (v. 1265, Latini) est didactique.
Unité prend la valeur générale de « chose qui est une », avec le sens d'« élément arithmétique qui forme les nombres » (1370, Oresme), d'où l'emploi pour désigner le nombre
un.
◆
Parallèlement, l'idée de caractère de ce qui est un se développe et
unité désigne (v. 1375) la concorde, l'accord entre personnes.
■
Au XVIIe s. (Guez de Balzac), le mot est employé dans le domaine littéraire au sens de « cohérence, harmonie entre les diverses parties d'une œuvre », spécialement dans le domaine du théâtre avec les trois unités (1660, Corneille) : dans une pièce, une seule action doit se dérouler dans un seul lieu en moins de vingt-quatre heures ; cette règle a été induite de La Poétique d'Aristote (où elle ne figure pas) par Scaliger au XVIe s. et fut suivie, notamment pour la tragédie, par les auteurs du XVIIe s. ; on relève en 1660 unité d'action, unité de lieu, unité de jour, puis unité de temps, unité de scène (1690) et unité de caractère (1701) « cohérence des traits de caractère d'un personnage (de roman, de théâtre) ».
■
Par ailleurs, en mathématiques, unité (1680, Lamy) désigne la partie entière inférieure à dix de tout nombre entier, par opposition aux dizaines, aux centaines, etc. Au XVIIIe s., le mot est employé (1790, unités de mesure) pour désigner une quantité déterminée arbitrairement, qui sert de terme de comparaison à des quantités de même espèce.
■
Au XIXe s., apparaît la valeur de « chose dont les éléments sont liés, cohérents ». Unité désigne en particulier dans le vocabulaire militaire (1872, unité tactique) une formation qui a une composition, un armement, des fonctions spécifiques, et spécialement un bâtiment de guerre appartenant à une flotte.
■
Au sens de « membre, élément distinct d'un ensemble », le mot se dit rarement en parlant d'êtres vivants (1862, Goncourt ; 1923, en sports) ; il s'emploie au XXe s. en parlant d'objets fabriqués en série (Cf. pièce).
◆
Il est utilisé familièrement pour « million de francs » ou « de centimes » (1928), la somme représentant dans ce cas l'unité de mesure d'une transaction importante.
◆
Au milieu du XXe s., unité, dans un processus de production ou d'échanges, désigne ce qui, dans un ensemble complexe, réalise un type d'opérations, d'où l'emploi en informatique (unité centrale, unité de traitement, etc.).
◆
Unité de valeur (1968, abrégé couramment en U.V.) s'est dit en France d'un enseignement universitaire exprimé par l'unité de temps consacrée à un sujet dans un domaine donné.
❏
Le dérivé
UNITAIRE n. et adj. désigne d'abord dans la religion chrétienne une personne qui nie la Trinité, en ne reconnaissant qu'une seule personne en Dieu (1665) ; l'emploi adjectif, dans ce sens, semble tardif (1845).
◆
L'adjectif s'applique en sciences à ce qui forme une unité (1803, en parlant d'un cristal) et l'on parlait d'
animaux unitaires « qu'on ne peut pas multiplier par division » (1872).
◆
En politique, l'adjectif qualifie ce qui tend à l'unité ou forme une unité (1830). Il se dit aussi (
XXe s.) de ce qui est relatif à un seul objet dans un ensemble.
■
Les dérivés sont didactiques. UNITAIREMENT adv. est attesté en 1900 chez Péguy.
■
UNITARIEN, IENNE n. (1830) est formé d'après l'anglais unitarian, n. et adj. (1687), emprunt au latin moderne unitarius, dérivé de unitas ; le mot est un équivalent de unitaire en religion.
◆
UNITAIRIEN, IENNE n., de même formation, s'est dit au XIXe s. (1842) d'un partisan d'un pouvoir politique central.
■
UNITARISME n. m. correspond à unitarien en religion (1861), supplantant UNITAIRIANISME n. m. (1830), dérivé de unitairien, et à unitairien qu'il remplace en politique (1840).
■
UNITÉISME n. m. est un terme didactique (av. 1842, Fourier) qui se dit, en histoire des idées, du besoin d'unité, l'un des mobiles du comportement selon Fourier.
◈
Le composé didactique
SOUS-UNITÉ n. f. (1981) désigne un élément d'une unité moléculaire formé d'une chaîne de protéines, puis généralement un élément distinct à l'intérieur d'une unité
(sous-unités de production).
❏
1 UNITIF, IVE adj. est emprunté au dérivé latin scolastique unitivus, en religion (1429) pour « qui est de la nature de l'union mystique ».
◆
2 UNITIF, IVE adj. est réemprunté au latin (1872) en anatomie pour « qui réunit des parties » (fibres unitives du cœur).
UNIVERS n. m. est la substantivation (v. 1530, dans Marot), d'après le latin universum, de universe monde (v. 1175), où le mot est adjectif. C'est un emprunt au latin universus qualifiant la totalité d'une chose comme telle, formant des expressions avec mundus, orbis, terra. Universus, « intégral », proprement « tourné de manière à former un ensemble », est composé de unus (→ un) et de versus, participe passé passif de vertere « tourner » (→ vers). Le substantif universum traduit le grec to holon « le tout » (→ holo-).
❏
C'est d'abord l'adjectif
univers qui est employé en français, au sens latin d'« entier, dans sa plus grande extension », d'où
en universe « en tout » (v. 1300), puis la spécialisation pour exprimer la totalité géographique, dans
le monde universe (
XIIIe s. et
XIVe s.),
le monde univers (v. 1300), d'après le latin
mundus universus, puis
le globe univers (1531) et
l'empire univers « le gouvernement de la terre entière » (1534). Cet emploi de l'adjectif a sans doute favorisé la diffusion du nom, qui l'élimine dans le courant du
XVIe siècle.
■
Univers, n. m., désigne d'abord la surface du globe terrestre, puis cette surface considérée par rapport à l'homme (Cf. monde, plus courant) ; chez Ronsard (1550), dans la traduction de la Bible (1553), l'univers signifie « les hommes », sens répandu au XVIIe s., d'où « un grand nombre de personnes » (1616), acceptions archaïques.
◆
Le mot s'emploie au XVIIe s. pour « une grande partie de la Terre ». À la même époque, l'Univers désigne l'ensemble de la matière, distribuée dans l'espace et dans le temps, et spécialement, en astronomie, le système planétaire. Ces emplois correspondent aux connaissances du temps : le concept d'Univers va évoluer au XVIIIe s. et surtout au XIXe siècle.
La notion d'univers, et donc l'acception du mot, s'est modifiée en fonction de la conception cosmogonique et des progrès de l'astronomie, passant du système planétaire du Soleil, auquel appartient la Terre, et des corps célestes qui lui sont extérieurs (les étoiles), à un ensemble plus vaste, surtout après la découverte d'un ensemble d'étoiles gigantesque, la galaxie,
Cf. l'évolution de sens du mot nébuleuse* et l'extension d'emploi de galaxie. On est donc passé au
XVIIe s. d'une conception où l'homme (la Terre) était au centre (le géocentrisme) à celle où le Soleil constitue le centre (l'héliocentrisme) : c'est la révolution copernicienne. Au
XIXe s., avec les découvertes de l'astrophysique (spectroscopie) et surtout au
XXe siècle, on aboutit à l'idée d'un univers immensément plus étendu, dynamique, non centré, et correspondant au concept relativiste d'espace-temps. Cette notion moderne d'univers est liée à la théorie de la relativité : d'où des expressions comme
univers courbe, courbure de l'univers. L'observation des étoiles et celle des galaxies* (d'abord appelées
univers-îles) a été à l'origine de la théorie dite de l'
univers en expansion et, depuis 1960 environ, des hypothèses sur l'origine de l'Univers (big bang), dont la vulgarisation relève souvent de l'idéologie.
■
Univers s'emploie par figure pour désigner un ensemble de réalités matérielles (1578) ou morales (1550, Ronsard ; rare avant 1722, Marivaux) qui forme un système clos, l'univers de qqn désignant ce à quoi il ou elle borne ses pensées, son action (1758), emploi moins courant que le monde de qqn et qui s'est d'abord appliqué à l'endroit où une personne vit (1671).
■
Univers s'emploie aussi en mathématiques (1922), en logique (univers du discours, 1922 ; traduction de l'anglais universe of discourse, 1846) et dans plusieurs domaines au sens « d'ensemble d'éléments qui répondent à tous les critères employés dans l'étude d'un domaine » (aussi univers de référence).
■
Par référence à un format de papier nommé grand monde (1723), grand univers désigne (déb. XXe s.) un format de papier encore plus grand.
❏ voir
UNIVERSEL, UNIVERSITÉ.
UNIVERSEL, ELLE adj. et n. m., réfection en -el (v. 1265) de universal (v. 1200), est emprunté au latin universalis « relatif au tout », « général », dérivé de universus (→ univers) dont il reprend, en les précisant, certaines acceptions. La forme en -el élimine celle en -al au XVe siècle.
❏
Universal traduit le latin médiéval
universalis « dont la juridiction s'étend de droit à la terre entière », dans le vocabulaire ecclésiastique (v. 1200,
eglise universale ; église universelle n'est repéré qu'en 1669) ; en ce sens,
évêque universel (fin
XVIe s.) est sorti d'usage.
◆
C'est la forme ancienne en
-al qui a servi à former le pluriel
universaux (ci-dessous). L'adjectif est attesté dans un sens proche de « général » (v. 1265,
chose universelle « principe, vérité générale ») avec une valeur logique : « qui concerne la totalité des individus d'une classe, qui est pris dans toute son extension » ; il s'emploie spécialement dans
proposition universelle (v. 1265), ou
universelle, n. f. (1370,
universele) chez Oresme, chez qui on relève aussi
jugement universel, général et universel. Depuis le
XIVe s., il se dit (1352-1356, Bersuire) de ce qui s'applique à la totalité des objets, choses ou personnes.
■
Universel s'emploie au XVe s. comme doublet de univers*, adj., au sens d'« entier » (1417, le monde universal « la terre entière » ; 1487, universel) ; il est aussi substantivé (1530), comme le sera univers ; il disparaît en ce sens au début du XVIIe s., où l'on relève encore l'universel des hommes « l'humanité entière » (1608).
■
L'emploi juridique (1442, heritier, legataire universel), qui correspond à l'ancien provençal universal, plus ancien (1273) au sens d'« à qui échoit la totalité d'un patrimoine », correspond au sens de universus dans le droit romain (IIe s.).
■
Parallèlement, l'idée de « généralité » est transférée de l'objet de pensée au sujet ; l'adjectif prend le sens de « qui provient de tous, ou au moins d'un certain groupe » (1568), « qui concerne la totalité des hommes » (1412), par exemple dans langue universelle (1690), histoire universelle (1602), grâce universelle, par laquelle Dieu accorde à tous les hommes la possibilité de former leur salut (1701).
◆
Au début du XVIIe s., universel qualifie aussi une personne attirée par les considérations les plus générales, dont la curiosité et les connaissances s'appliquent à tous les sujets (1601).
■
Depuis le XVIIe s., l'adjectif s'applique à ce qui concerne l'Univers, le cosmos tout entier, d'où l'emploi dans le vocabulaire scientifique, avec loi universelle, puis gravitation universelle, etc.
◆
En logique, universel, n. m. (1621), se dit de ce qui est désigné par un terme général (prédicat de différents sujets), d'où par extension de ce qui s'étend à tous les individus d'une classe.
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Universel s'applique aussi à ce qui s'étend à toute la surface de la terre, en parlant de réalités matérielles (1640) ou morales (1685). Sur le plan intellectuel, universel correspond à « qui couvre l'ensemble, la totalité (d'un domaine, d'un sujet) » par exemple dans dictionnaire universel.
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Les valeurs quantitatives deviennent ensuite dominantes par rapport aux valeurs logiques ; elles concernent la totalité d'une population, d'un groupe humain, avec une connotation sociale forte. On relève suffrage universel (dès 1765, répandu après 1789), enseignement universel « méthode qui permettrait à chacun d'apprendre n'importe quelle science » (1823), éducation universelle « commune à toutes les classes sociales » (1852).
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L'argot a employé universelle, n. f. (1889), pour « prostituée », c'est-à-dire « femme commune à tous ».
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Au XXe s., on relève dans le domaine technique clé universelle (1909), moteur universel « alimenté indifféremment en courant continu ou alternatif » (v. 1949), machine universelle.
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UNIVERSAUX n. m. pl., pluriel de la forme ancienne
universal, traduisant le latin scolastique
universalia (pluriel neutre de
universalis), est un terme de philosophie introduit par Descartes au
XVIIe s. ; dans la philosophie cartésienne, héritière en cela de la scolastique, le mot désigne les cinq concepts qui définissent les manières par lesquelles un prédicat est lié au sujet par un rapport (genre, espèce, différence, propre, accident). Il se dit des concepts et termes universels applicables à tous les individus d'un genre.
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Par singularisation de
les universaux, universal a été repris au
XXe s., avec influence de l'anglais
universal, au sens de « terme, concept universel ».
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Le dérivé UNIVERSELLEMENT adv. (1314), tiré de la forme moderne de l'adjectif, s'est substitué à diverses graphies issues de la forme en -al (1265, universaument ; 1339, universalment ; 1370, universament). Le mot a suivi une évolution sémantique parallèle à celle de l'adjectif.
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UNIVERSALISTE adj. et n. est d'abord un terme de religion (1684 adj. ; 1704, n.) pour désigner un partisan de la doctrine selon laquelle tous les hommes sont destinés au salut par la grâce ; l'adjectif s'est appliqué (1757) à ce qui est relatif à l'ensemble des êtres, et se dit (1872) d'une doctrine qui s'adresse à tous les hommes. Au début du XXe s., il s'applique à une doctrine qui considère la réalité comme un tout unique dont dépendent les individus.
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Le dérivé UNIVERSALISME n. m. est relevé en 1823 ; Proudhon, dans Césarisme et christianisme (v. 1850) parle d'universalisme politique et d'universalisme religieux.
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UNIVERSALISER v. tr., formé à partir du latin
universalis, signifie d'abord « répandre dans le monde, dans l'usage » (1755 ; 1794,
universaliser une langue), puis « rendre commun à tous les hommes » (1783), aussi sous la forme
s'universaliser (1823).
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C'est aussi un terme de logique au sens de « rendre universel » (1845). Le dérivé
UNIVERSALISATION n. f. (1795) correspond aux diverses acceptions du verbe.
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UNIVERSALITÉ n. f. est un emprunt (v. 1300) au bas latin
universalitas, dérivé de
universalis.
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Terme de la logique aristotélicienne jusqu'au
XVIIe s., il se dit du caractère des choses considéré sous leur aspect de généralité universelle. Lié à certains emplois de
universel, il désigne aussi une attitude intellectuelle par laquelle on s'attache aux valeurs les plus généralement valables.
Universalité est sorti de l'usage avec la valeur large (1606) de « totalité, généralité ».
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Le nom entre ensuite dans le vocabulaire du droit (1690) et reprend un sens du latin médiéval dans
universalité de l'Église (1690).
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Il se dit ensuite (1486) du caractère de ce qui concerne la totalité des hommes. Ce concept a connu le succès au
XVIIIe siècle, ainsi que le thème de
l'universalité de la langue française célébré par Rivarol.
UNIVERSITÉ n. f. est un emprunt (1214) au latin classique universitas, -atis « totalité, ensemble », en emploi concret et en logique, repris en latin juridique pour désigner une communauté humaine ; universitas dérive de universus « général » (→ univers), lui-même de unus.
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Le mot apparaît au
XIIIe s. avec les sens du latin, « corporation professionnelle »
(Cf. union*). Il se spécialise en ancien français avec le mouvement communal et, par ailleurs, désigne en ancien provençal (1385,
universitat), comme en latin (
XIIIe-
XVe s.), une communauté juive dans une ville ; le second sens est vivant jusqu'à l'époque classique.
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Par spécialisation du premier emploi,
université désigne (1246) le corps de maîtres qui enseigne les disciplines libérales et scientifiques et collationne les grades, d'après
universitas magistrorum en latin du moyen âge, puis
universitas (v. 1261) ; de là son emploi pour désigner (v. 1255) chacune des institutions ecclésiastiques d'enseignement secondaire et supérieur, nées sous l'autorité papale de la fusion des écoles cathédrales, monastiques et privées.
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Une autre acception à peu près contemporaine (v. 1260) correspond à « généralité englobant tous les cas particuliers ».
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Au XVIe s., le mot, doublet de universalité, s'est employé pour « accord entre des personnes sur une question » (1569, université de consentement).
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Par ailleurs, université désigne aussi au XVIe s. l'ensemble de la création (1578), comme ses équivalents anglais, allemand et néerlandais, avec le même sens que univers (en latin universitas rerum).
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Par métonymie du sens scolaire, le mot se dit au XVIIe s. (1694) du quartier de Paris où était établie l'université au moyen âge, appelé aussi quartier ou pays latin.
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Avec une majuscule, l'Université (ou l'Université de France) désigne le corps des maîtres de l'enseignement public des divers degrés, placé à l'origine sous l'autorité d'un Grand Maître (décrets de 1806 et 1808).
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Dans le cadre institutionnel moderne, où apparaît le dérivé universitaire, le mot s'emploie spécialement pour « établissement dispensant un enseignement supérieur » (mil. XIXe s., par ex. dans E. About, 1857) ; ce degré supérieur était désigné officiellement en France par facultés, depuis 1808. Par analogie, université populaire (1898) s'applique à une association qui donne aux adultes des milieux populaires un complément d'instruction générale ; le mot s'emploie à partir des années 1970 avec une valeur large (« organisation d'enseignements ») dans divers syntagmes, université du troisième âge, université d'été. Enfin, par une autre métonymie, université désigne au XXe s. l'enseignement supérieur, son organisation, et par ailleurs les bâtiments universitaires.
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Le dérivé
UNIVERSITAIRE adj. et n. s'applique (1810) à ce qui est relatif à l'université, au sens moderne du mot, d'où
un, une universitaire (1814 ; 1767 sous l'Ancien Régime) ; ces acceptions sont vivantes, mais le mot est sorti d'usage au sens de « partisan de l'université » (1845).
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L'adjectif s'emploie depuis le milieu du
XIXe s. pour « qui appartient, est propre à l'enseignement supérieur en général » (1863, Goncourt) et dans
ville, quartier universitaire (1876), puis
cité universitaire « groupe de bâtiments résidentiels destiné aux étudiants » (1922). Le nom, réservé aux enseignants en français de France, s'applique aux étudiants en Belgique, au Maghreb, en Afrique subsaharienne. En français de Suisse, il a pris une valeur voisine de celle d'
intellectuel en France.
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UNIVERSIADE n. f., composé (1957) de univers(itaire) et de (olymp)iade, signifie « jeux universitaires mondiaux » et reste peu usité.
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L'abréviation UNI n. f. est fréquente en français de Suisse, alors qu'on dit l'univ', prononcé UNIF, en Belgique, formes inconnues en France où on parle de la fac (de faculté).
UNIVOQUE adj. est un emprunt (v. 1370) au latin impérial univocus, qualifiant un mot qui n'a qu'un son, ou qui n'a qu'une signification, composé de unus (→ un) et de vox, vocis « son du langage » et « mot » (→ voix).
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L'adjectif, d'emploi didactique, s'est introduit en médecine pour « qui ne s'applique qu'à une seule affection ».
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Il s'emploie parallèlement (fin XIVe s.) avec le sens grammatical de l'étymon. Il s'applique à un mot qui garde le même sens dans des emplois différents (Cf. aujourd'hui monosémique), par opposition à équivoque*, d'où au XVIIIe s. homonyme univoque (1765).
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Il qualifie (XVIIe s.) ce qui n'est pas ambigu, en parlant d'une réalité, et une relation dans laquelle un terme entraîne toujours le même corrélatif.
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UNIVOCATION n. f., « caractère de ce qui est univoque », en parlant d'un terme, d'une relation (1721), a été supplanté par
UNIVOCITÉ n. f. (1895), didactique, mais fréquent en logique, en sémantique, comme
UNIVOQUEMENT adv. (1905, Valéry).
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Le composé BIUNIVOQUE adj. (1956), de bi-*, est vieilli en mathématiques (Cf. bijectif). Il est didactique pour qualifier une relation, une correspondance symétriques entre deux groupes de données.
UPAS n. m. (avec s prononcé ou non) est un emprunt de voyageurs au malais, attesté en 1808 pour dénommer un poison végétal utilisé aux îles de la Sonde pour empoisonner des flèches. Le mot s'applique aussi à l'arbre dont est extrait ce poison.
UPÉRISATION n. f. est un emprunt (1964) à l'anglais des États-Unis uperization « méthode de stérilisation des produits alimentaires liquides, par injection de vapeur très chaude ». Le mot dérive de to uperize, contraction de u(ltra) p(ast)eurize « pasteuriser à un haut degré », de pasteurize, verbe emprunté au français pasteuriser*, du nom de Louis Pasteur.
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Le mot conserve le sens de l'anglais.
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UPÉRISÉ, ÉE adj., terme technique (1968), adaptation du participe passé anglais uperized, est plus courant (lait upérisé), ainsi que le verbe UPÉRISER qu'il implique.
UPPERCUT n. m. est emprunté (1895) à l'anglais upper cut, terme de boxe. Le mot est composé de upper « vers le haut », de up « haut » d'origine germanique, et de cut au sens de « coup ». Cut se rattache au verbe to cut « couper », dont le radical est le même que celui du norvégien kutte, islandais kuta.
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Le mot désigne un coup de poing dirigé du bas vers le haut.
UPSILON n. m. est pris au grec, signifiant « u mince (psilon) » comme nom de la vingtième lettre de l'alphabet grec.
URACILE n. m. est formé sur un élément uro-, du grec oûron « urine », de ac- de acétique et -ile, pour dénommer en biochimie une base pyrinidique entrant dans la constitution des acides ribonucléiques des cellules.
URAÈTE n. m. est un composé didactique du grec oura « queue » et aetos « aigle », pour former le nom d'un grand aigle vivant en Australie.
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L'adjectif grec dérivé ouraios a fourni le latin moderne URAEUS, passé en français comme nom masc. en archéologie, pour désigner la représentation du serpent naja dressé, portant sur sa tête un disque solaire, emblème du pouvoir pharaonique.