Chapitre 18

Opérations de symétrie.
 
Pseudo-scalaires
 et
pseudo-vecteurs

Vrais vecteurs et pseudo-vecteurs

Considérons d’abord un vecteur géométrique images, et construisons son symétrique par rapport à un point Ω (figure 1) ou par rapport à un plan π (figure 2). Nous n’envisageons ici que des symétries actives, car les symétries passives correspondantes transforment le trièdre de référence direct en un trièdre inverse, et nous sommes convenus au chapitre 16 de nous en tenir aux repères directs. On voit aussitôt que, dans une symétrie par rapport à un point Ω,

images

dans une symétrie par rapport à un plan π, la composante images parallèle à π reste inchangée, alors que la composante images perpendiculaire à π est changée en son opposée :

images
images

Figure 1

Les grandeurs vectorielles images qui se comportent, dans de telles symétries, comme les vecteurs géométriques sont appelées « vrais vecteurs », ou « vecteurs polaires » :

images dans une symétrie par rapport à un point ;

images dans une symétrie par rapport à un plan (images et images désignent les composantes de images respectivement parallèle et perpendiculaire au plan de symétrie).

Mais, si l’on choisit deux vecteurs polaires images et images, leur produit vectoriel images se comporte, dans les symétries par rapport à un point ou un plan, de façon exactement opposée :

images dans une symétrie par rapport à un point ;

images dans une symétrie par rapport à un plan.

La première égalité coule de source : les changements de signe de images et images se compensent. Quant aux relations venant en second, elles résultent des constatations suivantes. Les vecteurs images et images, colinéaires puisque tous deux perpendiculaires au plan de symétrie, ne contribuent pas au produit vectoriel : images. La composante perpendiculaire images de images est engendrée par les composantes de images et images parallèles au plan : images. Quant à la composante images, elle résulte des produits en quelque sorte « croisés » : images.

On appelle « pseudo-vecteurs », ou « vecteurs axiaux », les grandeurs vectorielles se transformant selon ces formules.

 

Une vitesse, une force, un champ électrique… vecteurs polaires ; un moment cinétique, un vecteur vitesse angulaire, un champ magnétique… vecteurs axiaux. On comprend que le comportement, dans les symétries, d’un produit est caractérisé par le produit des changements de signes des deux grandeurs qui le construisent.

Examinons le comportement des champs électrique et magnétique par « parité » – ainsi nomme-t-on la réflexion par rapport à un point.

L’électromagnétisme classique – c’est-à-dire sans les photons – se fonde sur les champs électrique images et magnétique images, qui vérifient par postulat les quatre équations de Maxwell (1873) :

images

0 et µ0, constantes universelles, harmonisent les dimensions et unités). Les « sources » ρ – densité volumique de charge – et images – densité de courant électrique – sont connues comme un vrai scalaire (ρ) et un vrai vecteur images.

On peut regrouper les opérateurs « divergence » et « rotationnel » en un opérateur de dérivation unique, appelé « nabla » et noté images : c’est un opérateur vectoriel de composantes cartésiennes images – un « vrai » vecteur, par conséquent. Les équations de Maxwell s’écrivent alors

images

Le champ électrique images, un vrai vecteur, change de signe par parité, comme fait images. Ainsi images, obtenu par le produit scalaire de deux vrais vecteurs, reste inchangé quant à lui, à l’instar de ρ au second membre. Mais images, produit vectoriel de deux vrais vecteurs, se comporte en pseudo-vecteur – pas de changement de signe – ce qui doit donc être le cas pour images et par suite pour images (le temps t n’est pas affecté par la présente symétrie). Dans images, le vecteur images se transforme par parité en son opposé – vrai vecteur – mais images ne change pas ; images se comporte donc en vrai vecteur – changement de signe –, comme images et images.

La « force de Lorentz », qui agit sur une particule de charge q plongée dans un champ électromagnétique images, s’écrit de son côté

images

(images désigne la vitesse de la particule). Cette formule voit ses termes être tous remplacés par leur opposé dans la symétrie de parité : q vrai scalaire ; images vrais vecteurs ; images vecteur axial.