WASHINGTONIA n. m. est pris (1874) au latin des botanistes, où il est tiré du nom de George Washington, premier président des États-Unis d'Amérique. Le mot désigne un grand conifère de la famille des séquoias, comme le wellingtonia*.
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Le nom est aussi appliqué (1904 en français) à un palmier du Mexique et de Californie, aux grandes feuilles en éventail.
WASP adj. et n. est emprunté (v. 1980) à un mot anglais des États-Unis, sigle de White Anglo-Saxon Protestant « Anglo-Saxon blanc protestant », appliqué aux habitants blancs des États-Unis qui se réclament d'ancêtres européens protestants figurant parmi les premiers colons (généralement anglo-saxons ou hollandais) d'Amérique du Nord.
WASSINGUE n. f., relevé en 1895 mais certainement ancien dans l'usage oral, est emprunté au flamand wassching « lavage », issu de l'ancien haut allemand wascan, d'un verbe germanique °waskan « laver », qui a fourni l'allemand waschen, l'anglais to wash. La base en est le nom de l'eau (l'allemand Wasser).
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Mot régional usuel du nord de la France, wassingue équivaut à serpillière en français central.
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WASSINGUER v. intr. « nettoyer à la wassingue ».
WATER-BALLAST n. m. est l'emprunt (1879) à l'expression anglaise signifiant « lest, ballast d'eau (water) » pour dénommer le compartiment d'un navire transportant des liquides, pouvant servir de lest, puis (1887) le réservoir de plongée d'un sous-marin, que l'on peut remplir ou vider.
WATERBUCK n. m. est emprunté à l'anglais, de water « eau » et buck « cerf », pour dénommer, en français d'Afrique, l'antilope aussi appelée cob onctueux.
WATER-CLOSET n. m. est emprunté (1816) à un mot anglais (1755), proprement « cabinet à eau », composé de water « eau » et closet « cabinet ». Water, en vieil anglais waeter (Cf. allemand Wasser), est issu du gotique wato, d'une base °wat- qui se rattache à l'indoeuropéen °wod-, °wed- (Cf. russe voda ; → vodka), variante °ud-, d'où le latin unda (→ onde), le grec hudôr (→ hydro-). Closet est emprunté (1309) à l'ancien français closet, diminutif de clos, n. m. (→ clore).
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Le français disposait des mots lavabo, cabinet(s) et de plusieurs termes familiers. Water-closet, le plus souvent employé au pluriel, a pénétré en France à propos de l'Angleterre, puis (1848) dans d'autres contextes, notamment à propos de la France. Il s'est implanté, avec d'autres emprunts, dans le domaine du chemin de fer et s'est surtout employé au XIXe s. en parlant des chemins de fer américains. La forme complète, sortie d'usage, a été remplacée par les abréviations W.-C. n. m. pl. (1887), prononcé doublevécé, et ensuite francisée graphiquement en VÉCÉS (attesté en 1946) ; W.-C. s'emploie au singulier en français de Belgique. WATERS n. m. pl. (1913), écrit populairement vatères (XXe s.), correspond à une prononciation populaire du mot, qui fut courante.
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Dans les lieux publics, toilettes s'est substitué à water-closet(s) dès 1945. Le mot, comme ses abréviations, tend à vieillir ou à être marqué ironiquement.
❏ voir
WATERGANG, WATER-POLO à POLO, WATERPROOF, WATERZOÏ.
WATERGANG n. m., mot régional de Belgique et du nord de la France, est ancien (1280, watregans ; 1285, waterganc) ; c'est un emprunt au néerlandais, où le mot est composé de water « eau » et gang « voie », deux mots germaniques qu'on retrouve sous la même forme en anglais (→ water-closet ; gang).
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Le mot désigne un canal, un fossé en bordure d'un chemin, d'un polder.
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Un dérivé flamand de water, wateringe, a fourni au français régional des mêmes zones l'emprunt WATERINGUE n. f. (1298) « travaux de drainage, d'assèchement ».
WATERINGUE n. m. et f. est un emprunt ancien (1298) au moyen néerlandais wateringe, de water « eau », pour « eau entre des digues ». Le mot, en français du nord de la France et de Belgique, désigne les travaux de drainage et d'assèchement de terres inondées.
WATERLOO n. m., allusion populaire à la défaite française qui eut lieu dans cette ville de Belgique en 1815, a dénommé en argot un désastre, un scandale (1862, Larchey), puis (1879 chez Huysmans) le postérieur dans le contexte du « coup de pied au cul ».
WATERPROOF adj. est un emprunt du XVIIIe s. (1775) à l'anglais waterproof (1736, comme adj.), de water « eau » et proof « à l'épreuve de » (XVIe s.), adjectif tiré du substantif proof « preuve, épreuve », moyen anglais prof, lui-même emprunté à l'ancien français proeve (→ preuve).
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Le mot qualifie des objets imperméables ou résistants et à l'épreuve de l'eau (montre waterproof, en concurrence avec étanche). Comme substantif, il s'est dit (1838) d'un vêtement imperméable (à la mode dans la seconde moitié du XIXe s.).
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Cet anglicisme a vieilli, sauf en cosmétique (mascara waterproof).
WATERZO(O)Ï n. m., attesté au XXe s., est emprunté au flamand waterzootje, composé de water « eau » (→ water-closet) et de zootje, zoodge « bouillant », de zode « bouillir », du germanique sieden (Cf. allemand zieden, anglais to seethe). On trouve aussi la graphie waterzoei.
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Ce mot régional désigne une spécialité culinaire belge, bouillon de poissons d'eau douce (anguille, brochet, carpe, perche) très réduit ; le poulet remplace quelquefois le poisson.
WATT n. m. a été emprunté (1881) à l'anglais, du nom de l'ingénieur écossais James Watt (1736-1819).
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Longtemps senti comme étranger, et dès lors écrit en italique ou entre guillemets, ce mot technique désigne l'unité de puissance électrique correspondant à la consommation de un joule par seconde.
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À partir de
watt ont été composés des termes techniques préfixés.
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HECTOWATT n. m. (1881), d'où
HECTOWATTHEURE n. m. (1922).
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KILOWATT n. m., d'où
KILOWATTHEURE n. m. (→ kilo-), est plus usuel du fait que cette unité correspond au décompte de la consommation électrique.
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MÉGAWATT n. m. (mil. XXe s.) est la forme francisée de l'anglais megawatt « unité de puissance valant un million de watts ».
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WATTMÈTRE n. m. (1883) « appareil de mesure des puissances électriques ».
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WATTHEURE n. m. (1887) « unité de travail et d'énergie correspondant à l'énergie fournie en une heure par une puissance de un watt ».
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WATTMAN n. m. est un faux anglicisme qui a désigné le conducteur d'un véhicule automobile (1895), et spécialement celui d'un tramway électrique (1897) ; l'anglais dispose de
tram-driver et de
tram-man. Le mot, caractéristique des premières décennies du
XXe s., est sorti d'usage.
WAX n. m. est un emprunt à l'anglais wax « cire », courant en français d'Afrique pour désigner un tissu de coton imprimé selon un procédé à la cire, sur lequel apparaissent des craquelures faisant partie du décor. Par apposition, tissu wax. Un wax se dit par extension du tissu, du vêtement de ce tissu.
WAYANG n. m. est emprunté (1820) à un mot indonésien de Java (attesté en 1808 en anglais sous la forme wayang wayang) pour désigner le spectacle traditionnel de figurines plates et ajourées, à baguettes, dont les sujets sont empruntés au Mahābhārata et au Rāmāyana.
WEB n. m. est un emprunt à l'anglo-américain web « toile (d'araignée) », appliqué au « réseau des réseaux » → internet.
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Le mot, concurrencé par le calque français la toile, sert à désigner le réseau mondial de télécommunication nommé Internet.
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WEBCAM n. f., marque déposée, est un composé anglais des États-Unis, de
web et
cam pour
camera, pour une petite caméra électronique dont les images peuvent être diffusées sur Internet en temps réel.
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WEBMESTRE n. est l'adaptation (1996) de l'anglais webmaster, de web et master « maître », désignant la personne responsable de l'administration d'un site web, sur le plan technique et éditorial.
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WEBZINE n. f., mot-valise anglais, de web et magazine (comme fanzine) désigne un magazine électronique amateur, diffusé seulement sur Internet.
WEBER n. m. (1880 en français) est une appellation internationale tirée du nom du physicien W. Weber pour l'ancienne unité d'intensité électrique, affectée ensuite (1934) à l'unité M. K. S. A. de flux magnétique (symbole Wb), représentant le flux qui produit une force électromotrice d'un volt dans une spire, lorsqu'il décroît uniformément à zéro en une seconde. Le flux d'un weber par m2 est appelé tesla.
WEEK-END n. m., d'abord employé (1906) à propos de l'Angleterre ou d'un pays de langue anglaise, et répandu vers 1920-1925, est un mot anglais, désignant dans ses premiers emplois la fin de la semaine (1638), au XIXe siècle la période de fermeture des magasins et de suspension des affaires, du samedi au lundi (1878), et la période de repos accordée aux travailleurs après la semaine normale de travail, et spécialement ce congé passé à la campagne, à faire du tourisme, etc. (1879). L'anglais week « semaine », en moyen anglais wike, weke, vient du gotique wiko, d'un germanique °wikôn, probablement « succéder », « céder la place », lié à °wik- « tourner », « changer », qui se rattache à une base indoeuropéenne °weik- « changer » (d'où le latin vicis ; → fois, vice-). Le second élément end « fin », du germanique einde, vient du sanskrit ánta (Cf. grec anti, latin ante ; → antérieur, antique).
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Le mot désigne la fin de semaine et le congé de fin de semaine. Le remplacement par fin de semaine, employé au Québec (d'ailleurs en concurrence avec week-end), est possible pour la première acception, mais l'anglicisme s'impose parfois à cause des connotations du second sens (loisir, séjour hors des grandes villes) et de l'emploi particulier dans des syntagmes comme week-end prolongé.
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Le « week-end » anglais des banques et des maisons de commerce a amené la création en France de semaine anglaise (1914), par référence au mode d'organisation du travail institué en Angleterre ; cette expression est sortie d'usage.
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Les adaptations graphiques de week-end, ouiquende, ouiquinde ne se sont pas imposées.
WELCHE ou WELSCH(E) adj. et n., attesté en français de Suisse en 1758 (welsches), est emprunté à l'allemand welsch « étranger », adaptation du latin gallicus « gaulois ». Le mot a deux valeurs et deux zones d'emploi. En français de Suisse, l'emprunt est fait à l'allemand de Suisse, où le mot est neutre, à la différence de l'allemand standard, où il était péjoratif. Welche qualifie ce qui a rapport à la Suisse romande, francophone, et désigne les Suisses romands. Il est en général ironique et concerne les rapports entre Romands et Alémaniques (les totos*).
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En français régional d'Alsace, de Lorraine germanophone, du Jura, le mot s'est appliqué aux francophones et s'emploie comme adjectif dans le pays welche, welsche, les régions d'Alsace où on ne parle pas le dialecte alémanique, mais un dialecte galloroman (le welsche, n. m.) et le français.