On va commencer par les bonnes nouvelles. Parce qu’il faut bien qu’il y en ait des fois.
1. Un homme a été arrêté en lien avec l’accident de Nath…
Ça a fait les manchettes en début d’après-midi et la rumeur s’est vite répandue dans l’école : la personne qui a heurté Nath avec son automobile a été arrêtée. Les policiers ont retrouvé son véhicule dans un garage.
Ça me fait un peu plaisir, mais Nath est toujours dans le coma, entre la vie et la mort.
2. L’impro
Avant le premier cours de ce matin, j’ai croisé Marguerite. Je lui ai annoncé que je ne voulais plus faire partie de l’équipe. Je lui ai dit la vérité : je traîne une blessure qui tarde à guérir. Toute cette histoire de harcèlement par courriel et de dénonciation m’a rendue amère. Et en plus, on a décidé d’annuler notre victoire. Je trouve ça injuste.
Je pensais qu’elle allait essayer de me retenir, mais non. Elle m’a dit qu’elle me comprenait et qu’elle était désolée de perdre sa meilleure joueuse. Elle m’a fait un câlin et elle m’a dit que j’étais « géniale ». Tellement gentille, je l’adore.
La bonne nouvelle, ce n’est pas vraiment ça. C’est que toute l’équipe me soutient. Si la victoire ne nous est pas remise, toute l’équipe des Dé-Gars va démissionner. C’est Mathieu qui a eu cette brillante idée.
Ce cher Mathieu…
3. Ouais, ce cher Mathieu
Ce matin, j’étais vraiment excitée à l’idée de le revoir. Avant de partir pour l’école, je lui ai envoyé un texto : « Je suis toute à toi. » Tellement romantique…
Mathieu a répondu, mais, euh, c’est Mom qui a reçu le message. Et Mathieu est un peu gêné, parce que c’était une réponse « olé olé ». Il ne veut pas me dire ce que c’est… Ça veut dire quoi, olé olé ? Est-ce que c’est un message indécent ? J’espère que non !
Je n’ai pas trop eu le temps de le voir. Je vais expliquer pourquoi plus loin.
Mais il m’a invitée dimanche à aller me baigner à la pis ci ne de l’université où il s’est trouvé un emploi de surveillant.
Quel maillot de bain je vais mettre ? Mon une pièce ou mon bikini ? Ou mon habit de neige avec mes raquettes, pour qu’elles ne me fassent pas de crise de jalousie ! Que de questions !
4. Il me faut un cellulaire !
Absolument. J’ai commencé à harceler Mom à ce sujet ce matin et elle n’est pas fermée à l’idée.
Je lui ai donné la véritable raison qui motive ma soudaine envie, parce que je suis sa fille et que je suis honnête : s’il y a une urgence (si ma langue se coince dans le trou d’un évier ou si je suis aux prises avec la malédiction de Toutankhamon), je dois pouvoir la prévenir. J’ai vu que j’avais atteint son cœur de maman.
Quoi ? Texter frénétiquement Mathieu ? Naaan. Ça ne m’intéresse vraiment pas.
On va aller magasiner demain.
5. Le journal de l’école
J’ai annoncé à Monsieur Patrick que je suis prête à participer au nouveau journal. Il était vraiment content. Il m’a assise sur ses épaules et on a défilé dans les corridors de l’école, et pendant qu’il soufflait dans un gazou, je hurlais : « On ne dit pas gazou, on dit mirliton ! »
Bon. Ce n’est pas tout à fait ce qui s’est produit. Il m’a dit : « Génial ! » Première réunion de travail la semaine prochaine. Entre autres, faut trouver le nom du journal. Il m’a demandé de réfléchir à la chose en fin de semaine.
Je vais le faire s’il me reste du temps après que j’aurai pensé à Mathieu…
6. J’ai eu 87 % dans un test de maths.
Est-ce qu’il y a quelque chose d’intéressant à ajouter ? Ah oui, la prof a corrigé avec un stylo mauve… Wow.
7. Le Club des Réglisses rouges remplit sa mission !
Kim et moi, on est très fières. Ce midi, une dizaine de personnes sont venues faire un tour. Il y en a qui ont passé en revue les brochures d’information (l’infirmière nous en a donné des dizaines), d’autres se sont assis et nous avons parlé. C’était chouette.
Je n’ai aucune formation particulière, Kim non plus, donc on ne peut pas donner de conseils. On se contente de guider les élèves vers les ressources et de s’intéresser à eux. C’est fou comme les gens ont besoin d’être écoutés !
Il y a eu ce gars qui pense couler son année, par exemple. Il nous a demandé si on savait comment faire pour lâcher l’école.
Sauf que tous les midis, c’est un peu intense. Donc Kim et moi, la semaine prochaine, on va organiser une séance de recrutement pour trouver des bénévoles disposés à nous aider.
(…)
On passe aux mauvaises nouvelles.
1. Fred est tombé sur la tête…
Ce n’est pas nouveau que Fred adopte un comportement d’extraterrestre devant une machine distributrice (hein !), mais là, il exagère.
Il n’arrête pas de parler du prix qu’il pourrait gagner dans la téléréalité débile. Il est obsédé. Il a dit à Mom que le lit de bronzage, c’est le « rêve de sa vie ». S’il le gagne, il pourra mourir parce que sa vie aura été « bien remplie ».
Perso, je n’ai aucune idée où on mettrait un lit de bronzage dans la maison. C’est énorme, ce truc. Et Mom a rappelé à Fred que c’était une machine à fabriquer des cancers de la peau.
Pas grave ! Fred continue de fantasmer sur cette machine. Ce matin, il a montré à Mom un dessin de lit de bronzage que Tintin lui a fait sur le ventre. Il veut le transformer en tatouage. J’ai failli vomir mes céréales tellement c’est affreux.
Une chance que Fred nous a dit ce que le dessin représente, parce que ni Mom ni moi n’aurions pu le deviner. J’étais sûre que c’était une pile de hot-dogs dans un conteneur à déchets, tandis que Mom croyait que c’était le visage d’un chien à la peau toute plissée. (J’ai eu beau regarder le dessin de tous les côtés, rien ne ressemble à un chien. Mom dit que le nombril de Fred était comme sa gueule. Pas du tout ! En tout cas…)
Fred prétend que depuis qu’il est tout petit, il RÊVE d’avoir un lit bronzant. Nous assure qu’il y pense à tous les jours. Et que pour s’endormir, il s’imagine dans un de ces grille-pain, ce qui le rend « calme et paisible ».
NAWAK !
Habituellement, je trouve Mom assez molle avec Fred. Mais cette fois, elle ne bouge pas d’un centimètre et reste sur sa position.
(…)
Je vais souper. Me semble que c’est toujours la même histoire. C’est fatigant, manger !
Mais c’est bon… Surtout quand ce n’est pas Pop qui cuisine !