Foire aux questions
Tests et intolérances
➔ Les symptômes sont-ils toujours retardés de plusieurs heures ou plusieurs jours en cas d'intolérance alimentaire, ou peuvent-ils apparaître rapidement ?
Le test met en évidence des réponses tardives qui sont en relation avec la production d'anticorps IgG. Elles peuvent survenir de trois heures après un repas jusqu'à quatre jours après celui-ci.
➔ Peut-on prévenir une intolérance alimentaire si l'on sait par exemple que ses parents en présentent certaines ?
Rien n'est prouvé de façon formelle. Toutefois, chez les nourrissons, dont le système immunitaire est très immature, ainsi que chez les très jeunes enfants (avant 3 ans), il est recommandé d'effectuer le test chez la maman. Cela donne des informations parfois utiles, qui restent cependant approximatives et obligent le médecin à une interprétation critique des résultats.
➔ Je fais des allergies au latex et aux acariens. Cela signifie-t-il que j'ai un gros risque d'être intolérant alimentaire ?
Ce n'est absolument pas systématique. Il existe toutefois ce que l'on appelle des réactions croisées, puisqu'on constate des similitudes au niveau des structures protéiques appartenant conjointement à certains aliments et à certains allergènes non alimentaires. Ainsi les allergies aux acariens peuvent être associées à des allergies aux mollusques, crustacés et escargots. Les allergies à l'avocat, la banane, le kiwi, le melon ou la tomate peuvent être associées à une allergie au latex.
➔ Mes maux de ventre changent d'emplacement, à droite, à gauche, en haut, en bas, selon les jours. Est-ce le signe d'une intolérance ?
Pas nécessairement, mais il faudra tout de même le vérifier. Car la simple digestion des sucres en excès, ou dysbiose de fermentation, donnera plus volontiers des douleurs côté droit de votre ventre (côlon ascendant), alors que la dysbiose malodorante de putréfaction, liée à la digestion des protéines, va davantage donner des maux de ventre côté gauche (côlon descendant).
➔ Si j'ai mal à la tête chaque fois que j'ai bu du vin, mangé du fromage ou du chocolat, est-ce forcément que j'y suis intolérant ?
Oui, c'est possible, mais les réactions céphalalgiques à ces aliments, et notamment à leur association, font davantage penser à une intolérance à l'histamine qu'à une intolérance retardée de type III à IgG. Certains aliments sont riches en histamine, d'autres sont « histamino-libérateurs » (voir le chapitre 6). Une pseudo-allergie aux sulfites est aussi envisageable après absorption de vin.
➔ Quelle garantie offrent les aliments sans gluten d'être réellement sans gluten ?
Le logo épi barré dans un cercle, que l'on trouve sur les boîtes des aliments, atteste de l'absence de gluten dans le contenu de ces aliments (voir le site www.afdiag.fr). Il faut se méfier des appellations « naturellement sans gluten » qui peuvent contenir des traces de gluten. Dans ce cas, les aliments ne contiennent pas de gluten, mais l'atelier ou la chaîne dans lequel ils sont fabriqués peut contenir des poussières de farine de blé et contaminer l'aliment.
➔ Je ne réagis qu'à certains laitages ? Pourquoi ?
Il y a plusieurs raisons à cela. Les produits laitiers contiennent des protéines, comme la caséine, et du lactose, un sucre. On peut être, d'une part, intolérant à certaines de ces protéines, ce que le test IgG permet de vérifier. Cependant, durant les processus de fabrication des produits laitiers (stérilisation, pasteurisation, écrémage, etc.), les protéines sont transformées, dénaturées, réduites en nombre, ce qui abolit parfois les effets antigéniques des protéines du lait. Vous pouvez donc réagir diversement vis-à-vis des différents produits laitiers. D'autre part, indépendamment de l'intolérance aux protéines, certains sont intolérants au lactose. Ce sucre est mal assimilé, par déficience d'une enzyme, la lactase. Cela provoque des troubles gastro-intestinaux, des ballonnements, des diarrhées, des vomissements. Les intolérants au lactose peuvent toutefois consommer des yaourts, dont les bactéries ont partiellement transformé le lactose, et les fromages qui n'en contiennent pas. Un certain nombre de patients sont à la fois intolérants aux protéines (intolérance immunitaire) et au lactose (intolérance enzymatique).
➔ Quelle est la part de l'alimentation industrielle et des additifs divers dans les allergies et les intolérances alimentaires ?
Elle occupe une place indéniable mais pas majeure dans l'étude que nous avons menée, comparée à l'impact du gluten, des produits laitiers et des œufs. Les additifs et liants alimentaires sont responsables comme les autres aliments d'intolérances alimentaires dans des proportions variables : importantes pour la gomme de guar (E412), et l'agar-agar (E406), plus modestes pour les autres.
➔ En cas d'intolérance à la levure, la consommation de boissons alcoolisées est-elle déconseillée ?
Effectivement, il reste des protéines solubles de levures dans le vin ou la bière finale, à des concentrations variables. Laissez l'alcool de côté au début de votre changement de régime. Soyez prudent aussi avec le levain, le vinaigre, les produits fumés, les fromages. Reprenez très progressivement la consommation de ces aliments, tout en surveillant votre état général.
➔ Si l'intolérance est liée au même phénomène d'hyperperméabilité intestinale, pourquoi peut-on avoir successivement des diarrhées et une constipation, deux conséquences opposées ?
On ne sait pas exactement pourquoi une altération de la muqueuse intestinale peut générer soit de la constipation, soit des diarrhées, d'autant que l'alternance diarrhées-constipation est aussi l'une des manifestations fréquentes dans les pathologies digestives liées aux intolérances.
➔ Je réagis au test avec des aliments que je n'avais encore jamais mangés jusqu'à présent. Comment est-ce possible ?
Vous pouvez être intolérant à des aliments que vous n'avez jamais mangés, parce qu'ils ont en commun certaines protéines avec des aliments que vous avez consommés. Par ailleurs, certains aliments appartiennent à la même famille végétale, par exemple les pommes de terre, l'aubergine, la tomate et le tabac (famille des Solanacées). Enfin, il est possible que vous ayez consommé à votre insu un aliment incorporé dans de nombreuses préparations ou sauces, le soja par exemple.
➔ Que dois-je faire des résultats du test ?
Consulter votre médecin pour la mise en place du programme d'exclusion des aliments et, selon les praticiens, d'un traitement complémentaire micronutritionnel de soutien.
➔ Les tests ImuPro sont-ils suffisamment complets ? Ne risquent-ils pas de passer à côté de certaines intolérances ?
Le test ImuPro 300 est très complet car il évalue 270 aliments parmi ceux qui sont le plus souvent consommés. On pourrait y inclure des aliments moins souvent ingérés sans forcément améliorer la performance globale du test, et surtout cela renchérirait un prix déjà élevé (505 euro). Le nouveau test Immuscreen 134 est deux fois moins cher (250 euro). Il détecte les intolérances aux 134 aliments les plus fréquemment mal tolérés par les patients, et reste donc un test intéressant à pratiquer si l'on ne dispose pas d'un budget suffisant.
➔ Quels sont les antigènes analysés par le test pour le lait, le pain et l'œuf de poule ?
Ce sont l'ensemble des protéines constitutives des différents laits testés et de l'œuf de poule. Pour ce dernier, on teste séparément le blanc d'œuf et le jaune. Le pain n'est pas testé en tant que tel, mais le blé et le gluten, ses principaux constituants, le sont.
➔ Comment procéder pour me faire rembourser le test d'intolérance par ma mutuelle ?
La sécurité sociale et les mutuelles ne prennent pas en charge des examens ou tests non validés scientifiquement en France. Malheureusement, les mutuelles et les autorités sanitaires n'ont pas conscience des économies qu'elles pourraient effectuer en prenant en charge des tests performants pour la médecine préventive, mais aussi curative.
➔ Existe-t-il d'autres tests d'intolérance alimentaire ?
Oui : nous avons indiqué quelques références en annexe 5. Certains sont d'ailleurs fondés sur les mêmes réactifs que le test ImuPro, que je privilégie pour sa fiabilité.
➔ Quand faut-il répéter le test complet ?
Il n'y a pas de raison de renouveler le test si votre état de santé est bon. C'est en revanche indiqué si les symptômes réapparaissent malgré un respect strict des recommandations diététiques. Cela signifie probablement que de nouvelles intolérances sont apparues ou que d'anciennes intolérances se sont réactivées (en raison des cellules mémoire de l'immunité) par reprise trop rapide ou intensive des aliments initialement non tolérés. Dans une attitude préventive, un intervalle de temps de deux ans est recommandé.