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— N'avez-vous pas une entreprise à diriger ? lança Kylie en se reculant d'un
pas, puis d'un autre.
A sa grande surprise, Cade ne tenta pas de la retenir, et elle ressentit une
légère déception.
— Seriez-vous en train de m'intimer l'ordre de retourner au bureau, patron ?
— Evidemment que non. C'est juste que... Vous n'avez aucune raison de perdre
votre temps ici. Tout va bien.
Tout, sauf elle. Elle se sentait à cran, déstabilisée, et désespérément partagée
entre son désir de voir Cade rester et celui de le voir partir.
— Je n'en doute pas. Et je vais vous laisser un peu de répit... mais à une
condition, dit-il avec un sourire de prédateur qui ne fit qu'aiguiser les sens
déjà en émoi de Kylie.
— Laquelle ? Vous céder toutes mes actions dans BrenCo ? demanda-t-elle en
espérant paraître suffisamment détachée et cynique — ce qu'elle n'était pas du
tout.
— Le jour où je vous achèterai vos actions, si ce jour arrive, il n'y aura aucune
condition préalable, répondit Cade sur un ton complètement dépourvu
d'humour. C'est à vous, et à vous seule, qu'il appartient de décider de garder
ou de vendre vos actions dans BrenCo, Kylie. Mais c'est une décision qui doit
être prise en connaissance de cause.
— Et vous vous proposez de tout m'expliquer ?
Elle imaginait qu'il lui suggérerait de maintenir le statu quo à BrenCo, alors
que ses oncles lui présenteraient des arguments en faveur de la vente.
Réprimant un soupir, Kylie regretta de ne pas se trouver dans un tribunal de
Philadelphie, face à un juge et un jury.
— En effet, je vais vous expliquer, Kylie.
Comment avait-il réussi à rendre ce verbe, innocent à l'origine, si excitant et
lourd de promesses pas innocentes du tout ? Malgré le vent glacé qui
tourbillonnait autour d'eux, Kylie sentit le feu lui monter aux joues.
— Si vous avez un peu de temps, j'ai apporté tous les documents nécessaires
pour une présentation complète, dit Cade, coupant court aux pensées confuses
de Kylie.