18. Interruption volontaire de grossesse

Définition

C'est le droit d'une femme d'interrompre sa grossesse depuis la loi Weil du 17 janvier 1975. L'interruption se fait pour des raisons propres à la patiente. S'il y a un motif médical à interrompre cette grossesse, ce n'est plus une IVG mais une IMG (interruption médicale de grossesse).
Le but de cette loi était d’éliminer les IVG sauvages faites hors d'un cadre médical et responsables d'une forte mortalité et morbidité (infection, perforation…). En 2002, on a recensé 142 968 IVG.
Le terme légal pour l'interruption de grossesse est 12 semaines de grossesse soit 14 semaines d'aménorrhée.

Déroulement de la demande d'IVG

Première consultation médicale

Elle peut être faite chez n'importe quel médecin.
Objectif :
• confirmer qu'il y a bien une grossesse;
• éliminer une grossesse extra-utérine;
• vérifier son évolutivité.
Explications des différentes méthodes d'IVG et de leurs risques.
Informations sur les différentes aides possibles si la femme décide de garder sa grossesse.
Information sur la contraception.
Remise à la patiente :
• des documents de la DDASS récapitulant toutes ces informations;
• des coordonnées d'un médecin faisant des IVG si le médecin consulté ne les fait pas;
• des coordonnées d'une assistante sociale;
• d'un certificat de première consultation mentionnant la date de la consultation et que la patiente demande une interruption volontaire de grossesse.
Il faut savoir que la consultation avec l'assistante sociale est recommandée mais non obligatoire.
On propose souvent une consultation avec un psychologue surtout si on sent que la motivation de la patiente n'est pas nette.

Délai de réflexion de 7 jours

Il peut être réduit si l'on risque de dépasser la limite légale de 14 semaines d'aménorrhée (SA).

Deuxième consultation

Faite par le médecin qui fera l'IVG ou un médecin du centre réalisant les IVG.
La patiente remet une demande d'IVG écrite de sa main.
Le médecin après avoir vérifié que la patiente n'a pas changé d'avis choisira avec la patiente la méthode qui lui semble la plus appropriée, et en explique le déroulement, les risques et les suites.
Prescription d'une contraception si besoin.
Prise du rendez vous de contrôle post-IVG 10 jours plus tard.

Différentes méthodes d'IVG

Méthode chirurgicale : l'aspiration et le curetage


Prise en charge infirmière d'une IVG

Accueil d'une patiente venant pour une IVG

• Préparer le dossier infirmier de la patiente.
• Vérifier qu'il y a bien dans le dossier la demande d'IVG écrite de la main de la patiente.
• Vérifier la carte de groupe sanguin. S'il n'y en a pas, prélever un groupe ABO rhésus et un RAI.
• En cas de rhésus négatif, vérifier qu'il y a bien une prescription de gammaglobulines anti-D : Rophylac. S'il n'y en a pas, le signaler au médecin, cela ne peut être qu'un oubli de sa part.
• Vérifier que la patiente n'a pas déjà expulsé : il est malvenu de faire une IVG à une patiente qui a déjà expulsé (cela arrive parfois après la prise du RU 486 pour les IVG médicamenteuses). En cas de doute, il sera réalisé une échographie pelvienne.
• Prise des constantes de la patiente.

En cas de curetage

Soins préopératoires

• Vérifier que la femme est bien à jeun, que le bilan d'anesthésie a bien été fait et est complet. Au besoin le prélever.
• Le rasage de la patiente n'est pas indispensable.
• Selon prescription médicale, on donne souvent à la patiente en préopératoire un comprimé de Cytotec per os ou en intravaginale de façon à faciliter la dilatation du col.

Soins postopératoires

• Surveiller la tension artérielle, le pouls et la température.
• La patiente n'est en général pas très algique. En cas de douleur, proposer un antalgique qui devra avoir été prescrit.
• En cas de très forte douleur, prévenir le chirurgien qui a fait l'intervention; cela peut être le signe d'une perforation méconnue.
• Les saignements doivent être faibles : inférieurs à des règles. Dans le cas contraire, prévenir aussi le chirurgien; cela peut être le signe d'une perforation méconnue ou d'une lésion du col nécessitant une suture.
• La patiente ressortira le jour même, en l'absence de complications avec sa contraception.

En cas d'IVG médicamenteuse

• Vérifier que la patiente a bien pris le RU 486 48 heures avant.
• Donner le Cytotec qui a été prescrit. La prise doit toujours être associée à une prise d'un antalgique, car les contractions peuvent être très douloureuses.
• La patiente peut présenter des vomissements après la prise des deux comprimés de Cytotec. Si la patiente vomit moins de vingt minutes après la prise, redonner les comprimés. Après vingt minutes, les comprimés ont eu le temps d’être absorbés. En cas de doute, le signaler au médecin prescripteur.
• En cas de nausées et vomissements persistants, prévenir le médecin responsable pour pouvoir mettre en place un traitement antiémétique.
• Les contractions vont apparaître de façon très variable selon les patientes : certaines vont en avoir très rapidement et d'autres au bout de plusieurs heures.
• L'expulsion se fait le plus souvent dans les heures qui suivent.
• La sortie se fera dans la journée après avoir été vue par un gynécologue qui aura contrôlé que les saignements ne sont pas trop abondants.