YEN n. m. est l'adaptation (1871) d'un mot japonais dont la transcription normale serait èn, lui-même du chinois yüan « rond, cercle » et aussi « dollar (en tant que “monnaie ronde”) ».
❏  Le mot désigne l'unité monétaire du Japon.
YEN MIN PIAO n. m. est la transcription d'un mot chinois (attesté en 1964) désignant l'unité monétaire de la république populaire de Chine, remplaçant le yuan. On écrit, selon le système pin yin, jen min piao.
YEOMAN n. m. est emprunté (1614) à l'anglais yeoman (qui représente probablement une altération de young man), désignant d'abord un serviteur de rang élevé dans une maison noble (Cf. écuyer). Le yeoman possédait quelques terres, d'où le sens de « petit propriétaire » (XVe s.), et était capable de manier les armes. En 1485, Henri VII créa un corps d'élite attaché à sa personne, composé d'archers, auxquels on donne le nom de yeoman of the guard. Young, « jeune », continue le gotique juggs, de la même famille que le latin juvenis (→ jeune) ; man, « homme », remonte au gotique manna, d'une base sanskrite manu- « homme, humanité » (→ mannequin).
❏  Terme d'histoire, yeoman désigne un propriétaire roturier de l'Angleterre médiévale qui jouissait de certains privilèges et, par extension, un propriétaire terrien. Yeoman de la garde (1765, yeman) se dit d'un vétéran de la garde, en costume du XVe s., qui paraît dans les cérémonies royales.
❏  Le français a aussi emprunté le dérivé YEOMANRY n. f., « classe sociale formée par les yeomen » (1799) et « police montée créée à la fin du XVIIIe s. et formée de yeomen » (1831).
YET n. m., emprunt à une langue africaine, désigne en français d'Afrique un mollusque gastéropode marin, à coquille ouverte, dont le pied est consommé séché ; cet aliment.
YETI ou YÉTI n. m. est un emprunt à un mot tibétain, par l'anglais.
❏  Le mot (attesté dans le Larousse mensuel en 1956) désigne un être légendaire, à forme humaine, analogue à un grand anthropoïde couvert de poils, et censé vivre dans le massif himalayen. On l'appelle aussi l'abominable homme des neiges, calque de l'anglais the abominable snowman.
YEUSE n. f. est emprunté (1552) à l'ancien provençal euse (XIVe s.), issu du latin dialectal elex, elicis, doublet du latin classique ilex, ilicis « sorte de chêne ». On trouve la forme elzer au XIIe s. (1171) et, au XIIIe s., l'adjectif eusin « de chêne vert » (1357). Au XVIIe s., le mot est aussi écrit heouse (1611), éouse (1636).
❏  Yeuse désigne le chêne vert (1564, aussi chesne yeuse).
YEUX → ŒIL
- ou YÉYÉ est une onomatopée (1962) prise à l'anglo-américain yeah, yah, altération de yes « oui », employée dans les chansons.
❏  Le mot a désigné dans les années 60 (par ex. Chez les yé-yé, de Serge Gainsbourg, 1964), ensuite par allusion à cette époque, les jeunes amateurs d'un type de musique américaine pour adolescents, dérivé du rock, et par extension un adolescent à la mode, avec des emplois analogues à ceux de zazou* vingt ans avant. Il est aussi adjectif.
YIDDISH n. m. inv. est un emprunt (1907) à l'anglais yiddish (1886, adj. ; 1875, n.), lui-même de l'allemand jüdisch « juif », par abréviation de jüdisch deutsch, littéralement « judéo-allemand ». Jüdisch dérive de Jude « juif » (ancien haut allemand judo), du latin Judaeus, dérivé de Juda (→ juif, judaïque). La forme disparue yudisch (1864) est directement empruntée à l'allemand ; on trouve aussi les graphies yddisch, yiddisch, yidich et yidiche, vieillies.
❏  Le mot désigne l'ensemble des parlers haut-allemands des communautés juives d'Europe orientale, et autrefois d'Allemagne, aussi nommé judéo-allemand.
❏  Les dérivés YIDDISHISANT, ANTE adj. « qui utilise le yiddish » et YIDDISHISTE n. « partisan de l'usage du yiddish » semblent récents (v. 1960) et restent didactiques.
YIN → YANG
YIPPY ou YIPPIE adj. et n. est emprunté (1972) à l'anglais des États-Unis, formé en 1968, d'après hippie, des initiales de Youth International Party « Parti international de la jeunesse ». L'adjectif qualifie ce qui est relatif à un mouvement de jeunesse protestataire et politisé, aux États-Unis, et le nom désigne ses membres. Le mot a cessé d'être en vogue dans les années 1980.
-YLE est le second élément, tiré du grec hulê « matière », de termes de chimie, indiquant la présence, dans un composé organique, d'un radical exprimé par le premier élément (ex. acétyle).
YO ! interj. est un emprunt au dialecte alsacien noté jo, attesté par écrit en français d'Alsace dans les années 1980, pour marquer la surprise ou renforcer une affirmation (yo, écoute !).
YOD n. m., d'abord écrit ioth (v. 1360), jos (v. 1400), iod (1529), jod (1715), puis yod (1842), est un emprunt à l'hébreu yōdh, désignant la dixième lettre de l'alphabet hébreu qui correspond au i consonne.
❏  Le mot désigne d'abord une consonne des alphabets phénicien (son nom, inconnu, était transcrit par le grec iôta) et hébreu. Il est employé en phonétique (1904) pour désigner la semi-consonne fricative palatale, transcrite en français par i, y, il, ille. On dit aussi i consonne.
❏  De cette acception vient YODISER v. tr. (1902), d'emploi rare, comme son dérivé YODISATION n. f. (1903).
YODLER, YODLE → JODLER
YOGA n. m. est emprunté (1825) au sanskrit yoga, « jonction », désignant en particulier une discipline traditionnelle qui vise à libérer l'âme de sa condition existentielle par un ensemble de pratiques psychiques et corporelles. Le mot dérive du verbe sanskrit yuj-, « joindre », d'une base indoeuropéenne °jug-, °jeug-, à laquelle se rattachent le latin jugum (→ joug), jungere (→ joindre), le grec zugon « joug » (→ zygoma) et le francique °jok de même sens (Cf. allemand Joch, anglais yoke).
❏  Le sens étymologique reste d'emploi didactique. En revanche, le mot s'emploie couramment pour désigner une discipline spirituelle et corporelle basée sur des exercices de posture et de respiration ; il correspond alors au hindi hatha-yoga, « yoga de l'effort », employé lui aussi en français.
❏  YOGI n. m. est d'abord altéré en cuigi (1298), puis écrit jogue (1553), ioghi (1575), yoghi (1740) et yogi (1842) ; il est rare avant le XXe siècle. Le mot reprend le sanskrit yogin-, proprement « qui est unifié », dérivé de yug-. Il désigne un ascète hindou qui pratique le yoga ; la forme sanskrite yogin est d'usage didactique.
■  YOGIQUE adj., « propre au yoga », est relevé en 1948 et probablement emprunté à l'anglais yogic (1921) ; YOGISME n. m. est attesté en 1861.
YOGHOURT, YOGOURT → YAOURT
YOHIMBEHE n. m. est emprunté (1894) à un mot bantou, peut-être par l'allemand, pour désigner un arbre du Cameroun dont le bois et l'écorce sont utilisés.
❏  Le dérivé YOHIMBINE n. f., emprunt (1894) à un dérivé de yohimbehe, mot créé en allemand (Spiegel), désigne l'alcaloïde extrait de l'écorce de l'arbre.
YOLE n. f., écrit iol en 1702, puis yole en 1713, est emprunté au néerlandais jol (Cf. anglais yawl), lui-même pris au danois et norvégien jolle, d'origine inconnue.
❏  Comme son étymon, le mot désignait en marine une embarcation légère, non pontée et, spécialement, un canot de compétition, surtout de 1840 à la fin du XIXe siècle.
YOM KIPPOUR n. m., noté sous la forme Yom Kippourim en 1870, est la transcription de l'expression hébraïque signifiant « jour de l'expiation ». C'est le nom de la fête juive appelée en français (fête du) Grand Pardon, célébrée le 10 Tishri (septembre ou octobre), dix jours après le nouvel an juif, jour de jeûne et de prière. On l'appelle aussi le Kippour.