Azalaïs revient chez elle, en Comminges, avec Arnaut, son nouvel époux, le troubadour qui a renomé pour elle à la vie monastique. Guilhèm, le fils d’Azalaïs, n’accepte pas le remariage de sa mère, mais il n’a que dix ans, et il doit se plier à l’autorité du nouveau seigneur de la Moure tant qu’il ne sera pas en âge de prendre à son tour la tête de la seigneurie. Il le fera de mauvaise grâce, et sa mère souffrira de son intransigeance. Il ne sera pas plus facile à Azalaïs d’éduquer les jeunes filles dont elle a la charge, Brunemarthe, surtout, la promise de Guilhèm.
Mais Guilhèm s’éloigne de la Moure plusieurs années, car la coutume veut que les garçons aillent parfaire leur éducation dans l’entourage de leur suzerain, et on le suit dans un périple initiatique qui le conduit du château ancestral à ceux du comte de Comminges et jusqu’à la Flandre lointaine, pays des tournois. Sous la férule des anciens, il fait l’apprentissage, parfois douloureux, du métier de guerrier, mais aussi de la camaraderie, de l’amitié et des désillusions de la vie amoureuse.
Tout l’art de ce roman réside dans la façon sensible dont il retrace la jeunesse d’un apprenti chevalier et dont il décrit la relation entre une mère et son fils au Moyen Âge. Amours, jalousies, espoirs, intrigues et complots jalonnent le parcours de ces femmes et de ces hommes du XIIe siècle que l’écriture juste de Maryse Rouy nous rend proches et familiers.
Couverture: Pisanello
La Vision de saint-Eustache (détail),
National Gallery, Londres
Conception graphique: Gianni Caccia