Le temps qui passe

C’était le matin. On avait à peine dormi la veille. Ça marchait mal pour nous. C’était dans le temps où on voya­geait pour essayer de convaincre du monde de se joindre à notre cause. Comme on n’avait pas beaucoup d’argent, on a décidé de prendre un petit avion. Six heures du matin, pas une âme à l’aéroport, on arrive pour un vol privé. On atten­dait l’avion. Le patron lisait le journal, ça se passait plutôt bien. Pour une raison ou pour une autre, un des gars qui voyageait avec nous a décidé d’aller à la toilette mais, comme il y avait pas de papier de toilette, il a décidé de s’essuyer avec ses sous-vêtements et de faire passer ça avec le reste. Mais la toilette s’est bouchée et ça a passé par-dessus. À un moment donné, le patron s’est levé pour aller à la toilette mais quand il est rentré là-dedans, l’odeur était assez forte pour tuer un cheval. T’aurais dû voir l’expression sur sa face quand il est sorti de là. Il a juste passé un com­mentaire général, en disant qu’il y avait du monde de vraiment salaud sur la Terre, puis il s’est assis et il a continué à lire le journal. On a fini par prendre l’avion. Quand on est arrivés à l’autre bout, il y avait un petit jeune qui était venu nous chercher, qui était tout excité à l’idée qu’il allait conduire le patron à l’endroit où il devait faire son discours. Mais le gars qui s’était essuyé avec ses sous-vêtements, tout ce qu’il voulait, c’était trouver au plus vite un magasin d’habits pour hommes. Le jeune était étonné, parce que ça avait l’air de presser vraiment. Au commencement, je crois qu’il a cru que c’était un tour qu’on lui jouait.