L VER n. m., réfection (v. 1174) d'après le pluriel vers (1172-1174) de verme (v. 980), verm (1150), est issu du latin vermis « ver », pour lequel on relève un correspondant germanique dans l'ancien haut allemand wurm, le vieil anglais wyrm (anglais worm). Vermen, doublet de vermis, n'est attesté que par vermina et ses dérivés (→ vermine).
❏  Le mot désigne comme en latin une larve d'insecte qui a une activité destructrice, notamment (Xe s.) qui ronge le bois. Ver est ensuite attesté au sens, devenu le plus usuel, de « lombric » (1150, verm) plus tard nommé ver de terre (1530), syntagme usuel, et pour désigner par analogie un petit animal qui ressemble à un lombric. ◆  La locution comparative nu comme ver (v. 1225), devenue nu comme un ver, fait référence au lombric et aux petits animaux comparables, caractérisés par l'absence de poils ; elle signifie « absolument nu » et au figuré « complètement démuni ». ◆  Les vers se dit spécialement (v. 1174) de la vermine qui, selon la croyance populaire, ronge le corps des morts. ◆  Le mot désigne ensuite (v. 1380) un parasite de l'homme ou des animaux, sens resté courant au pluriel, dans un emploi non scientifique (avoir des vers), d'où au XVIIe s. poudre à vers (1675) « vermifuge ». Voir ci-dessous ver solitaire.
■  Le ver symbolisant le principe de la détérioration, le mot a signifié au figuré « vif remords » (1553), d'où le ver de la conscience (1677), « cause de chagrin » (mil. XVIe s., verm) et « cause de ruine » (1671). Cette valeur est présente dans la locution métaphorique le ver est dans le fruit « la situation ne peut qu'empirer », où ver est employé au sens concret. ◆  La locution tirer les vers du nez à qqn « lui tirer adroitement des secrets » (1405) reste mal expliquée ; on ne peut identifier ces vers aux parasites du nez qu'avaient cru découvrir les Encyclopédistes du XVIIIe s. (vers rinaires, nasicoles) ni aux comédons, comme le faisait Littré ; on a suggéré que ver serait ici un doublet ancien de vrai (→ vrai), mais la même métaphore existe en anglais, avec to worm a secret out of somebody « faire parler qqn » (de worm « ver de terre »). Le ver pourrait représenter ici un élément secret, caché, interne et peu avouable. Ver, pour « ce qui parasite l'esprit, folie » (Cf. ci-dessous ver-coquin), a d'ailleurs pu changer de valeur par influence de vrai.
■  Les spécialisations en emploi concret se multiplient du XVIe au XVIIIe siècle. Le mot désigne alors une larve d'insecte ou un animal parasite et, dans l'usage courant des pêcheurs (1536), l'asticot servant d'appât. Il est le plus souvent qualifié, dans des syntagmes figés : ver à soie (1538) désigne couramment la chenille du bombyx du mûrier ; ver luisant la luciole (1572) ; ver solitaire le ténia (1714), d'où la locution figurée avoir le ver solitaire « avoir toujours faim » ; ver blanc la larve du hanneton (1771), aussi appelée ver de blé (1768), ver de meunier. Ver de Guinée est le nom courant du filaire de Médine ; ver de Cayor désigne la larve d'une mouche qui peut s'implanter sous la peau humaine (et canine) ; ver de palmier, ver palmiste, se dit de la larve comestible du charençon des palmiers. En français d'Afrique, ver de case, désigne la larve d'une mouche suceuse de sang. ◆  Dans la locution pas piqué des vers « remarquable en son genre », attestée chez Balzac (1837), l'excellence s'exprime par la forme négative, piqué des vers s'appliquant à un meuble vermoulu. Tuer le ver, « boire à jeun un verre d'alcool » (1828), vient du fait qu'on attribuait à l'alcool des propriétés vermifuges.
L'ensemble des animaux appelés vers n'avait aucune cohérence scientifique avant le XVIIIe siècle. Dans la terminologie de Linné (1735), le mot désignait une des classes d'animaux, regroupant tous les invertébrés, sauf les insectes ; Lamarck avait restreint (1809) la dénomination en créant la classe des Annélides. La classification de Cuvier (déb. XIXe s.) avait supprimé la classe des Vers, qui fut reprise ensuite par Ehlers (1864). Aujourd'hui, le mot se dit de l'ensemble des métazoaires à mésoderme ; on distingue les vers plats ou plathelminthes et ronds ou némathelminthes.
❏  Les dérivés sont formés sur ver et aussi sur l'ancienne forme verm.
■  Le dérivé VÉREUX, EUSE adj., d'abord verreux (1372, encore au XVIIIe s.), puis (1549) sous la forme moderne, écrit aussi vermeux (1560), s'applique à ce qui contient un ver, est gâté par les vers. ◆  Le mot qualifie au figuré une personne moralement douteuse (1559), emploi encore très vivant (un avocat véreux), et une chose qui ne vaut rien, n'est pas saine (v. 1380).
■  VÉROT n. m., « petit ver », attesté isolément au XVe s., est resté dans quelques dialectes. Repris au XXe s. dans le vocabulaire technique, il désigne un sillon allongé à la surface d'une pièce de métal coulé.
■  VÉROTER v. intr. (1812) signifie « chercher des vers pour la pêche » et spécialement, en zoologie (XXe s.), en parlant d'un oiseau, « chercher des vers ».
Le composé VER-COQUIN n. m. (déb. XVIe s.), « fantaisie, caprice », par l'idée du ver qui ronge les esprits (sens disparu), désigne (1538) une larve parasite de la vigne, autrefois aussi dénommée ver de vigne (1599). Ver-coquin s'est dit (1611) d'un ver supposé, qui se formerait dans la tête et qui provoquerait des vertiges. Le mot désigne aujourd'hui (1690) le cénure du mouton qui donne le tournis ; il est sorti d'usage au sens de « tournis du mouton » (1835). Il a aussi désigné le ténia (1842).
Parmi les dérivés de l'ancienne forme verm, plusieurs sont encore en usage.
■  VERMET n. m., « petit ver » en ancien français (v. 1121), encore au milieu du XVIIe s.
■  VERMÉE n. f. (1258, vermeia, forme latinisée, puis 1507), terme technique, se dit d'un appât fait de vers enfilés sur une ficelle, pour la pêche de l'anguille.
Ces deux mots sont rares, à la différence de VERMOULU, UE adj., réfection (1283) de vermelu (v. 1244), composé de moulu, participe passé de moudre*.
■  L'adjectif s'applique à un bois rongé (« moulu ») par les vers et ne s'emploie plus à propos d'un métal (1530, vermolu ; « rouillé ») ou d'un cartilage, en anatomie (v. 1560). ◆  L'emploi métaphorique est attesté au milieu du XVIe s. en parlant d'une personne, puis (v. 1580) à propos d'une civilisation ; l'adjectif se dit aussi (XXe s.) pour « fatigué ». Aujourd'hui, seul le sens concret, à propos du bois, est usuel.
■  Il a pour dérivé VERMOULURE n. f. (v. 1283 ; variante vermoulissure, 1538), « partie vermoulue (du bois) », et, rare, SE VERMOULER v. pron. (1531 ; 1669, se vermoudre).
VERMISSEAU n. m. s'est substitué (v. 1200) à vermissel (v. 1190), emprunt d'un latin populaire °vermicellus (→ vermicelle). ◆  Le mot désigne un petit ver (v. 1200), et s'est d'abord employé par métaphore à propos d'une personne chétive.
■  VERMIS n. m., repris (1858) du latin, est un terme d'anatomie désignant la partie médiane du cervelet, qui a une forme de ver.
VERMI-, premier élément tiré de vermis « ver », entre dans la formation de plusieurs composés : VERMIFORME adj. (1532, Rabelais), didactique ; VERMIFUGE adj. et n. m. (1738), de -fuge, courant de par l'utilisation de médicaments contre le ver solitaire, et qui a supplanté VERMICIDE adj. (1872).
■  VERMILINGUE adj. (1876), de -lingue « langue », « dont la langue est longue et étroite [en forme de vers] », est sorti d'usage.
■  VERMIFICATION n. f. (1810), du radical vermi- et du suffixe -ification, « apparition de vers dans les denrées », en particulier dans les fromages, est sorti d'usage.
VERMICULÉ, ÉE adj. est un emprunt (1380) au latin vermiculatus « marqué comme des piqûres de vers », proprement « vermoulu », qui s'emploie en particulier pour parler du pavé en mosaïque, où les dessins s'enroulent et s'enchevêtrent ; le mot dérive de vermiculus « vermisseau » (→ vermeil).
■  L'adjectif, d'abord employé en architecture, s'applique à ce qui est orné de petites stries sinueuses qui imitent des traces de vers ; il qualifie en général ce qui est en forme de ver (1619) et spécialement, en histoire naturelle (1780), une surface qui présente des stries sinueuses (peau vermiculée).
■  En dérivent VERMICULER v. tr., littéraire (1838, Th. Gautier), « marquer, orner de fines stries », des termes d'art : VERMICULAGE n. m. (1835) et VERMICULURE n. f. (1835, au plur.), et VERMICULITE n. f. (1876), de -lite pour -lithe*, « minéral présentant des stries sinueuses ».
VERMICULAIRE adj. et n. est un dérivé savant (XVe s.) du latin vermiculus « vermisseau » (→ vermeil).
■  Le substantif féminin, autre nom (XVe s.) de l'orpin brûlant, est vieilli. ◆  L'adjectif s'applique en anatomie à un organe qui a la forme, l'aspect d'un petit ver (v. 1560, muscle vermiculaire). Il qualifie spécialement (1751) l'appendice du cæcum (couramment appendice*) puis s'emploie dans le vocabulaire général (1743). ◆  Contraction vermiculaire désigne (1734, mouvement vermiculaire) une contraction musculaire fibre par fibre, qui donne une impression de reptation ; pouls vermiculaire (1765), « petit et faible », est sorti d'usage.
VERMILLER v. intr., modification (v. 1390) de vermeiller (1376), est issu d'un latin populaire *vermiculare, dérivé du latin vermiculus « petit ver », diminutif de vermis « ver* ».
■  Le verbe signifie « fouiller la terre avec le groin, pour trouver des vers », en parlant du sanglier et par extension du porc. Avec le même sémantisme, il s'est dit (1690) des oiseaux qui chassent les vers. ◆  Il s'est employé, par une figure différente, au sens de « ramper comme un ver » (1596). ◆  Huysmans, à la fin du XIXe s., l'a utilisé à la manière de fourmiller*, pour « grouiller ».
■  Des nombreux dérivés en ancien et moyen français, puis en français classique, reste 1 VERMILLONNER v. intr., terme de vénerie (1690), employé en parlant des blaireaux qui cherchent des vers, et dont l'homonyme est dérivé de vermillon (→ vermeil).
❏ voir VERMEIL, VERMICELLE, VERMINE.
VÉRACITÉ n. f. est un dérivé savant (1458, isolément, puis 1644, Descartes) du latin verax, -acis « véridique », dérivé de verus (→ vrai).
❏  Descartes introduit le mot (véracité divine) pour désigner un attribut en vertu duquel Dieu ne peut ni tromper ni se tromper, sens toujours en usage en théologie. ◆  Véracité s'emploie aujourd'hui à propos de l'attachement à la vérité (1735), de la qualité de ce qui est conforme à la vérité (1752).
❏  VÉRACE adj., littéraire et rare, emprunt au latin (déb. XIVe s., puis XIXe s.), s'applique à ce qui est rapporté avec véracité (Cf. vrai) et (1560, puis 1834) à la personne qui dit la vérité (Cf. véridique).
VÉRAISON n. f. est un dérivé du verbe disparu vérir (1585) « commencer à mûrir », variante du verbe varier, dérivé comme lui de vair*, du latin variare (→ varier), de varius. Le mot, qui semble avoir été négligé par les dictionnaires avant le supplément de Littré (1877), désigne la maturation des fruits, et spécialement du raisin lorsqu'il prend sa couleur.
VÉRANDA n. f., attesté en 1758 dans la traduction d'un ouvrage anglais Voyage aux Indes orientales de J. H. Grose, ne se répand qu'au XIXe s. C'est un emprunt à l'anglais veranda ou verandah (1711), rapporté des Indes, où plusieurs langues, par exemple le bengali baranda, avaient emprunté le mot au portugais baranda « balustrade » ou son ancienne forme espagnole varanda, tel le hindi varanda. Ces mots portugais et espagnol sont des dérivés d'emprunts au latin vara « bâton fourchu qui supporte un filet », « perches de soutien formant échafaudage », lui-même de varus, adj., « qui a les jambes tournées en dedans ». L'ancien provençal a aussi baranda « balustrade » (XIIe s.).
❏  En parlant des Indes et de l'Extrême-Orient, véranda désigne une galerie légère en bois, vitrée et adossée à la façade d'une maison.
■  On a employé 2 VARANGUE n. f. (1752) et warangue (1736), empruntés au portugais barandra. ◆  Par analogie, le mot se dit d'une galerie adossée à une maison (1844). ◆  En français de l'océan Indien (Réunion, Maurice), il équivaut à « galerie devant la maison » et, en français d'Afrique, à auvent.
VÉRATRE n. m. est un emprunt des botanistes de la Renaissance (1564) au latin veratrum « ellébore », mot d'origine obscure qu'on a rapproché de veru « broche ». Le mot désigne une plante herbacée vivace de la famille des liliacées, vénéneuse, la variété dite vératre blanc ou ellébore blanc étant employée en pharmacopée.
❏  VÉRATRINE n. f. (1821) dénomme le mélange d'alcaloïdes à action hypotensive qu'on extrait du rhizome et des racines du vératre blanc.
VERBATIM adv. et n. m. est un emprunt au latin médiéval verbatim (1476 en latin de France, in Du Cange, suppl.), du latin classique verbum (→ verbe) et -atim, sur le modèle de litteratim, de littera « lettre ». L'adverbe latin est passé en anglais au XVe s. et a continué à s'utiliser dans la langue du droit. Après de rares emplois en français (1722 à Montpellier) il a dû être emprunté par le français à l'anglo-américain dans les années 1980, et s'est diffusé notamment par l'ouvrage de J. Attali, Verbatim (1993).
❏  Le mot, qui signifie « selon les termes exacts » s'est spécialisé en français à propos d'un compte rendu écrit très exact d'un discours, d'une déclaration, d'un débat oral. Il était en usage en français du Canada, y compris dans le contexte des congrès scientifiques.
VERBE n. m. est un emprunt (1050) au latin classique verbum, verbi « mot, terme, expression » (verba facere « parler »), opposé à res « chose » (→ rien) dans l'opposition entre les signes du langage et la réalité ; dans la langue grammaticale, verbum désigne le verbe, opposé au nom, vocabulum (→ vocable), opposition qui calque celle de rhêma / onoma en grec. En latin ecclésiastique, verbum a été pris pour traduire le grec logos « parole » (Évangile de Jean, I), pour désigner la parole divine et, par métonymie, Dieu. Verbum peut être rapproché du gotique waurd « mot », qu'on retrouve dans l'ancien haut allemand wort (allemand Wort, anglais word). Cet ensemble relève d'une racine indoeuropéenne (Cf. avestique urvā́təm « prescription » ; sanskrit vrátam « vœu »). Par ailleurs, verbum a abouti en français à verve*.
❏  Le mot est d'abord attesté au sens latin de « parole, suite de paroles » (1050, en ipse verbe). Puis verbe se dit dans la théologie chrétienne, sous les formes la Deu verbe (v. 1120), la verbe Deu (v. 1190), enfin Verbe divin (1596), de la parole (de Dieu) en tant qu'elle est adressée aux hommes ; dans ce sens, il s'écrit depuis la Renaissance avec une majuscule. ◆  Comme en latin, le mot désigne en théologie (v. 1600) Dieu lui-même, en la seconde personne de la Trinité, le Fils (et le verbe s'est fait chair), puis Dieu comme la raison du monde (1687, Malebranche). Au XVIe s., parole se substitue à verbe dans certaines traductions de la Bible, mais verbe s'impose dans cet emploi au XVIIe siècle.
■  Verbe est employé laïquement depuis l'ancien français, par emprunt au latin grammatical (1172-1174), pour désigner un mot qui exprime une action, un état, un devenir, et qui se caractérise par une riche morphologie liée aux concepts de personne, de temps, de mode, parfois d'aspect, mot qui sert de noyau à la plupart des phrases, des énoncés.
■  Par extension du premier sens, verbe signifie « ton de voix » (1740) surtout dans quelques expressions, comme avoir le verbe haut « parler, décider avec hauteur » et (1835) « parler très fort ». ◆  Il est littéraire pour désigner (1802) l'expression verbale, orale ou écrite, de la pensée.
❏  En français, la dérivation ne concerne que quelques termes didactiques.
■  ADVERBAL, ALE, AUX adj. (1933), de 1 a-, verbe et suffixe d'adjectif, terme de linguistique, se dit d'un élément qui dépend du verbe et, à propos des langues finno-ougriennes, de ce qui concerne le verbe dans son rapport avec un autre élément que le sujet ou le complément.
■  DÉVERBAL, AUX n. m. (1933) s'applique à un substantif exprimant l'action et dont le suffixe est zéro par rapport à celui du verbe correspondant (chant par rapport à chanter).
■  POSTVERBAL, AUX n. m. en est le synonyme. PRÉVERBAL, AUX adj., emprunt probable à l'anglais preverbal (1911, Gustave Stern, sémanticien suédois), s'emploie en français (années 1960) pour qualifier le stade antérieur à la phase verbale, à l'apparition du langage dans l'évolution de l'enfant.
■  Dans la terminologie du linguiste E. Benveniste, DÉVERBATIF, IVE adj. et n. m. se distingue de déverbal en se rapportant à un verbe dérivé d'un verbe.
■  PRÉVERBE n. m. (XXe s.), de pré-, signifie « préfixe apposé à une forme verbale ». C'est aussi un terme de linguistique.
VERBAL, ALE, AUX adj. (1325), est emprunté au dérivé bas latin verbalis « de paroles » et en grammaire « dérivé d'un verbe ».
■  Dans un contexte juridique, verbal est attesté en 1376, mais l'adverbe dérivé en ce sens est antérieur ; il a dû s'appliquer plus tôt à ce qui se fait de vive voix, par opposition à écrit. L'adjectif qualifie ensuite ce qui s'arrête aux mots, plutôt qu'à la chose ou l'idée (1489).
■  Verbal devient au XIVe s. un terme de grammaire, s'appliquant à ce qui est relatif au verbe, de la nature du verbe (v. 1325, non [nom] verbal), d'où (1690) substantif verbal, adjectif verbal. ◆  Par ailleurs, verbal, n. m. s'est employé (1694) pour procès*-verbal et verbal d'opinions s'est dit (1791, Mirabeau) d'un vote à haute voix, opposé à scrutin secret.
■  Au sens premier d'« oral », resté vivant, de nouveaux emplois apparaissent au XIXe siècle : note verbale désigne (1842) une note écrite donnée à un ambassadeur, mais sans caractère pleinement officiel. ◆  Verbal prend au XIXe s. (v. 1880) le sens de « qui s'exprime par des mots, et non par d'autres moyens d'expression » (violence verbale), sens répandu par Mallarmé et les théoriciens symbolistes. ◆  Pour les mots composés de verbal et d'un premier élément, voir plus haut, sous verbe.
■  Le dérivé VERBALEMENT adv. signifie « de vive voix » (1337). L'adverbe a pris au XXe s. (attesté 1944, Valéry) la valeur de verbal pour « exprimé par des mots ».
■  VERBALISER v. intr., d'abord lié au premier emploi de verbal, s'est employé (1587) au sens de « faire de grands discours inutiles ». ◆  Le mot, d'après (procès) verbal, signifie ensuite « dresser un procès-verbal » (1668), sens demeuré vivant, puis « certifier par écrit » (1825), sorti d'usage. Au XXe s., le verbe a pris en psychologie le sens de « s'exprimer », parfois en construction transitive.
■  Du sens juridique dérivent VERBALISATION n. f. (1842), qui a remplacé verbalisement n. m. (1803), disparu, VERBALISATEUR, TRICE adj. et n. (1875), mots administratifs, et VERBALISABLE adj. (1901), aussi appliqué à ce qui peut être exprimé par la parole (mil. XXe s.).
■  VERBALISME n. m. désigne (1876) un système philosophique, une méthode d'enseignement qui se fonde plutôt sur les mots que sur les idées ; il semble avoir disparu dans ces emplois. ◆  Le mot se dit (1909) de l'utilisation des mots pour eux-mêmes au détriment de l'idée ; il est alors péjoratif.
VERBEUX, EUSE adj., attesté isolément vers 1200 (verbous), puis en 1530 sous la forme moderne, est emprunté au dérivé latin verbosus « prolixe ». L'adjectif, qui n'a plus qu'un rapport très vague avec verbe, se rattachant sémantiquement à verbiage, conserve le sens du latin, « qui s'exprime de manière trop abondante, redondante » ; il est toujours péjoratif, qualifiant personnes et discours. ◆  Il a fourni VERBEUSEMENT adv. (fin XVIIIe s.), littéraire.
■  VERBOSITÉ n. f., « défaut de ce qui est verbeux » (1496), est un emprunt au dérivé bas latin verbositas.
VERBIGÉRATION n. f. est un dérivé didactique du latin verbigerare « crier en se querellant », de verbum, employé en psychiatrie (attesté en 1877) à propos du discours peu compréhensible, avec altérations phonétiques et sémantiques, créations néologiques, répétitions, etc., observé chez certains maniaques et déments séniles. Par extension, discours creux, dénué de sens.
VERBO-, premier élément de mots didactiques, signifiant « de la parole », a produit VERBOMANIE n. f. (1912), synonyme rare de logorrhée ; VERBOMOTEUR, TRICE adj. et n. (attesté dans les années 1970) « qui associe la motricité et la production de la parole » (activités verbomotrices de la phonation) ; VERBO-ICONIQUE adj. « qui associe les représentations iconiques, les images et les productions verbales », dans les techniques audiovisuelles.
❏ voir ADVERBE ; PROVERBE, VERVE et aussi VERBIAGE.
VERBIAGE n. m. est un dérivé en -age (1671) du verbe moyen français verbier (1530) ou verboier (1433), v. intr., « gazouiller » en parlant des oiseaux, rattaché à verbler, verbloier « chanter en modulant », mot d'ancien picard (XIIIe s.), comme sa variante guerbloier, issu du francique °werbilôn « tourbillonner » (Cf. allemand wirbeln). L'ancien picard a eu le déverbal werble, verble « action de chanter en modulant », auquel correspond le moyen français verboi « roulade, trille » (v. 1500). Dès le XVIIe s., le dérivé verbiage a été rattaché par étymologie « populaire » à verbe et pour le sens à verbeux (→ verbe).
❏  Le mot, par analogie avec le chant de l'oiseau et par influence de verbe, et surtout de verbeux, se dit d'une abondance de paroles qui disent peu de choses.
❏  VERBIAGER v. intr. (1718) et son dérivé VERBIAGEUR, EUSE n. (1740) et adj. (1752) sont sortis d'usage, comme l'adjectif VERBIAGEUX, EUSE (1718), synonyme redondant de verbeux.
VERBOQUET n. m., mot technique apparu au XVIIe s. (1676), est une altération de virebouquet, de virer « tourner » et d'un élément en boc-, racine francique du mot bois. C'est le nom d'un cordage qui sert à guider et maintenir un fardeau hissé par un treuil.
VERD... → VERT
VERDICT n. m., d'abord cité en français comme mot anglais (1669, puis 1750 et 1771), est introduit pendant la Révolution (1790) à propos de la France. C'est un emprunt à l'anglais verdict, lui-même emprunté à l'anglo-normand verdit (XIIIe s.), en ancien français voirdit (1276) ou veirdit qui signifie « jugement d'un jury ». Le mot est composé de ver (980), veir, ancienne forme de vrai*, et de dit, participe passé de dire*. Le latin médiéval veredictum « véritablement dit » a été repris (1787) au sens de verdict.
❏  Le mot était rare avant le milieu du XIXe s. ; il est signalé en 1833 comme manquant à la langue judiciaire. Il désigne la déclaration par laquelle le jury répond, après délibération, aux questions posées par la cour. ◆  Par extension, il se dit (1862) d'un jugement rendu par une autorité et (1857) de tout jugement sévère ou encore d'un jugement autorisé, d'une décision (attendre le verdict), et aussi du résultat d'une tentative considéré comme provenant d'un jugement (le verdict de l'étape).
❏ voir VÉRIDIQUE.
VERDILLON → VERGE
VERDUNISATION n. f., attesté en 1916 (Bunau-Varilla), dérivé de Verdun, s'applique au procédé ayant été employé lors de la bataille de Verdun, pour un mode de purification de l'eau par incorporation de faibles doses de chlore (javellisation) et brassage.
VÉRÉCONDIE → VERGOGNE
VÉRÉTILLE n. f. est la francisation (1798 dans Cuvier) du latin veretillum, diminutif de veretrum, désignant les parties sexuelles, tant de l'homme que de la femme, et probablement dérivé de vereor « éprouver une crainte religieuse pour (qqch., un être) », mot largement indoeuropéen, d'une racine *wer, *swer, mais avec des effets sémantiques déconcertants, de la crainte au don, à l'attention.
❏  Ce terme de zoologie désigne un animal coralliaire vivant en colonies dans la vase côtière, dont le polypier est un axe cylindrique couvert dans sa partie supérieure de polypes rétractiles. Sa forme lui a valu le nom latin de vérétille et celui, plus courant, de verge de mer.
L + VERGE n. f. est issu (1080) du latin classique virga « branche souple et flexible, baguette » qui a eu, par analogie et par figure, de nombreux sens, en particulier « rejeton, scion, bouture », « pipeau », « baguette magique », « bande colorée (dans le ciel, sur un vêtement) », au pluriel « faisceaux des licteurs », en latin impérial « branche de l'arbre généalogique ». Le sens de « membre viril » apparaît en bas latin. Virga n'a pas d'étymologie connue.
❏  Le mot a repris en français les acceptions du latin ; la très grande variété des emplois tient à la valeur générale de verge « tige », avec les idées de souplesse et de fermeté et les multiples fonctions d'une baguette ; s'ajoutent les possibilités de métaphorisation. De nombreuses acceptions ont disparu. On relève d'abord verge pelée « branche écorcée servant de baguette » (1080) et verge « petite baguette longue et flexible » (v. 1130), notamment utilisée pour châtier ; d'où plusieurs locutions, comme faire tenir qqn a (à) verge « le frapper avec des verges » (v. 1375) ; au figuré, estre battu de deux verges « avoir deux maîtres à la fois » (v. 1470), gouverner en verge de fer « despotiquement » (1553), puis donner des verges pour être fouetté « fournir des armes contre soi-même » (XVIe s., Montaigne), aujourd'hui pour se faire fouetter, etc. Dans les pratiques punitives anciennes, faire passer (un soldat) par les verges (ou par les baguettes) [1752], s'est employé au figuré pour « soumettre à des critiques sévères » (1845).
■  Depuis le début du XIIe s., le mot désigne l'instrument de la colère divine (v. 1120) et, par allusion à la Bible, la verge (de Moïse, d'Aaron), leur bâton de commandement auquel Dieu donna un pouvoir miraculeux (la baguette, changée en serpent par Aaron, fut rechangée en bâton par Moïse). ◆  Depuis le XIIe s. également, de nombreuses spécialisations techniques apparaissent en ancien français, « aiguillon » (v. 1150), « arme dans le duel » (v. 1155) et « bague sans chaton » (formée d'une simple tige) [v. 1165], « partie de l'arc d'une catapulte » (v. 1240). ◆  La valeur générale de « tringle, barre » (1260) est reprise dans divers domaines techniques et, par métonymie, le mot s'emploie pour « tranchant d'une épée » (v. 1285) et « tige d'une flèche » (v. 1375).
■  Une baguette pouvant servir à mesurer, verge est employé comme unité de mesure : mesure de surface, valant le quart d'un arpent (v. 1240 ; flamand vergne), unité de longueur pour une étoffe (1244). Dans ce sens, le mot s'est employé et s'emploie encore en français (Canada) [après 1760, varge] comme unité de longueur valant trois pieds ou trente-six pouces (0,914 m). Inconnu en français de France, le mot donnait lieu à plaisanteries lorsque les Français lisaient une réclame québécoise ainsi formulée : écoulement de blanc à la verge (à moins qu'elle n'ait été inventée...).
■  La verge étant, comme virga en latin, le symbole de l'autorité (1226, verge royal « sceptre royal »), le mot a désigné dans le domaine de la justice une baguette, ordinairement garnie d'ivoire, que portaient les officiers de justice (v. 1290), d'où la locution disparue être sous la verge de qqn « être sous l'autorité de qqn » (1204) et huissier à verge (1345), sergent à verge (1468), aujourd'hui termes d'histoire. De là le sens de « baguette du bedeau, du sacristain, dans une cérémonie » (1636) et le composé PORTE-VERGE (1680).
Les emplois liés aux fonctions possibles d'une baguette et les valeurs analogiques et figurées se multiplient à partir du moyen français.
■  En technique, le mot se dit (1340) d'une baguette de fer qui maintient un panneau de vitrail. Au pluriel, il a désigné une brosse de soies de porc, des rameaux réunis pour battre les vêtements (1380), puis une canne à pêche (fin XIVe s.), d'où verge de pêcheur (1688). ◆  Dans le vocabulaire de la marine (v. 1425), la verge est une tige faisant partie d'une ancre à jas. ◆  Le mot a été employé pour « fouet du cocher » (1557 ; du sens d'« aiguillon ») et, au pluriel, pour « osiers » (1552 ; en ancien picard, « oseraie », 1470). ◆  De l'emploi ancien en religion vient l'acception figurée de verges, n. f. pl., « peines dont Dieu punit les hommes » (apr. 1475), sortie d'usage au XVIIe siècle.
■  Dès la fin du XIIe s. (Roman de Renart), l'expression ancienne verge pelée (ci-dessus) désigne plaisamment le membre viril. Une autre métaphore ancienne (v. 1375) concerne le membre du cerf. Depuis le XIIIe s., le mot est attesté seul pour « membre viril », mais l'on a dit aussi verge virile (1501). Il entre dans ce sens dans des locutions sorties d'usage : la verge anoblit « on est noble par le père » (1509) et, au XVIIe s., parent du côté de la verge « du père » (1611) et se fouler la verge « être paresseux » (1640).
■  Du XVIe au XVIIIe s., le mot, au sens de « baguette, végétal », entre dans des syntagmes figés comme nom de plantes : verge a bergier (1543 ; 1557, de berger) « chardon de bonnetier », devenu verge du pasteur (1555) comme virga pastoris (XVIe s.) en latin d'Angleterre, verge à pasteur (1802), verge d'or « composacée à fleur jaune vif » (1596 ; virga aurea en 1587) et, à la fin du XVIIIe s., verge de Jacob « asphodèle jaune » (1791). Verge de mer s'est employé pour vérétille*. Dans tous ces emplois, l'allusion sexuelle est (ou peut être) présente.
■  L'emploi pour « baguette miraculeuse » est étendu au XVIIe s. avec verge de Mercure (1636), verge de magicien (1669). ◆  Par ailleurs, verge continue à être utilisé comme terme technique, avec la valeur de « tige », en tissage (1680), pour « tige sur laquelle pivote une girouette » (1694), « pivot d'un balancier » (1765), « manche d'un fléau » (1828), etc. ; le mot se dit aussi (1895) d'une baguette vibrante utilisée en acoustique.
L'ensemble des emplois est archaïque et le sens de « membre viril » a probablement contribué à limiter les autres valeurs du mot. Leur prolifération ancienne explique que verge ait eu de très nombreux dérivés, aux acceptions variées ; une partie d'entre eux n'est plus en usage.
❏  VERGETTE n. f., « petite baguette » (v. 1121) et « petite brosse » (v. 1393), d'où cheveux en vergette « en brosse » (1730), a disparu. Le mot a eu plusieurs sens techniques ; en blason (1690), « pal étroit qui n'a que le tiers de la largeur ordinaire » (de virga « raie » ; Cf. v. 1350, ancien provençal virga « trait [de plume] »).
■  Le nom a fourni VERGETER v. tr., disparu, qui a signifié « pousser », en parlant de sarments (1555, vergecter, intr.), « nettoyer avec une brosse » (1650), « fouetter » (1693).
■  VERGETIER, IÈRE n. s'est employé pour « ouvrier qui fait ou vend des brosses » (1659), puis « ouvrier métallurgiste qui prépare des tiges de fer sur le banc à étirer ».
■  VERGETÉ, ÉE adj. s'applique à ce qui est marqué de petites raies (1569, d'un ornement ; 1678, de la peau) et à un écu qui a plus de dix pals (1690, écrit vergetté). Il a disparu pour qualifier (1817) une tige grêle et haute.
■  En dérive VERGETURE n. f., employé au pluriel (1767) pour « petites raies qui se forment sur la peau soumise à une forte distension » et « fines raies rougeâtres laissées sur la peau après des coups » (1830).
VERGEURE n. f., d'abord employé pour « vergeture » (1549), sens disparu, désigne (1680) les fils de cuivre attachés sur la forme où l'on coule le papier et, par métonymie (1680), les raies que laissent ces fils, filets blancs qui se trouvent dans le filigrane du papier dit vergé (ci-dessous).
■  VERGEOISE n. f., terme technique, se dit (1762) du sucre fabriqué avec des déchets de raffinerie. Il a désigné (1812) la forme, garnie de cerceaux de coudrier, utilisée pour fabriquer des pains de sucre.
■  VERGERETTE n. f. est une désignation (v. 1870) de l'érigéron, plante aussi nommée VERGEROLLE n. f. (1812).
VERDILLON n. m., seulement attesté en 1723 mais sans doute plus ancien, représente l'altération d'un diminutif dialectal de verge, verguillon ; le mot a désigné une petite tringle qui fixait le commencement de la chaîne d'un métier de haute lice (aussi verguillon, 1771), puis (1802) un levier servant à détacher les blocs d'ardoise.
À partir de verge ont été formés deux composés.
■  ENVERGER v. tr. s'est employé en vannerie (1721) pour « garnir de branches d'osier », en tissage (1755) pour « croiser (les fils de chaîne) pour former des nappes » et en papeterie (1803) pour « balancer la forme pour que la pâte s'y étende ».
■  SOUS-VERGE n. m. inv. désigne un cheval attelé, mais non monté, placé à la droite de celui qui porte le cavalier (1780), d'où par figure le subordonné d'un chef quelconque (1881), sens archaïque.
VERGÉ, ÉE adj. est issu (1380) du dérivé latin classique virgatus « tressé avec des baguettes », « rayé » (de la peau, d'une étoffe). L'adjectif, d'abord sous la forme vergiet (XIIe s.), s'est appliqué à un heaume orné et renforcé par des bandes et a signifié « rayé » (v. 1175, vergié), spécialement en parlant d'une étoffe (1244). ◆  Vergé qualifie (1845) un papier qui porte les marques des vergeures ; ce sens est encore en usage, comme le substantif VERGÉ n. m. (1884).
❏ voir VERGUE ; VIRGULE.
VERGENCE n. f., terme de physique, est emprunté à l'anglais vergence (1902) dérivé du verbe to verge « se diriger dans une direction formant un angle », d'après convergence et divergence (→ convergent, diverger). Le verbe anglais est un emprunt (1610) au latin vergere.
❏  En physique, le mot désigne l'inverse de la distance focale d'un système optique centré. ◆  Un nouvel emprunt (à l'allemand Vergenz, H. Stille, 1930) lui donne en géologie le sens de « direction d'un pli de terrain ».
L VERGER n. m. est l'aboutissement (1080) du latin viridiarum ou viridarium « lieu planté d'arbres, bosquet », dérivé de viridis « vert* ».
❏  Le mot désigne au moyen âge aussi bien un jardin d'agrément qu'un terrain planté d'arbres fruitiers. Jardin et verger cesseront d'être employés l'un pour l'autre à partir du XVIe s., verger restant seul pour les arbres fruitiers et jardin éliminant, par ailleurs, ort (→ horticole).
❏  P-VERGER n. m. (1922), de pré, « prairie plantée d'arbres fruitiers de plein vent », est un terme de géographie.
VERGLAS n. m. est la forme contractée (XVe s.) de verreglaz (1195), composé de verre* et de glas, glaz, forme ancienne de glace*, et signifie littéralement « glace qui est comme du verre ».
❏  Le mot désigne une mince couche de glace. Il est usuel dans le contexte de la circulation (accidents causés par le verglas).
❏  Il a servi à former VERGLACER v. impers., d'abord verreglacier, attesté à la fin du XIIe s. (1193-1197, intr.) au sens de « tomber par l'effet du verglas ». Ce verbe signifie aujourd'hui « faire du verglas » (1381, verglacier ; XVIe s., forme moderne).
■  Il est moins courant que le participe passé VERGLACÉ, ÉE adj. (1521) qui qualifie le sol, une surface sur lequel ou laquelle s'est déposée une couche de verglas.
■  VERGLAÇANT, ANTE adj. (1606, verglassant) est tiré du participe présent.
Le préfixé DÉVERGLACER v. tr. (av. 1975) est un terme technique comme ANTI-VERGLAS adj. inv., plus courant.
VERGNE → VERNE