— Je suis allée à Port McClain.
— Le paradis des déchets toxiques de l'Ohio ! Oh, désolé sœurette. J'oubliais
que tu en avais hérité.
— Cela m'a permis de mieux connaître les Brennan, reprit-elle, espérant
orienter la conversation sur son séjour.
— Et alors ? Au fait, sais-tu qui est ce fameux McClain ? Papa prétend qu'il n'a
jamais existé, mais dans ce cas, d'où vient le nom ? Et pourquoi Port McClain,
alors qu'il n'y a pas de port ? C'est une ville de dingues, Ky.
— Je... Je vais vendre les actions de BrenCo qu'oncle Gene m'a léguées. A Cade
Austin.
— Ah oui, le P.-D.G. Le cher fils qu'oncle Gene n'a jamais eu. Papa semble
l'apprécier.
— Qu'est-ce que papa t'a dit sur lui, Dev ? demanda Kylie, sur ses gardes.
Raconte-moi tout.
Devlin attendit la pause publicitaire pour répondre.
— Rien de particulier... Pourquoi ? Tu te renseignes sur ce type avant de
vendre ? Contacte donc le FBI, dit-il en riant de sa propre blague.
Kylie soupira. Son frère n'avait saisi aucun des indices qu'elle avait glissés
dans la conversation.
— J'ai visité le Rock and Roll Hall of Fame aujourd'hui, dit-elle, renonçant à
se confier à son frère.
Il sembla immédiatement intéressé et détourna le regard de la télévision
pendant qu'ils parlaient des différentes expositions. Kylie ne compta pas le
nombre de fois où elle prononça le nom de Cade. Après tout, il l'avait
accompagnée, et il était normal qu'elle parle de lui, de ses remarques, de ce
qu'il avait pensé du musée.
Bien que manquant parfois de perspicacité, Devlin nota que le nom de Cade
revenait fréquemment.
— Ça m'étonne qu'Austin t'ait accompagnée à Cleveland. Je croyais que ce
type ne s'intéressait qu'aux incinérateurs ou à la pollution de l'air.
C'était l'encouragement que Kylie attendait pour se lancer dans le récit de sa
fatidique visite à Port McClain — et sa relation étourdissante avec Cade
Austin. Elle n'omit aucun détail, et Devlin l'écouta attentivement. Il éteignit
même la télévision et la laissa parler sans l'interrompre.
Quand elle eut terminé, Kylie se laissa retomber contre les coussins, épuisée,
les larmes aux yeux.
— Qu'en penses-tu, Dev ? demanda-t-elle d'une voix tremblante. Tu crois que
tante Bobbie avait raison ?