11

Sur le chemin du retour — Linc étant reparti dans la voiture du shérif —, comme le buggy passait près de la ferme des Kauffman, Hannah demanda à Seth de s’arrêter.

— Je vais descendre ici, dit-elle. Je dois prévenir les Kauffman que la tombe de grossmamm risque d’être dérangée et je n’étais pas encore passée les voir. D’ailleurs, il faut que je leur annonce le mariage de Sarah avec Nate MacKenzie.

Les mains de Seth se crispèrent sur les rênes.

— Vraiment ?

— Et j’ai l’intention d’assister au mariage samedi prochain à Wooster, alors inutile d’essayer de m’en dissuader.

Il secoua la tête et serra les mâchoires.

— J’aimerais la convaincre d’y renoncer. L’amour mis à part, tu sais qu’il vaut mieux ne pas « se marier inégalement », comme dirait ton père.

— L’amour mis à part ? Cela me paraît difficile, tu ne crois pas ? En tout cas, pour moi. Oh ! bien sûr, oublions l’amour quand des choses terribles arrivent et…

Sentant le rouge monter à ses joues, elle se tut. Défendait-elle vraiment Sarah où faisait-elle allusion à sa propre situation avec cet homme ? Elle ne pouvait empêcher sa colère, enfouie depuis longtemps, de refaire surface de temps en temps.

— N’essaye pas d’emmener Ella avec toi, dit-il. Tu es partie avant de rejoindre l’Eglise, mais si on apprenait qu’Ella soutient le mariage d’une personne bannie de la communauté, elle risquerait l’excommunication. Notre famille n’a vraiment pas besoin de ça. Ecoute, Hannah, je pense beaucoup de bien de Nate MacKenzie et de ce qu’il a fait pour nous ici, et Sarah est une personne pleine de qualités, mais…

— Mais je suis supposée la laisser tomber ? J’ai peut-être passé la frontière, moi aussi, mais on ne devrait pas trahir ou abandonner quelqu’un et ensuite, juste…

Avant que le cheval se soit complètement arrêté, elle s’arrêta à mi-phrase et sauta du buggy. Voilà qu’elle parlait de nouveau d’eux. Seth tenta de la retenir par le bras, mais n’y parvint pas. Une fois à terre, elle s’éloigna rapidement.

— Quand tu auras fini de leur parler, cria-t-il, ne va pas courir à travers champs ou marcher sur la route. Je suis déjà en retard, alors promets-moi de demander à un des Kauffman de te raccompagner.

Elle se retourna pour le regarder avant de crier en retour :

— Ne me dis pas ce que je dois faire ! Tout ira bien… Très bien !

*  *  *

Debout près de la caisse du restaurant, Ray-Lynn décrocha.

— Bonjour, Ray-Lynn. C’est Jack ! Je sais que tu ne fais pas de livraisons, mais Linc Armstrong et moi-même te serions vraiment très reconnaissants si un de tes employés pouvait nous apporter quelques sandwichs. Nous sommes en plein boom à cause de nouveaux développements dans l’affaire, et nous n’avons rien avalé depuis le petit déjeuner.

— A propos de la fusillade ?

— En effet.

— C’est bientôt l’heure de ma pause. Vous êtes à ton bureau ? Je vous les apporterai moi-même.

— Ce serait formidable. Linc appréciera… et moi encore plus.

Sa voix s’était faite tendre quand elle avait proposé de l’apporter elle-même. Il s’imaginait sans doute qu’elle mourait d’envie de le voir, ce qui était vrai. Mais elle était surtout curieuse, et elle avait promis à Hannah de la tenir au courant de la progression de l’enquête.

Ray-Lynn confia la caisse à Leah Schwartz pendant qu’elle préparait les sandwichs avec du pain au levain, du raifort et des cornichons à l’aneth, accompagnés de salade de choux et de quatre tartelettes. Jack et Linc se shootant probablement au café, elle attrapa deux root beers 1 pour changer.

Après avoir mis le tout dans un panier, elle enfila sa veste. Le bureau du shérif n’était pas très loin, et elle se demanda pourquoi elle avait toujours l’impression de se trouver à des années-lumière de Jack. Elle ne pouvait pas sans cesse remettre la réponse au lendemain, comme le faisait Scarlett O’Hara, son héroïne préférée. A son avis, la responsabilité en incombait exclusivement au retour inopiné de Lillian Freeman dans cette ville qui avait déjà suffisamment de problèmes comme ça.

Ray-Lynn salua la réceptionniste et se dirigea directement vers le bureau de Jack. La porte étant ouverte, elle entra et déposa la nourriture dans un coin du grand bureau encombré. L’agent Armstrong arpentait la pièce, le téléphone sur l’oreille. Jack prit Ray-Lynn par le coude et l’entraîna dans le couloir.

— Sais-tu que tu es un vrai bonheur pour de pauvres yeux fatigués ? dit-il tandis qu’ils se blottissaient dans un coin du couloir.

Elle regarda ces yeux intenses fixés sur elle et sentit un frisson d’excitation la parcourir, comme toujours en sa présence. Elle caressa sa joue couverte de barbe naissante et il tourna la tête pour embrasser sa paume, ce qui la fit frémir jusqu’au creux de son estomac.

— Que se passe-t-il ? demanda-t-elle en espérant que sa voix ne trahirait pas son trouble.

— Il se passe des trucs bizarres au cimetière.

— Encore ? Que veux-tu dire ?

— Suis le conseil d’un ami. Remplis tes réfrigérateurs et attends-toi à un gros afflux de clients — touristes et journalistes. Maintenant, je dois retourner auprès de Linc, mais laisse-moi te payer pour…

— Pas question ! Je préfère que tu me sois redevable, ajouta-t-elle avec un petit sourire.

— Je le suis déjà, ma chérie, et je promets de te rembourser au centuple — mais en privé — avec les intérêts et tout mon amour.

*  *  *

Quand elle frappa à la porte des Kauffman, les jambes d’Hannah tremblaient. Combien de fois avait-elle franchi cette porte, avec Sarah et Ella ? Elle considérait Anna et Ben Kauffman un peu comme ses seconds parents. Ils l’avaient accueillie chez eux quand elle était revenue incognito, deux mois plus tôt. Elle priait pour qu’ils ne la tiennent pas pour responsable du départ de Sarah, à cause du mauvais exemple qu’elle lui avait donné en partant dans le monde avant elle, même si les circonstances étaient différentes. Mais, même s’ils l’accueillaient bien aujourd’hui, ils n’allaient pas se réjouir des nouvelles qu’elle leur apportait du prochain mariage de leur fille.

Gabe, le jeune frère de Sarah, ouvrit la porte.

— Oh ! Hannah ! s’exclama-t-il. Mamm, Daad, c’est Hannah Esh ! Entre !

Elle avait à peine franchi le seuil que Mme Kauffman arrivait, les bras grands ouverts, pour la serrer contre elle.

Ils pleurèrent tous un peu tandis que M. Kauffman lui tapotait le dos et que Gabe sautillait d’un pied sur l’autre.

— Martha n’est pas encore là, mais nous sommes si heureux de te voir ! dit Mme Kauffman.

Comme Gabe a grandi ! pensa Hannah. Et comme les Kauffman avaient vieilli… Mme Kauffman s’affaira pour leur servir du chocolat chaud, accompagné des tartelettes en demi-lune que la famille préparait en grande quantité chaque jour pour le restaurant de Ray-Lynn. Ils s’assirent tous à la table de la cuisine, aussi familière à Hannah que la sienne, et elle répondit à leurs nombreuses questions au sujet de ses blessures et de son nouveau travail à l’auberge.

— J’ai deux choses importantes à vous apprendre, dit finalement Hannah.

— Au sujet de Sarah ? demanda aussitôt Mme Kauffman.

Les mères semblaient posséder un sixième sens quand il s’agissait de leurs enfants.

— Oui, l’une concerne Sarah. Elle a téléphoné à Ray-Lynn Logan pour lui demander de me prévenir qu’elle et Nate allaient se marier.

— Ach, dit M. Kauffman. Ce sera toujours mieux que vivre ensemble.

Son acceptation apparente du mariage surprit Hannah, qui s’était attendue à plus de protestations.

— Ils ne vivaient pas ensemble, rectifia Hannah. Elle habitait avec sa belle-mère. Le mariage aura lieu à Wooster le 13 du mois parce que c’est là qu’ils vont s’installer. Nate a reçu une promotion. Il a été nommé superviseur de la brigade des pompiers du bureau du marshal.

— J’aime bien Nate, lâcha Gabe. Il est toujours gentil avec moi, et il a sauvé nos écuries et nos vies.

— Mais cela ne signifie pas que nous devons accepter le départ de Sarah ou son mariage avec un étranger, même s’il s’agit d’un homme bien.

— Elle me manque, et je vais aller la voir, dit Hannah en les regardant l’un après l’autre.

Les parents ne montraient rien de leur émotion, et la mère de Sarah ravala ses larmes.

— Tu veux dire que tu vas aller au mariage ? demanda-t-elle.

— Oui, et je leur rendrai visite quand ils seront installés. Je sais que c’est verboten, et je vais sûrement avoir des ennuis, mais quoi que j’aie fait, quoi qu’elle ait fait, elle est toujours l’une de mes meilleures amies, et j’ai appris récemment que la vie pouvait être courte, même quand on est jeune.

— Tu fais allusion à ce qui est arrivé à ton ami…, commença Gabe, avant qu’un regard sévère de son père ne lui coupe la parole.

— Oui. Vous m’avez beaucoup manqué quand je suis partie, tout comme vous avez dû manquer à Sarah. La deuxième chose que je dois vous annoncer sera pénible pour vous… Monsieur Kauffman, il semblerait que quelque chose ait été enterré dans la tombe de votre mère — comme dans celle de Lena Lantz et d’une troisième personne. Le shérif et l’agent du FBI ont remarqué des irrégularités.

La chaise de Ben racla sur le sol et faillit tomber quand il bondit sur ses pieds.

— Ils vont ouvrir les tombes ? Une chose enterrée dedans, tu dis ? Anna, je vais voir l’évêque Esh. Hannah, veux-tu rentrer chez toi, maintenant ? Si tu n’as plus rien à nous dire, je te raccompagne.

Mme Kauffman pleurait doucement, à présent. Gabe se leva lui aussi, et Hannah l’entendit monter les escaliers quatre à quatre.

— Oui, je… Je vais rentrer à la maison maintenant.

Ben Kauffman quitta la pièce.

— C’est bon de t’entendre dire « maison », fit remarquer la mère de Sarah en serrant son épaule. Attends une minute avant de partir.

Elle courut dans la pièce voisine et Hannah l’entendit fouiller dans des tiroirs. Quand elle revint dans la cuisine, elle regarda autour d’elles pour s’assurer qu’elles étaient bien seules. Elle tenait deux sacs en papier kraft, chacun contenant un patchwork plié.

— Voici deux des quatre patchworks que la grossmamm de Sarah, Miriam, gardait dans la grossdaadi haus à sa mort. J’en ai gardé un et mis un autre de côté pour le trousseau de Martha. Mais il en restait deux. Avec sa maladie d’Alzheimer, Miriam n’a jamais eu conscience du départ de Sarah.

Les larmes troublaient la vision d’Hannah, qui essuya ses yeux.

— L’un est pour toi, Hannah, continua Mme Kauffman, parlant très vite. Un cadeau de bienvenue, en quelque sorte. L’autre… Eh bien, tu pourrais peut-être le donner à une de tes amies.

Cette femme voulait offrir un patchwork à sa fille en cadeau de mariage, mais ne pouvait pas le lui donner directement, pas sans violer les règles strictes du meidung. Et de toute évidence, elle redoutait que son mari ne soit pas d’accord.

Hannah hocha la tête et prit les deux sacs. Mme Kauffman la serra de nouveau dans ses bras, les deux sacs comprimés entre elles.

— J’ai donné deux patchworks de Miriam à Hannah, dit-elle quand son mari revint dans la cuisine.

Il se contenta de hocher la tête avant de se diriger vers la porte. Hannah lui emboîta le pas, les précieux patchworks dans les bras.

*  *  *

Le lendemain matin, Seth constata que tout le monde était au courant, même si c’était le jour du Sabbat et que, cette semaine-là, les Amish ne s’étaient pas réunis pour un de leurs deux rassemblements bimensuels. Les gens Simples n’avaient pas le téléphone, mais les nouvelles se répandaient toujours comme une traînée de poudre. Ce jour-là, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, une foule d’Amish — exclusivement masculins — s’était agglutinée à l’entrée du cimetière, que le shérif avait de nouveau isolé avec le ruban jaune vif de la police. Seth était venu, accompagné de son père. Derrière l’évêque, Ben Kauffman et les anciens de l’église se tenaient près du cordon. Les membres de la communauté s’écartèrent pour permettre à Seth et Eben Lantz de s’approcher d’eux.

Seth s’étonna aussi du nombre d’Anglais rassemblés là pour observer les événements : Harlan Kenton et Elaine Carson se tenaient un peu plus bas sur la colline, tout comme les frères Meyer. M. Baughman, le propriétaire de la quincaillerie, était là, lui aussi, ainsi qu’une femme blonde avec les cheveux teints et beaucoup de maquillage, vêtue d’une tenue de jogging. Il ne vit pas d’appareils photos ou de micros, mais aucun journaliste ne pouvait déjà être au courant.

De l’autre côté de la barrière, le shérif Freeman et Linc Armstrong travaillaient dur à côté de deux hommes que Seth ne reconnut pas. Dans l’herbe entre les pierres tombales, ils avaient tendu des rangées de ficelles de couleur jaune et orange. L’un des deux hommes tenait une espèce de boîte avec une antenne attachée sur sa poitrine, et l’autre poussait ce qui ressemblait à une tondeuse rouge à grosses roues, le long des rangées étroites entre les tombes, juste devant la pierre tombale abîmée de Lena.

— Shérif Freeman ! Agent Armstrong ! cria l’évêque Esh. C’est aujourd’hui le jour du Sabbat, un jour de repos. Et ce cimetière appartient à l’église amish de la Home Valley.

Linc leva à peine la tête, mais le shérif s’approcha de l’évêque, qui reprit :

— Des membres de la famille de Lena Lantz et Miriam Kauffman sont là, et nous aimerions au moins savoir ce qui se passe. Cet engin est-il une tondeuse ou une pelleteuse ?

— Monsieur Esh, ceci est une affaire gouvernementale qui n’est même pas de mon ressort, mais je vous promets que cette machine ne fait que sonder le sol avec un radar à la recherche d’anomalies. Pour l’instant, il n’est pas question de creuser.

— Pour l’instant ? Mais si vous découvrez quelque chose d’anormal, comptez-vous creuser ? Nous devons savoir ce qui se passe. Nous refusons la destruction de ces tombes.

— Je vais essayer de vous expliquer du mieux que je peux. J’ignorais que tout ça arriverait aussi vite. J’ai décidé de rester ici pour surveiller, afin de vous prévenir au cas où ils trouveraient quelque chose.

— Ils ont décelé des anomalies ? demanda Seth. Nous devrions avoir au moins un membre de la communauté près des tombes en observateur.

— Attendez un instant. Je vais aller demander à l’agent Armstrong si, dans la mesure où Seth et M. Kauffman sont des parents des défunts dont les tombes sont suspectes…

— Suspectes ? coupa l’évêque.

— … je peux les faire entrer, ainsi que vous M. Esh, pour que vous compreniez ce qui se passe. C’est nouveau pour moi aussi, mais cela pourrait expliquer cette fusillade. Ne bougez pas. Je n’en ai pas pour longtemps. Je reviens tout de suite.

L’estomac de Seth se serra quand il vit la machine passer sur la tombe de Lena, avançant et reculant entre les rangées de fils jaunes et orange. Quand le shérif leur fit signe de les rejoindre, Seth faillit sauter par-dessus la barrière plutôt que de passer entre les gens qui chuchotaient.

— Monsieur Esh, Seth, monsieur Kauffman, dit Linc en serrant leurs mains.

Il indiqua ensuite l’homme avec l’ordinateur attaché à sa poitrine, qui suivait la machine en scrutant son écran.

— L’homme à l’ordinateur est Mel Pleiss, un géologiste d’Akron, qui travaille pour une société qui utilise un géoradar pour sonder le sol. Il peut localiser des objets comme des boîtes en pin dans des tombes anonymes…

— Ces tombes ne sont pas anonymes… de toute évidence, coupa l’évêque.

Les hommes poursuivaient leur travail sans même lever les yeux.

— … et également détecter des vides ou des objets indéterminés, continua Linc, ignorant l’interruption. En d’autres termes, un terrain inégal où d’autres choses enterrées là apparaîtront sur l’écran — sous forme d’images floues. Cela peut prendre un certain temps pour scanner toute la zone, mais comme le sol n’est pas argileux, le radar peut lire jusqu’à près de deux mètres de profondeur.

— Cherchez-vous une chose plus grosse qu’une balle de carabine ou un petit coffre d’argent ? demanda Seth.

— En effet, bien que ces deux objets puissent apparaître. La vérité est que nous ne savons pas vraiment ce que nous cherchons, mais comme Seth ou Hannah pourront vous l’expliquer, puisque ce sont eux qui ont découvert ça…

— Hannah m’en a parlé, hier soir, dit l’évêque. Mais radar ou pas, cela ne vous donne pas pour autant le droit de violer nos tombes.

Linc le regarda droit dans les yeux, ainsi que Seth.

— Je regrette, monsieur, dit-il. Mais j’attends un permis délivré par le tribunal, qui nous permettra d’examiner de près cette scène de crime, au sens propre du terme. Et je suis désolé, mais la nouvelle va sûrement se répandre en dehors de l’Etat, et des hordes de journalistes vont débarquer et compliquer sérieusement ma tâche.

— Nous verrons cela, dit l’évêque en tournant les talons.

Seth se sentait coupable d’être à l’origine de ce nouvel outrage. Dans son esprit, la première catastrophe n’avait pas été la fusillade, mais le fait qu’il avait laissé tomber Hannah en mettant Lena enceinte, même s’il ne regrettait pas la présence de Marlena dans sa vie. Il fit demi-tour et s’éloigna avec un regard vers le haut de la colline, d’où étaient venues les balles qui avaient tout changé, mais aussi contribué à ramener Hannah à la maison.

Il écarquilla les yeux. A mi-pente, entre la barrière et le bosquet d’arbres, John Arrowroot était assis, jambes croisées, sur une couverture, et observait la scène. Armstrong était-il trop occupé pour l’avoir remarqué, ou bien, ne l’ayant pas encore rencontré, ne l’avait-il pas reconnu ? Le shérif, au moins, aurait dû garder un œil sur lui. Seth passa la porte du cimetière, maintenant gardée par un agent de police, et, contournant la foule assemblée, entreprit de gravir la colline pour rejoindre Arrowroot. Avant qu’il ait pu dire un mot, l’homme l’interpella.

— Maintenant, vous comprenez ce que ça signifie, de voir le gouvernement vous ignorer et violer vos terres sacrées !

1. 1. Boissons gazeuses à base d’extraits végétaux.