WINSTUB n. m. ou f. est un emprunt du français d'Alsace à l'alémanique, variante de l'allemand Weinstube (1650), qui désigne un cabaret alsacien ou mosellan traditionnel, servant du vin, des boissons alcoolisées et des plats simples. À côté du winstub traditionnel, des établissements modernisés, du type brasserie, portent ce nom en Alsace.
WINTERGREEN n. m., d'abord huile de wintergreen (1843), puis wintergreen (1858), est pris à l'anglais wintergreen, de winter « hiver » et green « vert », désignant plusieurs plantes à feuillage persistant, l'une d'elles, la gaulthérie, fournissant une essence. C'est le nom d'une huile essentielle incolore, extraite des feuilles de gaulthérie, d'écorce de bouleau, renfermant 98% de salicylate de méthyle.
WISHBONE n. m. est emprunté (1858) à l'anglais, composé formé de bone « os » et wish « souhait », en anglais des États-Unis, appliqué à l'os en forme de fourche des volailles et, par analogie de forme, en marine, à un espar formant un arceau très allongé, entourant la voile dans certains gréements (goélettes) et sur les planches à voile, sens emprunté par le français.
WINCHESTER n. m. ou f. est un emprunt (1885 dans un récit de voyage) à l'anglais winchester (1871) désignant une carabine fabriquée par l'entreprise de O. F. Winchester, armurier américain.
❏  Le mot désigne une carabine à répétition de fabrication américaine, qui fut employée par l'armée.
WISIGOTH, OTHE adj. et n., (1601) wisigots, aussi écrit visigoth (1667), wisigot (1764) et enfin wisigoth, comme Goth, en 1876, est emprunté au bas latin visigothus, que certains rapportent au germanique westgote « Goth de l'Ouest » ; ce mot est composé de west « Ouest » (→ ouest, western) et du gotique °Gutōs ou °Gutans, désignant le peuple. Wisi- a été interprété aussi comme signifiant « sage », puis « noble, bon », du radical germanique représenté par l'anglais wise. Les Wisigoths seraient, soit les Goths occidentaux, soit les Goths nobles.
❏  Le mot a été d'abord employé, comme ostrogoth, au sens de « barbare, inculte, grossier », aussi substantivé (1775), acception sortie d'usage au XIXe siècle. ◆  Aujourd'hui, il se dit en histoire de ce qui est originaire de la partie ouest des territoires occupés par les Goths, et de la civilisation transmise par les peuples originaires de ces territoires (l'art wisigoth d'Espagne, etc.).
❏  Le dérivé WISIGOTHIQUE adj., terme d'histoire de même sens (1876 ; aussi visigothique, 1842), s'emploie en particulier dans écriture wisigothique, désignant une écriture latine modifiée utilisée en Espagne au temps des Wisigoths (du VIIe au XIIe s.).
WITZ n. m. inv. est un emprunt du français de Suisse à l'allemand Witz « plaisanterie », qui s'emploie en Suisse romande (attesté années 1970) pour « plaisanterie, blague » (un, des witz et collectif, le witz).
❏  WITZER v. intr. « faire des witz », WITZEUR, EUSE n. « personne qui fait des witz » sont formés en français.
■  WITZIG adj. « drôle », est pris à l'allemand.
WITLOOF n. m. est emprunté (1892) au néerlandais flamand witloof « chicorée » et « endive ».
❏  Le mot désigne régionalement (Belgique, Nord de la France) l'endive, variété de chicorée aux feuilles blanchies par étiolement.
WÔ interj. est en français du Québec le cri destiné à faire ralentir ou arrêter un cheval (correspond au dia ! du français de France), et, par extension, un ordre d'arrêt (wô les moteurs ! « ça suffit ! »).
WOK n. m. est la transcription d'un mot du chinois cantonais (1980) désignant une poêle à bords élevés, à fond arrondi, utilisée pour faire revenir à feu vif des aliments, notamment des légumes. Le mot est attesté en 1973 en français québécois, alors emprunté à l'anglais (lui-même du cantonais), ce qui est peut-être aussi le cas en français de France.
WOLFRAM n. m. est un emprunt (1759) à l'allemand wolfram (1580), sans doute composé de Wolf « loup » et de Rahm « crème ». C'est probablement l'altération de wolfschaum, adaptation du latin lupi spuma, littéralement « bave de loup » (1546), d'après le prénom Wolfram. Wolf vient du germanique °wulfaz qui se rattache à une racine indoeuropéenne wlkwo-, variante wlukwo-, d'où viennent le latin lupus (→ loup), le grec lukos, le vieux slave vlĭkŭ, etc. Rham vient du moyen haut allemand ram « suie ».
❏  Sorti d'usage en sciences, le mot désignait un minerai de tungstène, aujourd'hui nommé WOLFRAMITE n. f. (1892).
WOLOF ou OUOLOF n. m. et adj. est d'abord attesté dans les langues européennes : italien (Ziloffi en vénitien, 1455), espagnol, portugais, puis en français, sous des formes en gh- ou g- (galofes, 1685 ; gelof, 1732) et en yo- (yolof, 1747 ; 1781 [iolof] et 1787 dans Bernardin, Paul et Virginie). La forme wolof (1825, Dictionnaire français-wolof, J. Dard, peut-être 1814) semble empruntée à l'anglais (wolof, 1745), ouolof (1829) étant sa francisation graphique. On trouve encore ghiolof (1839), guiolof (1845), jolof, volof (2e moitié XIXe s.). Toutes ces formes sont empruntées à un mot africain peut-être formé (selon Bouna Fall) de wa « les gens de... » et Lof, nom du territoire du successeur de N'Diaye, fondateur de l'empire. On a évoqué d'autres noms de territoires (Dyolof, etc.) mais aussi un surnom donné par les Mandés (V. Monteil), Wolof n'étant pas un mot de la langue wolof.
❏  Ce mot désigne cette langue, branche nord de la famille nigéro-congolaise. Le wolof, avant le peul et le sérère, est la principale langue du Sénégal, également utilisée en Gambie, et fait l'objet d'un enseignement dans tout le Sénégal en tant que langue véhiculaire.
WOMBAT n. m. (t prononcé), d'abord transcrit hombac (1802), puis wombat (1803), est un emprunt des zoologistes et voyageurs, passé par l'anglais, à une langue autochtone d'Australie. Le mot dénomme un petit mammifère marsupial australien à membres courts, appelé (à la même époque) phascolome (du grec).
WON n. m., transcription (1964) d'un mot coréen, désigne l'unité monétaire de la Corée.
WOOFER n. m. est un emprunt (1955) à l'anglais des États-Unis, où le mot est dérivé de to woof « aboyer », onomatopée attestée en 1804. Cet anglicisme technique désigne un haut-parleur destiné à la reproduction des sons graves.
WORLD MUSIC n. f., expression anglaise employée en français dans les années 1980, à côté de sa traduction musiques du monde qui tend à la remplacer, désigne l'ensemble des formes musicales qui n'appartiennent ni à la tradition classique occidentale, ni aux musiques populaires d'Occident (rock, folk...), ni au jazz, mais sont des expressions musicales traditionnelles des cinq continents (y compris les musiques folkloriques d'Europe).
WORMIEN adj. m., terme d'anatomie (1647), est dérivé du nom du médecin danois Worm (mort en 1654) pour qualifier de petits os surnuméraires qui complètent l'assemblage des os de la boîte crânienne.
WOUAH et WOUAOU interj. représentent l'emploi en français (v. 1970) de graphies anglaises diffusées par la bande dessinée, correspondant à l'onomatopée française ouah !, réservée à l'aboiement. Cette exclamation humaine exprime l'enthousiasme, l'admiration, et divers sentiments vifs.
WÜRM n. m. est l'emprunt par les géologues de l'allemand Würm, du nom d'un lac et d'une rivière de Bavière, pour dénommer la dernière des quatre grandes glaciations du quaternaire, dans le massif alpin.
❏  WÜRMIEN, IENNE adj. attesté comme nom masculin en 1930, 1943 comme adj., qualifie en géologie ce qui est relatif à la glaciation de Würm (dépôts würmiens).
WWW, épelé ou prononcé « trois doubles vés », est emprunté au sigle anglais world wide web « toile mondiale », de world « monde » et wide exprimant la dimension. C'est le préfixe figurant au début de toutes les adresses de la Toile, du web.
WYANDOTTE n. f. et adj. est emprunté (1884) à l'anglais des États-Unis où le mot wyandot, -otte transcrit le nom d'une ethnie amérindienne. Ce nom est attesté en français sous la forme ouendot en 1640. Wyandotte se dit d'une race de poules d'origine nord-américaine, excellentes pondeuses.