Blandine vint au grand marché du samedi avec un pot de bonne mélasse de la Barbade, ayant prévu d’en offrir aux enfants lénapes et mohawks pour mieux attirer leurs aînés.
Et elle fut contente de l’avoir emporté, car Embers de With, un propriétaire terrien de Beverwyck, voulut immédiatement l’échanger contre un baril de salpêtre.
« Je n’ai pas besoin de sel de pierre, lui expliqua-t-il. La mélasse, en revanche, j’en aurai l’usage. »
Les indigènes remplissaient la place centrale, affluant des huttes que les marchands locaux mettaient à leur disposition le temps que durait le marché. Les tavernes, à dix heures du matin, étaient déjà occupées par des clients assoiffés.
Beverwyck. « Castor-Ville. »
Le marché ouvert à l’intersection des rues Handlaer et Yonkheer, épicentre du commerce, était appelé le « Fuyck », une transcription hollandaise d’un mot indigène. Parce qu’il ressemblait beaucoup à « Fuck », qui signifiait « baiser » en anglais, ce terme donnait lieu à de nombreuses plaisanteries grivoises de la part des marchands anglais autorisés à faire des affaires ici.
La neige des derniers jours avait fondu. Le soleil écrasait la scène, offrant l’une des rares journées chaudes de la saison, avant que le froid et l’obscurité hivernale ne s’abattent sur cette partie du monde.
Blandine accueillait avec délices la chaleur du soleil sur son cou, et elle desserra le foulard de dentelle que la décence exigeait qu’elle portât, une convenance qu’elle honorait plus souvent en y manquant qu’en l’observant.
Elle ne pouvait s’offrir une importante garde-robe, mais le peu de vêtements qu’elle possédait étaient tous de couleur vive, et très féminins. Aujourd’hui, elle portait une robe couleur bleuet avec un corsage moulant, des manches bouffantes et des jupons jaunes. Elle trouvait les bonnets idiots.
Comme elle prenait le soleil dans Fuyck, assise sur le baril de salpêtre contre lequel elle faisait cogner ses talons, elle aperçut Edward Drummond, qui ne l’avait pas encore vue.
Drummond, le marchand de céréales du Lion Rouge.
L’Anglais, vêtu simplement d’une blouse blanche flottante, d’un pantalon de cuir et de bottes cavalières qui lui montaient aux genoux, grimpait la colline depuis le fort pour rejoindre le marché grouillant, où toute la journée serait consacrée aux affaires.
Elle le regarda discuter, volubile, avec un petit groupe de marchands de céréales et de fourrures. Cet homme jouait un rôle, Blandine en fut frappée, et il prenait cela à la rigolade.
Eh bien, monsieur Drummond, essaya-t-elle de se mentir, je vous avais complètement oublié. Elle était surprise de le voir dans le Nord. Était-ce son regard qu’elle avait senti sur elle ces derniers jours ?
Les hommes et les femmes se comportaient servilement autour de lui, ils buvaient littéralement ses paroles. Blandine se sentit dégoûtée par la flagornerie courtisane des colons à l’égard des Européens d’allure aristocrate.
Comme toutes les personnes nées et élevées en Amérique, Blandine Van Couvering nourrissait un sentiment inverse. Elle savait que, d’une certaine façon, les gens de la Nouvelle-Néerlande étaient plus forts, résistants et courageux que leurs cousins de l’autre côté de l’Océan. Du moins, c’est ce qu’elle pensait d’elle-même.
Drummond repéra Blandine à l’autre bout du marché. Lui adressant un grand sourire, il fit une révérence digne de la cour du palais Saint-James.
Pouah. Le bellâtre anglais dans toute sa pompe.
Elle descendit de son perchoir, lui tourna le dos, donna un coup de pied au tonneau de pierre de sel et essaya de disparaître parmi les innombrables marchands agglutinés.
Toute la matinée, cependant, elle se sentit suivie par une ombre. En plus de celle d’Antony, qu’elle voyait distinctement.
Elle apercevait Drummond de temps à autre, qui fendait la foule ou parlait avec d’autres marchands. Il ne la regardait jamais, mais Blandine avait l’impression diffuse qu’il posait pour elle.
Elle décida de l’ignorer et de s’occuper de ses affaires.
L’échange mélasse contre salpêtre se révéla heureux. Daniel Voorhees, l’un des principaux fabricants de munitions de la colonie, était venu au marché chercher tout le soufre et le salpêtre qu’il pourrait trouver. Les récentes tempêtes avaient anéanti presque toutes ses réserves.
Embers de With revint voir Blandine pour récupérer le fût de pierre de sel, mais elle était au courant de la situation et alla elle-même trouver Voorhees.
« Un tonnelet, dit Voorhees en voyant Blandine rouler le petit fût vers lui. Je vous en donne six rouleaux de lin de Haarlem.
— J’en prendrai douze. »
Comme l’homme refusait, avec force jurons, elle fit rouler le fût en arrière et s’éloigna. Il la rappela, lui proposa douze rouleaux et fut consterné de l’entendre en demander quinze. Il les lui accorda à contrecœur, mais le résultat fut le même.
Elle trouva une bonne maison pour les rouleaux, qu’elle échangea contre six barils de semence de maïs. Puis les semences de maïs se transformèrent en froment à la suite d’une transaction avec le propriétaire d’une plantation dont le maïs avait rouillé cette année-là. Il avait du froment, il avait besoin de semence, Blandine troqua donc ses six barils contre les dix qu’il possédait.
Elle eut ensuite la bonne fortune d’être la première à saluer Chemise Bleue, le sachem des Sénécas, quand il arriva avec les diverses peaux qu’il n’avait pas voulu vendre au marché de printemps car il espérait en tirer un meilleur prix à l’automne. Il avait de la loutre, du rat musqué, du chat, du cerf, mais il était particulièrement fourni en vison de qualité, facile à vendre.
Blandine flaira immédiatement la bonne affaire, elle savait que le vison valait de l’or depuis que le roi de France avait lancé la mode des cols de fourrure très doux.
« Je n’ai pas besoin de froment, lui dit Chemise Bleue quand elle fit son offre. Vous le savez. »
Blandine jeta un coup d’œil aux autres marchands de la foire. Ils n’avaient pas encore repéré le sachem, mais cela ne tarderait pas. Elle n’avait pas beaucoup de temps devant elle.
« Attendez-moi ici, dit-elle au chef des Sénécas en utilisant le patois des affaires. S’il vous plaît. Je reviens tout de suite. »
Elle fourra une pipe remplie de tabac dans la main de Chemise Bleue, espérant ainsi l’occuper.
Puis elle s’élança dans Fuyck, pensant : Froment, froment, froment, qui a besoin de froment ?, se gardant bien de le dire tout haut. Songeant un instant à Drummond, le faux marchand de céréales.
Elle allait perdre l’affaire, elle le savait. Elle ne pouvait pas se le permettre.
Son sauveur apparut, barbu et puant, en la personne de Skag Smith, un Anglais rugueux qui habitait la frontière et qui était assis au milieu d’un tas de fûts de rhum. Essayant de maîtriser son affolement afin de ne pas inciter l’homme à monter son prix, elle troqua son froment à égalité, dix fûts de céréales contre dix fûts de rhum (que les Indiens appelaient « le lait anglais »).
Quelques secondes plus tard, elle discutait avec Chemise Bleue et se retrouvait bientôt en possession de douze douzaines de peaux de vison parfaitement séchées.
Les autres marchands étant eux aussi au courant du caprice du Roi-Soleil*, ils savaient que le vison rapporterait la saison prochaine à Londres et Anvers, mais ils n’étaient pas allés trouver Chemise Bleue assez vite. Blandine s’était pratiquement accaparé le marché.
Une petite troupe de handlaers s’assembla autour d’elle. Elle repoussa des offres et des contre-offres acharnées. Antony jetait des regards noirs aux marchands quand ils s’approchaient trop de ses tas de peaux.
Blandine se sentait de merveilleuse humeur. Elle était au sommet. Elle désira brièvement que le freluquet anglais la voie maintenant, mais elle chassa aussitôt cette idée, indigne d’elle.
Embers de With émergea de la foule des marchands agglutinés autour de Blandine et la rejoignit.
« Le monde évolue, c’est sa nature », proféra-t-il.
Une entrée en matière.
« Qui sait combien de temps le vison gardera sa valeur actuelle, excessive ?
— Pourtant, le monde entier suit Louis, dit Blandine. Ne sommes-nous pas des moutons ? Ce que porte le roi de France, nous pouvons être sûrs que les cours de Londres, du Portugal, de l’Empire et de l’Espagne le porteront aussi.
— Pas l’Espagne, sûrement pas, répondit de With.
— Ils teignent les fourrures en noir, lui rappela Blandine.
— Et évidemment, il y a aussi d’importants arrivages de Russie », répliqua-t-il.
Soudain, Edward Drummond apparut à côté d’elle.
« Vous n’avez pas entendu parler de l’embargo décidé par le tsar ? » demanda-t-il à de With.
Celui-ci tressaillit.
« Un embargo ? »
Drummond opina du chef.
« Total. Pour protéger la population des visons de Sibérie, qui a beaucoup diminué dans la nature. »
Blandine en aurait presque ri, mais elle éprouvait le besoin simultané de le frapper au visage à cause de son air arrogant et de sa coiffure sophistiquée.
« S’il vous plaît, monsieur, lui dit-elle avec un air grave, je peux fort bien m’occuper de mes affaires.
— Des renseignements pertinents, rien de plus, dit Drummond à voix haute. Je reviens tout juste de la grande-principauté de Moscou. »
Vraiment ? Vous revenez de là-bas, petit Anglais crétin et précieux ?
Blandine se concentra sur de With qui fulminait, le souffle court, à deux doigts de faire sauter les boutons de sa veste. Il était moins calme que dans la matinée, quand Blandine et lui avaient effectué le troc mélasse contre salpêtre.
La pression liée au négoce affectait les hommes de différentes façons. Certains étaient incapables de rester lucides et de considérer les affaires pour ce qu’elles étaient, un grand jeu.
« Vous savez, j’ai entendu parler d’une méthode pour élever ces bêtes, dit Blandine. Ce serait peut-être un moyen de s’assurer un approvisionnement régulier. Mais les élever prendrait sans doute plusieurs saisons.
— Et à ce moment-là, intervint Drummond, le roi Louis pourrait bien être revenu à l’hermine.
— Ou à la zibeline », ajouta Blandine avec un léger sourire.
Les ombres s’allongeaient autour du Fuyck. Les hommes commençaient à se diriger lourdement vers les tavernes, épuisés par la frénésie des échanges. Les affaires seraient bientôt terminées pour aujourd’hui.
« Très bien ! éructa de With. Qu’est-ce que vous voulez pour le lot ?
— Tout mon approvisionnement ? Ne serait-ce pas idiot de ma part ?
— Dites-moi, insista le marchand, hors de lui.
— Je ne sais vraiment pas. Que proposez-vous ?
— Pour l’amour de Dieu ! »
Blandine compta mentalement les peaux soyeuses, qui valaient subitement de l’or.
« Vous avez une propriété à Beverwyck, sur les hauteurs donnant sur le fleuve, dit-elle. Presque un acre anglais, je crois, d’après la carte. »
De With la dévisagea. Un terrain, un sol bien ferme, un morceau de pays, contre des peaux d’animaux morts. « La parcelle qui est juste en bordure de la route de la Poste, rétorqua-t-il avec un air vaguement accusateur.
— C’est cela », répondit Blandine.
Elle attendait.
« Elle fait un acre, soupira de With.
— Oh ? Je n’ai pas vraiment étudié la question. »
Il fit quelques pas de-ci, de-là, ventre en avant, yeux exorbités, furieux à l’idée d’être battu par une femme.
« Il me faudra un acte de transfert signé devant témoins », décida Blandine.
Ce qui fit exploser de With.
« Je n’ai qu’une parole ! s’écria-t-il. Demandez à tout le monde. »
Blandine regarda autour d’elle. Une nuée de marchands assistaient à la négociation, amusés d’avance. Drummond observait attentivement.
Elle attendit encore un peu. Allons, bonhomme, décide-toi.
Pour finir, exaspéré, il souffla : « L’acre est à vous », et l’assemblée des marchands laissa fuser rires et acclamations.
Blandine jeta un coup d’œil à Drummond. Elle ne put s’empêcher d’échanger un petit sourire avec l’Anglais.
« Une dernière chose, ajouta-t-elle en se retournant vers de With. Ou deux choses, en fait.
— Quoi donc ? »
Blandine attrapa une peau de vison du tas bien enveloppé.
« J’en garde une, dit-elle. Un cadeau pour un ami.
— Son amant ! s’exclama un handlaer, Warner Wessels, pour le plus grand plaisir des badauds.
— Oui ? fit de With. Et l’autre chose ? »
Elle savait ce qu’elle voulait. Sa marchandise initiale, celle avec laquelle elle avait commencé la journée.
« J’ai besoin d’un pot de bonne mélasse de la Barbade. »
Sur les visages des pierres étaient écrits le nom du soleil, le nom du vent, le nom du cœur et du rein et du foie. Mais ce qui était le plus souvent écrit, et en plus gros, c’était son nom.
Foudre.
Le soleil brûlait d’un éclat cuivré. Derrière le guerrier se balançait le cerf qu’il avait traqué et tué, et qui se vidait de ses fluides sur les racines noueuses.
L’arbre auquel la carcasse était suspendue se dressait à l’entrée de la grotte. Sa grotte. Le secret de Foudre. La Maison des Pierres.
Cette clairière en haut de l’île de Manhattan était traversée par le chant d’une rivière qui coulait sur un lit de pierres, un cours d’eau que les Hollandais appelaient le Spuyten Duyvil. Les galets claquaient dans les flots. Cette chanson en faisait la Maison des Pierres. Et les pierres en faisaient un château pour le witika.
Enfant, Foudre avait visité, plus bas sur le rivage de Manhattan, le grand village lénape de Shorakapock. Un lieu de festin estival. Chepi y vivait, Alawa, Nuttah et sa vieille mère Hausis. Aujourd’hui, ils étaient tous morts.
Il pouvait s’avancer dans les anciens monticules de coquilles de Shorakapock, plonger jusqu’à la poitrine dans ces tas de coquilles d’huîtres jetées là. Ainsi il nagerait dans les anciens banquets du village. Les décharges s’étendaient autour de l’extrémité de l’île. Des coquilles à perte de vue, autant que d’étoiles dans le ciel.
Et il avait bien conscience qu’il y avait dans le tas des coquilles qu’il avait lui-même jetées pendant les festins de l’été ; et la délicieuse eau salée lui dégoulinait sur le menton pendant qu’il gobait la succulente chair de Sœur Huître.
Le sang du cerf s’écoulait toujours.
Avant l’aube ce matin-là, il avait découpé un morceau de sa peau, parsemée d’épaisse fourrure rousse. Il avait étendu la peau et s’était préparé à accomplir le travail pour son maître. Le sang avait fait briller sa lame d’une teinte écarlate semblable à un lever de soleil.
Il avait gratté la peau comme on faisait autrefois, pas avec un couteau mais avec un coquillage affûté. Il l’avait retournée et avait effleuré les restes de chair. Accroupi au-dessus d’une pierre, il s’était piqué la paume et avait fait couler quelques gouttes de son sang pour qu’il se mélange avec les entrailles du cerf. Frottant un doigt contre les amas de graisse, il avait porté le sang à ses lèvres. Un lait de vie, même dans la mort.
La peau l’appelait depuis la pierre chaude sur laquelle il l’avait étendue. Où seront mes yeux ? demandait la peau. Quelle forme aura ma bouche ?
Il dut s’allonger un moment pour réfléchir. Il s’affala sur l’herbe, la jambe dépecée d’un enfant swannekin tout près de son visage.
Frère Cerf avait sa propre mémoire, pensa-t-il. Frère Cerf portait en lui-même la couronne de sa ramure et les souffrances que son peuple avait connues entre les mains des Swannekins.
Je t’aiderai dans ton combat pour la vengeance, dit le cerf.
Foudre réfléchit à la façon dont il pourrait découper le cuir, d’une main sûre, et avec la délicatesse d’une femme. Ces derniers mois, il avait développé des talents qu’il ne se connaissait pas.
Les yeux, la bouche, il les taillerait magnifiquement. Comme le witika l’exigeait.
En même temps son esprit repassait langoureusement le fil des préparations effectuées dans le passé et celles qu’il accomplirait à l’avenir. À l’entrée de la grotte, les trophées s’entassaient pêle-mêle.
Cœurs, reins, foies. Des doigts, beaucoup de doigts, et des orteils, rapportés de tous les lieux où il avait fait ses préparations, dans toute l’île. Chacun d’entre eux était aussi petit, aussi précieux que les coquillages servant de wampum. Son maître préférait garder les vêtements des orphelins, tachés ou propres, en souvenir, mais Foudre tenait davantage aux parties du corps.
Seul manquait ce qui était dévolu aux festins.
Le mort l’appela, aussi. Où sont mes yeux, où est mon pénis, où est mon utérus ?
Oh, oh, répondit-il, ils sont là.
Il aimait assister au pourrissement.
Il était allongé depuis des heures, aussi immobile qu’une pierre, à plat ventre dans l’herbe. À quelques mètres de lui, ses fétiches. Silencieusement, patiemment, il observait les progrès de la putréfaction, le mollet qui devenait jaune et dur, le suintement noirâtre des organes, la manière dont les choses se métamorphosaient en d’autres choses.
Le processus de décomposition avait pour lui une majesté plus grande que celle qu’il avait pu ressentir lors des cercles de chant de son peuple, des quêtes de vision ou des cérémonies qui avaient fait de lui un homme.
Les dangers étaient permanents. La nature tout entière semblait déterminée à s’attaquer à sa munificence. Cœurs, reins, foies, je serai votre protecteur.
Des buses volaient bas, avides d’un repas. Frères, votre heure n’est pas venue. Il plia son bras et leur jeta paresseusement des pierres. Partez ! Elles remontèrent, paresseusement elles aussi, en s’excusant.
Sœur Coyote poussa une plainte, puis renifla de dessous une corniche, implorant l’obtention d’un morceau de viande. Frère, s’il te plaît, s’il te plaît, disait-elle, je t’en supplie.
Son cœur était de pierre.
Il restait méfiant à leur égard. Il devait même se préserver des armées de fourmis résolues.
Mais il en favorisait certains.
Venez, Frère Mouche, papillon de nuit ami, chef scarabée avec vos fidèles légions. Il les regardait emporter leurs morceaux. Les uns après les autres, innombrables. Il resta inerte, tranquille, jusqu’à ce que les asticots sortent de leurs œufs et commencent à manger. Il les entendait se nourrir avec leurs crochets.
Je suis prêt, frère, murmura une voix.
C’était le masque qui l’appelait. Ses contours se révélèrent, parfaits dans leurs formes et leurs dimensions.
Il se mit debout et traversa la Maison des Pierres pour s’approcher de la peau sacrée. Il en caressa la surface marbrée, couverte de croûtes, irrégulière à cause des grosses gouttelettes et des veines.
Le prochain masque du witika.
Il leva sa lame et commença à couper.