Chapitre II

 

– La loi du Talion –

 

 

 

« Œil pour œil, dent pour dent. »

 

La Bible

 

 

- Anae -

 

« Parce que ce Thérianthrope empeste la vengeance à des kilomètres. »

Ce n'était pas Keir qui avait prononcé cette phrase.

Liam se tenait sur le seuil de l'entrée de la galerie, l'expression glaciale de son visage s'accordant à merveille à sa tenue : un costume noir sur chemise noire, une cravate noire également, au nœud impeccable. On aurait cru à une apparition du Diable en personne, tant il dégageait une aura ténébreuse.

Mon cœur s'emballa immédiatement, comme à chaque fois que je posais mes yeux sur lui.

Sans quitter Luc Lejoillier des yeux, mon vampire sortit son téléphone portable, en ouvrit le clapet métallisé d'un geste sec – ce qui en disait long sur son état d'esprit – puis appuya sur deux touches avant de le coller contre son oreille.

— Allô... Oui... J'aurai du retard... Je t'expliquerai... Un problème de dernière minute.

Il y eut un petit silence avant qu'il reprenne d'une voix irritée.

— Non, Emmery, je ne peux pas régler ce souci ultérieurement... C'est ça.

Liam ferma son téléphone encore plus sèchement que lorsqu'il l'avait ouvert, l'écho en fit crépiter l'électricité statique planant dans le conservatoire, subitement silencieux.

Mon amoureux vint me rejoindre lentement, près du comptoir d'accueil. Il fixait froidement le jeune loup-garou dont les poings se serrèrent convulsivement.

Quant à Keir, il surveillait la scène, tendu comme un arc s'apprêtant à lâcher une flèche mortelle. Dire que l'ambiance était à couteaux tirés eut été un doux euphémisme.

— Par respect pour ton frère, je te laisse partir sans une égratignure. Néanmoins... déclara Liam d'une voix coupante pour s'interrompre brusquement.

L'espace d'un battement de cil, il se retrouva face à Luc, son magnifique visage près de celui de son ennemi naturel. Le loup-garou cilla l'espace d'une seconde.

—... ne t'approche plus d'Anae. Jamais.

Il avait quasiment chuchoté ces mots, leur donnant ainsi une dimension terrifiante.

La colère brillait dans les yeux azur de Luc, mais il avait pâli sous la menace.

— Je n’en ai pas fini avec vous tous, Clan MacDowen ! Croyez-moi, vous regretterez d’avoir tué mon frère !

Liam recula et se retrouva à mes côtés tout aussi rapidement qu’il s'était approché du Thérianthrope.

— Nous ne sommes pas responsables de la mort d’Éric, le louveteau. À vrai dire, nous avons déjà envoyé un dossier concernant l’assassinat de son compagnon à Joana, votre femelle Alpha. Nous étions dans une situation similaire et seule la « Fraternitas » est coupable de la disparition de ton frère.

Liam parlait d’une voix grave, lente, en exagérant la prononciation de chaque syllabe comme s’il s’était adressé à un sombre idiot.

Je regardai Luc, il serrait ses poings de manière convulsive à s’en faire blanchir les phalanges.

Le loup-garou dut le sentir car il me fixa subitement de ses prunelles assombries par la fureur. Je crus même apercevoir une lueur dorée dans le lac de ses yeux. Puis, le frère d’Éric esquissa un sourire mauvais, dévoilant une rangée blanche de dents régulières.

Sur ce, il pivota afin de sortir de la galerie, manquant de fracasser la porte d’entrée en la claquant.

Je réalisai alors avoir retenu ma respiration un peu trop longtemps. Quelle idée saugrenue que de se priver d’oxygène dans un moment pareil !

— Je ne suis pas sûr que le petit chiot veuille en rester là, Liam, grommela sombrement Keir.

Mon vampire se tourna vers moi puis replaça une mèche de cheveux derrière mon oreille. Il s’adressa à son frère :

— Je sais. Je ne peux pas tuer un mâle de la meute en guise de prévention. Emmery est assez à cran question relation diplomatique avec les divers clans de créatures non humaines. Il ne me pardonnerait pas d’ajouter ça à ses soucis.

— On ne peut pas faire genre... « Oups, désolé papa, je n’avais pas réfléchi à la question ? » proposa Keir, gamin.

C’était du Keir tout craché : agir d’abord et réfléchir ensuite.

Je décidai d’aller chercher ma veste et de ranger les autres. Celles m'ayant servi à camoufler l’odeur du loup-garou.

J’entendis néanmoins la réponse de mon fiancé.

— C’est jouable, seulement pour toi. Emmery ne croira jamais que j'aie pu agir en connaissance de cause…

— Hey ! s’écria Keir, je dois prendre ça pour un compliment ou t’en coller une, là ?!

— Hors de question de tuer Luc ! intervins-je, en revenant vers les deux frères.

Ils se tournèrent vers moi comme un seul homme. Liam croisa les bras sur son torse en prenant soin d’arborer une expression neutre. Quant à Keir, il se contenta d’arquer son sourcil droit.

— Il se peut qu’on ne puisse échapper à une confrontation, Anae… expliqua sobrement Liam.

— Il faut qu’on le zigouille ! C’est lui ou nous, on dirait ! chantonna Keir, visiblement ravi de cette perspective.

— Non, mais ça ne va pas dans vos têtes ?! m’exclamai-je, en proie à une violente colère. Il vient de perdre son père, puis son frère par-dessus le marché ! Votre solution miracle pour régler le problème, c’est de lui faire sauter la tête comme à un bouchon d'une bouteille de champagne ? Vous n’avez rien de moins radical en réserve ?!

J’enfilai ma veste rageusement.

Liam allait me répondre, tout en s’avançant dans ma direction. Une démarche prudente qu'il aurait utilisée face à un chaton furieux, le dos rond de colère.

La sonnerie de son téléphone l'interrompit, et, sans cesser de me regarder, il décrocha.

— Oui ? fit le vampire, irrité.

Petit silence.

— Est-ce vraiment urgent à la seconde, Emmery ? Parce que là…

De nouveau un petit silence.

Une expression d’exaspération grandissante se peignit sur son visage.

— Non, il n’est pas nécessaire de me rappeler mes priorités.

Je fronçai les sourcils. La relation entre Liam et son père ne s’améliorait visiblement pas. Surtout depuis que Liam avait décidé de faire de moi sa fiancée, au lieu de me refourguer à son père.

— Anae… commença le vampire avec un pauvre sourire. Je suis obligé d’aller voir Emmery pour un problème interne au clan.

— Quel genre de problème ?

— Du genre de celui que je ne peux pas t’expliquer maintenant.

— Parce qu’il me concerne ? demandai-je, soupçonneuse.

— Non. C'est la stricte vérité.

La réponse laconique de Liam me fit comprendre que je ne saurais rien de plus, du moins pas dans l’immédiat. Je pourrais toujours le travailler au corps plus tard. Sur cette excellente idée, je retrouvai instantanément ma bonne humeur.

— Très bien, de toute façon, j’ai fini ma journée à la galerie, tu me raccompagnes et je…

— Keir va te raccompagner. Mon père m’a expressément demandé de venir « illico », pour reprendre son expression.

Liam manifestait clairement son aversion à l’idée de laisser Keir me reconduire à l'appartement. Un large sourire scindait en deux le visage du vampire-loup. Lui, par contre, était franchement heureux de le faire.

Keir m’avait embrassée lors de son micro-kidnapping à mon encontre, et était soudainement devenu accro à mon côté « Élue ».

Après cela, il avait passé le plus clair de son temps à flirter avec moi. Restait à savoir si cela était dû à mes fabuleux gènes ou juste pour le plaisir de faire sortir Liam de ses gonds.

— Mais avec plaiiiiiiisir, susurra le vampire à moitié loup-garou.

Liam se raidit en entendant son frère, puis pencha son visage vers le mien afin de m’embrasser. Ses lèvres douces m'effleurèrent, avant de s’appuyer plus fermement. Ses bras m’encerclaient fermement la taille en une étreinte possessive sans équivoque. Mes doigts répondaient naturellement à cette approche en se glissant dans ses cheveux d’une douceur extraordinaire. Lorsque sa langue caressa sensuellement la mienne, je reconnus sans peine le feu du désir au creux de mon ventre.

Il n’y avait pas à dire... Liam possédait cette capacité extraordinaire de mettre mon sang en ébullition avec le plus simple des contacts amoureux.

Mon vampire releva la tête, interrompant bien trop vite les délicieux baisers que nous échangions. Un sourire chaud lui étirait la bouche.

— J’adore cette odeur sur toi, c’est bien plus affriolant que des dessous érotiques.

Je rougis. Il m’avait expliqué que chaque émotion possédait un parfum particulier, une sorte de phéromone. Les plus puissantes étaient la peur – qui excitait leur côté prédateur – et le désir.

Keir toussota, nous rappelant qu'il était là.

Le vampire soupira, s’écartant de moi à regret, sentiment amplement partagé.

Liam se dirigea vers la porte d’entrée, l'ouvrit, et se retourna vers nous.

— Si tu tiens à tes crocs, Keir, je te conseille de ne pas essayer de séduire ma femme, sinon…

Keir porta la main à son cœur, faussement blessé.

— Mais qu’est-ce que tu vas t’imaginer ? Comme si c’était mon genre de flirter avec Anae !

Le vampire secoua la tête en riant silencieusement, puis me fit un clin d’œil coquin avant de sortir de la galerie.

Aussitôt son frère parti, le vampire moitié loup-garou saisit ma main qui disparut dans la sienne. Ou j’avais des mains vraiment très petites ou celles de Keir étaient hors norme !

— On se fait un chinois ? me proposa le frère de Liam.

Son sourire joyeux dévoila des canines, ayant certes leur charme, mais qui soulignait un peu trop son ascendance loup-garou à mon goût.

— Quand tu dis : « on se fait un chinois », tu ne penses pas à bouffer le livreur de nouilles, j’espère ?!

Là-dessus, Keir éclata de rire.

— Quelle idée !

Mouais. J’avais vu juste, j’en étais certaine.

 

***

 

— On t’a volé ta voiture ?!

— Que veux-tu que je te dise ? Il existe des gars qui n’ont aucune conscience des problèmes qu’ils peuvent se mettre à dos… lorsque je les retrouverai – et je le ferai –, ils vont passer un très, très mauvais quart d’heure.

— On t’a volé ta Porsche, soit. Voler la voiture de luxe d’une créature dans ton genre n’est pas vraiment malin, en effet. Mais pourquoi diable refuses-tu de faire marcher ton assurance et d’en prendre une autre ?

J’aurais juré voir Keir rougir sous ma question. Il baissa la tête tel un enfant dissimulant une bêtise.

— Eh bien… j’ai une très bonne raison, dit-il piteusement.

— Qui est… ? le questionnai-je en levant les mains, signe que j’en attendais un peu plus.

Le frère de Liam frotta le sol goudronneux du parking de la pointe de son pied. Geste très enfantin et typiquement « Keirien ».

— Si je te le dis, tu vas être fâchée contre moi.

— Dis toujours.

— Non.

— Keir !

— Anae !

J’inspirai lentement afin de m'aider à me calmer. Compter mentalement jusqu’à dix ne serait également pas du superflu.

— Crache le morceau, Keir.

— Tu promets de rester zen ?

Ce qu’il pouvait être gamin, parfois !

— Je promets, lui assurai-je solennellement.

— J’ai bouffé l’ancien propriétaire de la Porsche.

— Quoi !

— Ah ! Tu vois ! T'es en rogne ! s’écria le vampire mi loup-garou en agitant son index sous mon nez.

— Je… je ne suis pas en colère.

Ce n’était pas un mensonge. J'étais horrifiée, oui, mais pas en colère. Je me raclai la gorge pour éviter d’avoir la voix d’un chaton.

— Qu’est-ce… qu’est-ce qui t’a poussé à…

— Croquer le propriétaire de cette superbe Porsche noire ?

— C’est ça, acquiesçai-je, sentant arriver une migraine.

— Il avait une grosse dette de jeu envers moi, j’avais gagné sa bagnole au poker mais il refusait de me filer les clefs.

Comme si cela pouvait justifier le fait de dévorer quelqu’un… Seigneur !

— Porter plainte à la gendarmerie est très surfait. Manger les gens est plus efficace.

Je n'étais pas sûre que Keir saisisse bien la subtilité de mon sarcasme.

— Oui. Surtout dans cette situation : une salle de jeu pas très légale.

— Je vois. Mais le… dévorer de facto, n’était-ce pas un peu… excessif ?

Keir m’attrapa de nouveau la main et nous commençâmes à marcher en direction du parc offrant un agréable raccourci pour se rendre au nouvel appartement que Liam et moi partagions.

Oui, l’autre loft avait légèrement souffert du combat de Keir contre Arthem. Il existait une forte probabilité que mon ex-colocataire soit un loup-garou, et, en tant que petite amie de vampire, l’endroit n’était plus sûr.

D’un commun accord avec Liam, nous avions décidé de prendre ensemble un nouvel appartement.

Tandis que j’avançais, perdue dans mes pensées, je perçus comme un poids mort de l’autre côté de ma main. Keir s'était arrêté, le nez levé, le visage tendu.

— Tu crois que c’est le moment de humer le parfum local ? marmottai-je en lui tirant la main afin qu’il avance.

— Anae… Tu n’entends rien ? me chuchota-t-il.

Je tendis l’oreille – enfin, façon de parler – puis jetai un regard à la ronde.

Il n’y avait personne à part nous dans ce parc. Seuls, au beau milieu d'un petit chemin caillouteux. D'ailleurs, ce dernier plutôt redoutable pour tout talon aiguille osant s’aventurer dessus... Le tout entouré par des pins et de modestes espaces verts, néanmoins tondus régulièrement. Bref, je n’entendais rien.

— Rien à signaler, chef ! Silence radio ! plaisantai-je en me mettant au garde-à-vous.

Keir me dédia son regard ocre d’animal de film d’épouvante.

Croyez-le ou non, mais je n’avais plus du tout envie de rire.

— Justement… On n’entend rien et ce n’est pas normal ! grogna le vampire soudain secoué par des tremblements.

J’avais déjà vu ce genre de convulsion chez le frère de Liam ; cela ne présageait rien d'autre qu'une transformation en loup-garou ! Vous voyez les charmants monstres des films d’horreur ? Eh bien, c’est une approche très réaliste des vampires à moitié loup-garou.

J’avais deux raisons de paniquer : la première était celle provoquant la métamorphose de Keir. La deuxième... voir Keir sous sa forme de monstre aux dents longues comme mes avant-bras.

Je m’écartai prudemment de lui durant son étrange mutation. Il tomba à quatre pattes – oui, oui, à ce stade, c’était bien des pattes ! –, ses vêtements émirent le bruit du tissu subissant une forte traction, puis voletèrent en morceaux. Une véritable neige d’habits colorés dansait autour de lui. La peau s’effaça comme par magie, afin de laisser place à une fourrure drue de couleur brun foncé.

Dire que Keir était immense sous cette forme relevait de l’euphémisme. Il était géant... et féroce. Redoutable.

Dressé sur ses pattes arrière, le museau levé, il semblait chercher d’où provenaient les odeurs l'ayant mis dans cet état.

Je les vis à ce moment-là, dans la forêt de pin derrière Keir.

Une furieuse envie de hurler me saisit, néanmoins la terreur se déversant dans chaque atome de mon corps paralysait complètement mes cordes vocales.

Je vis d’abord leurs yeux... jaunes et luminescents. Puis, la forme gigantesque de leurs corps : ombre énorme autour de ces yeux d’animaux.

Keir pivota vivement vers « eux » avant de se remettre sur ses quatre pattes. Il recula dans ma direction, certainement afin de me protéger d’éventuelles attaques.

Ce fut un concert de grognements sourds.

Les ombres avançaient, Keir reculait. Une étrange danse macabre se jouait au ralenti, face à moi.

Le premier qui sortit des pins était gris foncé. Il ressemblait à Keir morphologiquement et pourtant, il était différent. Il avait l’air plus loup-humain que monstre de film. Juste un détail, mais non des moindres : il était beaucoup, beaucoup plus grand que Keir – comment diable cela pouvait-il être possible ?

Il se tint sur ses pattes arrière avant d’adopter la même posture que mon ami. Ses babines se relevèrent tandis qu'un grognement s’échappait de son énorme gueule.

Un autre sortit du bosquet d’arbres. De couleur caramel brûlé, plus petit que le gris, mais l’air tout aussi teigneux.

Un troisième se montra à la lueur des lampadaires du parc, aussi grand que le premier, d'un gris clair mêlé à du beige.

Les loups-garous nous encerclaient désormais.

Je pensais qu’il n’y en aurait pas d’autres, cependant, un énorme loup blanc apparut. Lorsque je dis « loup », c’est parce que contrairement à ses comparses, celui-là était un vrai loup. Très massif.

Il s’avança, majestueux. L’air vibrait autour de lui. Ses yeux n’étaient pas jaunes, mais d’or liquide. Le loup blanc me fixait. Soudain, il frappa de la patte le sol et ce fut comme un signal aux autres pour foncer sur Keir.

Le frère de Liam envoya valdinguer le plus petit d’entre eux avant qu’il ne lui saute à la gorge. Ses compagnons cherchaient à atteindre sa gorge et ses pattes, aussi.

Ne sachant que faire, je reculai, complètement terrifiée. Avertir Liam ! Je devais me cacher et l’appeler... pour aider son frère. Je me retournai, m’apprêtant à courir, et... me retrouvai nez à nez avec l’énorme loup blanc aux yeux dorés.

Ça, ce n’était pas bon du tout.

Il s’approchait lentement de moi, nullement dérangé par les grognements et la lutte se déroulant dans mon dos. Lorsqu’il fut tout près, il pointa sa gueule au niveau de mon visage : quasi-instinctivement, je fermai les yeux et priai pour qu’il ne me dévore pas.

Le loup blanc posa sa truffe humide sur ma joue puis me renifla. Je devrais remercier ma fâcheuse tendance à m’évanouir au moment où cela se corsait. Les ténèbres m’envahirent et me bercèrent dans leurs bras tendres.

 

***

 

Je percevais quelque chose de froid autour de mon cou.

— Et l’autre bestiole, son frangin, il est vivant ? s'enquit une voix masculine

— Oui. Nous n'avons aucune raison de le tuer, lui répondit une autre, vaguement familière.

J’étais vivante. Une bonne chose. Keir aussi. Encore une bonne chose.

Je sentais que l'on me portait. Une odeur de musc, de pins et d’herbe fraîche flottait dans l'air ambiant. Le corps sur lequel ma joue reposait était chaud et les battements du cœur de cette personne, rapides.

J’entendis comme un bruit de portière et éprouvai la sensation de déplacement produite lorsqu'un véhicule roule.

Cependant, les ténèbres m'emportèrent à nouveau, me tirant plus profondément dans un néant de bien-être rassurant.

 

 

 

chaineze ameur <c.ameur94@gmail.com>