Tout au long de sa courte carrière, Modigliani ne vise qu’un seul objectif : la connaissance profonde de l’espèce humaine. Sans chercher à promouvoir une nouvelle conception artistique comme le font ses contemporains, il ne développe pas moins un art novateur inimitable et unique. À la fois attentif aux évolutions stylistiques de son temps et respectueux des traditions, il demeure en marge de toute tendance artistique, proposant sa propre vision de la réalité.

Modigliani, de nationalité italienne, arrive à Paris en 1906 et s’installe rapidement dans le quartier de Montmartre, alors en pleine effervescence. D’un tempérament réservé, il se laisse aller à la vie parisienne et entre en relation avec la bohème artistique, à l’époque où Pablo Picasso (1881-1973) et Georges Braque (1882-1963) lancent l’un des mouvements les plus révolutionnaires de la peinture moderne : le cubisme. Mais malgré sa proximité avec les artistes d’avant-garde, Modigliani reste étranger à leur agitation, récupérant des genres traditionnels tels que le portrait et le nu, non sans les détourner. Électron libre, il observe, s’essaie à la nouveauté et s’imprègne des recherches contemporaines pour apporter à sa peinture ce qui peut servir son idéal : peindre la beauté psychologique de l’homme. On peut ainsi définir Modigliani comme un « classique moderne ».