X
X n. m. inv. reprend au XIIIe s. l'x latin, lui-même notation du ksi grec et employé pour noter « dix ».
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La lettre
x est prise par convention en mathématiques (av. 1650) comme symbole littéral désignant une inconnue et comme la première des coordonnées cartésiennes.
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Comme en latin,
X note « dix », écrit en chiffres romains.
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X s'emploie ensuite pour désigner la forme de la lettre (1770,
en formant un X ; en X, 1800) et pour parler d'objets en forme de X majuscule, par exemple un petit tabouret aux pieds croisés (av. 1850), un support en forme d'X (v. 1850).
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Les x, d'après l'emploi de x (et y) en algèbre, s'est dit (1840) pour « les mathématiques » et l'X s'emploie encore aujourd'hui comme désignation (depuis 1850) de l'École polytechnique et, par métonymie (1852, n. m.), d'un élève de cette école.
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Le nom s'applique couramment à une chose inconnue (1872) ou à une personne dont on ne veut pas ou dont on ne peut pas dévoiler l'identité (1888), notamment dans les expressions information, plainte contre X et accoucher sous X, en gardant l'anonymat, en abandonnant l'enfant.
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En physique, la dénomination rayons X (1904) vient du fait que ces rayons ne pouvaient être identifiés.
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L'adjectif s'emploie aussi, par calque de l'américain X rated (où X désigne la croix employée pour biffer et annuler), dans film classé X, film X « pornographique » (1975), d'où le X « le cinéma X » et le dérivé IXER v. tr. « classer (un film) dans la catégorie X ».
XANTH-, XANTHO- est un élément tiré du grec xanthos « jaune », « doré », « blond », mot d'origine inconnue. Il entre dans la formation de mots scientifiques.
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En chimie, le plus courant est
XANTHINE n. f. (1842), désignant une base organique qui donne sa couleur jaune à l'urine, d'où
XANTHINIQUE n. f. (1897).
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En médecine, XANTHOME n. m. (1878, xanthoma) est le nom d'un petit nodule jaunâtre de la peau, constitué de cellules chargées de cholestérol.
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En botanique, XANTHOPHYLLE n. f. (1812), d'après chlorophylle, désigne le pigment jaune fixé sur les plantes, qui colore les feuilles, les pétales, les fruits.
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XANTHIE n. f. est la francisation du latin des zoologistes
xanthia, du grec
xanthos, à cause de la couleur jaune. C'est le nom savant du papillon de nuit jaune et noir nommé aussi
noctuelle.
XÉN-, XÉNO-, -XÈNE sont des éléments de composés savants, tirés du grec xenos d'abord « hôte », lié par des relations réciproques d'accueil, appuyées par des dons ; le mot peut se dire à la fois de celui qui reçoit et de celui qui est reçu, d'où le sens d'« étranger ». Xenos se rattache à des mots indoeuropéens désignant l'hôte, comme le gotique gasts (Cf. l'anglais guest ou le latin hospes ; → hôpital), mais on ne peut établir de lien entre ces différents termes.
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XÉNOPHOBE adj. et n., formé (1901) avec
-phobe*, signifie « hostile aux étrangers, à ce qui vient de l'étranger », opposé à
XÉNOPHILE adj. et n. (1906), de
-phile*, beaucoup plus rare.
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Le mot a servi à former XÉNOPHOBIE n. f. (fin XIXe s., selon Bloch et Wartburg ; puis 1904), qui a pour contraire XÉNOPHILIE n. f. (1906). Xénophobe et xénophobie « crainte, peur », puis « hostilité aux étrangers » ont pris de l'importance, en relation avec la notion de racisme (souvent confondue). Xénophobe et xénophobie sont beaucoup plus courants que xénophile, ce qui est moralement très négatif.
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XÉNOBIOSE n. f., composé (
XXe s.) du grec tardif
biôsis « mode de vie »
(→ bio-), désigne en biologie l'association de deux espèces animales sans dépendance de l'une par rapport à l'autre ; en dérive
XÉNOBIOTIQUE adj. et n. m. (mil.
XXe s.).
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XÉNOGREFFE n. f. (1973) dénomine une hétérogreffe (→ greffe), opération où le donneur et le receveur appartiennent à deux espèces différentes.
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XÉNISME n. m., terme de linguistique, se dit (1956) d'une forme lexicale provenant d'une langue et utilisée dans une autre langue sans y être assimilée, à la différence de l'emprunt.
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XÉNIE n. f. est emprunté (1740) au grec
xenia « qualité d'étranger » et « liens d'hospitalité », féminin substantivé de l'adjectif
xenios. Ce mot didactique désigne, en parlant de la Grèce antique, un contrat d'hospitalité entre particuliers ou entre États et un présent fait à un hôte (à l'occasion d'un banquet).
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Le mot a été repris par métaphore en botanique (1904), pour parler du phénomène de double fécondation par lequel l'albumen d'une graine présente des caractères génétiques paternels lorsque la pollinisation s'est effectuée par un pollen étranger.
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XÉNARTHRES n. m. pl. (1906) est formé sur
arthros « articulation » pour dénommer un sous-arbre de mammifères édentés comprenant les fourmiliers, les tatous.
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XÉNON n. m. est emprunté (1903) à l'anglais
xenon (1898), lui-même emprunt au grec
xenon, « chose étrangère, étrange », neutre de
xenos, pour désigner en chimie le plus lourd des gaz rares de l'air.
❏ voir
PROXÉNÈTE.
XÉR-, XÉRO-, élément qui entre dans la formation de mots didactiques, est tiré du grec xêros « sec » (→ élixir), mot d'origine obscure, peut-être à rattacher au latin serescere « devenir sec », serenus (→ serein).
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XÉROPHTALMIE n. f. est emprunté (1694) au grec tardif
xêrophthalmia, composé de
xêros et
ophthalmia (→ ophtalmie). Le mot désigne en médecine la sécheresse et l'atrophie de la conjonctive, entraînant l'opacité de la cornée.
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En dérive XÉROPHTALMIQUE adj. (1765) et n. (1941 ; 1771, autre sens).
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XÉRODERMIE n. f., terme de médecine (1890), de
-dermie*, désigne une sécheresse anormale de la peau.
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XÉROGRAPHIE n. f. (v. 1950), de
-graphie, désignant un procédé de reproduction de documents à sec, en nombre illimité, a produit
XÉROGRAPHIQUE adj. (1974) et
XÉRORADIOGRAPHIE n. f. (1972).
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XÉRANTHÈME n. m. est la forme francisée (1723) du latin des botanistes
xeranthemum (1650), formé du grec
xeros et de
anthemon « fleur »
(→ chrysanthème) pour la plante de la famille des
Composacées autrement appelée
immortelle annuelle.
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XÉROPHILE adj. formé de
xéro- et
-phile qualifie en botanique (1874) une plante qui peut vivre dans des zones sèches. En géologie, le mot qualifie une période de l'ère quaternaire pendant laquelle, de 6600 à 2800 avant l'ère chrétienne, l'Europe a eu un climat sec et chaud.
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XÉROPHYTE n. f. (1819 ; de
-phyte) désigne une plante xérophile.
XÉRÈS n. m., d'abord dans vin de Cherez (1573), puis Jerez (déb. XVIIIe s.), forme encore employée, au XIXe s., enfin Xerez (1825), et Xérès (1842), vient de Jerez, nom d'une ville d'Andalousie.
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Le mot pose en français des problèmes phonétiques, le j espagnol guttural n'étant pas un phonème français et le x de xérès devant se prononcer k- ; de là vient qu'il est souvent remplacé par l'anglicisme sherry. Il désigne un vin blanc liquoreux, mais souvent sec, produit dans la région de Jerez de la Frontera.
❏ voir
SHERRY.
XÉRUS n. m. est l'emploi en français (1893) du latin des zoologistes xerus, pris au grec (→ xer-, xéro-) à cause de la rigidité des mamelles pectorales dans cette espèce, comme nom d'un mammifère rongeur de la famille des écureuils, vivant en Afrique et en Asie, et appelé couramment rat palmiste.
XIMÉNIE n. f. (1765 dans l'Encyclopédie, à côté de ximenia) est la francisation du latin des botanistes, dérivé du nom de Ximenès (Jimenez), missionnaire et botaniste espagnol ayant travaillé au Mexique. Le mot désigne un petit arbre tropical (famille des Olacacées), à feuilles alternes, dont les fruits sont parfois appelés citrons ou pommes de mer.
XIPHOÏDE adj. est emprunté par les anatomistes de la Renaissance (1550) au grec xiphoeidês, de xiphos « épée » et eidês (→ -oïde). Le mot qualifie un appendice inférieur du sternum.
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Il est passé en botanique (1802), signifiant « en forme de lame de glaive, d'épée » (par exemple iris xiphoïde).
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XIPHOÏDIEN, IENNE adj. (1822) qualifie ce qui est relatif à l'appendice xiphoïde.
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XIPHOPHORE n. m., francisation du latin zoologique
xiphophorus, pris au grec
xiphophoros, signifiant « porteur d'épée »
(→ -phore) vient du même mot grec
xiphos, et désigne un poisson osseux du golfe du Mexique, dont la queue présente un prolongement en forme de glaive.
XOANON n. m., terme d'archéologie, est pris au grec xoanon, de xein « polir » pour désigner une statue de bois sculpté de la période archaïque grecque. Ce mot didactique rare a pour pluriel la forme grecque xoana.
XYL-, XYLO-, élément tiré du grec xulon « bois », entre dans la formation de termes scientifiques, notamment en chimie, et techniques. Xulon est un mot d'origine indoeuropéenne, à rapprocher du lituanien šulas « bâton, pilier », ainsi que de formes slaves et germaniques.
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XYLOGRAPHIE n. f. (1771), de
-graphie*, désigne une impression de textes et de figures avec des planches gravées en relief, en usage aux
XVe et
XVIe s. ; par métonymie (1904), le mot se dit d'une gravure obtenue par ce moyen ; il a fourni
XYLOGRAPHIQUE adj. (1802).
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XYLOGRAPHE n. m. « graveur pratiquant la xylographie » est relevé au XIXe s. (1824).
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XYLOPHONE n. m. (1868), de
-phone*, désigne un instrument de musique à percussion, composé de lames de bois de longueurs inégales sur lesquelles on frappe avec de petits maillets ; en dérive
XYLOPHONISTE n. (
XXe s.).
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XYLOPHAGE adj. est un emprunt (1803) au grec
xulophagos, « qui mange le bois », formé de
xulos et de
phagein, infinitif aoriste second de
estheien « manger »
(→ -phage). L'adjectif qualifie des insectes qui rongent le bois.
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Il a pour dérivé XYLOPHAGIE n. f. (1836), rare.
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Depuis le début du
XIXe s., plusieurs composés se sont ajoutés, moins usuels que les précédents.
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XYLOCOPE n. m. est emprunté (1802) du latin zoologique
xylocopa, pris au grec
xulokopos, de
kopos, dérivé du verbe
koptein « couper ». C'est le nom d'une abeille solitaire, qui creuse des galeries de ponte dans le bois mort.
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XYLÈNE n. m. (1854) de l'élément xyl-, grec xulos, avec le suffixe chimique -ène, désigne un hydrocarbure liquide benzénique, utilisé comme solvant et comme matière première de colorants, d'explosifs.
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XYLIDINE n. f. (1877), de -idine, désigne une amine dérivée du xylène, utilisée dans la synthèse de colorants.
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XYLÈME n. m. est emprunté (1876) à l'allemand Xylem, lui-même emprunt au grec xulon. Le mot a d'abord désigné un champignon parasite des feuilles de certains arbres, puis (mil. XXe s.) le bois formé, la matière ligneuse (d'un végétal) distinguée de l'écorce, de l'aubier.
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XYLOSE n. f. (1904), terme de biochimie (de -ose) désigne un sucre (pentose) appelé aussi sucre de bois.
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XYLOCHIMIE n. f., composé hybride de xylo- et chimie, se dit de la chimie du bois, des matières ligneuses.
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XYLOPHÈNE n. m., nom de marque déposée (v. 1970), de -phène (→ phéno-), est le nom d'un produit qui conserve et protège le bois des insectes.
XYSTE n. m. est emprunté (1547, dans une traduction de Vitruve) au latin xystus « portique pour l'entraînement des athlètes » en Grèce, et « promenade plantée d'arbres », lui-même du grec xustos « galerie couverte d'un gymnase (avec une surface bien aplanie) » et « réunion d'athlètes » (pour une compétition sportive). Le mot est la substantivation de l'adjectif xustos « bien aplani », adjectif verbal de xuein « raboter, gratter », d'origine indoeuropéenne.
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Xyste désigne d'abord la galerie couverte d'un gymnase de l'Antiquité grecque.
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Repris au XVIIIe s. (1704, xiste) au latin, il désigne dans l'Antiquité romaine une galerie couverte dans un jardin.
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Il est encore repris au XXe s. pour nommer une association d'athlètes, dans la Grèce ancienne. Dans tous ses emplois, il est didactique.