L’arbre pousse lentement
Heng indique essentiellement une notion de longue durée basée sur deux concepts : le temps qu’il nous faut pour élucider la question qui se pose à nous et celui dont nous avons besoin pour passer à l’action afin de résoudre notre problème.
En résumé, il convient principalement de laisser du temps au temps.
Cet hexagramme illustre bien la notion de pratique puisqu’il exprime l’idée qu’il va nous falloir beaucoup d’énergie pour acquérir de la constance.
• SI NOUS LE FAISONS, ÇA MARCHE : nous sommes dans le juste, nous savons pertinemment ce que nous voulons faire, aussi nous suffit-il de continuer dans ce sens et tout se résoudra facilement. Et même si nous sommes fatigués par la situation, voire découragés, il n’y a qu’à attendre que le moment soit venu pour que tout rentre dans l’ordre.
• LA PRATIQUE : nous sommes complètement immergés dans le principe d’engagement recherché dans une pratique de développement personnel. Investir constamment de l’énergie dans le fait de pratiquer est le seul moyen de parvenir à une évolution. Tout changement profond demande du temps.
• DISPONIBILITÉ : il est bon d’être focalisés sur la persévérance, mais cela ne doit en aucun cas nous empêcher de rester ouverts aux possibilités nouvelles qui s’offrent à nous. Le Yi Jing est l’étude des mouvements du monde, nous devons donc tenir compte de ceux-ci et les intégrer à notre quête.
ÊTRE FIDÈLE À SES ENGAGEMENTS TOUT EN RESTANT DISPONIBLE. TENTER D’ACCÉLÉRER LE PROCESSUS,
ATTENTION AUX RACCOURCIS !
→ Changement en 6 : manque de focalisation
La concentration des forces sur l’objectif à atteindre s’est dispersée. Il est inutile de nous agiter : la multiplication des activités ne mènera qu’à l’épuisement.
→ Changement en 5 : impatience
Ce changement du trait du souverain figure bien l’impatience et la volonté autoritaire qu’on lui prête. Agir avec force et précipitation s’avère inefficace ici ; la situation demande une neutralité et un laisser-faire que n’apprécie guère le souverain.
→ Changement en 4 : difficultés à entretenir l’enthousiasme
La capacité à garder la constance dépend d’un état d’esprit plus que des actions accomplies. La simple imitation des actes sans le fond qui les sous-tend est inopérante.
→ Changement en 3 : garder la constance
Faire bouillir de l’eau implique de la laisser sur le feu un certain temps avant que la transformation s’opère. Aussi, même si nous savons que nos actions sont justes pour atteindre notre but, méfions-nous des doutes persistants qui nous font interrompre le processus régulièrement et risquent d’empêcher l’achèvement du résultat : l’eau ne bouillira jamais si elle est sans cesse retirée du feu.
→ Changement en 2 : garder le cap
Nos actions quotidiennes vont parfaitement dans le sens de notre quête : nous avons juste à continuer.
→ Changement en 1 : attente et frustration
L’attente du résultat crée une impatience qui nous entraîne vers la dispersion, ce qui empêche la mise en marche du processus permettant l’évolution de la situation.