WELLINGTONIA n. m. (1867 en français) est un emprunt au latin des botanistes wellingtonia (1853), nom donné par le botaniste J. Lindley en l'honneur de A. Wellesley, premier duc de Wellington. Le mot, un moment francisé en wellingtonie (1876), désigne une variété de séquoia, voisine du washingtonia.
WELTANSCHAUUNG n. f. est un mot allemand attesté en français depuis 1924 (chez Charles du Bos) et formé de Welt « monde » et Anschauung « contemplation, expérience », de anschauen « regarder, contempler ».
❏  Le mot, employé en philosophie, surtout après 1930, correspond au français vision du monde.
WELTER n. m., anglicisme de sport (1909), est pris à l'anglais welter weight « poids lourd » (1896 dans ce sens), d'abord appliqué à un cavalier (1825), et formé de welter, de même sens (1803), lui-même de to welt « garnir (des souliers) d'une pièce de cuir » appelée welt. Ce dernier substantif est d'origine obscure : on suppose un ancien anglais °wealt, mot germanique. D'autres font venir le mot de to welter « s'agiter » (welt désignant aussi la houle), verbe apparenté à l'allemand wältzen (→ valse), mais le rapport de sens paraît lointain. Quant à weight, par l'ancien anglais wegan « porter, soulever », il remonterait à une racine indoeuropéenne °wegh- (celle de way « chemin » et du français voie, véhicule).
❏  Le mot désigne un boxeur de poids mi-moyen, entre les légers et les lourds.
WERGELD n. m., d'abord sous la forme weregild (1765, Encyclopédie), puis wehrgeld (1842) et wergeld est un emprunt au latin médiéval weregildum, wereguldum, lui-même transcription latinisée de l'ancien saxon wergeld, formé de wer « homme » et geld « argent (unité monétaire) », apparenté à l'anglais gold « or » et remontant comme lien à une racine indoeuropéenne (d'où sanskrit háritas « jaune »). Le mot semble initialement être un nom de couleur apparenté à yellow « jaune ».
❏  Ce mot d'histoire désigne l'institution germanique, en usage dans le royaume franc qui consistait à verser à la victime d'un dommage une indemnité. Le wergeld s'appliquait notamment au meurtre, qui pouvait parfois être réparé par le versement d'une somme d'argent.
WESLEYEN, ENNE adj. (1872 dans Littré) est un emprunt à l'anglais wesleyan, tiré du nom du théologien et réformateur Wesley. Le mot qualifie ce qui a rapport à la réforme religieuse de Wesley, de nature méthodiste, et à ses méthodes pédagogiques, appliquées notamment en Suisse, d'où son emploi plus fréquent en français de Suisse (église, école wesleyenne).
WESTERN n. m. a été emprunté (1919) à l'anglo-américain à l'époque du cinéma muet. Western, adjectif signifiant « de l'Ouest », est employé en américain pour désigner (1798) tout le territoire des États-Unis situé à l'ouest des treize premières colonies et notamment la partie située à l'ouest du Mississippi. Le mot dérive de west (XIIe s., nom ; XIVe s., adjectif), qui se rattache à la même famille indoeuropéenne que le latin vesper (→ vêpres), le grec hespera (→ hespérides). Le français Ouest* est lui-même un emprunt ancien à l'anglais west.
❏  Le mot désigne un film d'aventures ayant pour thème la conquête de l'Ouest par les pionniers américains au XIXe s., le genre cinématographique, créé aux États-Unis, que constituent ces films, et le genre de situations caractéristiques de ces films (chevauchées, violence, grands espaces, etc.).
❏  Il a fourni l'adjectif WESTERNIEN, IENNE (1972), propre à la critique cinématographique.
■  Par plaisanterie, on emploie les composés WESTERN-SPAGHETTI n. m. (1968), plus rarement western-macaroni (1967), à propos des westerns produits par l'Italie, et WESTERN-SOJA n. m. (1974) pour désigner des films d'aventures analogues à thème extrême-oriental.
❏ voir FAR-WEST, WISIGOTH.
WH est le symbole de watt*-heure.
WHARF n. m., d'abord (1833) sous la forme plurielle anglaise wharves, et au singulier en 1853, est emprunté à l'anglais wharf, anciennement warf (XIe s.), « quai où les bateaux chargent et déchargent les marchandises », d'un germanique °werth. On relève isolément Wharff en 1398, nom d'un quai à Calais.
❏  Cet anglicisme reste d'emploi limité. Il est utilisé pour restituer la couleur locale des endroits décrits.
WHIG n. et adj., d'abord introduit (1687) comme mot anglais et repris en 1690, est emprunté à l'anglais whig (1679), abréviation probable de l'écossais whiggamaire, wiggomer, d'où whiggamore, nom donné à des insurgés écossais qui marchèrent sur Édimbourg en 1648. Le premier élément vient peut-être de l'écossais to whig « conduire », whiggam était employé par les Écossais conduisant les chevaux ; le second élément correspond à l'anglais mare « jument », d'un germanique °markos (Cf. ancien anglais °mêre, ancien haut allemand marah, allemand Mähre qu'on retrouve dans marche, maréchal).
❏  Ce terme d'histoire désigne d'abord un partisan de l'éviction du duc d'York du trône d'Angleterre votée en 1680 ; ce sont leurs adversaires qui donnèrent aux whigs leur dénomination → tory. Le mot s'emploie aussi pour désigner un membre du parti politique britannique, fondé en 1689, soutenant les droits du Parlement contre l'autorité royale. En Angleterre, liberal, « libéral » (1801 ; emprunt au français), s'est peu à peu substitué à whig (1868, Liberal Party). ◆  En parlant de l'histoire des États-Unis, le mot désigne (1872) un membre d'un parti politique fondé en 1834, remplacé par le parti républicain en 1856 (opposé à démocrate).
❏  WHIGGISME n. m., terme d'histoire employé à propos de l'Angleterre, a été emprunté (1717) à l'anglais whiggism (fin XVIIe s.).
WHIP n. m. est emprunté (1861) à l'anglais whip « fouet », « cocher », en vénerie « piqueur » et spécialement au Parlement, « député d'un parti désigné comme son chef de file ». Le mot est le déverbal de to whip « avancer rapidement » (XIIIe s.), « fouetter » (XIVe s.), en moyen anglais to whippen, d'un germanique wippen « osciller, se balancer », d'une base °wip- qui comporte l'idée de mouvement rapide, sans doute apparentée au latin vibrare (→ vibrer).
❏  Le mot a repris d'abord le sens de « conducteur d'un attelage », qui a disparu. Il désigne (1874), dans le Parlement britannique, le secrétaire d'un parti chargé d'organiser les votes, etc. Employé au pluriel, il se dit (déb. XXe s.) des appels lancés par un chef de groupe du Parlement britannique. ◆  Whip, comme speaker, s'emploie en français de Maurice, le droit constitutionnel étant du type britannique.
❏ voir WHIPCORD.
WHIPCORD n. m. est introduit (1893) avec le sens de l'anglais, désignant un tissu serré à côtes parallèles. Le mot anglais signifie littéralement « corde à fouet ». Il est composé (1827) de whip « fouet » (→ whip) « cordelette de fouet en chanvre », et de cord, emprunté au français corde*.
WHISKY n. m. est emprunté (1801 ; 1770, wiskey, comme mot anglais cité) à l'anglais whisky (1746 ; 1715, wiskie) ou whiskey (1753), forme abrégée de whiskybae, variante anglicisée de usquebaugh, du gaélique uisge beatha « eau-de-vie ». Le mot est composé de uisge « eau », et de même racine que l'anglais water (→ water-closet), et de beatha « vie » (Cf. vieil irlandais bethu), apparenté au grec bios (→ bio-).
❏  Le mot désigne une eau-de-vie de grains (seigle, orge, maïs, purs ou en mélange) et, par métonymie (1897), un verre de cette eau-de-vie. La variante écossaise whiskey a fourni au français la graphie whiskey (1785), parfois wiskey (1786), sortie d'usage, sauf pour désigner la variante irlandaise de cette boisson. ◆  Il s'emploie spécialement pour parler du whisky d'orge écossais, en ce sens concurrencé par SCOTCH n. m. (1954), emprunt à l'anglais scotch, forme abrégée de scotch whisky (1855), où scotch « écossais » est une variante de scottish (XIIIe s. ; du bas latin Scottus, d'origine inconnue). ◆  Whisky s'oppose en général à BOURBON n. m. (1930), désignant un whisky américain à base de maïs (1851), abréviation de Bourbon Whiskey « whiskey fabriqué dans le comté de Bourbon, dans le Kentucky ». On distingue parfois aussi du whisky le rye. RYE n. m. (1907), « whisky de seigle (fabriqué aux États-Unis et au Canada) », est l'abréviation de rye-whisky (1785), de rye, « seigle », mot d'origine germanique (Cf. ancien haut allemand rocco, allemand Roggen).
Le composé WHISKY-SODA n. m. (1906) ou whisky and soda (1894) désigne un whisky allongé d'eau gazeuse (→ soda).
WHIST n. m., attesté en 1687 comme mot anglais, s'est aussi écrit wisk (1714), wisk (1768). Le mot anglais whist (1663) est une altération de whisk (1621), peut-être issu du verbe to whisk, « balayer, enlever vite », avec une influence de l'ancienne interjection whist (XVIe s., ist ; XVIIe s., hist) servant d'appel au silence, en raison du silence qu'il convient d'observer pendant ce jeu. To whisk, peut-être d'origine scandinave, contient un radical germanique °wisk- exprimant un mouvement vif.
❏  Whist désignait un jeu de cartes importé d'Angleterre sous Louis XIV ; ancêtre du bridge (→ bridge) qui l'a supplanté, ce jeu a été vivant en France au XIXe siècle.
WHITE-SPIRIT n. m. est un emprunt (1930) à l'anglais white spirit « esprit blanc » (1920). Spirit désigne un produit de distillation, comme le français esprit* dans des acceptions vieillies. Le mot est issu du latin spiritus, peut-être par l'intermédiaire de l'ancien français. White, en moyen anglais wit, en gotique hweits (Cf. allemand weiss), se rattache à une racine indoeuropéenne °kwei- (Cf. sanskrit çvēta « blanc », de çvit « être blanc », russe sviet « clarté, lumière », svietit' « briller »). L'anglais utilise aussi petroleum spirit, surtout au pluriel, comme white spirits.
❏  Cet anglicisme d'usage courant en commerce désigne en français, où il donne lieu à des prononciations erratiques, un produit pétrolier intermédiaire entre l'essence et le lampant, utilisé comme solvant de dégraissage et comme diluant en peinture.
WIENERLI n. m., attesté en 1901 à Porrentruy, est un emprunt du français de Suisse à l'alémanique wienerli, correspondant à Wienerle en Allemagne du Sud, « petit Viennois ». Le mot désigne une petite saucisse allongée, à chair rose, qui ressemble à ce qu'on nomme saucisse de Francfort, francfort en français de France. Le wienerli est plus fin que le schublig*.
WI-FI ou WIFI n. m. inv. est emprunté (2001) à l'anglais wifi, acronyme de wireless fidelity (Cf. hifi), de wireless, « sans (less) fil (wire) ». Le mot désigne une norme de communication par ondes radioélectriques permettant le transfert de données numériques entre appareils électriques, électroniques (téléviseurs, ordinateurs) sans recourir à des câbles.
WIGWAM n. m., attesté en 1688 dans une traduction, sans précision de sens, avec diverses graphies au XVIIIe s. et aux deux genres, est repris au XIXe s. (enregistré dans le dictionnaire de Landais en 1843 sous la forme wigwame). Le mot est emprunté à l'anglais des États-Unis, lui-même (1628) de l'algonquin wikiwam « leur maison », peut-être par une forme ojibwa (région du lac Supérieur) wigwaum. Cette dernière forme est employée par Chateaubriand dans les Mémoires d'outre-tombe.
❏  Le mot désigne une hutte ou tente des Indiens d'Amérique du Nord puis, par extension (1862), un village indien.
WILAYA ou WILLAYA n. f., emprunt récent (v. 1955) à l'arabe d'Algérie vilaya, s'est diffusé en français pendant le conflit de l'indépendance algérienne. Le mot arabe désigne une circonscription administrative ; il a été francisé au pluriel (des wilayas, des willayas), le pluriel arabe étant villayat.
❏  Le mot s'est diffusé en français à propos des unités territoriales combattantes. Depuis l'indépendance de l'Algérie, il a été repris pour désigner en français comme en arabe une division administrative, le mot français département étant abandonné.
❏  WILAYAL, AUX ou WILLAYAL, AUX adj. « relatif à une wilaya ».
❏ voir WALI.
WILLIAMS n. f. et appos (1874 écrit william) est emprunté à l'anglais william's bon chretien, désignant des poires « Bon Chrétien » importées en Angleterre par un certain William. Le mot désigne une variété de poire juteuse et parfumée.
❏  WILLIAMINE n. f. est un nom de marque, tiré de (poire) Williams, avec le suffixe de mots comme abricotine, pour un alcool de poires Williams distillé dans le Valais.
WINCH n. m., terme de marine pris (1953) à l'anglais winch, de l'ancien anglais wince, est le nom d'un petit treuil à main utilisé sur les voiliers de plaisance pour raidir les écoutes, les drisses.