32. Herpès génital et grossesse

Définition

5 % des femmes enceintes ont un antécédent d'herpès génital. Il est le plus souvent causé par le virus Herpes simplex de type II. Le risque principal est la présence d'une poussée au cours de l'accouchement pouvant contaminer le nouveau-né au cours du passage dans la filière génitale. Le risque principal pour le nouveau-né est la méningo-encéphalite herpétique qui peut être fatale au nouveau-né ou responsable de lourdes séquelles.

Diagnostic

La primo-infection peut être asymptomatique mais le plus souvent, elle est extrêmement douloureuse avec des sensations de cuisson vulvaire. Elle est associée à une éruption de petites vésicules en bouquet qui se percent rapidement pour laisser place à des plages érosives inflammatoires. Une fièvre peut également être présente. La douleur peut nécessiter une hospitalisation.
Le diagnostic peut être suspecté cliniquement et sera confirmé par l'isolement du virus sur un écouvillon avec un milieu de culture spécifique et en mettant en évidence son effet sur les cellules prélevées à l'aide d'un frottis.
L'excrétion virale peut se prolonger pendant une centaine de jours.
Les récurrences sont en général moins douloureuses mais comportent toujours ce bouquet de vésicules très évocateur d'un herpès génital.

Évolution

Les périodes à risque en cours de grossesse sont l'accouchement et le cas de rupture prématurée des membranes puisque ce n'est que lorsque la poche des eaux est rompue que le virus peut contaminer le fœtus.

Traitement – Comprendre les prescriptions

La primo-infection doit être traitée pour soulager la patiente par un antiviral local : Zovirax crème et per os. La récurrence sera traitée par un traitement local par Zovirax crème.
Après 36 SA, les récurrences seront également traitées par un traitement per os du fait du haut de risque de rupture des membranes et de début de travail à ce terme.
Au moment de l'accouchement, toute la filière génitale sera soigneusement examinée afin de vérifier l'absence de lésion et un prélèvement spécifique sera réalisé en cas d'antécédent. Si une lésion est visible le jour de l'accouchement ou la semaine avant l'accouchement, la femme devra accoucher par césarienne sous Zovirax IV. La césarienne sera également indiquée en cas de primo-infection dans le mois qui précède l'accouchement.
En cas de rupture de la poche des eaux de plus de 6 heures, il est trop tard pour faire une césarienne, la femme pourra donc accoucher par voie basse. On considère en effet qu'au-delà de ce délai, le fœtus est déjà infecté; il sera alors pris en charge et surveillé par les pédiatres.