Tu dis ça, mais sais-tu que c’est comme ça que j’ai appris à communiquer avec mon fils? Par grognements. Tu sais, le monologue d’Yvon Deschamps où il dit qu’il grogne de la même manière que son fils? Bien, j’ai commencé à faire la même chose. Parce que les adolescents, ça parle pas vraiment. Tu leur poses une question, puis la réponse est jamais claire. On dirait qu’ils sont tout le temps absorbés dans d’autres choses. Soit qu’ils lisent quelque chose ou qu’ils sont parqués devant la télévision. Tu poses une question, puis la réponse vient deux heures plus tard. Depuis que je grogne comme lui, j’ai plus ces problèmes-là. Il me grogne quelque chose puis je grogne. Ou le contraire. Des fois, c’est moi qui grogne en premier. On s’est jamais si bien compris. Mais c’est toute une technique. C’est comme n’importe quoi. Ça s’apprend. Faut pas que tu t’imagines que tu peux grogner comme tu parles couramment. Non. Faut que tu grognes juste une partie de la réponse, mais avec deux, trois mots pour qu’il ait quand même une assez bonne idée de ce que tu lui dis. En plus qu’avec ces enfants-là, si tu veux bien grogner, faut que tu apprennes à grogner en trois langues : français, anglais et chiac. C’est pas facile, parce que des fois, faut que tu mélanges les trois grognements. Comme on se comprend parfaitement, il me dit souvent que je le manipule. Mais je lui dis, Je te manipule pas, je parle comme toi. Tu peux pas me reprocher de parler comme toi. Ce monologue-là, ça devrait être donné à tous les parents qui ont des problèmes avec leurs enfants.