— Toutes mes condoléances pour votre père, dit Katja, pressée d’en finir avec les formalités d’usage.
Les deux Morriniens avaient les yeux rouges et l’épouse ne cessait pas de s’essuyer les yeux du dos de la main. Pensait-elle que ses larmes n’étaient pas convenables, ou n’avait-elle aucune envie de les partager avec une inconnue ?
— Merci, prêtresse…
— Ce n’est pas une prêtresse ! grogna l’époux.
— C’est exact. Katja ira très bien…
— Merci d’être venue si vite, souffla la Morrinienne entre deux sanglots étouffés.
— C’était la moindre des choses, même si j’ai été surprise par votre message. Vous… Vous ne vénérez pas la Mère Bénie ?
Un coup d’œil dans le salon de la modeste demeure laissait pourtant penser le contraire. Une statuette rudimentaire sur la cheminée, trois images aux murs… La Mère Bénie était bien présente.
— Si, mais mon père est venu en Yerskania il y a des années, parce qu’il ne partageait pas notre foi. Pendant plus de cent ans, il a adoré le Grand Créateur.
— C’est un problème ? demanda le Morrinien. Vous allez demander plus d’argent ?
Une question assez malveillante, mais Katja n’aurait pu l’en blâmer, car elle offrait des services très inhabituels. En ville, elle était la seule à proposer un rituel pour les défunts de toutes les confessions. Jusqu’à maintenant, en tout cas…
— Non, ce n’est pas un problème, et il n’y aura pas de supplément. Les Morriniens fidèles du Grand Créateur sont rares, mais ils existent. J’organiserai le rituel dans l’église du Créateur la plus proche. Le Patriarche local veillera la dépouille pendant trois jours – sauf si vous désirez autre chose.
— Non, ce sera parfait, dit la Morrinienne.
Elle sourit et son regard se perdit dans le vague. Une plongée en des temps plus heureux, supposa Katja, quand son père était encore de ce monde.
— Ça vous arrive souvent ? demanda le mari.
— Quoi donc ?
— De traiter avec des Morriniens.
— Il y en a beaucoup en ville… En Yerskania, les villes sont ouvertes à toutes les nationalités, et j’accepte d’aider tous ceux qui font appel à mes services.
— En salant la facture pour les étrangers.
— Arrête ça, Ton ! cria la Morrinienne en tapant du poing sur la table.
Son mari se ratatina sous son regard de feu.
— Désolé, c’est juste que… (Ton inclina humblement la tête.) Je ne sais pas comment procéder, vous comprenez ?
Katja sourit gentiment.
— Quand la veillée sera finie, je ferai en sorte qu’on vous apporte ses cendres. La ville autorise qu’on les disperse à partir de n’importe quel pont – ou des quais, si vous préférez.
— Merci, dit la Morrinienne. Je vais vous raccompagner…
Lorsque Katja eut franchi la porte, sa cliente parla de nouveau :
— Navrée pour le comportement de mon mari.
— Chacun réagit à sa façon au chagrin…
Après avoir serré la main de la Morrinienne, Katja releva sa capuche et prit le chemin de son magasin. Dans les rues sinueuses, elle sonda les visages des passants. Un an plus tôt, lors de son arrivée en ville, la phobie des étrangers restait palpable. Depuis, les choses s’étaient un peu arrangées et on croisait de nouveau toutes sortes de gens – y compris des Seves géants et des marchands à la peau noire venus du désert.
Des mois de dur labeur avaient été nécessaires pour rétablir un semblant d’équilibre. Pour les autorités municipales, rester visibles sans paraître menaçantes n’était pas si facile que ça. Grâce aux patrouilles plus nombreuses, en particulier dans les secteurs très fréquentés et prisés par les étrangers, les citoyens avaient recommencé à se sentir en sécurité. Bien entendu, il restait des quartiers où aucun touriste ni aucun négociant ne se serait aventuré, la Garde Civile elle-même s’y montrant rarement. Mais ils existaient bien avant la guerre…
Quand elle croisa une patrouille, Katja nota les beaux uniformes des Gardes, se réjouit de leur démarche altière et félicita mentalement leur chef, une femme, de sonder la rue avec un tel regard d’aigle. Depuis la fin de la guerre, Morganse, la reine d’Yerskania, avait radicalement changé de politique. Désormais, les soldats et les Gardes étaient bien mieux équipés, ils bénéficiaient d’un entraînement plus intensif, et leur solde avait augmenté. Ça faisait naître des vocations à foison, mais on ne sélectionnait que les meilleurs candidats. Et parmi cette élite, seule la crème pouvait rejoindre les Protecteurs de la Paix, ce corps d’enquêteurs hors du commun.
Si Morganse ne pouvait pas entourer Perizzi de fortifications, car la capitale avait la réputation d’être une ville ouverte, elle ne se ferait pas prendre deux fois par surprise. Dans les rues, les changements sautaient aux yeux, mais il y avait beaucoup d’autres nouveautés moins visibles et au moins aussi efficaces.
Dans le port le plus industrieux du monde, un flot incessant de biens et d’informations se déversait journellement dans les rues et hors de la ville. Actuellement, il y avait à Perizzi plus d’espions de toutes les nationalités qu’avant le début de la guerre. Rien de plus logique, en réalité. Une fois la paix revenue, les marchands avaient recommencé à sillonner les routes, et pour un espion, il n’existait pas de meilleure couverture. Dans une caravane venue de Seveldrom, Katja avait compté parmi les premiers agents secrets à entrer dans la capitale fraîchement libérée.
Toutes les informations qu’elle glanait filaient directement chez Roza, la chef du réseau local. Par le passé, Seveldrom n’avait pas fait assez d’efforts pour empêcher la guerre. Ça ne se reproduirait plus, Roza avait été très claire à ce sujet. Et l’ordre venait directement de la reine Talandra.
C’était la première affectation de Katja – un poste très calme, jusqu’à présent. Le plus clair de son temps, elle l’avait passé à créer sa couverture et à la crédibiliser.
Aux yeux des citadins, elle était la première spécialiste en rituels funéraires multiconfessionnels. Une occupation qui permettait au réseau d’enquêter discrètement sur toutes les morts suspectes. Et qui fournissait à Katja d’excellents prétextes pour sillonner Perizzi sans éveiller les soupçons.
Avec son teint clair et ses cheveux noirs, elle passait aisément pour une Yerskanienne, un gros avantage pour s’attirer la confiance des gens. Mais elle était née et avait grandi en Seveldrom, et sa loyauté allait tout naturellement à son pays et à sa reine.
À l’approche de son magasin, Katja marqua une pause et regarda autour d’elle. Quelques jours plus tôt, un type l’avait suivie. À distance, pour rester hors de vue, mais elle avait entendu le bruit de ses pas et, en une occasion, aperçu son visage du coin de l’œil. À l’évidence, l’homme était entraîné aux filatures, à moins qu’il ait appris ça dans les rues. Quelles qu’aient été ses motivations, elle avait réussi à le semer dans le dédale des quais et il ne s’était plus jamais montré. Une raison insuffisante pour renoncer à la prudence…
Une fois certaine qu’on ne la surveillait pas, idem pour son magasin, Katja traversa la rue et entra dans son fief. Alors qu’elle ouvrait et fermait la porte, une clochette tintinnabula. Attiré par le son, un homme en tunique grise, le teint blafard et les cheveux bruns clairsemés, émergea de l’arrière-salle.
— Je vous salue…, dit-il avec un sourire à la fois amical et compatissant.
Dès qu’il reconnut Katja, le sourire s’effaça, remplacé par un profond et permanent ennui. Chaque jour, l’espionne en aurait mis sa tête à couper, Gankle devait regretter de s’être lancé dans une activité qui l’obligeait à entrer en contact avec des vivants. À l’évidence, les morts lui convenaient beaucoup mieux. Ils ne parlaient pas, ne respiraient pas, ne chiquaient pas – toutes ces indélicatesses qu’il abominait…
— Qu’est-ce qui t’a retenue si longtemps ?
— Les clients avaient peur que je sale la facture.
— Dans ce cas, tu aurais dû le faire.
Katja haussa les épaules.
— Ils veulent qu’on s’occupe de tout. Tu peux aller voir le Patriarche de l’église la plus proche ?
Gankle se rembrunit. Sortir, ça impliquait de quitter le magasin, puis de parler à quelqu’un d’autre qu’elle.
— Je m’en chargerai, oui…, dit-il néanmoins.
Katja le suivit dans le salon des visiteurs et se laissa tomber dans un des confortables fauteuils, une jambe à cheval sur un accoudoir.
Gankle prit place en face d’elle. Comme s’il portait une tunique de soie, pas de laine, il tira gracieusement sur l’ourlet puis lissa les plis le long de ses jambes.
Non sans un profond ennui, Katja laissa errer son regard sur les différents symboles religieux accrochés au mur du fond, sur les rayonnages où s’alignaient des textes saints et des recueils de poésie, sur les bougies votives et sur les gris-gris et les autres accessoires indispensables à l’exercice de sa fausse profession. Pour les proches d’un défunt, le rituel était le plus important – un guide qui leur montrait le chemin à suivre au milieu du chaos. Ou un morceau de bois flotté pour garder la tête hors de l’eau après un naufrage et au cœur d’une tempête qui semble ne jamais devoir finir. Face au chagrin, certaines personnes paraissaient embarrassées, comme si ce n’était pas la chose la plus naturelle au monde.
— C’est arrivé en ton absence, dit Gankle en tendant à Katja un pli au sceau brisé. Tu dois aller la voir sur-le-champ.
Katja fit comme si elle n’avait rien entendu et prit tout son temps pour lire la missive. Des années plus tôt, Gankle espionnait au service de Seveldrom. Bien qu’il ait pris sa retraite, ce passé, selon lui, l’autorisait à fourrer son nez dans tout. En réalité, sa fonction se bornait à fournir une résidence à Katja et à ajouter du crédit à sa couverture. Mais il l’oubliait souvent…
— C’est une urgence, semble-t-il, dit Katja. Je dois aller la voir sans tarder.
Elle s’efforça de ne pas sourire du rictus agacé de Gankle. Le laissant fulminer en silence, elle sortit et, selon le protocole en vigueur, fit de larges détours sans omettre de s’arrêter fréquemment devant des vitrines, histoire de vérifier qu’on ne la filait pas.
Dans une boulangerie, elle s’acheta une petite tourte au poisson et la dégusta sur le trottoir où traînassaient quelques enfants qui l’interrogèrent sur sa longue tunique grise. Jugeant ses réponses sans intérêt, ils ne tardèrent pas à oublier jusqu’à sa présence. Tandis qu’ils bavardaient entre eux, Katja sonda la foule en quête d’un visage qu’elle aurait déjà aperçu dans la matinée. Deux ou trois personnes la regardèrent bizarrement, mais rien de plus. Ravie de n’être pas suivie, l’espionne accéléra le rythme.
Midi venait de sonner au clocher d’une église du Créateur lorsqu’elle entra dans la boutique d’épices. Derrière le comptoir, une rousse leva les yeux d’un livre comptable et sourit. Quand elle reconnut sa visiteuse, son expression ne changea pas, n’étaient quelques ridules aux coins des yeux.
— Bonjour, dit-elle en désignant les rayonnages lestés de pots d’épices et d’herbes aromatiques.
Une symphonie de parfums monta aux narines de Katja, qui éternua deux ou trois fois, des larmes aux yeux. Puis elle approcha du comptoir, mais la marchande, du menton, lui indiqua les fauteuils disposés près de la fenêtre.
Prenant quelques articles souvent utilisés lors des rites funéraires – de l’encens et des herbes, pour l’essentiel –, la marchande passa dans l’arrière-boutique.
Pour être ici, alors que n’importe qui pouvait entrer, Katja avait besoin d’un solide prétexte. Et dans son métier, moins on mentait et plus aisément on pouvait distordre la vérité en fonction de ses besoins.
Après avoir pris place dans un fauteuil, Katja regarda dehors. Quelques minutes plus tard, Roza revint avec une assiette de pâtisseries et deux tasses d’infusion. Avant d’entamer leur dialogue, les deux femmes prirent la précaution de manger un gâteau et de goûter leur boisson. Toujours privilégier la vraisemblance…
— C’est urgent, si j’en crois ton message.
— D’une source très fiable, dit Roza, j’ai reçu des nouvelles hautement perturbantes.
Écartant d’abord une mèche de ses yeux, elle soupira puis défit ses cheveux et les renoua en queue-de-cheval. Une coiffure qui ne lui allait pas, songea Katja. Peut-être parce que ça mettait son front trop en évidence. Mais qui sait si ce n’était pas l’effet recherché ? Vêtue pour séduire, Roza aurait fait tourner bien des têtes. En chemise et pantalon d’homme, sans maquillage et les cheveux tirés en arrière, elle donnait une image qui ne pouvait pas prêter à confusion.
Cette femme se fichait de la coquetterie, et son travail passait avant tout. En réalité, un peu de maquillage, sur son visage et ses mains, atténuait son teint rose typique de Seveldrom, mais aucun étranger ne l’approchait assez pour s’en apercevoir. D’autres beautés locales, au moins aussi attirantes – et bien plus accessibles –, détournaient d’elle l’attention des hommes. Du coup, Roza pouvait aller où ça lui chantait et observer à sa guise sans se faire remarquer.
Lui arrive-t-il de se sentir seule ? se demanda Katja avant de se ressaisir. Son esprit vagabondait…
— Puis-je savoir d’où te viennent ces nouvelles ?
— Du Boucher, répondit Roza. Tu vois, on peut s’y fier.
Katja déglutit péniblement puis but une gorgée d’infusion qui lui parut soudain très amère. Un an plus tôt, personne n’avait entendu parler du Boucher. Aujourd’hui, dans les bas-fonds, nul n’ignorait l’existence de ce baron du crime brutal et sans pitié. Lui chercher des noises se révélait de la folie, et empiéter sur son territoire revenait à se condamner à l’abattoir. Parfois, quand l’affront ne lui semblait pas trop grave, le Boucher se contentait de couper les deux pieds du supplicié. Dans les cas extrêmes, il tranchait aussi les mains. Toujours vivantes quand on les retrouvait, ses victimes imploraient qu’on les achève.
Aux multiples questions de Katja, Roza avait simplement répondu que cet homme servait la reine Talandra. Sur son identité, pas moyen d’obtenir la moindre information.
— Dois-je m’inquiéter un peu, ou beaucoup ?
— Beaucoup, répondit Roza. (Un instant, elle laissa tomber son masque d’insouciance pour révéler son angoisse.) Il y aurait un complot visant à assassiner Talandra lorsqu’elle viendra ici en visite officielle.
Un lourd silence ponctua ces quelques mots. Encore très jeune, Talandra venait juste de monter sur le trône après l’assassinat de son père, un peu avant la fin de la guerre. En un an, la nouvelle reine avait accompli beaucoup. Sous son règne, les liens entre Seveldrom et l’Ouest – en particulier Yerskania – étaient plus forts que jamais. Le commerce prospérait comme aux plus beaux jours, et Talandra, en multipliant les efforts, était parvenue à préserver la paix. À l’origine de plusieurs traités bénéfiques, elle avait fourni des soldats et du soutien logistique à Shael et même tendu la main aux Morriniens pour les aider à se sortir de leurs problèmes.
Après avoir échappé à deux tentatives d’assassinat, Talandra n’avait accusé personne – publiquement, en tout cas – même si on murmurait que les tueurs étaient envoyés par Zecorria ou Morrinow. Dans l’Ouest, beaucoup de gens l’aimaient pour ce qu’elle avait fait pendant la guerre et après. Tout être doté d’humanité et de bon sens aurait eu du mal à trouver une raison de la haïr. Hélas, les gens sans cœur et stupides couraient les rues…
Des kyrielles d’absurdes calomnies se répandaient sur Talandra. On l’accusait de meurtre rituel, de torture, de corruption et de chantage – tout ça pour plier les autres à sa volonté. Dans l’Ouest, quelqu’un travaillait à détruire la réputation de la reine. Depuis son arrivée à Perizzi, Katja collectait ces mensonges et les transmettait à Roza. Ensuite, quelqu’un se chargeait d’étouffer dans l’œuf chacun de ces serpents. Pendant un moment, les choses s’étaient calmées, mais voilà qu’une nouvelle menace se profilait.
— On sait qui tire les ficelles ? demanda Katja.
— Non, et c’est bien le problème. Tous mes agents planchent là-dessus, mais leurs informations se contredisent. Certains affirment que tout vient d’un groupe d’extrémistes morriniens acharnés à détruire Seveldrom. Selon eux, notre reine serait responsable de la guerre civile qui fait toujours rage dans leur pays.
D’autres accusations farfelues… Ça ne s’arrêterait donc jamais ?
— Mais d’autres agents désignent des Élus zecorriens qui auraient échappé à la Purge. Alors que personne ne connaît le véritable tueur, ils sont sûrs que Talandra a assassiné leur Roi Fou.
Bien qu’ils soient traqués par toutes les nations, quelques Élus avaient réussi à survivre en Zecorria. Ces fanatiques devenus très puissants pendant la guerre croyaient encore que Taïkon, leur défunt roi, était un prophète et un dieu vivant qui renaîtrait un jour de ses cendres.
En surface, Zecorria, de nouveau apaisée, commerçait humblement avec ses voisins. Quand on creusait un peu, il y avait encore des troubles et des Élus continuaient à conspuer en public le nouveau Régent. Jusque-là, cependant, les violences étaient restées limitées. Selon Roza et ses agents, les agitateurs qui parlaient le plus fort n’étaient qu’une façade pour les véritables Élus, en immersion profonde dans le pays.
— Si Talandra était tuée ici, dit Roza, le sang coulerait à flots dans les rues. En comparaison, le drame vécu par Shael ne serait rien. L’Ouest tout entier se déchirerait dans sa rage d’arrêter le coupable, et tous les citoyens de Seveldrom crieraient vengeance et se prépareraient à la guerre.
Un an, ce n’était pas grand-chose… Les braises ne rougeoyaient plus, mais elles n’étaient pas encore froides. Une simple étincelle pouvait rallumer le foyer ardent de la guerre.
— Que dois-je faire ? demanda Katja.
— Découvrir si ces rumeurs n’en sont pas… Y a-t-il un complot, ou est-ce un leurre lancé par des gens du Nord mécontents ? Interroge tous tes contacts, fais parler tous ceux qui te doivent une faveur, et découvre la vérité !
— Pour ça, j’ai combien de temps ?
Roza secoua la tête.
— Je n’en sais rien… Quelques jours, peut-être… La date de la visite n’est pas encore fixée, mais Seveldrom est très loin d’ici. Si nous ne trouvons pas d’arguments pour la convaincre de ne pas venir, Talandra se mettra très bientôt en route.
— Et si je démasque les comploteurs, que se passera-t-il ?
— Pour monter un coup pareil, il faut beaucoup d’argent et de logistique. Si tu trouves nos ennemis, enquête pour savoir qui les finance. Avant d’agir, nous devons être sûrs de détruire tout le réseau.
— Agir comment ?
Roza eut un grand sourire.
— En tuant tous ces gens, quitte à ce que des fleuves de sang coulent dans les rues.