OMG ! Je viens d’être plaquée par Michaël !
Je suis étonnée et… contente ! Je n’aurai pas à faire le sale travail.
Il m’a quand même fait la morale, comme s’il possédait la Vérité. J’étais sur le point de me crever les yeux avec l’antenne du téléphone.
Il m’a dit que je lui avais « manqué de respect » et qu’il me trouvait « absente » quand il m’embrassait (je n’étais pas absente, j’essayais d’oublier sa langue qui gigotait comme une anguille !). Il a continué en me sermonnant sur mon « manque de sérieux » au sujet de mon avenir et de mes « problèmes à respecter les rêves d’autrui ».
J’entendais sa mère en arrière-fond lui suggérer quoi dire…
Après m’avoir brossé les oreilles avec ses reproches, il m’a fait sentir comme la pire blonde de l’univers. Un MONSTRE ! Est-ce qu’il croyait vraiment que j’allais me laisser faire ?
L’improvisatrice en moi a pris le dessus. Ça n’aurait servi à rien de lui faire des reproches. J’ai donc opté pour une réaction un peu, euh… comment dire ?… excessive.
Pour qu’il se sente mal, j’ai décidé de pleurer, comme s’il venait de me déchirer le cœur avec des ciseaux à bouts ronds et rouillés.
J’ai donc faussement méga pleuré. Comment on méga pleure faussement ? Il suffit d’en mettre vraiment trop. J’ai imaginé que Youki, mon p’tit chien d’amooour, venait de se faire avaler par une souffleuse à neige (cruel !) et j’ai geint. Et je n’ai pas laissé une chance à Michaël de parler.
En fait, je n’ai même pas compris ce que je lui ai dit. Mais je me rappelle avoir glissé les mots « pardon », « douleur » et « lampe halogène » (celui-là, je ne sais pas pourquoi).
Dès que j’ai eu l’impression que Michaël se sentait vraiment mal, j’ai raccroché. Et j’ai laissé le combiné activé pour qu’il ne puisse pas me rappeler. Question de lui faire passer une mauvaise nuit… Hé, hé, hé…
Il vient de m’envoyer un courriel : « Rappelle-moi, je veux te parler. » S’il pense ! Qu’il patauge dans ses remords, le monstre !
Finalement, ce n’est pas moi qui vais passer pour la méchante. Et du même coup, je vais me sentir moins poche de sortir avec Mathieu.
Je suis célibataire ! Yé ! J’ai bien hâte de l’annoncer demain matin à Celui-qui-fait-battre-mon-cœur.
(…)
Mom vient de me « suggérer » de me mettre au lit. Je ne suis même pas fatiguée ! Je vais aller rêver à Mathieu, tiens…