Ça m’énerve. Il s’est passé quelque chose pendant le dîner de famille de Kim. Quelque chose qui me concerne, mais elle ne peut pas me dire ce que c’est !
Et pour ajouter au mystère, ce n’est pas quelque chose que j’ai fait et mon nom n’a même pas été mentionné pendant le dîner.
Qu’est-ce que ça peut être ? Kim ne veut même pas me donner un indice.
Je n’en ai aucune idée. Aucune. Elle m’a dit que j’allais bientôt apprendre ce qui se passait.
Schnoute ! Je déteste ça. C’est ma best et elle ne me fait pas confiance. Si elle pense que je vais la lâcher, elle se trompe. Je vais la harceler jusqu’à ce qu’elle me dise ce qui se passe.
Namasté est fâchée !
(…)
Que le grand cric me croque ! Mathieu a le nez cassé ! Après s’être rendu à l’hôpital ce matin, il m’a envoyé par texto une photo de son visage : il a l’air d’un raton laveur. Ses yeux sont noirs et il a un super gros bandage sur le nez.
Il a été battu par un enfant de cinq ans !
On ne peut pas raconter ça à l’école. Il va faire rire de lui. Faudra inventer une histoire, raconter comment il a dû affronter les membres d’un gang de rue, armés jusqu’aux dents, qui voulaient s’en prendre à moi. Bien entendu, courageusement, il m’a défendue.
Pauvre ti-chou.
La mère des jumeaux était sans connaissance quand elle a vu ce qu’un de ses fils avait fait. Elle s’est excusée un million de fois.
Je commence à penser que je porte malchance. J’ai cassé un verre sur le bras de Michaël, Nath a été frappée par une auto, Fred s’est fracturé la cheville et le tibia, et Mathieu a le nez cassé. Avec les chats noirs, passer sous une échelle et casser un miroir, faudra ajouter « être l’ami de Namasté ».
Je voulais le voir aujourd’hui, mais c’est à mon tour d’avoir un dîner de famille où ma présence est « requise », dixit Mom.
Ça me fait penser, Matou m’a parlé d’une blague vraiment horrible, hier soir. Une femme demande à sa gardienne d’arriver à 19 heures. Elle lui dit que l’enfant est déjà couché, mais en réalité, l’enfant est ailleurs.
À 23 heures, quand la femme revient, elle va dans la chambre du petit, sort quelques instants plus tard, le visage décomposé après avoir découvert que son enfant n’est pas dans son lit. Le deux femmes le cherchent partout et ne le trouvent pas.
OMG ! Je n’ose même pas imaginer comment je réagirais !
Ce n’est pas une blague, c’est un supplice.
(…)
J’ai plein de devoirs et je dois étudier.
Je me plains, c’est tout. Ça fait du bien.
Paraît que si je veux avancer, faut que je me mette au travail.
Beurk.