Règles
- Les noms masculins avec une finale en « eur » font leur féminin en « euse » à condition d’avoir un participe présent de même radical.
Un vendeur vendant → Une vendeuse
Un acheteur achetant → Une acheteuse
Un coiffeur coiffant → Une coiffeuse
- Les noms en « teur » qui perdent leur « t » au participe présent font leur féminin en « trice ».
Un moniteur → Une monitrice
Un facteur → Une factrice
Un acteur → Une actrice
Certains exemples n’ont aucun verbe qui leur corresponde. D’autres perdent seulement le « t » à la forme verbale.
Un directeur dirigeant → Une directrice
Un correcteur corrigeant → Une correctrice
Un rédacteur rédigeant → Une rédactrice
Mais les exceptions sont légion.
Un sculpteur sculptant devrait faire son féminin en sculpteuse plutôt que sculptrice.
L’inspecteur inspectant devrait avoir pour homologue une inspecteuse et non une inspectrice.
Selon la règle, il semble tout à fait justifié de proposer « autrice », féminin qui est suggéré par certains dictionnaires. Mais l’usage en a décidé autrement et a entériné « auteure ». On trouve couramment dans la presse « écrivaine ». Le sujet se prêtant à la polémique, il n’est pas considéré comme une faute de laisser le mot au masculin « un auteur ». Mais un problème se présente rapidement pour les autres accords de la phrase :
Un(e) auteur rompue à l’exercice de l’écriture ? si l’on parle d’une femme… Pourtant personne ne sera choqué de lire : Agatha Christie était une romancière hors pair !
Les féminins en « eure » sont tout à fait admis. Libre à chacun de les utiliser ou non.
Un professeur → Une professeure
Un procureur → Une procureure
Le langage juridique a son propre féminin en « esse ».
Un bailleur → Une bailleresse
Un demandeur → Une demanderesse
Un défendeur → Une défenderesse
Difficulté – Genre déesse (plutôt des « esse »)
Le féminin des noms en « ète » permute son [è] en [é] et fait sa finale en « esse ».
Un poète → Une poétesse
« Poétesse » est quelquefois considéré comme un mot péjoratif.
Un prophète → Une prophétesse
- À cette série de féminins s’ajoutent les noms épicènes, c’est-à-dire ceux dont l’orthographe ne varie pas d’un genre à l’autre !
Un maire → Une maire
Un artiste → Une artiste
Un journaliste → Une journaliste
C’est le cas pour un grand nombre de noms d’animaux.
Un crocodile mâle → Un crocodile femelle
Une souris mâle → Une souris femelle
- Des noms changent complètement de radical à la forme féminine.
Un homme → Une femme
Un garçon → Une fille
Un mâle → Une femelle
Un empereur → Une impératrice
Difficultés – Attention aux formes
Certains noms prennent des formes différentes selon le sens.
« Hôte » qualifie autant la personne qui reçoit que celle qui est reçue ; son alter ego féminin « hôtesse » ne concerne que celle qui offre son hospitalité…
Un « serviteur » est au service de quelqu’un, la « servante » est attachée aux travaux domestiques…
« Enquêteur » présente deux féminins :
L’enquêteur fait équipe avec une nouvelle enquêteuse.
Les enquêtrices tentaient d’attraper les badauds pour les soumettre à l’épreuve du sondage.
Certains noms masculins n’ont toujours pas d’équivalents féminins :
« successeur », « vainqueur », « imposteur », « médecin », « chef »…
L’inverse est aussi vrai :
« cantatrice », « nourrice »…
« Sage-femme » doit être traité à part, étymologiquement le mot signifie « celui ou celle qui a la sagesse (le savoir) de la femme ».
Choisir son camp
Certains mots nous glissent de la bouche sans que nous en connaissions le sexe. La liste suivante devrait nous épargner cette situation fâcheuse.
Sont féminins
« acoustique », « alcôve », « algèbre », « amnistie »,
« anagramme », « anicroche », « antichambre », « apologie »,
« arrhes » (plur.), « atmosphère », « aura », « autoroute »,
« azalée », « coriandre », « ébène », « échappatoire »,
« écritoire », « encaustique », « épigramme », « épigraphe »,
« épitaphe », « équivoque », « escarre », « icône »,
« idole », « immondice » (plur. pour les ordures ménagères), « interview », « mandibule » (souvent au plur.), « moustiquaire », « nacre », « oasis », « omoplate »,
« onomatopée », « optique », « orbite », « oriflamme »,
« phalène », « réglisse », « scolopendre », « stalactite ».
Masculins
« acrostiche », « amiante », « antidote », « antipode », « antre »,
« apanage », « aparté », « apogée », « appendice », « après-midi », « arcane », « archipel », « armistice », « augure »,
« effluve », « épilogue », « équinoxe », « esclandre », « exergue »,
« exode », « globule », « granule » (pharmaceutique),
« haltère », « hémisphère », « hémistiche », « indice », « insigne »,
« intermède », « intervalle », « isthme », « midi », « minuit »,
« opprobre », « ovule », « pétale », « planisphère », « tentacule »,
« termite », « tubercule ».
« Obélisque » est du masculin comme Astérix (astérisque).
Difficulté – Alvéole
« Alvéole », autrefois masculin, est couramment employé au féminin de nos jours.
Les hermaphrodites
Certains noms ont une double identité (féminine et masculine) :
- Amour est masculin dans son emploi courant, féminin pluriel dans le sens de la passion.
De nouvelles amours sont nées.
- Cartouche est du féminin quand il s’agit des munitions, de la recharge du stylo, ou du « pack » de paquets de cigarettes.
Le cartouche encadre un titre ou une légende sur un document géographique, une carte, c’est aussi un ornement sur lequel on appose une inscription.
Des cartouches de l’Antiquité gréco-romaine ont été retrouvés sur des sarcophages pour le plus grand bonheur des historiens.
- Nous connaissons tous l’existence d’un couple, mais la couple d’œufs nous est moins familière. On l’utilise essentiellement dans cette expression.
L’emploi du féminin requiert toutefois une exigence. Les deux éléments réunis accidentellement doivent impérativement être de la même espèce. (Une couple de poulets.) « Le » couple est plus ouvert à la mixité !
- Délice est masculin au singulier et féminin au pluriel.
Cette boisson, quel délice !
Expression figée : Un de mes plus grands délices.
- L’expression foudre de guerre s’adresse à un grand capitaine. Masculin donc comme pour le tonneau.
Le vin était entreposé dans de nombreux foudres.
Féminin pour la foudre de l’orage et pour les foudres de l’excommunication.
- Même le beau geste n’a rien à envier à la geste qui relate l’épopée d’un héros.
Il a légué sa fortune à une œuvre caritative, quel beau geste !
- Il est plus prudent d’accepter le gîte et le couvert offert par notre amphitryon que de s’aventurer en mer sur un voilier qui risque de prendre de la gîte (inclinaison).
- Hymne, masculin au sens profane, devient féminin au sens religieux.
Ils se sont mis au garde-à-vous pendant l’hymne national.
- Œuvre est du féminin dans son acception courante, mais le masculin désigne l’ensemble de la production d’un artiste, excepté en littérature où l’on publie des œuvres complètes.
Connaissez-vous l’œuvre gravé de Callot ?
Masculin aussi pour le gros œuvre en bâtiment.
- Orge relève de la gent féminine, mais reste au masculin dans deux expressions : « l’orge mondé » et « l’orge perlé ».
- Orgue est normalement du masculin, mais il peut se soumettre au féminin pluriel. « De grandes orgues » désignent un seul instrument dans un style emphatique.
- Pâques est masculin singulier pour désigner la fête chrétienne.
Quand Pâques sera venu.
Féminin pluriel avec un adjectif épithète : Joyeuses Pâques.
Féminin singulier pour désigner la Pâque juive (sans s) ou la Pâque russe.
- Solde féminin pour le traitement des militaires et masculin pour les marchandises vendues au rabais et pour le compte bancaire.
L’essentiel pour un Nul pressé
Le masculin « aime » le féminin.
- Ajout du « e ».
Un marchand → Une marchande
- Doublement de la consonne + « e ».
Un Breton → Une Bretonne
- Changement de la finale (accent + « e »).
Un boulanger → Une boulangère
- Le « e » final se féminise en « esse ».
Un âne → Une ânesse
- Masculins en « eur » → féminins en « euse » s’il existe un verbe correspondant.
Un chanteur → Une chanteuse (parce qu’il existe un participe présent de même radical : « chantant »)
- Masculins en « teur » → féminins en « trice » si pas de verbe ou verbe de radical différent.
Un auditeur → Une auditrice (pas de verbe)
Un lecteur → Une lectrice (verbe lire)
- Noms épicènes.
Un fleuriste → Une fleuriste
- La structure change de l’un à l’autre.
Un singe → Une guenon
- Des noms à double genre.
Il a fini par lever le voile sur sa passion, la voile.