On trouvera dans ce glossaire le sens de quelques mots difficiles, ou dont la signification s'est modifiée depuis le XVIIe siècle ; et la valeur de ceux, très nombreux, que Racine emploie dans une acception subtilement différente de celle qui leur est usuelle. Le sens indiqué vaut donc dans le contexte précis des vers indiqués entre parenthèses : on ne pouvait proposer une définition exhaustive des termes retenus. Dans le texte de la pièce, ces précisions de vocabulaire sont appelées par un astérisque.
Pour élucider le sens de certains mots ou expressions employés ici dans une acception rare ou particulière, on a recouru aux deux grands dictionnaires publiés à la fin du XVIIe siècle : le Dictionnaire universel d'Antoine Furetière (1690), réimprimé en 1984 par Le Robert avec une préface d'Alain Rey, et le Dictionnaire français de Pierre Richelet (1693) réimprimé en 1995 par Christian Lacour, à Nîmes.
On consultera aussi avec profit l'ouvrage d'Anne Sancier-Chateau, Introduction à la langue du XVIIe siècle, t. 1 (Vocabulaire), Nathan, « 128 », 1993 – en particulier le chapitre 2, « L'expression du sentiment et de la passion amoureuse ». Le t. 2 (Syntaxe) de cette excellente synthèse rendra également bien des services, tout comme l'ouvrage de référence de Nathalie Fournier, Grammaire du français classique, Belin, « Lettres sup », 1998.
A
ABUSÉ (v. 321, 369, 1599) : trompé ; jouet d'une illusion, d'un espoir vain.
ACCÈS (v. 808) : facilité pour approcher quelqu'un, ou pour se faire écouter de lui.
ADRESSE (v. 997, 1321) : finesse, ruse, subtilité d'esprit.
AFFLIGER (v. 161) : faire souffrir, accabler. Le Dictionnaire de Richelet atteste aussi un sens plus concret : « C'est maltraiter par des austérités et faire souffrir son corps : c'est le mortifier. »
AFFREUX (v. 1132, 1143) : terrible, redoutable, effroyable.
AILLEURS (D') (Préface) : par ailleurs.
AIMABLE (v. 53) : digne d'être aimé.
ALARME (v.586, 1021, 1249) : trouble, inquiétude ; « se dit aussi figurément de toutes sortes d'appréhensions bien ou mal fondées » (Dictionnaire de Furetière).
APPAS (v. 55) : « Charmes puissants. Grands attraits. Beauté » (Dictionnaire de Richelet). Les appas désignent dans le lexique de la passion amoureuse les grâces physiques.
APPUYER (v. 876) étayer, confirmer.
ASSURER (v. 941, 1334) : rendre sûr ; placer « hors de péril » (Dictionnaire de Furetière). –
S'ASSURER SUR (v. 1423) : se fier à.
AUGUSTE (v. 1042) : « majestueux, vénérable, sacré » (Dictionnaire de Furetière).
AVENTURE (v. 379) : accident, événement imprévu.
AVIS (v. 899, 1195) : révélation ; « Avertissement, instruction qu'on donne à quelqu'un de quelque chose qu'il ignore, ou à quoi il ne prend pas garde » (Dictionnaire de Furetière).
AVOUER (v. 811) : « approuver ce qu'on a donné charge de faire » (Dictionnaire de Furetière), endosser la responsabilité de ce que l'on commande (cf. l'antonyme : désavouer).
B
BALANCER (v. 1372) : hésiter.
BORDS (v. 11, 35, 254, 268, 358, 389, 388, 534, 600, 624, 648) : rives, rivages (et parfois, par métonymie : contrée). Le terme appartient à un registre poétique assez solennel, et son emploi est souvent lié à l'évocation de la frontière entre le monde des morts et celui des vivants (les rives des fleuves des Enfers).
BRIGUE (v. 329) : cabale, complot.
BRUIT (v. 383, 407, 409, 729, 733, 943, 1305) : renommée, réputation, ou rumeur ; « une sorte de nouvelle qui se dit et qui court » (Dictionnaire de Richelet).
C
CHAGRIN : inquiétude, mélancolie, contrariété, dans un sens fort (v. 33), – mais aussi parfois humeur chagrine, aigreur (v. 294), voire humeur farouche, austère (v. 1111).
CHAGRINER (v. 38) : « Donner du chagrin, de la fâcherie, de l'inquiétude. Les afflictions secrètes chagrinent plus que les autres » (Dictionnaire de Furetière).
CHARGER (v. 887) : accuser (sens juridique).
CHARME : le sens premier, sortilège, est employé à l'occasion (v. 1231), – et même au sens figuré, le terme garde, au XVIIe siècle, une signification très souvent proche d'enchantement : « se dit figurément de ce qui nous plaît extraordinairement, qui nous ravit en admiration », selon le Dictionnaire de Furetière (v. 190, 391, 523, 545, 689, 1298). – L'adjectif CHARMANT (v. 137, 639, 657) dérive de ce sens : il qualifie tout ce qui attache de façon presque irrésistible.
CHER (v. 1622) : précieux, compté.
COMBATTU (v. 907) : attaqué, menacé.
COMBLER : porter à son comble (v. 1085) ; outrepasser (v. 1269).
COMMETTRE (v. 905) : exposer, risquer de compromettre ou d'abaisser.
CONFIER (SE) SUR (v. 1351) : s'en remettre à.
CONFONDRE (v. 878) : contredire ; « Convaincre, fermer la bouche à son adversaire » (Dictionnaire de Furetière). –
SE CONFONDRE (v. 410) : se troubler. – CONFONDU (v. 814) : dénote l'état d'humiliation de ceux « qu'on surprend en quelque action honteuse qui les fait rougir » (Dictionnaire de Furetière).
CONFUS (v.509, 1607) : troublé, bouleversé.
CONFUSION (Préface) : honte. CONNAÎTRE (v. 1581) : reconnaître.
COUP (v. 943) : « se dit [...] des actions héroïques, hardies et extraordinaires » (Dictionnaire de Furetière). -TOUT D'UN COUP (v. 1086) : du même coup, en même temps.
COURAGE (v. 123, 357, 413, 449, 862, 1417) : cœur, fermeté.
D
DÉCEVANT (v. 523) : trompeur, propre à décevoir ; qui donne une espérance illusoire.
DÉCOUVRIR (v. 1628) : révéler.
DÉPLORABLE (v. 257, 266, 529, 1014, 1318) : digne d'être déploré, qui appelle la pitié et la plainte.
DÉROBER (SE) (v. 1380) : « S'échapper. S'enfuir secrètement et sans être aperçu. Se sauver de quelque chose de fâcheux » (Dictionnaire de Richelet).
DÉSABUSER (v. 856, 1563) : détromper (cf. ABUSÉ).
E
ÉBLOUIR (v. 1453) : « Ce mot se dit au figuré, et signifie Tromper, surprendre l'esprit par de fausses raisons » (Dictionnaire de Richelet).
ÉCLATER (FAIRE) (v. 1107) : manifester avec éclat.
ÉCLAIRCIR (v. 1339, 1459, 1647) : « instruire de quelque chose que l'on ne savait pas » (Dictionnaire de Richelet).
EFFET (EN) (Préface) : effectivement, réellement.
EMBARRASSÉ (v. 1544) : entravé, empêtré.
EMPIRE (v. 211, 761) : pouvoir, en un sens très général, qui peut être aussi bien politique que moral.
EMPRESSEMENT (v. 916) : « Témoignage d'ardeur, d'affection » (Dictionnaire de Furetière).
ENCENSER LES AUTELS (v. 64) : honorer, louer.
ENFIN (v. 1095) : à la fin, pour finir.
ENNEMI (v. 49,272,293,303) : dans Phèdre, le terme est souvent employé à double sens – à la fois pour désigner un adversaire, et dans le sens figuré que signale le Dictionnaire de Furetière : « Ennemi, se dit quelquefois en galanterie par antiphrase. Un amant appelle sa maîtresse, sa douce ennemie. »
ENNUI (v. 255, 299, 459, 1091) : le terme a au XVIIe siècle un sens très fort ; c'est une tristesse, un tourment dont peuvent donner idée les épithètes suggérées par le Dictionnaire de Richelet : « Ennui fâcheux, sensible, sombre, noir, obscur, mortel, cuisant ».
ENTRAILLES (v. 1162) : le cœur, l'affection. Dans la langue classique, le terme appartient au registre noble (voire sacré).
ENVI (À L') (v. 546) : « à qui mieux mieux » (Dictionnaire de Furetière), « par émulation, et pour voir qui fera, ou réussira le mieux » (Dictionnaire de Richelet).
ENVIER (v. 708) : refuser (il s'agit d'un latinisme).
ÉPROUVER (S') (v. 541) : se mettre à l'épreuve, se soumettre à des épreuves ; résister.
ESSAYER (v. 120) : faire l'expérience. – ESSAI (v. 1230) : expérience, avant-goût.
ÉTONNÉ (v. 451, 509) : frappé de stupeur. – Le verbe ÉTONNER (v. 1457) a au XVIIe siècle un sens fort, sensible dans son étymologie (frapper de la foudre, du tonnerre) : « causer à l'âme de l'émotion, soit par surprise, soit par admiration, soit par crainte » (Dictionnaire de Furetière).
EXCITER (v. 209, 1139) : animer ; inciter, encourager, donner des forces.
EXPLIQUER (v. 57) : « Interpréter. Découvrir le sens d'une chose » (Dictionnaire de Richelet) ; « Donner l'intelligence de sa pensée. Éclaircir, déclarer nettement sa volonté » (Dictionnaire de Furetière). -Ce verbe a parfois plus simplement le sens d'exposer (v. 586).
F
FATAL (v. 25, 51, 144, 249, 261, 300, 652, 680, 789, 1217, 1298) : au sens strict, étymologique, cet adjectif caractérise ce qui est marqué par le destin (fatum, en latin), ou par la mort : « Ce qui doit arriver nécessairement, [par un] arrêt de la destinée » (Dictionnaire de Furetière). Mais dans l'usage, l'adjectif prend un sens plus diffus, assez proche de FUNESTE.
FIDÈLE (v. 1485) : digne de foi. FIEL (v. 1245) : amertume.
FIERTÉ (v. 407) : insensibilité, attitude de celui qui est rebelle à l'amour et aux passions.
FIXER (v. 25) : borner, arrêter.
FLAMME (v. 117, 308,310, 429, 841, 957, 1118, 1625) : cette image lexicalisée de la passion amoureuse retrouve dans Phèdre sa puissance primitive, en revenant de façon obsédante dans les paroles des personnages, avec le réseau métaphorique de l'ardeur et du feu caché.
FLATTER (v. 739, 1471) : adoucir.
FLATTEUR (v. 771) : trompeur. FOI (v. 84, 198, 233, 1043, 1204, 1390, 1406) : serment, promesse ; fidélité, fermeté.
FORMIDABLE À (v. 1394) : qui doit être craint, redouté par. –
Employé absolument, l'adjectif a un sens très fort : terrifiant, qui inspire l'effroi (v. 1509).
FUNESTE (v. 175, 208, 226, 245, 365, 747, 991, 1145, 1195, 1248, 1325, 1359, 1483, 1615, 1625) : « Qui cause la mort, ou qui en menace, ou quelque autre accident fâcheux, quelque perte considérable » (Dictionnaire de Furetière).
FUREUR (v. 189, 259, 422, 672, 741, 792, 853, 989, 1076, 1185, 1217, 1228, 1254, 1290, 1627, 1650) : le sens excède de beaucoup, au XVIIe siècle, la seule colère violente ; il trahit tout déchaînement et toute agitation intérieure, quelle qu'en soit l'origine : « Emportement violent causé par un dérèglement d'esprit et de la raison [...] se dit aussi de toutes les passions qui nous font agir avec de grands emportements [...] se dit aussi des violents mouvements de l'âme, des enthousiasmes qui la mettent hors de son assiette ordinaire » (Dictionnaire de Furetière). – FURIEUX (v. 1015, 1155, 1467) se dit de quelqu'un qui est possédé par une telle fureur.
G
GÊNE (METTRE À LA) (1454) : au sens propre, soumettre à la torture (cf. géhenne, qui a exactement la même origine). Le Dictionnaire de Furetière précise que gêne « se dit aussi de toute peine ou affliction de corps ou d'esprit ».
GÉNÉREUX (v. 443, 482, 499, 572) : qui témoigne de la grandeur d'âme, de la noblesse et de la vertu. (Descartes a donné une célèbre définition de la Générosité dans son traité des Passions de l'âme (1649), § CLIII.)
GLACE (v. 1374) : froideur.
GLOIRE (v. 309, 666, 1385) : honneur.
H
HEUREUSEMENT (v. 889) : par un heureux hasard, de manière heureuse.
HORRIBLE (v. 720, 751, 1064, 1285, 1350, 1426, 1427) doit s'entendre dans son sens exact : ce qui est digne d'inspirer de l'horreur.
HYMEN (v. 110, 270, 300, 612, 1391) : le mariage, dans la langue soutenue du XVIIe siècle, est souvent associé à l'image des feux ou des flambeaux de l'hymen – le dieu Hymen, dans la mythologie grecque, était le dieu du mariage.
I
IMPOSTURE (v. 1270) : mensonge, calomnie.
INJUSTE (v. 1295) : sans fondement.
INQUIET (v. 148) : qui ne trouve pas de repos (sens fort, au XVIIe siècle).
INSULTER À (v. 532) : s'emporter avec ardeur contre quelqu'un, ou quelque chose ; « affliger quelqu'un qui est déjà affligé, lui reprocher sa misère, et s'en réjouir » (Dictionnaire de Furetière).
IRRITER (v. 117, 453) : exciter, animer. – L'adjectif IRRITÉ reçoit le plus souvent son sens ordinaire : mû par la colère.
J
JALOUX (v. 917) : contraire, hostile.
JOUG (v. 60, 444, 452, 762, 1303) : au sens figuré, le terme désigne les liens, l'emprise de la passion amoureuse, conçus comme un asservissement de la volonté. – Mais il peut désigner aussi tout pouvoir tyrannique qui pèse sur quelqu'un, en un sens politique (v. 200). JUSTE (v. 361, 465, 1167, 1354) : légitime, fondé, mérité.
JUSTIFIER (Préface ; v. 62, 1128, 1352) : rendre justice ; « absoudre d'une accusation » (Dictionnaire de Furetière) ; « montrer qu'une personne n'est point coupable » (Dictionnaire de Richelet).
L
LICENCE (v. 1098) : dépravation ; « Désordre. Trouble. Déréglement de vie » (Dictionnaire de Richelet).
LIT (v. 1048, 1340) : « se dit figurément en choses morales, et signifie le mariage » (Dictionnaire de Furetière). L'image possède évidemment une grande force expressive. LUMIÈRE (v. 229, 1589) : « Ce mot au figuré signifie la vie » (Dictionnaire de Richelet). – Il a aussi dans la pièce le sens d'éclaircissement, de révélation (v. 1602).
M
MAISON (v. 424, 992) : famille, dans une acception relevée : « se dit d'une race noble, d'une suite de gens illustres venus de la même souche, qui se sont signalés par leur valeur, ou par leurs emplois, ou par les grandes dignités qu'ils ont eues par leur naissance » (Dictionnaire de Furetière).
MÂNES (v. 378, 1652) : les ombres ou les âmes des Morts. (Ce mot masculin pluriel est invariable.)
MÉCHANT (v. 1148) : un homme mauvais, perfide, pervers (sens fort).
MISÉRABLE (v. 258) : « Qui est dans la douleur, dans la pauvreté, dans l'affliction ou l'oppression » (Dictionnaire de Furetière).
N
NOM (v. 860) : renom, réputation.
NOURRI (v. 782) : élevé.
NOUVEAU (v. 333, 340) : soudain, imprévu.
O
ODIEUX (Préface ; v. 152, 211, 594, 685, 699, 779, 867, 1115, 1260, 1343, 1431, 1602) : « qui excite l'aversion, le mépris » (Dictionnaire de Furetière).
OPPRIMER (v. 867, 893) : accabler.
P
PARFAIT (v. 816) : complet, achevé.
PASSER (v. 514) : dépasser, surpasser.
PEINE (À) (v. 1054) : avec peine, difficilement.
PERFIDIE (v. 849) : déloyauté, manque de parole, trahison.
PERSÉCUTÉ DE (v. 1607) : poursuivi par.
PESANTEUR (v. 939) : force, vigueur.
POMPEUX (v. 32) : plein d'éclat, de solennité, de magnificence. Le terme n'a pas nécessairement, au XVIIe siècle, de valeur dépréciative ; mais on sent qu'il est employé négativement quand Hippolyte évoque le « tumulte pompeux » de la Cour.
PORT (v. 641) : allure, prestance ; « se dit de la manière de marcher, et de porter son corps » (Dictionnaire de Furetière) ; « mine, air et façon d'une personne » (Dictionnaire de Richelet).
POUDREUX (v. 1540) : couvert de poussière.
PRESSANT (v. 219) : accablant.
PRÊT À (v. 215, 316) : sur le point de (par une confusion, fréquente au XVIIe siècle, avec la locution près de). – Inversement, on trouve aussi la construction PRÊT DE pour prêt à (v. 1482).
PRINCIPE (v. 1115) : origine, source, cause.
PUDEUR (v. 1449) : retenue, réserve, discrétion.
R
RAPPELER (v. 853) : rappeler quelque chose en sa mémoire, i.e. se rappeler.
RÉCITER (v. 83, 405) : faire le récit, raconter, rapporter.
RESPIRER (v. 745) : « Au figuré, il signifie, Désirer avec ardeur » (Dictionnaire de Richelet).
RETARDER (v. 932) : retenir.
RIGOUREUX (v. 1435) : sévère, impitoyable.
S
SANG : doit souvent être pris dans un sens figuré, désignant alors l'hérédité, la parenté ; la race, la famille (v. 51, 203, 212, 256-257, 278, 421, 503, 680, 755, 862, 1102, 1151, 1171, 1260, 1288). Parfois, par un effet de syllepse, Racine l'emploie en même temps dans cette acception figurée et dans son sens concret, pour évoquer le destin sanglant d'une lignée (v. 503-504, 1175).
SÉDUIRE (v. 1233) : tromper, abuser.
SENSIBLE (v. 1203) : capable d'être touché par l'amour.
SEXE (v. 402, 789, 1208) : dans la langue classique, le sexe désigne les femmes.
SOIN : « se dit [...] des inquiétudes qui émeuvent, qui troublent l'âme » (Dictionnaire de Furetière) ; souci (v. 482, 617, 667, 1491).-Précaution (v.432), – effort (v.547, 687, 756), – obligation (v. 932).
SUPERBE (v.58, 127, 272,406, 488, 538, 776, 821, 1503) : plein d'orgueil, de fierté ; altier. (Dans Phèdre, cet adjectif est souvent utilisé pour caractériser la présomption ou l'affectation d'insensibilité d'Hippolyte.)
SUPPRIMER (v. 1089) : taire ; « Cacher, dérober, empêcher qu'une chose ne vienne à la connaissance des autres » (Dictionnaire de Furetière).
T
TENTER (v. 1054) : provoquer, exciter.
TIMIDE (v. 1410) : retenu, pudique.
TOURMENT (v. 1226, 1294) : dans la langue classique, le terme a un sens très fort : souffrance physique ou (surtout) morale proche de la torture.
TRANSPORT (v. 915, 971, 1227, 1263, 1462) mouvement causé par la passion ; c'est le plus souvent une manifestation d'amour, mais parfois aussi l'emportement de la colère (v. 1183).
TRAVAUX (v. 467) : actions notables, exploits (cf. les Travaux d'Hercule).
TRIBUTAIRE (v. 573) : soumis à.
TRISTE : l'adjectif, au XVIIe siècle, a un sens plus fort qu'aujourd'hui : il qualifie tout ce qui évoque le deuil, l'affliction (v. 317, 387, 1584). – Il peut aussi prendre le sens de malheureux, infortuné (v. 861, 1292), – ou funeste (v. 897).
V
VAIN (v. 825) : chimérique, inutile, en pure perte.
VÉRITABLE (v. 1442) : sincère. VŒUX (v. 25, 559, 644, 1123, 1267) désirs amoureux. « Tous les vœux et tous les soins d'un amant sont pour sa maîtresse » (Dictionnaire de Furetière).
Z
ZÈLE (v. 894) : dévouement ardent, passionné.