VÉTIVER n. m. (1837), d'abord écrit vétyr-ver (1824), puis vétyver (1827), est emprunté à un mot tamoul, vettivern, désignant une herbe odorante, et dont le second élément signifie « racine ».
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Le mot est le nom d'une plante tropicale d'origine indienne, dont la racine très odorante est utilisée en parfumerie ; par métonymie, il désigne la racine de cette plante (1845, vétyver) et le parfum lui-même (1837).
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La variante vativer (1827) s'est dit d'une boîte odorante garnie de cette plante.
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Dans les pays francophones où l'arbre pousse (Réunion, Maurice), le mot désigne d'abord la plante, et son bois ; en français d'Europe, il est plus courant à propos du parfum.
VETO n. m. est un mot latin introduit en français en 1718. Veto est la première personne du singulier de l'indicatif présent de vetare « interdire, défendre », souvent dans des contextes juridiques. Ce verbe latin d'origine obscure, qui avait abouti en ancien français à veer « interdire », « refuser » (1138), a donné l'italien vetare.
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Veto, terme d'histoire romaine, se dit du droit des tribuns romains de s'opposer à des décrets du Sénat, des consuls ; le mot est ensuite utilisé (1753) à propos de la Pologne, désignant la formule par laquelle les nonces pouvaient arrêter les délibérations de la Diète, ce droit étant nommé liberum veto.
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À la Révolution (1789), il désigne le droit qu'a une autorité (le roi, en 1790 et dans la Constitution de 1791) de s'opposer à l'entrée en vigueur d'une loi régulièrement votée, de là Monsieur, Madame Veto (1792), surnoms populaires et hostiles de Louis XVI et de Marie-Antoinette.
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Par extension, veto équivaut à « opposition, refus » (v. 1793), par exemple dans opposer un, son veto à...
VÉTUSTE adj. est un emprunt (fin XVe s.) au latin classique vetustus « qui a une longue durée », « du vieux temps, archaïque », dérivé de vetus, veteris, qui a donné vieux*.
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L'adjectif a d'abord signifié « antique ». Sorti d'usage, il a été repris au XIXe s., apparemment après vétusté, et s'applique (1842) à ce qui n'est plus en bon état ou à ce qui n'est plus utilisable, en raison de son âge. Il est senti comme apparenté à vieux.
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VÉTUSTÉ n. f., emprunt (1403) au dérivé latin vetustas « vieillesse », « antiquité », est à nouveau attesté au XVIe s. (1534, Rabelais), mais ne semble pas en usage avant 1740 (Académie). Il reste littéraire.
L
VEUF, VEUVE adj. et n. est la réfection, d'après la forme veuve (1226) prise par l'adjectif masculin, de vedve n. f. (v. 1050), puis veve adj. (v. 1135). La forme masculine veuf de « privé de » est relevée en 1549 (Du Bellay) à côté du masculin veuve ; l'alternance vef / veve, veuf / veuve est attestée en 1596.
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Le mot est issu du latin classique vidua « veuve », féminin substantivé de l'adjectif viduus « veuf, veuve », employé en parlant d'une femme, également lorsqu'elle était célibataire ; l'adjectif s'est appliqué par extension aux plantes et, en latin impérial, s'est employé avec le sens de « vide de, privé de ».
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Le masculin viduus a sans doute été fait sur vidua, seul attesté anciennement. On retrouve dans une grande partie des langues indoeuropéennes des formes proches, à l'Ouest avec un vocalisme radical zéro (par ex. irlandais fedb, gotique widwo), à l'Est avec le vocalisme e (par ex. vieux slave vĭdova, sanskrit vidhávā) ; ce type est inconnu au grec et à l'arménien.
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Le mot se dit d'une personne dont le conjoint est mort ; seul le nom féminin
(une veuve) est courant au moyen âge, où l'état de veuve représentait un état civil à part. Pour l'homme, on employait
veuve précédé de
homme.
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L'adjectif s'emploie aussi, littérairement, au sens latin de « privé de » (v. 1206,
vauve de, féminin ; 1549,
veuf de, masculin), spécialement dans
église veuve « collégiale qui a cessé d'être cathédrale » (1762), sorti d'usage.
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Veuve, n. f. s'est employé en argot avec une valeur métaphorique dans épouser la veuve « être pendu », puis « être guillotiné », d'où la veuve « la potence » (1628), et beaucoup plus tard « la guillotine » (1835) ; ici, le mot symbolise la mort.
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Veuve n. f. désigne aussi plusieurs animaux et plantes, à cause de leur couleur sombre, par exemple un passereau d'Afrique au plumage noir et blanc (1762), un papillon (1842), une scabieuse (1780), appelée aussi fleur de veuve, etc. L'expression veuve noire, appliquée à une araignée venimeuse et à une femme veuve et meurtrière, est un calque de l'anglo-américain black widow.
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Par extension, l'adjectif s'applique à une personne temporairement séparée de son conjoint (1795).
❏
VEUVAGE n. m., réfection (1386) d'après veuve de veufvage, isolément au XIVe s., puis vesvaige (1374), s'est d'abord employé seulement à propos des femmes, puis à partir du XVe s. en parlant des hommes. Le mot s'est utilisé en moyen français pour « célibat » (mil. XVIe s.).
❏ voir
VIDUITÉ.
?
VEUGLAIRE n. m. ou f., (1409), aussi weughelaire (1411), est d'origine incertaine. Il est peut-être emprunté au moyen néerlandais vogelaer, proprement « canon à tirer les oiseaux », dérivé de vogel « oiseau », mot germanique (allemand Vogel, anglais fowl « volatile, volaille »).
❏
Terme d'archéologie, veuglaire désigne un canon utilisé aux XIVe et XVe s., plus long que la bombarde, et qui se chargeait par la culasse.
L
VEULE adj. est issu (1202) d'un latin populaire °volus « volant », d'où par figure « frivole, léger », « faible », probablement dérivé du latin classique volare (→ 1 voler).
❏
L'adjectif a d'abord qualifié des paroles, des pensées légères, acception sortie d'usage. Il s'est dit aussi d'une terre trop légère (1567). Il s'est ensuite employé (1611) en parlant d'une personne affaiblie par la maladie, le jeûne, etc. Toutes ces valeurs ont disparu.
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On passe ensuite au sens moral (1660), l'adjectif s'appliquant à une personne qui n'a aucune énergie, aucune volonté ; c'est le seul vivant en français contemporain, avec l'extension aux actions, au comportement (fin XIXe s.).
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Du sens physique viennent des emplois didactiques qui ont vieilli : « sans vigueur » (1701) en parlant d'une branche, puis d'un arbre (1767), « peu fourni de laine » (1723) en parlant d'une étoffe ; en peausserie, l'adjectif se dit (1806) de poils qui n'ont pas la propriété de se feutrer eux-mêmes.
❏
Le dérivé
VEULERIE n. f. (1815) est littéraire et correspond au sens moderne de
veule.
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AVEULIR v. tr. a signifié « anéantir » (XIVe s.). Il a été repris au figuré « rendre veule » (1876) et, plus rarement, au figuré « rendre plus mou, moins net » (1883, Huysmans). Il a au XIXe siècle pour synonyme avachir.
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Ses dérivés AVEULISSEMENT n. m. (1884, Daudet) et AVEULISSANT, ANTE adj. (1890) sont littéraires.
VEXER v. tr. est un emprunt (1380) au latin classique vexare « agiter, inquiéter, tourmenter » et « attaquer » au physique et au moral. Ce verbe se rattache à une racine indoeuropéenne °wegh- « secouer, ébranler », homonyme mais selon Meillet distincte de celle de vehere qui semble liée à la notion de « transporter par char » (→ véhicule, voie) et que l'on a aussi dans le gotique ga-wigan « mettre en mouvement, secouer ». On a aussi supposé une racine unique avec diverses spécialisations. On relève en anglo-normand (v. 1090) un verbe viescer, issu par voie orale du latin vexare.
❏
Le verbe a conservé les sens du latin, signifiant d'abord « tourmenter », puis « inquiéter (qqn) dans ses propriétés » (
XIVe s.) et aussi « secouer » (déb.
XVIe s.), « dévaster », « opprimer » (1553).
◆
À l'époque classique,
vexer s'employait pour « tourmenter par abus de pouvoir » (1669) ou « par des chicanes » (1680).
■
C'est par affaiblissement que le verbe a signifié « taquiner pour de petites choses » (1788), d'où le sens moderne (1808) de « blesser (qqn) dans son amour-propre » et le pronominal se vexer (1845).
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VEXÉ, ÉE, participe passé adjectivé, s'emploie dans l'expression vexé comme un pou, qui s'appuie sur comme un pou, comparaison inspirée par l'homonyme pou ou pouil « coq » en ancien français, symbolisant la fierté hargneuse, image qui n'est plus comprise aujourd'hui, ou attribuée à l'humeur agressive de l'insecte.
❏
VEXANT, ANTE adj., tiré du participe présent (1842), est appliqué à ce qui irrite, contrarie et, plus couramment, à ce qui blesse l'amour-propre.
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VEXATOIRE adj., didactique ou littéraire, qualifie (1757 en français du Canada) ce qui inflige des brimades.
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Deux mots ont été empruntés à des dérivés de
vexatum, supin de
vexare.
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VEXATION n. f. (1261), emprunt au latin vexatio, -onis « tourment », « mauvais traitement », « persécution », a désigné l'action de tourmenter, encore à l'époque classique, et a eu des acceptions parallèles à celles du verbe, par exemple « grand tourment » (v. 1460), « agitation de l'âme » (1541), « abus de pouvoir, persécution » (1643).
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Le mot est attesté dans la seconde moitié du XIXe s. (1866) en parlant d'une blessure d'amour-propre et seulement au XXe s. pour « action de vexer ».
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VEXATEUR, TRICE adj. et n. est pris au latin classique vexator « persécuteur », mot littéraire et rare.
◆
Il se dit d'une personne qui en maltraite d'autres par abus de pouvoir (1549, n. ; 1776, adj.).
VEXILLE n. m., d'abord vexil (1527), puis vexille (1529), est emprunté au latin classique vexillum « drapeau, étendard », « escadron », diminutif de velum (→ velum, 1 voile).
❏
Le mot a été introduit avec le sens du latin.
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Par métaphore (XXe s.), il désigne en zoologie une des deux rangées de barbes que porte le rachis des plumes d'oiseau.
❏
Du premier sens dérivent
VEXILLOLOGIE n. f. (
XXe s.), de
-logie, et
VEXILLOLOGUE n. qui concernent la connaissance des drapeaux.
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VEXILLAIRE n. et adj. a été emprunté (v. 1530, Marot) au dérivé latin classique
vexillarium « porte-enseigne » ; le nom a conservé ce sens, aujourd'hui en parlant de l'Antiquité romaine (1803).
◆
L'adjectif a signifié « d'un étendard » (1583) et s'emploie en marine (1787,
signaux vexillaires).
◆
En botanique (1842),
préfloraison vexillaire signifie « où un pétale se replie de manière à couvrir tous les autres ».
V. F. n. f. est le sigle de version française (d'un film, d'une émission dont il existe des versions en d'autres langues), notamment, version doublée en français (opposé à V. O.).
V. H. S. adj. est le sigle (années 1990) de l'expression anglaise video home system « système vidéo domestique », marque déposée japonaise, pour une norme de système vidéo non professionnelle (filmer ses vacances en V. H. S).
VIA prép. reprend (1852, Hugo) le latin via « par la voie de », ablatif du latin classique via « chemin, route, voie » (→ voie).
❏
Le mot signifie « en passant par », dans des indications d'itinéraires. Il s'emploie aussi au figuré.
❏ voir
1 VIABILITÉ.
1 VIABILITÉ n. f. est dérivé (1836) de l'ancien adjectif viable « où l'on circule aisément » (v. 1790), lui-même emprunt adapté au bas latin viabilis « où l'on peut passer », dérivé du classique via « voie » (→ voie) ; viabilité peut avoir été dérivé directement du bas latin.
❏
Le mot désigne l'état d'une voie carrossable et, en urbanisme (1941), l'ensemble des travaux d'aménagement qu'on exécute avant toute construction sur un terrain.
❏
Il a pour dérivé VIABILISER v. tr. (v. 1950) « rendre praticable aux voitures ».
2 VIABILITÉ, VIABLE → VIE
VIADUC n. m. est la francisation (1828), d'après aqueduc*, de l'anglais viaduct « pont de grande longueur servant au passage d'une voie ferrée, d'une route au-dessus d'une vallée ». Le mot anglais est composé du latin classique via (→ voie) et de ductus « conduite », substantivation du participe passé de ducere (→ conduire).
❏
Introduit avec le sens de l'anglais, le mot a été précédé de désignations par périphrases et de descriptions, comme des arcades et de grands ponts (1823), à l'époque de la construction de ces ouvrages d'art ferroviaire, qui commence vers 1818.
◆
Il a été employé pendant un temps comme synonyme de pont (1887).
VIA FERRATA n. f. est un emprunt (1967) à une expression italienne, signifiant « voie, chemin métallique », de via (→ voie) et ferrata, correspondant à ferrée. Ce terme d'alpinisme désigne un équipement fixé à une paroi rocheuse, formant un chemin pour l'ascension. Par extension, le mot désigne le sport de roches pratiqué avec cette aide.
L
VIANDE n. f. est issu (v. 1050) du bas latin vivanda (803) « ce qui sert à vivre », altération par changement de suffixe du latin populaire °vivenda, substantivation du neutre pluriel de vivendus, adjectif verbal, dérivé du latin classique vivere (→ vivre). Les vivanda sont proprement des « vivres », des provisions.
❏
Le mot désigne d'abord (exclusivement en ancien français) l'ensemble des aliments, la nourriture, acception dominante avant l'époque classique, où elle est encore vivante.
◆
Il se spécialise à la fin du
XIVe s. (1389,
grosses viandes) pour désigner la chair des mammifères et des oiseaux dont l'homme se nourrit, sens qui s'impose à partir du
XVIIe s.,
viande se substituant alors à
chair*. Parallèlement,
nourriture était passé au début du
XVIe s. du sens d'« éducation » à la valeur moderne, et avait pu se substituer en partie à
viande.
◆
Cependant, jusqu'au
XVIIIe s.,
viande continue à produire des valeurs nouvelles d'après le sens général ancien de « nourriture ». C'est le cas dans la locution
ce n'est pas viande pour (à) « c'est une chose au-dessus des moyens de », sortie d'usage comme la variante
ce n'est pas viande pour ses oiseaux (1594). De même,
viande de carême a désigné divers aliments, comme le poisson salé, les fruits secs (1564), notamment au pluriel à la fin du
XVIIIe s. (1798) et jusqu'à la fin du
XIXe siècle.
◆
Le mot s'emploie aussi figurément au sens de « nourriture pour l'esprit » (1573), par exemple dans la locution
viande creuse « chose de peu de réalité qui ne peut satisfaire » (1646), d'où
se repaître de viandes creuses « d'espérances mal fondées » (1718) ; encore connues par certains, de telles expressions sont aujourd'hui mal comprises au sens moderne.
Au XVIIe s., viande conserve donc encore le sens général de « nourriture », mais l'emploi moderne spécialisé se développe ; les locutions du type ce n'est pas viande prête « c'est une chose qu'on désire mais qu'on ne peut espérer » (1640) ou ce n'est pas là ma viande (1690) ont disparu au XVIIIe siècle.
◆
Le sens moderne est précisé dans des syntagmes : après grosse viande « viande de boucherie » à l'exclusion de la volaille et de la charcuterie, menue viande « volaille et gibier » (1690), usité jusqu'à la fin du XIXe s., puis viande blanche « de volaille, de lapin, de veau » (1718), par opposition à viande noire « de lièvre, de chevreuil, de sanglier » (1718), qui ne se dit plus, et, plus récemment, viande rouge qui correspond à la mode venue d'Angleterre des rôtis de bœuf. Viande froide se dit de tranches de viande cuites servies froides.
◆
Dans cette acception viande, remplaçant chair, se dit familièrement pour « corps de l'homme », d'abord dans montrer (étaler, cacher) sa viande « sa nudité » (1690), qui serait encore comprise ; la généralisation dans d'autres emplois semble récente, par exemple dans amène ta viande ! « viens ici » (déb. XXe s., apporte ta viande), de la viande soûle « des gens ivres », de la viande froide « un, des morts », expressions d'abord argotiques ; dans le contexte de la prostitution, où la femme est considérée comme une marchandise et réduite à un corps, on a dit au XIXe s. viande de boucherie (1863, Goncourt), viande chaude (1886), viande humaine ; marchand de viande « proxénète », est attesté en 1946.
◆
En français d'Afrique, viande se dit sans connotation particulière pour « chair (des humains) », par exemple dans la viande de son bras, de sa jambe.
❏
Le dérivé le plus ancien,
VIANDIER n. et adj. désigne (v. 1155) puis qualifie (v. 1180) une personne hospitalière, qui nourrit son hôte, acception sortie d'usage en moyen français.
◆
Au
XVIIe s.,
viandier s'est dit pour « relatif aux aliments » (1611).
■
VIANDER v. intr., terme de vénerie (1376, tr. ; v. 1387, intr.), signifie « pâturer » en parlant du cerf, du chevreuil, etc.
◆
D'après le sens argotique de viande, le pronominal se viander a été reformé au XXe s. pour « avoir un accident entraînant un dommage corporel grave ». Au figuré, se viander est devenu courant dans l'usage familier pour « échouer totalement » (Cf. se planter).
◆
De viander au sens ancien dérive VIANDIS n. m. (XVIe s.), d'abord viandeis (1390), « pâture » en vénerie.
■
VIANDEUX, EUSE adj. s'applique en français de Belgique (attesté XXe s.) à une bête de boucherie bien fournie en chair.
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VIANDOX n. m., nom de marque déposé par la société Maggi en 1920, désigne un consommé à la viande, fabriqué à partir de l'extrait mis au point par le chimiste allemand Justus Liebig, présenté d'abord sous forme liquide (1930), puis en cubes ou tablettes (1934). La société Maggi avait pris le nom de Julius Maggi (1846-1917), créateur italo-suisse de produits culinaires déshydratés dans les années 1880. Le mot s'est employé en argot, à partir de se viander, dans faire viandox « avoir un accident ».
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ENVIANDÉ, ÉE n. et adj. est attesté au
XXe s. en argot pour désigner un homosexuel passif
(Cf. enculé). Ce mot vient de l'ancien verbe
enviander, en argot « rendre enceinte (une femme) » (1888), c'est-à-dire « garnir de viande ».
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Le verbe actif est attesté au début du
XIXe s. (1808) pour « se repaître, manger », mais il est alors lié au sens ancien de
viande « nourriture », et à
viander.
❏ voir
VIVANDIER ; HACHER (HACHE-VIANDE).
VIATIQUE n. m. a été emprunté (fin XIVe s.) au latin classique viaticum « ce qui sert à faire la route », « provisions ou argent de voyage », puis « ressources, provisions » et, à basse époque, « voyage ». Le nom neutre latin est la substantivation de l'adjectif viaticus « du voyage », dérivé de via (→ voie). Viaticum a par ailleurs abouti à voyage*.
❏
Le mot a d'abord eu le sens de « route à parcourir », sorti d'usage comme celui (1420) de « provisions, argent », spécialement donnés (1690) à un religieux qui voyage.
◆
Viatique reprend au milieu du XVIe s. le sens du latin ecclésiastique, « sacrement de l'Eucharistie administré à un malade en danger de mort », comme un secours pour passer dans l'autre vie.
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Par figure (1834), le nom désigne dans l'usage littéraire ce qui apporte un soutien.
VIBICE n. f., attesté au pluriel en 1833, est un emprunt par les médecins au pluriel latin vibices, de vibex, vibicis « trace de coup, meurtrissure », mot d'origine inconnue, mais entrant dans une série en -ix (cicatrix → cicatrice). Le mot désigne les sillons, les stries sur la peau causés par une hémorragie cutanée des petits vaisseaux, comparables aux vergetures (→ verge).
VIBRAM n. m. est le nom d'une marque déposé en 1967 en Italie par l'alpiniste Vitale Bramani, formé avec la première syllabe de son prénom et de son nom, pour une substance en caoutchouc moulé utilisée pour les semelles et les chaussures d'alpinisme.