avait fait un peu d'humour, et en véritable Brennan qu'elle était, elle avait

immédiatement pris la mouche.

Plusieurs minutes s'écoulèrent, et Cade fut le premier à briser le silence.

— Le bureau de Gene ressemble exactement à ce qu'il était de son vivant. A

croire qu'il vient juste de s'absenter pour une minute ou deux.

Agacé, il regarda Kylie, qui ne semblait toujours pas décidée à lui adresser la

parole. Qui croyait-il donc berner ? Elle représentait pour lui plus qu'une

Brennan, et BrenCo ne constituait pas sa seule motivation. Cade dut se rendre

malgré lui à l'évidence : cette femme occupait toutes ses pensées, comme

aucune femme auparavant

Il observa son profil, sa peau d'ivoire et la légère coloration rosée de ses joues,

la courbe gracieuse de son cou. Elle passa une mèche de cheveux derrière son

oreille, et le regard de Cade s'attarda sur le lobe délicat de son oreille, orné

d'un fin brillant. Avec son jean et son sweat-shirt, elle paraissait plus jeune,

plus décontractée que dans son tailleur de femme d'affaires... et deux fois plus

jolie et sexy !

Bien que le sweat-shirt de Kylie soit vague — rien de comparable avec les

tenues moulantes de ses cousines, Brenda et Bridget — il pouvait deviner le

contour de ses seins. La subtilité, les secrets intimes cachés sous l'épais tissu le

narguaient et l'excitaient, parce qu'il savait ce qui était si discrètement

dissimulé.

Les souvenirs érotiques de Kylie Brennan allongée sur son canapé, les yeux

fermés, ses lèvres entrouvertes, sa poitrine ferme et nue sous ses doigts le

bouleversèrent et Cade se tortilla, torturé par l'exiguïté soudaine de son

pantalon.

— Le bureau d'oncle Gene est resté tel quel depuis son décès ? demanda la

voix de Kylie, qui détourna Cade de ses pensées érotiques. Il a toujours été

aussi froid et impersonnel ? Pas de photos ni de diplômes sur les murs, rien

sur le bureau ou sur les tables. On se croirait presque dans une cellule de

moine.

Cade, dont les pensées n'avaient rien de monastique, émit une sorte de

grognement en guise de réponse.

— C'est la première fois que je pénètre dans le bureau d'oncle Gene, reprit

doucement Kylie en marchant le long des étagères et en observant les livres

qui y étaient rangés : des dizaines d'ouvrages techniques, des rapports

d'études sur l'environnement, un dictionnaire, et quelques biographies de

militaires illustres. Lorsque nous venions ici, enfants, la porte était toujours