Ai-je vraiment... Vraiment῀? Le ciel est si bleu déjà, le soleil se lève. De nouveau, je me pose la question. Ai-je, à une époque ou à une autre, mais laquelle῀? Ai-je réellement tué... Mais qui῀? Quand῀? Comment῀?
Je l’aurais enterré, enfoui, dans un terrain marécageux près de la maison, je l’aurais recouvert de terre pourrie... Depuis on me poursuit et je m’échappe, je cours.
Pourquoi῀? Qui donc m’a acculée au point où seule la violence garantissait la survie῀? J’en ai perdu toute mémoire. Que m’avait-il fait pour que je le tue῀?
Comment῀? L’ai-je poignardé, étranglé, me suis-je procuré une arme à feu῀? Qui m’avait appris à m’en servir῀? Après le meurtre, qu’est-ce que j’en ai fait῀? Les questions se succèdent, se précipitent, je cours, je voudrais comprendre puis m’échapper car on me poursuit, on a tout découvert, il n’y a plus moyen d’échapper à la justice, il va falloir que j’accepte la responsabilité de mon crime.
Et je me réveille. Dans mon lit, un dimanche matin, incertaine de mon innocence comme de ma culpabilité.