VIBRER v. a été emprunté au début du XVIe s. (av. 1517) au latin classique vibrare « agiter rapidement », « secouer », « brandir », « balancer » et « s'agiter, scintiller », souvent employé en parlant de la voix. Le verbe repose sur une base indoeuropéenne °weib-, variante de °weip-, attestée notamment dans le sanskrit vépate « il s'agite, il tremble », le vieil islandais veifa « être dans un mouvement vibratoire » et dans l'anglais whip « fouet » (→ whip).
❏  Le verbe est introduit avec le sens latin de « brandir, lancer », sorti d'usage à l'époque classique, alors que vibration s'emploie déjà en physique (voir ci-dessous). ◆  Il a été repris au XVIIIe s., d'après le sens pris par vibration au XVIIe s., pour « produire des vibrations, être en vibration » (1752), sens qui ne se répand dans l'usage général qu'au début du XIXe siècle. Il s'emploie alors en parlant d'un son perçu avec force, puis figurément, en parlant d'un être humain (1797, Chateaubriand), pour « réagir à une émotion par une sorte de tremblement affectif », « être vivement ému », avec des expressions comme faire vibrer le cœur de qqn « émouvoir » (1845). ◆  Il se dit ensuite (1846, Balzac) de la voix qui exprime une forte émotion par le tremblement des sons ou qui a une sonorité tremblée sans contenu affectif explicite (1869). ◆  En sciences et en technique, un emploi transitif s'ajoute au XXe s. à l'intransitif et correspond à « modifier (un corps) dans ses propriétés physiques, par vibrations » (Cf. ci-dessous pervibrer).
❏  VIBRANT, ANTE adj., tiré du participe présent, est didactique pour qualifier (1747, d'Alembert) ce qui est en vibration, ce qui vibre (cordes vibrantes). Il s'est spécialement employé en médecine dans pouls vibrant « dur et rapide » (1765). ◆  L'adjectif s'applique couramment à ce qui porte loin, est perçu avec force du fait de ses vibrations (1831), notamment dans voix vibrante (1872). ◆  En phonétique (1904), une consonne vibrante (ou une VIBRANTE n. f.) est caractérisée par la vibration résultant de la succession de mouvements d'ouverture et de fermeture du canal vocal. ◆  Au figuré, l'adjectif s'applique (1835) à ce qui exprime une forte émotion.
VIBRION n. m., dérivé didactique du verbe, désigne (1798, Cuvier) une bactérie incurvée, ciliée et mobile. ◆  Le mot désigne au figuré (1926) une personne agitée de manière incessante.
■  Ce mot a plusieurs dérivés didactiques : VIBRIONIEN, IENNE adj. (1846) « des vibrions (bactéries) », VIBRIOSE n. f. (mil. XXe s.) et VIBRIONNÉ, ÉE adj. (1876) « où l'on trouve des vibrions ».
■  Du sens figuré de vibrion dérive VIBRIONNER v. intr. (1934) « s'agiter sans cesse » (d'une personne).
VIBREUR n. m. (1903) « instrument capable de modifier une substance en transmettant des vibrations », et VIBRAGE n. m. (1949) sont des termes techniques dans différents domaines, par exemple dans les travaux publics à propos du béton (voir ci-dessous les préfixés en per-).
VIBRATION n. f. est emprunté (fin XVe s.) au bas latin vibratio, -onis (dérivé du supin de vibrare), ou est dérivé de vibrer au sens latin d'« action de lancer (une arme, etc.) après avoir brandi ».
■  Le mot, abandonné dans sa première acception, est repris en physique (1632, Mersenne), désignant le mouvement de va-et-vient d'un point matériel. Le concept apparaît en acoustique au XVIIe s. et va être analysé aux XVIIIe et XIXe s., tant sur le plan physique que mathématique. Aux vibrations sonores (1754) succéderont les vibrations lumineuses (au XIXe s.), puis électriques, électromagnétiques, infrarouges, hertziennes (Cf. rayonnement), puis (XXe s.) les vibrations moléculaires. Le mot est en concurrence avec oscillation et désigne soit le mouvement oscillatoire du système (par exemple dans entrer en vibration, qui correspond à vibrer), soit une période complète du phénomène (une, des vibrations). Autour de ce terme, toute une terminologie s'est développée (amplitude, propagation, période, composantes...) avec de nombreux syntagmes. ◆  Vibration désignait déjà en mécanique depuis le XVIIe s. (1665) le mouvement de va-et-vient d'un pendule et de chacune des périodes de ce mouvement, mais il a été remplacé dans ce sens par oscillations (pendulaires, électriques).
■  D'une manière non scientifique, le mot se dit ensuite (1790) du caractère de ce qui vibre, change rapidement et périodiquement d'intensité, d'où (1874) vibration de la lumière, de l'air. ◆  Dans l'usage général et littéraire, il se dit (1876, Gobineau) de l'état de ce qui vibre, exprime une forte émotion, et l'effet ainsi produit.
■  Le dérivé VIBRATIONNEL, ELLE adj., « des vibrations », est didactique (1979).
VIBRATILE adj., formé (1776) sur le radical de vibration, s'est spécialisé en sciences naturelles (cils, poils vibratiles). ◆  Il a pour dérivé VIBRATILITÉ n. f. attesté en 1770.
■  VIBRATOIRE adj. (1750) est formé lui aussi sur le radical de vibration en physique.
■  VIBRATEUR n. m. (1877 ; 1840, à propos du larynx) désigne un appareil qui produit ou transmet des vibrations.
VIBRAPHONE n. m., composé (1930) du radical de vibrer et de -phone*, désigne un instrument de musique à percussion dont les éléments vibrants sont des lames métalliques pourvues de tubes résonateurs. ◆  Le dérivé VIBRAPHONISTE n. (1949) est usuel en jazz.
VIBRISSE n. f. est emprunté (1842) au bas latin vibrissae « poils du nez », dérivé de vibrare. ◆  Le mot conserve le sens de l'étymon et désigne aussi en zoologie (1845) une plume filiforme à barbes rares.
VIBRATO n. m., emprunt (1876) à l'italien, lui-même du supin de vibrare, en conserve le sens, désignant le tremblement rapide d'un son, utilisé dans la musique vocale ou instrumentale.
VIBRO-, premier élément tiré de vibrer, entre dans la formation de quelques mots techniques : VIBROGRAPHE n. m. (1949), VIBRODAMEUR n. m. (1968), VIBROMÈTRE n. m. (v. 1960) ; vibromasseur (→ masser).
Dans l'usage technique, sont apparus (années 1930) les préfixés PERVIBRER v. tr. et PERVIBRÉ, ÉE adj. s'appliquant à une opération technique par laquelle on fait vibrer du béton en pleine masse, pour augmenter sa résistance. D'où PERVIBRAGE n. m. (1932) et PERVIBRATEUR ou PERVIBREUR n. m. (1932).
❏ voir VIRER.
VICAIRE n. m., (v. 1165), aussi écrit viqueire (v. 1175), vicarie (v. 1175), est un emprunt au latin classique vicarius « remplaçant (d'une personne, d'une chose) », dérivé de vicis « tour », « succession », « alternative » (→ vice-).
❏  Le mot s'est employé en ancien et en moyen français au sens de « gouverneur d'un pays » (v. 1165). Désignant celui qui remplace un supérieur, il s'est dit (v. 1175, vicarie) du pape par rapport à saint Pierre, sens conservé aujourd'hui dans des titres, par exemple vicaire de Jésus-Christ (1680) qui correspond à l'ancien provençal vicari de Crist (v. 1300), puis aussi vicaire de saint Pierre (1842).
■  Par extension, le nom désigne (1414) un ecclésiastique qui remplace un évêque ou, plus souvent, un curé, ou l'assiste dans ses fonctions ; c'est le sens le plus courant du mot, illustré par la littérature (le vicaire savoyard de Rousseau, etc.).
■  Il s'emploie aussi dans plusieurs dénominations spécifiques, en religion, comme cardinal-vicaire (1690) « chargé de l'administration ecclésiastique de Rome », vicaire apostolique (1705) « chargé de l'administration d'un territoire au pouvoir d'hérétiques ou d'infidèles », etc.
❏  Le dérivé VICAIRIE n. f. s'est dit (1224) d'une église succursale avec un seul desservant. ◆  Le mot a désigné la charge de vicaire (v. 1330) et le bénéfice attaché à certaines églises cathédrales (1718).
■  VICARIAL, ALE, AUX adj. s'applique à ce qui est relatif à la fonction de vicaire (1570).
■  VICARIAT n. m. (v. 1430), « fonction de vicaire », désigne par métonymies usuelles (1680) la durée de cette fonction et (1690) le territoire sur lequel s'étend la compétence du vicaire. ◆  Le mot est aussi attesté (1867) pour « vicairie ».
VICARIANT, ANTE adj. (1877) vient du participe présent de vicarier, verbe intransitif disparu, dérivé savant de vicaire. Ce verbe signifiait « aller de ville en ville proposer ses services », en parlant d'un musicien d'église (1532) et « exercer les fonctions de vicaire » (1740). ◆  L'adjectif, avec la valeur générale de « qui remplace », correspondant au latin, s'applique en science à ce qui remplace autre chose. Il est vieilli en médecine (1877, organe vicariant).
■  Il a pour dérivé VICARIANCE n. f. (1904) « caractère, fonction de ce qui est vicariant ».
❏ voir VIGUIER, VOYER.
L VICE n. m. est l'aboutissement (v. 1121) du latin classique vitium « défaut physique », « tache » (→ vitiligo), puis « défaut » en général, « faute, vice », « violence commise, viol » et, dans la langue des augures, « présage défavorable fourni par un animal qui présente des défauts » ; ce mot n'a pas d'étymologie connue.
❏  C'est la valeur de « défaut », dans le domaine moral, puis matériel, qui est passée en français ; le sens qui s'est implanté est « défaut grave que réprouve la morale » (v. 1121), alors opposé à vertu, puis (v. 1145) le mot désigne une disposition habituelle au mal, à des passions mauvaises. Cette acception a vieilli. ◆  Une autre valeur apparue au XIIe s., celle de « reproche » (v. 1155) a disparu, comme l'expression sans vices « sans reproche, irrécusable » (1362). ◆  Vice s'est dit aussi en ancien français, depuis le XIIe s. d'une mauvaise action, puis (v. 1360) d'un crime. ◆  Une autre valeur ancienne est « piège, ruse » (v. 1175), sortie d'usage, à nouveau relevée au XIXe s. (1859) et encore présente dans la locution familière avoir du vice « être malin, rusé » (fin XIXe s.). ◆  Le vice, à partir du XVIIe s., désigne par métonymie (1667, Boileau) l'ensemble des personnes qui ont un ou des vices. À la même époque, le sens ancien de « défaut moral grave » s'est restreint (1690) aux dérèglements de la conduite, notamment sexuelle (Cf. débauche) et s'emploie dans vivre dans le vice.
■  Le nom désigne aussi en droit (1260), sans jugement moral, une imperfection grave qui rend une chose ou une personne plus ou moins impropre à sa destination (un vice), d'où l'emploi pour « faute de copie » (1371, visce ; 1690, vice). ◆  L'idée d'imperfection, appliquée d'abord aux personnes et aux choses concrètes, se développe dans vice caché (1539), vice de raisonnement (1746, Condillac), vice de forme (1804), vice de construction (1804), vice rédhibitoire*, en phonétique dans vice de prononciation (1606) et en médecine par ex. dans vice de conformation (1694), etc.
■  C'est aussi au XIXe s. que l'acception morale du nom évolue, un vice désigne aussi (av. 1880) une mauvaise habitude qu'on ne peut réprimer et aussi une perversion sexuelle, vice contre nature (1872) désignant l'homosexualité, emploi vieilli. En français moderne, alors que la valeur morale de un vice a vieilli, sauf dans l'opposition plutôt symbolique des vices et des vertus, le vice s'emploie soit avec des connotations sexuelles, soit avec l'idée d'habileté retorse, par exemple en affaires, exploitée dès le XIIe s. dans des contextes différents (voir ci-dessus) ; cette valeur est soutenue par des emplois de vicieux.
❏  VICIEUX, EUSE adj. et n. est issu (v. 1190) du latin classique vitiosus « gâté », « corrompu », « défectueux », dérivé de vitium.
■  L'adjectif s'est employé d'abord pour « relatif au vice », puis (fin XIIe s.) à propos de ce qui dénote une disposition au mal. Il s'est appliqué aussi (v. 1265, vicious) à une chose défectueuse. ◆  Ces emplois, propres à l'ancien français, ont disparu, sauf dans cercle* vicieux, mais vicieux, notamment en droit, qualifie encore ce qui va à l'encontre des normes, des règles, en parlant d'une façon de s'exprimer, d'un contrat, etc., emploi apparu au XIIIe s. (v. 1265). ◆  C'est également au XIIIe s. que vicieux s'applique à une personne qui a une disposition habituelle au mal moral (v. 1280), aussi comme nom ; cet emploi très général, comme celui de vice, est archaïque, mais le sens analogique de « rétif » en parlant d'un animal (1559) est encore vivant (notamment à propos du cheval).
■  Au XVIIe s., vicieux s'applique spécialement à une personne de mœurs déréglées, ayant des habitudes sexuelles réprouvées par la morale (1660). Cet emploi, avec celui qui correspond à vice « attitude habile et retorse », est le plus courant en français moderne, comme pour le substantif, et correspond à l'usage du dérivé argotique vicelard (ci-dessous).
■  VICIEUSEMENT adv. (1226) a eu les valeurs successives de vicieux.
VICIER v. tr., d'abord attesté au participe passé (v. 1265) puis à l'actif (1396), est emprunté au latin classique vitiare « gâter, corrompre », « entacher de vice », dérivé de vitium.
■  Vicié signifie « corrompu, gâté » (v. 1265, bois vicié), sens repris par le verbe au XVIe s. (1564, vicier l'air). ◆  C'est aussi un terme de droit (1341, repris en 1690), au sens de « rendre défectueux (un acte) », en rapport avec vice (plus tard vice de forme, etc.). ◆  Il s'est employé au sens moral de vice pour « séduire (une femme) » (1652, Scarron), sens sorti d'usage.
■  Du verbe dérivent les termes didactiques VICIABLE adj. (fin XIVe s.), à peu près abandonné ; VICIATION n. f. « fait de corrompre (une personne) » (1755) puis « fait de vicier, corrompre (l'air, etc.) » (1789) et VICIATEUR, TRICE adj. (1872), rare.
VICELARD, ARDE adj. et n., terme d'argot familier dérivé en -ard (1928), signifie « malin, retors » par référence au sens correspondant de vice, puis prend le sens moral de ce mot et signifie « un peu vicieux (sexuellement) » (XXe s.).
■  VICELARDISE n. f., « caractère ou acte de vicieux », est attesté chez A. Boudard (1986).
❏ voir VITUPÉRER.
VICE-,premier élément de composés, est emprunté au latin classique vice « au lieu de, à la place de », ablatif de vix, vicis « place occupée par qqn », « succession ». Ce mot, dont le nominatif (vix) n'est pas employé et dont le génitif (vicis) est rare, est tardif et surtout utilisé dans des locutions adverbiales. Du sens spatial, « à la place de », on est passé à la valeur temporelle « au tour de », d'où l'emploi en latin impérial pour « tour, fois » (→ vicaire) et à « en échange de », avec les notions d'échange, de compensation et de retour de la fortune, puis de sort, destinée changeante, surtout au pluriel vices en latin impérial. Le latin est apparenté au grec heikhein et au vieux saxon wikan « céder », probablement à l'anglais week « semaine » (→ week-end).
❏  Vice-, usité dès l'ancien français (vice-chancelier, 1259 ; vice-amiral, 1339), entre en composition avec le nom d'une fonction, avec un titre, signifiant « en second », « en remplacement, à la place de ». Voir les mots concernés et aussi comte, pour vicomte. D'autres titres et fonctions donnent lieu à un composé en vice-, plus rare, tels VICE-CHANCELIER, IÈRE n. (vicancelier en 1259), VICE-LÉGAT n. m. (1568 ; Richelieu emploie le mot vice-légation, 1636), VICE-SÉNÉCHAL n. m. (1581), tous termes d'histoire.
❏  VICE VERSA loc. adv. reprend (1418) une locution latine signifiant « réciproquement », proprement « à tour (vice) renversé (versa) ». L'expression a été déformée en argot en vice-Versailles (1878), origine probable de la plaisanterie et lycée de Versailles.
❏ voir VICAIRE, VICISSITUDE, VIDAME et les titres en VI- (AMIRAL, COMTE) ; CONSUL, PRÉSIDENT, RECTEUR.
VICENNAL, VICÉSIMAL → VINGT
VICHY n. m. et ses dérivés proviennent du nom de la ville française de l'Allier devenue une grande station thermale en 1853. Le nom romain en était Aquae calidae « les eaux chaudes », et le nom Vichei apparaît dans les textes romans en 1057, Viché ou Vichier (XIIe s.) étant remplacé par Vichy au XIVe siècle. « Ces formes semblent provenir d'un latin vicarius, peut-être nom de personne » (Deroy et Mullon) → vicaire.
❏  Depuis le début du XXe s., du vichy désigne une toile de coton ou des bandes de couleur (bleu, rouge) sur fond blanc formant des carreaux. ◆  Par ailleurs, certains produits de la Compagnie fermière de Vichy portent des noms qui sont entrés dans la langue (pastille de Vichy ; eau de Vichy : les eaux minérales de Vichy, 1636 ; eau de Vichy attesté en 1793).
❏  Vichy, nom propre a pour dérivé VICHYSSOIS, OISE adj. et n. (1891), qui remplace vichynois, attesté en 1875.
■  Dans un contexte particulier, Vichy ayant été de 1940 à 1944 le siège du gouvernement de l'État français, dirigé par le maréchal Pétain, les mots VICHYSTE n. et VICHYSME n. m. s'appliquent (dep. 1942 au moins), comme pétainiste et pétainisme, aux partisans de ce régime antidémocratique et collaborationniste, VICHYSSOIS, OISE adj. prenant en 1941 la valeur de « du régime de Vichy ».
VICINAL, ALE, AUX adj. et n. m., attesté isolément au XVIe s. dans voye vicinale et repris au XVIIIe s. (1775, Turgot, chemin vicinal), est emprunté au latin classique vicinalis « de voisin, de voisinage », dérivé de vicinus (→ voisin). Le moyen français connaît dans le même sens (chemin) voisinal, attesté en 1373 et encore dans Cotgrave (1611), dérivé de voisin.
❏  L'adjectif s'applique à une voie étroite qui met en communication des villages. ◆  En Belgique, un vicinal, n. m. désigne (av. 1936) un tramway mettant en liaison plusieurs communes rurales.
❏  VICINALITÉ n. f., terme administratif, signifie « qualité de chemin vicinal » (1839 ; 1857, chemin de grande vicinalité), et désigne (1843) l'ensemble des chemins vicinaux.
VICISSITUDE n. f. a été emprunté (v. 1364) au latin classique vicissitudo « alternative », « échange », « passage d'un état à un autre », employé au singulier et au pluriel, dérivé de vicis « tour », « succession » (→ vice-).
❏  Le mot a désigné un changement par succession de choses différentes, sens aujourd'hui archaïque et, par extension (1580, Montaigne), la disposition à changer, l'instabilité, acception courante à l'époque classique. ◆  Il se dit ensuite au pluriel (1679, Bossuet) des événements heureux et malheureux qui se succèdent et, spécialement (1795), des événements malheureux, seule valeur courante en français contemporain, la notion de changement, de successivité restant présente. Cette péjoration est probablement due à l'influence de vice au sens de « défaut (de raisonnement, juridique, etc.) ».
VICOMTE → COMTE
VICTIME n. f. est emprunté (v. 1485) au latin classique victima « bête offerte en sacrifice aux dieux » puis « ce qui est sacrifié », au propre et au figuré ; le mot a été rapproché du gotique weihan « consacrer », mais son origine reste obscure.
❏  Victime, d'abord attesté isolément au sens de « sacrifice », désigne (dep. 1495) une créature vivante offerte en sacrifice aux dieux, d'où son emploi en théologie (1642) en parlant du Christ ; il a été en concurrence avec hostie*, dans ce sens. Par extension, le mot se dit d'une personne qui souffre des agissements d'autrui ou d'événements néfastes (1617), ou qui pâtit de ses propres actes (1687, Bossuet, victime de soi-même). ◆  Il s'emploie dès le XVIIe s. (1604) pour « personne tuée ou blessée », à la suite d'un cataclysme, d'un accident ou d'une violence quelconque. Ce sens est dominant de nos jours, mais la valeur ancienne reste active lorsqu'il s'applique à une décision humaine volontaire, comme sous la Révolution où il s'est appliqué (1797) aux personnes qui périrent condamnées par les tribunaux révolutionnaires. Dans ce sens, on a appelé cheveux, costume à la victime, une coiffure à cheveux courts, un costume qui rappelaient la tenue des condamnés à mort, à la mode après le 9 Thermidor (emploi disparu assez vite, attesté en 1842 par l'Académie, et noté « vieux », ainsi que bal des victimes).
❏  Deux mots ont été empruntés à des dérivés de victima.
■  VICTIMAIRE n. m., emprunt (1555) au latin classique victimarius « prêtre qui préparait et frappait les victimes », en conserve le sens en parlant de l'Antiquité romaine ; il est didactique.
■  VICTIMER v. tr. (1613), emprunt au latin impérial victimare « sacrifier (une victime) », a signifié « tuer » puis, sous la Révolution, « condamner à mort » et (1791) « maltraiter (qqn) ».
Le composé VICTIMOLOGIE n. f. (mil. XXe s.), de -logie, désigne la branche de la criminologie qui étudie le statut psychologique et social des victimes de délits.
VICTIMISER v. tr., anglicisme introduit au XXe s., est emprunté au verbe to victimize « transformer en victime » (1830), dérivé de victim « victime » (1497, emprunt au latin). Le verbe et son dérivé VICTIMISATION n. f. sont courants en français de l'île Maurice à propos de représailles exercées contre qqn.
VICTOIRE n. f., réfection francisée (v. 1155) de victorie (1080), est un emprunt au latin classique victoria « victoire », « succès », « triomphe », désignant la déesse Victoire et sa représentation. Le mot est le féminin d'un adjectif °victorius, dérivé de victor « vainqueur », lui-même de victum, supin de vincere qui a donné vaincre*.
❏  Le mot désigne, comme en latin, l'issue favorable d'un combat, d'une bataille ; de cette valeur vient par extension « triomphe quelconque » (XIIIe s.), d'où par métonymie « réjouissance publique » (1388), sens disparu, et aussi « résultat heureux » dans une lutte morale (v. 1300), « avantage remporté sur un rival » (v. 1220), acceptions encore en usage. ◆  Le mot se dit également de la représentation allégorique de la victoire, divinité païenne, par une femme ailée (1555) ou sa personnalisation symbolique (« La Victoire, en chantant... ») et, par extension, s'applique à une statue de la victoire (1558), par exemple dans la Victoire de Samothrace. ◆  Au sens général, victoire entre dans quelques locutions : chanter victoire (1680) « se glorifier d'une réussite de façon tapageuse », victoire à la Pyrrhus (1912 ; 1834, une victoire de Pyrrhus) « victoire chèrement obtenue », par allusion aux victoires sanglantes que Pyrrhus, roi d'Épire, remporta sur les Romains à Héraclée (280 av. J.-C.) et à Ausculum (279), voler au secours de la victoire « se rallier tardivement à une cause, à un parti qui est sur le point de l'emporter ». ◆  Dans l'ensemble, le mot est un intensif solennel de succès et remédie avec triomphe à l'absence de substantif usuel et général correspondant à gagner (gain s'étant spécialisé autrement).
❏  VICTORIEUX, EUSE adj. est un emprunt (v. 1265) au bas latin victoriosus, dérivé de victoria. L'adjectif s'applique d'abord à une bataille qui donne la victoire, puis au XIVe s., à celui qui a remporté une victoire, d'où arc victorieux « arc de triomphe » (1352-1356), sorti d'usage de même que un victorieux n. m. (1380-1388). ◆  Par extension, l'adjectif qualifie la personne qui triomphe de qqn ou de qqch. (XVe s. ; 1679, victorieux de) et de ce qui exprime un succès (1563), spécialement dans argument victorieux « décisif » (1798), emploi vieilli.
■  En dérive VICTORIEUSEMENT adv. (1352-1356), mot littéraire.
VICTORIA n. f. représente (1845) l'emploi comme nom commun du nom de la reine d'Angleterre Victoria (1819-1901) qui régna de 1837 à 1901, et en l'honneur de qui une plante et une voiture furent dénommées.
❏  Victoria ou Victoria regia désigne une plante aquatique, à fleurs rouges et blanches, aux feuilles rondes immenses qui flottent sur l'eau.
■  Par réemprunt (1855) à l'anglais victoria (1844), il a désigné une voiture hippomobile découverte, qui servait aux déplacements en ville.
❏  Du nom de la reine Victoria a été par ailleurs dérivé, par calque de l'anglais victorian, VICTORIEN, IENNE adj. (1913), appliqué à ce qui est relatif au règne de la reine Victoria et, par extension, à ce qui a les caractères de la société victorienne, notoire pour son hypocrisie sexuelle, son puritanisme, ses bonnes manières bourgeoises. ◆  Sans ces allusions morales péjoratives, les VICTORIENS n. m. pl. (1924) s'applique aux artistes anglais de cette époque.
VICTUAILLE n. f. est la réfection, d'après le latin, des formes anciennes et adaptées vitaille (1138), employée jusqu'au XVIIIe s., et vitalle (1200), qui ont subi deux remaniements : victaille (v. 1300) encore relevé à la fin du XVIe s. puis, d'après la finale -ualia, victoaille (1440), enfin victuaille (av. 1492), qui se rapproche de la forme latine. Emprunté au XIVe s., le mot est d'abord issu du bas latin victualia « vivres », « aliments », pluriel neutre substantivé du latin impérial victualis « relatif à la nourriture ». Ce dernier est dérivé du latin classique victus, victus « moyen ou manière de vivre », d'où « régime alimentaire », lui-même nom d'action correspondant au verbe vivere (→ vivre).
❏  Le nom est d'abord relevé au sens de « nourriture », encore en usage à l'époque classique, où il signifie aussi « provision ». Vitailles, au pluriel (v. 1175), désignait les vivres vendus au marché et, au figuré, la nourriture de l'âme (v. 1190, vitailles de salveteit [de salut]). Ces acceptions ont disparu, comme l'emploi spécial pour « provision pour un navire » (v. 1390). ◆  Le singulier est ensuite pris dès le XIVe s. en wallon (vitaille, 1347) avec la valeur collective de « provisions de bouche » (1440, victoaille). Ce sens est demeuré vivant, mais seulement au pluriel, emploi qui apparaît au XVIe s. (1542). Par extension, le mot est utilisé en parlant des denrées pour la nourriture des bestiaux (2e moitié du XVIIIe s., vitailles). On voit par cet exemple que la forme moderne victuailles ne l'a emporté définitivement sur les formes anciennes, qui survivent dialectalement, que vers la fin du XVIIIe siècle.
❏ voir RAVITAILLER (et AVITAILLER).
L VIDAME n. m. est issu (XIIe s., visdame) du bas latin vice dominus « lieutenant d'un seigneur », composé de vice (→ vice-) et de dominus « maître (de maison) », « souverain, chef, maître », au propre et au figuré. Dominus est lui-même dérivé de domus « maison », « édifice » (→ dôme, domicile). Dame, n. m., est aussi attesté en ancien français dans damedieu « seigneur dieu » (→ dom).
❏  Vidame, aujourd'hui terme d'histoire, désigne un officier qui remplaçait les seigneurs ecclésiastiques, évêques et abbés, dans certaines fonctions temporelles. Le mot est devenu ensuite un titre de noblesse attaché aux terres tenues par un vidame au sens ancien (attesté 1690).
❏  VIDAMÉ n. m. (XIIe s., visdamné ; 1384, vidammée et 1690, forme moderne) ou VIDAMIE n. f. (v. 1400), didactique, se dit de la dignité de vidame et (déb. XVIIIe s., Saint-Simon) de la terre à laquelle est attaché le titre de vidame.
L + VIDE adj. et n. m. apparaît sous la forme moderne au XIVe s., mais celle-ci ne devient officielle qu'en 1762 (Académie). C'est la réfection de voide, adjectif féminin (1080), puis vuit, vuide (v. 1155), et sous une seule forme, vuide, attestée au XIIIe s., qui se maintient au XVIIe siècle. Voide, vuide est issu du latin populaire °vocitus, dérivé de vocuus, variante archaïque du latin classique vacuus « vide », « libre de » et « vacant ». Vocuus, disparu très tôt de la langue écrite et maintenu dans la langue parlée, dérive de vocare, variante archaïque de vacare « être vide » (→ vacant).
❏  L'adjectif s'applique d'abord à ce qui ne contient rien de sensible, de perceptible. C'est cette valeur générale qui se développe, dans les domaines concret et abstrait, au propre et au figuré. Dans la Chanson de Roland, il s'emploie en parlant d'une terre en friche (1080, voide tere, devenue terre vuide, 1310) ; cette acception à comparer avec certains emplois de vague, a disparu. ◆  Vide (et les formes antérieures) qualifie notamment (XIIIe s.) un espace, un lieu où ne se trouve aucun être humain, parfois aucun animal. ◆  Dans un sens relatif, l'adjectif suivi de de qualifie (v. 1120, vuit de) ce qui est dépourvu (de ce qui devrait normalement se trouver là).
■  Les emplois abstraits apparaissent très tôt, et le mot signifie « délivré, libéré » (1172-1174) et qualifie une personne épuisée, sans force (v. 1190, veut ; fin XIVe s., vuit). Il s'utilise figurément depuis le XIIIe s. en parlant de la tête, du cœur, lieu des idées et des sentiments, chief vuit, tête vuide signifiant « tête affaiblie, sans idées » (v. 1200). L'adjectif qualifie aussi (v. 1265) ce qui manque d'intérêt, de substance par la même métaphore qui donne à creux son sens figuré. À vuide main « sans cadeau » (v. 1260-1270) devient venir, etc. les mains vuides (1559), puis les mains vides (1672). ◆  Vide s'est utilisé en droit (1297, vuide au fém.) à propos d'une possession exempte de tout assujettissement, et en théologie (XIVe s., vuide) pour « privé de la grâce ».
■  Le temps étant assimilé à un contenant, l'adjectif s'applique aussi depuis la fin du XVIe s. (av. 1593) à des moments qui ne sont pas employés, de là temps vide « où il ne se passe rien d'important » (1681, Bossuet, siècles vides).
■  Vide s'emploie aussi avec une valeur abstraite dans le domaine moral (v. 1210) pour « dépourvu de sentiments, de pensées », etc.
À la fin du XVIIe s., le sens ancien (voir ci-dessus) correspondant à « qui n'est pas occupé (d'un lieu, d'un bâtiment, d'une pièce, d'un véhicule, etc.) » est repris métaphoriquement par la locution avoir des chambres vides dans la tête « être un peu fou » (attesté 1690). Cette locution sera transformée en avoir une case vide, des cases vides. Elle reprend l'idée ancienne de tête vide (ci-dessus) qui devient alors par métonymie « personne irréfléchie » (v. 1718). La métaphore correspond à celle de tête en l'air, à l'air, à l'évent, éventée... Une autre métaphore, celle-ci psychologique, donne lieu à l'expression le (un) cœur vide, d'où laisser le cœur vide à qqn « le laisser sans affection » (1798), expression disparue.
■  Parmi les emplois récents de l'adjectif, ensemble vide, en mathématiques (1960 in T. L. F.), correspond à « ensemble à zéro élément », et vide, en informatique, signifie « qui ne contient pas d'information ».
La première substantivation de l'adjectif (le, un vide) concerne un espace inoccupé, sans corps matériel, ou une solution de continuité ; elle se fait au féminin (v. 1190, wide), puis au masculin, avec la valeur spéciale de « partie de l'armure qui laisse le corps à découvert » (voit, n. m., v. 1280 ; puis vuide, 1440-1475).
■  Un autre substantif vuide, féminin, est au XIIIe s. le déverbal de vuider (ci-dessous vider) et correspond à « évacuation (d'une place militaire) » ; de là l'expression du moyen français faire la vuide « partir, s'enfuir » (fin XIVe s.). Un emploi parallèle (wide, n. f., 1283) équivaut à « perte ». Tous ces emplois ont disparu avant le français classique.
■  En revanche, le sens philosophique, « espace qui n'est pas occupé par la matière » (v. 1370, vieu), sera repris au XVIIe s. sous la forme le vide (ci-dessous). Cette période classique donne au substantif de nombreuses valeurs, notamment techniques et scientifiques. Vide, n. m. désigne un espace qui n'est pas occupé par ce qu'il doit contenir (1611, vuide), un espace dépourvu de construction, une ouverture dans un mur (1636) et, en astronomie, un espace sans astres entre les corps célestes (1636). ◆  En physique, il se dit (1651, Pascal) d'un abaissement très important de la pression de l'air ou d'un gaz en général ; cette acception, liée au développement des connaissances sur la nature matérielle de l'air (auparavant considéré comme vide de matière) et sur la pression de l'atmosphère, à la découverte du baromètre, de la pompe pneumatique, est distincte de l'emploi scientifique ancien, correspondant aux théories opposant matière et vide, par exemple dans l'aphorisme calqué du latin la nature a horreur du vide (1648, Pascal). Vide absolu (1771) correspond à cet ancien concept, mais vide y a pris la valeur scientifique de « pression nulle ». Le concept scientifique sera remanié plus tard (ci-dessous).
■  À la même époque classique, vide (n. m.) est employé, d'après les usages métaphoriques et figurés de l'adjectif, pour ce qui est ressenti comme une privation (v. 1650, en parlant de l'âme), pour désigner le caractère de vanité des choses (v. 1675, Bossuet), le sentiment de manque provoqué par l'absence, la mort (1680, Mme de Sévigné). ◆  Sur le plan concret, et d'après un des emplois principaux de l'adjectif, le nom se dit d'un milieu où il n'y a pas d'objets sensibles (1675). ◆  Sur le plan social et métaphoriquement, vide s'emploie pour « absence de compagnie, d'amis », par exemple dans faire le vide autour de qqn (attesté 1872) ou parler dans le vide (1872) « sans auditeur, sans être écouté » et « en pure perte ».
■  La notion physique de vide, commentée aux XVIIe et XVIIIe s. (ci-dessus), se reconstruit entièrement au XIXe s., puis au XXe s., avec la découverte de la structure atomique de la matière. C'est dans ce contexte qu'apparaissent des syntagmes comme vide poussé, pompe à vide, vide moléculaire et le composé ULTRA-VIDE n. m., attesté dans les dictionnaires généraux en 1975.
■  Cependant le substantif est resté usuel au concret, notamment pour « abîme » (contempler le vide, pendre dans le vide) comme à l'abstrait (vide mental, etc.).
Une exploitation ancienne de vide substantivé est la locution adverbiale à vide « sans rien contenir », apparue en ancien français (1283, a vuit) et employé régulièrement sous sa forme moderne depuis le XVIe s. (1538, à vuide). À vide se spécialise plus tard en musique, où toucher à vide (1704), puis jouer à vide (1832) signifie « jouer (d'un instrument à cordes pincées) en laissant une corde libre », cette corde étant dite corde à vide (1765). ◆  L'expression prend sa valeur aujourd'hui courante en mécanique, où tourner à vide (1876) correspond à « tourner, fonctionner sans que l'effort s'exerce sur une pièce mécanique active ». De là, une expression comme passage à vide « moment où un moteur, un mécanisme tourne à vide » et, au figuré, « où une activité n'a plus d'effet utile », par extension « baisse d'activité, extrême fatigue ».
❏ voir VIDER.
⇒ tableau : Le vide : du ravage aux vacances
VIDÉO adj. inv. et n. f. a été emprunté, d'abord comme nom masculin (1949), à l'anglo-américain video, adj. (1935) et n., du latin video « je vois », première personne du singulier du présent de l'indicatif de videre « voir* ».
❏  Vidéo, employé au féminin (v. 1960), désigne par abréviation de VIDÉOFRÉQUENCE, n. f. (1942) dite aussi fréquence vidéo, une fréquence de modulation contenant une information et, par métonymie, l'ensemble de ces fréquences et le signal qu'elles contiennent. L'adjectif s'applique (1964) à ce qui concerne l'enregistrement et la retransmission des images et des sons sur un écran de visualisation. ◆  Vidéo est aussi employé couramment (1975) comme abréviation de VIDÉOPHONIE n. f. (1972, de -phonie) au sens de « technique qui permet d'enregistrer l'image et le son sur un support magnétique et de les retransmettre sur un écran de visualisation » et, par métonymie, « équipement pour enregistrer ». Dans les deux cas, on trouve le masculin le, un vidéo, en français du Canada.
❏  VIDÉASTE n. a été créé (1982) d'après cinéaste et se dit d'une personne qui exerce une activité ayant rapport à la vidéo ; le mot a peu de succès.
VIDÉO- est aussi un premier élément qui entre dans la formation récente de mots appartenant au domaine de l'audiovisuel. Dans ces composés, la graphie avec trait d'union se maintient encore lorsque le second élément est un mot (par ex. vidéo-cassette).
■  VIDÉOPHONE n. m. (1955), de [télé]phone, désignait un téléphone combiné à un téléviseur ; on a dit aussi visiophone n. m. Le dérivé VIDÉOPHONIE n. f. remplacerait avantageusement visiophonie.
■  VIDÉOTHÈQUE n. f. (1970), d'après [biblio]thèque, « collection de documents vidéo » et « lieu où ils sont entreposés », est courant.
■  VIDÉODISQUE n. m. (apr. 1970), de disque*, par calque de la syntaxe anglaise (on trouve aussi disque vidéo,vidéo est adjectif), désigne un disque qui permet de reproduire un enregistrement sur un écran de télévision.
■  VIDÉOCOMMUNICATION n. f. (1974), de communication, désigne un ensemble de techniques qui permettent la transmission d'informations sous forme d'images fixes ou animées (télévision par câble, par satellite, cryptée, etc.).
■  VIDÉOCASSETTE n. f. (1971), d'après l'ordre syntaxique de l'anglais qui emploie video cartridge ou video cassette, « cassette contenant une bande magnétique », est concurrencé par cassette vidéo.
■  VIDÉOGRAMME n. m. (1971 à Montréal), formé avec l'élément -gramme, signifie « support permettant l'enregistrement et la reproduction d'un document audiovisuel ».
■  VIDÉOGRAPHIE n. f. (1973 au Québec), de -graphie, désigne la transmission des messages graphiques par télécommunication.
■  VIDÉOTRANSMISSION n. f. (1977) désigne la transmission en direct d'images vidéo, par télécommunications.
■  VIDÉOPHONIE n. f. s'applique (v. 1970) à la transmission de signaux vidéo par câbles téléphoniques.
■  VIDÉOTEX n. m. inv. et adj. est un nom déposé (1979), tiré de l'anglais videotex (1978), de tex[t] « texte », « système permettant la vidéographie ».
■  VIDÉOCONFÉRENCE n. f. (1979), de conférence, se dit d'une téléconférence par l'intermédiaire du réseau de télécommunications, utilisant la diffusion d'images de télévision. On a dit aussi visioconférence.
■  VIDÉOCLUB n. m. (v. 1980), de club, désigne une boutique qui loue ou vend des enregistrements vidéo (cassettes, disques). 1 VIDÉOSURVEILLANCE n. f. (v. 1980), de surveillance, se dit d'un système de surveillance constitué de caméras vidéo reliées à un ou plusieurs écrans de visualisation.
■  VIDÉOTRANSMISSION n. f. (1984), de transmission désigne la retransmission de programmes audiovisuels sur grand écran.
❏ voir 2 CLIP (VIDÉO-CLIP) ; VIDIMUS, VISA.
L VIDER v. tr. est issu du latin populaire °vocitare, dérivé de °vocitus. Le verbe apparaît sous les formes parallèles à celles de vide (ci-dessus) : voidier (v. 1120), vuidier (v. 1130) ; la graphie vuider (v. 1155) se maintient jusqu'au XVIIIe s., à côté de vider, lequel apparaît isolément au XIVe s., est repris et diffusé au XVIIIe s., devenant forme officielle à partir de 1762.
❏  Le verbe a le sens général de « rendre vide », d'abord au figuré (v. 1120) pour « dévaster, détruire », emploi disparu en moyen français, et dans vider les arçons, la selle « être renversé de cheval » (v. 1130, vuidier), toujours en usage. Vuidier... de signifiait (XIIe s.) « débarrasser... de » (en faisant sortir). ◆  Le verbe est également attesté au XIIe s. au sens large d'« enlever d'un lieu ce qui s'y trouvait » (v. 1155) ; ces deux valeurs se développent ensuite.
■  L'acception de « sortir (d'un lieu), partir » (1165-1170, intr., vuidier) est toujours en usage à l'époque classique, comme vuidier (puis vuider) la ville, un pays (v. 1190), d'où viennent les locutions modernes vider les lieux (1690), vider le plancher (1783), familier.
■  C'est avec la valeur de « rendre vide » que le verbe s'emploie pronominalement (v. 1190, soi vuidier ; 1704, se vider) au sens de « se décharger le ventre » ou de « perdre beaucoup de sang ». Cet emploi correspond pour le verbe actif à celui de « vidanger » (1280, widier) ; il est sorti d'usage.
■  Au figuré, vuidier un dit (1313) signifie en droit « prononcer un jugement », valeur conservée dans quelques expressions, en parlant d'une affaire, d'une cause, etc. (1480), dans widier ses comptes (1505), et en droit dans vider un délibéré (1873) et plus couramment vider une querelle, un différend.
■  Depuis le moyen français, vider a pris des valeurs concrètes spécifiques : « enlever, mettre dehors (des ordures) » (XIVe s.), « décharger (une voiture, un bateau) » et aussi (1260) « faire couler (un liquide) » et, avec un complément nom de personne, « faire sortir (qqn) d'un lieu » (1493), valeur alors neutre qui sera reprise dans l'usage familier (voir ci-dessous), après s'être spécialisée en fauconnerie (1690, faire vider le gibier) [Cf. aussi évider ci-dessous]. Vider le pré « rentrer les foins » (1559, vuyder le pray) a disparu, comme vuider (1549), puis vider (1762) ses mains « se dessaisir d'une somme et la payer à qui de droit ». ◆  On relève aussi au XVIe s. un emploi pour « rendre creux un objet (en enlevant de la matière) » (1560), où le verbe a été remplacé plus tard par évider. ◆  Au concret, vider signifie (1611) « ôter les entrailles d'un animal (poisson, volaille...) pour le faire cuire », sens demeuré usuel en cuisine. ◆  Reprenant l'emploi médiéval du pronominal (ci-dessus), vider le ventre s'est dit (1673) pour « faire sortir (du ventre) en purgeant », vider pour « purger » (1690, Furetière) et se vider en parlant d'un cadavre (1690). ◆  Deux emplois devenus usuels apparaissent à la fin du XVIIe s. : vider au sens de « rendre vide (qqch.) en le buvant » (1690, vider une bouteille), puis vider son verre, etc., et vider sa bourse « la rendre vide en dépensant ce qu'elle contient » (1694), à rapprocher de vider son sac, au figuré « dire tout ce qu'on dissimulait ». ◆  Parmi les emplois spécialisés, vider un abcès, « l'inciser pour faire sortir le pus » (1863), a fourni au figuré vider l'abcès « régler de façon rapide une situation devenue dangereuse » (XXe s.).
■  Repris avec la valeur de « faire sortir (qqn) » et, intransitivement, « partir », le verbe s'est dit en argot pour « mourir » (1867). Transitif, il s'emploie au sens de « faire sortir (qqn) brutalement d'un lieu » (1879) très courant dans l'usage familier, surtout pour « renvoyer, licencier » (vous êtes vidé !) ; voir ci-dessous videur. Vider, intransitif, ne se dit plus pour « partir » ; on emploie vider les lieux (ci-dessus). ◆  Enfin, le verbe a pris la valeur métaphorique d'« épuiser les forces de (qqn) » (1876), par exemple cet effort l'a complètement vidé, moins courante que l'emploi correspondant de vidé (ci-dessous).
Le dérivé VIDAGE n. m., d'abord vuidage, désigne l'action de vider qqch. : le contenu d'une fosse d'aisances (XIIIe s.) [Cf. ci-dessous vidange], le bois abattu (1276). La valeur générale est tardive (1845) et rare. ◆  Le mot s'est dit aussi de l'action de partir (1339, widage). ◆  Repris comme terme technique, il désigne par métonymie (1872) d'un sens virtuel, qui serait « action de creuser et de rejeter la terre », un remblai formé par la terre extraite, de chaque côté d'un canal (Cf. ci-dessous vidange). ◆  Par reprise du sens familier de vider, il signifie (1918) « expulsion (de qqn) ».
VIDANGE n. f., qui apparaît dans les Flandres (v. 1250, vuidenghe), est formé avec le suffixe d'origine francique -inga, au sens de « cavité, espace creux », widenghe s'employant (1286) pour « écoulement des eaux, égout ». La graphie vidange ne s'impose qu'à partir du XVIIIe siècle.
■  Le mot, démotivé par rapport au verbe, désigne par métonymie (1312) un ensemble de déblais, de matériaux enlevés, le sens actif « extraction et transport des terres fouillées » étant attesté un peu plus tard (1387). ◆  Il se dit spécialement (1362) de l'action de vider une fosse d'aisances, d'où VIDANGES n. f. pl. « immondices retirées des fosses d'aisances » (1538, vuidanges ; 1409 au sing.) ; le caractère courant de cet emploi rendra difficile celui du mot dans d'autres emplois (voir ci-dessous). Une valeur différente du mot, en français du Québec, correspond à ordures ménagères en France, par exemple dans sac de vidanges ou mettre qqch. aux vidanges, « jeter ». ◆  C'est la valeur métonymique, « ce qui est enlevé », que l'on a dans les emplois disparus pour « perte de sang » (XIVe s.), et spécialement pour « lochies » (v. 1560) et « fausse-couche » (1640), disparus. ◆  Le mot ne s'est pas maintenu non plus en droit pour « action de vider un procès » (1466).
■  Vidange se dit en technique, depuis le XVIe s. (1538), de l'action de vider, en parlant d'opérations grossières ou sales ; la spécialisation (XXe s.) à propos de l'huile usagée d'un moteur d'automobile, souvent associée à graissage, est usuelle. ◆  Le mot désigne également (1601) ce qui sert à évacuer (un liquide), mais l'emploi général pour « ouverture » est sorti d'usage, notamment en parlant de l'échancrure d'une robe (1636), emploi qui paraît aujourd'hui incongru. ◆  Vidange s'est utilisé par métonymie à propos d'un récipient vide (1501, d'un fût) ou qu'on est en train de vider (1690), et aussi à propos d'un liquide dans un récipient (1798). Il désigne en Belgique, au Luxembourg, dans plusieurs pays d'Afrique, une bouteille vide (1961) ou un récipient, généralement en verre, pouvant être consigné.
■  Le dérivé VIDANGER v. tr., attesté isolément pour « enlever (de la terre) » (1578), signifie « vider (une fosse, un réservoir, etc.) », notamment (1877) une fosse d'aisances et « évacuer par une vidange » (1865), notamment à propos d'un moteur ; il a dû être formé d'après vidangeur.
■  VIDANGEUR, EUSE n. (1676, au masculin) est dérivé de vidange au sens spécial d'« action de vider une fosse d'aisances ». En français québécois, le mot s'emploie là où on dit éboueur en France.
VIDEUR, EUSE n. d'abord à propos de la personne qui vide les plats, c'est-à-dire d'un bon mangeur (v. 1180, voideor) désigne une personne qui est chargée de vider qqch. (XIIIe s., vuideur), d'où vuideur de fosses « vidangeur » (1676) et, plus tard, videur de poches « pickpocket » (1877), sortis d'usage.
■  Le mot a été repris (1956, n. m.), d'après les emplois familiers de vider, en parlant de celui qui est chargé d'expulser, de « vider » les indésirables, dans un cabaret, un bal, un établissement de nuit.
VIDÉ, ÉE adj. et n. m. vient du participe passé du verbe, d'abord au sens de « dépourvu (de) » (v. 1240, vuidié) et, concrètement, pour « creusé » à propos d'un dé pipé (1310). ◆  Il s'applique aujourd'hui à ce qui a été débarrassé de son contenu (v. 1360, vidé).
■  Au XVIIe s., le mot a qualifié par métaphore (peut-être du récipient sale) une personne malpropre (1640). Il s'emploie en hippologie en parlant des jarrets d'un cheval (1762), au sens de « maigre et sec » (Cf. évidé). ◆  Il se dit (1862) d'une personne épuisée ou qui n'a plus de ressources (intellectuelles, morales).
Quelques dérivés apparaissent en français classique et moderne.
■  VIDURE n. f., réfection (1611) de vuydure (déb. XVIe s.), voidure (1530), signifie « action de vider » (1611, videure). ◆  L'emploi initial métonymique, pour « espace creux » (déb. XVIe s.), s'est prolongé par celui d'« ouvrage à jour » (1680). Le sens actif et la métonymie ont disparu. ◆  Le nom ne désigne plus aujourd'hui, par une autre métonymie, que ce qu'on ôte en vidant un animal (1752) et, au pluriel (1882), équivaut à « déchets ».
■  VIDELLE n. f., terme technique, désigne un instrument de pâtissier pour couper la pâte (1659), un instrument de confiseur pour dénoyauter certains fruits (1803). Il est employé en marine (1876), désignation d'une couture à point de surjet pour réparer un accroc dans une voile.
■  VIDOIR n. m., terme technique, désigne (1911) une cuvette dans laquelle on déverse des eaux de vidange.
Parmi les préfixés de vider, seuls subsistent aujourd'hui dans l'usage courant évider et dévider.
■  ÉVIDER v. tr. apparaît vers 1120 (esvuidier) au sens de « vider entièrement, nettoyer ». L'idée d'enlever, de retirer, concrète et abstraite, domine en ancien français dans plusieurs emplois qui ont tous disparu avant le XVIIe s. : « se vider » (v. 1180, intr.), « chasser (une pensée désagréable) » (v. 1190, esveudier), « quitter (un pays) » (1215), « dégarnir (un pays) de ce qui lui est nécessaire » (v. 1360), souvent en concurrence avec vider. ◆  Le verbe se spécialise au XVIIe s. au sens de « creuser en enlevant une partie de la matière », profondément (1642) ou superficiellement (1690), d'où son usage dans divers domaines techniques : en couture, pour « échancrer » (1659), en architecture pour « sculpter des reliefs » (1694), dans évider une aiguille (1723) « y faire la rainure où l'on percera le trou », puis en arboriculture (1757, évider un arbre), en chirurgie (1890, évider un os).
■  Évider a fourni plusieurs termes techniques : ÉVIDURE n. f. (1644), ÉVIDOIR n. m. (1756), nom d'appareil ; et deux substantifs d'action, ÉVIDAGE n. m. (1848), ÉVIDEMENT n. m. (1852).
DÉVIDER v. tr. est attesté à la fin du XIe s. (desvuidier) au sens de « mettre en écheveau (le fil qui est sur le fuseau que l'on vide ainsi) ». Ce sens s'est conservé. Le verbe s'est employé aussi pour « vider » (v. 1190), « lancer des traits d'arbalète » (v. 1310). ◆  L'emploi du verbe en parlant d'un chien de chasse, pour « faire partir les oiseaux d'un lieu » (1393), correspond à des significations spéciales de vider. ◆  Dévider est repris en tissage au sens demeuré courant de « mettre en pelote (un écheveau) » (1538 ; certainement antérieur, Cf. dévidoir) et, par figure, signifie « parler beaucoup » (v. 1550), puis « expliquer, débrouiller » (1585-1600), acception disparue, comme dévider une fourbe « découvrir une fourberie » (1671). ◆  Dévider le jars, « parler argot » (1849), appartient à l'argot ancien ; la locution métaphorique dévider son chapelet (1830) utilise à la fois les sens figurés du verbe (ci-dessus) et celui de chapelet.
■  Le verbe s'emploie pour « vider » en français de la Réunion (dévider ses poches ; aussi au figuré, dévider son cœur).
■  Le verbe a plusieurs dérivés. Le nom d'appareil DÉVIDOIR n. m., terme de tissage (XIIIe s., desvuidoir ; 1549, forme moderne), s'est employé au féminin (1317, desvidoueres ; 1611, devidoire). Le mot a désigné aussi un tuyau de fontaine (1530, devidouer).
■  DÉVIDEUR n. m., réfection de desvoideur « dévidoir » (v. 1380), d'abord attesté au féminin desvuiderresse (XVe s., isolément), désigne une personne qui dévide le fil ; il n'est attesté régulièrement dans ce sens qu'au XIXe s. (1870, dévideur).
■  DÉVIDEMENT n. m., autrefois en emploi concret (1636) pour « action de mettre le fil en peloton », a été repris comme terme abstrait pour désigner le fait de se dérouler (1866, dans une traduction de J. S. Mill).
■  DÉVIDAGE n. m. « action de dévider » (1700) s'emploie aussi au figuré (1836).
ENVIDER v. tr., terme technique (1763), correspond à « enrouler (le fil de trame) ». ◆  Il a pour dérivé ENVIDAGE n. m. (1838) et a servi à former un verbe préfixé.
■  RENVIDER v. tr. (1765) se dit pour « bobiner (le fil) de manière à faciliter un dévidage ultérieur ». ◆  Ce dernier a pour dérivés RENVIDAGE n. m. (1845) et RENVIDEUR, EUSE adj. et n. désignant un ouvrier (1860) et qualifiant un appareil qui renvide.
TRANSVIDER v. tr. « faire passer (un contenu) d'un récipient dans un autre » (1829) est d'emploi régional et reste marqué par rapport à transvaser*.
VIDE-, forme du verbe vider, entre dans la construction de mots composés.
■  VIDE-BOUTEILLE n. m., autrefois équivalent familier d'« ivrogne » (1553), a désigné (1714) une petite maison de plaisance près d'une ville, où l'on se réunissait pour boire, se divertir. ◆  Ces acceptions ont disparu et le mot se dit aujourd'hui (1845) d'un instrument qui permet de vider une bouteille sans la déboucher.
■  On relève également VIDE-POMME n. m. (1828) « instrument pour enlever le cœur et les pépins (de la pomme) » ; VIDE-TOURIE n. m. (1890) désigne un petit chariot à plateau basculant pour transporter et vider les touries ; VIDE-VITE n. m. inv. (1933) « dispositif de vidange rapide » ; VIDE-CAVE n. m. (mil. XXe s.) désigne une pompe hydraulique. ◆  VIDE-GRENIER n. m. (années 1980) se dit en français de France pour « vente d'objets d'occasion par un particulier » (Cf. au Québec l'expression vente de garage).
❏ voir GOUSSE (VIDE-GOUSSET), ORDURE (VIDE-ORDURES), 1 POCHE (art. VIDE-POCHES).
VIDIMUS n. m. attesté au XIVe s. (1315, vydimus ; 1392, vidimus), reprend un mot latin signifiant « nous avons vu », première personne du pluriel du présent de l'indicatif parfait du latin classique videre (→ voir).
❏  Ce terme d'administration désigne (1315) un acte délivré par une autorité et contenant la copie d'un acte antérieur, et (1352) une attestation par laquelle on certifie qu'un acte a été trouvé conforme à l'original.
❏  VIDIMER v. tr., qui en est dérivé, est attesté en 1464.
❏ voir VIDÉO, VISA.
VIDRECOME n. m. est la francisation (1744) de vidercum (1685), emprunt à l'allemand Wiederkommen « retour » et spécialement « verre qui revient », dérivé de wiederkommen « revenir ». Ce verbe est composé de wieder « de nouveau » et kommen « venir » (Cf. l'anglais to come), d'un gotique kwiman, qui se rattache à la racine indoeuropéenne °gwen- « venir » qu'on trouve dans le latin classique venire (→ venir).
❏  Le mot désigne un verre à boire qui se passait de convive en convive, en Allemagne. C'est un terme didactique d'histoire.