CHAPITRE X

 

Pois tan es vas me falhida,
aisi lais so senhoratge,
e no volh que˙m si’aizida
ni ja mais parlar no˙n quer.

 

«Puisque tant envers moi elle a failli,
je quitte sa seigneurie,
et je ne veux pas qu’elle me soit intime
ni ne souhaite jamais parler d’elle.»

 

BERNART DE VENTADORN.

 

 

 

 

 

Guilhèm quittait la Moure, le cœur un peu serré. Il ne reviendrait sur les lieux de son enfance que pour en être le maître, dans quelques années. Pour enfin chasser Arnaut. Mais avant, il fallait plonger dans l’inconnu, quitter la grotte et le grand cèdre d’Orient, les compagnons de jeux, la tendresse de Maria et la douceur de sa mère. La veille, il avait organisé, avec les garçons, la démolition de la forteresse de pisé édifiée plusieurs mois auparavant: il ne voulait pas qu’ils jouent sans lui, il voulait tout détruire avant de partir. Le jeune seigneur avait toujours su qu’il lui faudrait aller faire ailleurs son apprentissage de chevalier et il en rêvait depuis longtemps : c’était l’étape obligée, riche en promesses de toutes sortes. Mais que de déchirements au moment de la séparation! Il se sentait tellement petit dans la caravane du comte de Comminges, tellement anonyme. Le seul lien avec son passé était François. Le dernier cadeau de son oncle, avant le grand départ, avait été d’obtenir que François accompagne Guilhèm. Arnaut eût préféré qu’il soit tout à fait coupé de son passé dans l’espoir de favoriser un changement de conduite, mais le vieil homme avait insisté. En prenant de l’âge, il pensait de plus en plus à sa propre enfance et se souvenait de son désarroi le jour où il avait quitté la Moure, à douze ans, pour suivre le grand-père du précédent comte, dans un convoi où tous les visages lui étaient inconnus; il se souvenait d’avoir pleuré le soir en songeant à sa nourrice, qui s’appelait Maria, elle aussi, et qui venait toujours lui faire une caresse avant qu’il ne s’endorme. Les premières semaines avaient été dures, très dures, et il souhaitait, pour son cher petit-neveu, un début moins difficile. L’autorisation ayant été arrachée au dernier moment, François était un peu éberlué de se trouver aux côtés de son maître, mais il était en même temps très heureux: il allait échapper au sort de ses parents, paysans libres mais très pauvres. Compagnon de Guilhèm depuis son plus jeune âge, il n’avait jamais réellement partagé l’existence de sa famille, et depuis l’annonce du départ de l’héritier de la Moure, il se résignait mal à rentrer dans le rang. Pour l’heure, conscient de sa dignité nouvelle de serviteur du jeune seigneur, il levait fièrement la tête, et passa sans regret devant la masure de ses parents qui le regardaient s’éloigner sans manifester davantage d’émotion que lorsqu’il leur avait appris la nouvelle. Au dernier moment, cependant, sa mère esquissa un geste d’adieu, et il dut serrer très fort les paupières pour retenir l’afflux de larmes qui le prit par surprise. Les deux garnements étaient encore des enfants, et ils avaient le cœur gros.

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Brunemarthe regardait s’éloigner le convoi du comte de Comminges qui emmenait son fiancé. Elle ne le reverrait pas avant des années. Quand il reviendrait, ce serait pour devenir seigneur de la Moure et pour l’épouser. Quelques années de répit, pensa-t-elle, avant la guerre domestique. Elle l’avait détesté tout de suite – ou presque: dès qu’il l’avait toisée d’un regard qui signifiait qu’elle n’était qu’une fille, avant de l’ignorer définitivement. Une attitude qu’elle lui ferait payer. Au centuple. Elle était pourtant venue dans de bonnes dispositions, prête à être aimable, car elle avait pour lui une certaine admiration: n’était-il pas celui qui avait osé braver son redoutable père? Elle riait encore de la colère de Dodon quand le chef des gardes était venu lui annoncer, en tremblant, que les garçons s’étaient enfuis. Il avait hurlé, tempêté pendant des heures, châtié ceux qu’il tenait pour responsables et, finalement, repris sa parole d’aider Gaucelm à conquérir la Moure. Le cadet de Mont Blanc, au lieu d’abandonner son projet, comme chacun le lui conseillait – surtout son père que la défection de Dodon avait refroidi –, avait rétribué quelques miséreux avec lesquels il était parti à la défaite, obstiné et haineux. Dans un de ces revirements dont il était coutumier, Dodon se mit à parler avec une certaine considération de ce galopin qui avait berné tout le monde. Voilà quelqu’un, disait-il, qui saura faire son chemin. Aussi, quand un émissaire de la Moure vint l’approcher en vue de négocier un mariage entre Guilhèm et l’une de ses filles, ce projet lui plut. Il convoqua les cinq pucelles dont Dieu l’avait encombré avant qu’il ne répudie leur mère au profit d’une jeune poulinière susceptible de lui donner une descendance mâle et les passa en revue, les examinant aussi attentivement que les juments de son écurie. Sur la foi de son regard noir, il choisit Brunemarthe en disant dans un grand éclat de rire: «C’est toi qu’on va lui donner, et il n’est pas au bout de ses peines!»

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Azalaïs s’en voulait d’éprouver un vague soulagement en regardant partir son fils, mais elle cesserait enfin de vivre dans l’attente craintive qu’il ne fasse un éclat mettant Arnaut dans l’obligation de le châtier. Connaissant la puissance de rancune de Guilhèm, elle ne croyait pas au personnage de fils soumis qu’il jouait depuis quelques semaines et redoutait qu’un jour il ne se contrôle plus. Elle savait bien que l’éloignement du garçon ne lui garantirait pas la tranquillité, car son imagination ne ferait pas faute de le lui représenter entouré de dangers, mais elle ne pourrait préciser lesquels et son inquiétude s’en trouverait diluée. Elle eût souhaité un peu de tendresse, au moment de la séparation, mais Guilhèm ne s’était pas épanché: fidèle à ses résolutions, pour se venger de la trahison de sa mère, il l’avait saluée comme une étrangère. Bien qu’habituée à cette absence de marques d’affection, devenue systématique à partir du jour où il l’avait quittée pour aller chez les hommes, elle en fut attristée: elle avait espéré qu’en des circonstances aussi particulières il ferait une exception.

 

Azalaïs l’ignorait, mais il en faisait une, au bénéfice de Maria et, si elle l’avait su, elle aurait été peinée plus encore. En effet, lorsqu’il avait fait ses adieux à la vieille nourrice, le jour d’avant, il s’était blotti contre elle et, serré dans son giron, il avait respiré à plein nez, pour la dernière fois, dans les bras de la seule personne qui ne le jugeait pas et qui l’aimait inconditionnellement, l’odeur de son enfance: un mélange de vieille sueur et d’herbes diverses – thym, serpolet, menthe – qu’elle cousait, pour éloigner la maladie, dans de petites poches accrochées à sa ceinture, le tout rehaussé d’une forte senteur d’aïl. Sa mère, c’était autre chose: elle l’éduquait et se croyait obligée – pour son bien – d’être sévère. Et puis, après la victoire d’Arnaut, elle était devenue tellement radieuse que cela avait augmenté la rancœur de son fils, car rien ne semblait pouvoir l’atteindre derrière son perpétuel sourire de bonheur. Pour elle, pensait Guilhèm amer, mon départ n’est pas grand-chose.

 

Il se trompait lourdement, car il ne savait pas qu’elle s’y était résignée dès sa naissance, comme toutes les mères, ce qui la préservait, au moment crucial, de manifestations trop émotives. En regardant partir son fils, Azalaïs songeait qu’elle s’occuperait maintenant des filles: de la sienne, Jeanne, le bébé, de Marie, la fille de Bieiris, et de Brunemarthe, sa future bru. Elle n’avait pas l’air facile, la fille de Dodon, avec son air farouche et son refus de sourire. Mais Azalaïs se flattait de parvenir à l’amadouer: depuis qu’Arnaut avait vaincu Gaucelm et que le talisman de la Moundine avait agi, elle croyait si fort au bonheur qu’elle se sentait capable de le faire essaimer.

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Quand il l’avait choisie, elle, Brunemarthe, entre toutes ses sœurs, elle n’avait pas voulu s’arrêter aux raisons de l’élection de son père pourtant claironnées sans ménagements; elle n’avait retenu qu’une chose: elle allait partir. Or, partir était ce que les cinq filles du seigneur de l’Isle souhaitaient le plus. Très attachées à leur mère, si douce et si gaie, elles haïssaient leur père de l’avoir chassée, reléguée dans un couvent et aussitôt remplacée. Elles ne l’avaient pas revue depuis l’automne et avaient dû s’habituer, de mauvais gré, à la nouvelle, une jeune femme guère plus âgée qu’elles, qui passait ses journées à pleurer, car elle ne se consolait pas d’avoir été séparée de sa propre mère pour être livrée à Dodon. Elle était enceinte, bien sûr, et son désespoir s’accroissait de la hantise de donner le jour à une fille, ce qui entraînerait sa répudiation à elle aussi, et son enfermement, à quinze ans, dans un couvent – peut-être celui-là même où flétrissait l’ancienne dame de l’Isle. Leur haine de Dodon aurait pu rapprocher belle-mère et belles-filles, mais il n’en était rien, et les fillettes ressassaient à longueur de jour leur malheur et leur ennui. Dans cette morosité, l’annonce de ses fiançailles avec Guilhèm et de son départ pour la Moure avait paru à Brunemarthe une excellente nouvelle.

 

Son contentement persista pendant toute la durée des préparatifs. Les fillettes avaient cessé de s’ennuyer: elles discouraient, à perte de vue, sur le fiancé, la seigneurie de la Moure et la future belle-mère. Le fiancé, elles l’avaient aperçu le soir où leur père l’avait fait venir, prisonnier, dans la salle. Elles commentaient sa bravoure face à Dodon, la fougue et le mépris du danger dont il avait fait preuve en se jetant sur le garde, son ingéniosité à fuir la geôle. Elles étaient en passe d’en faire un héros de chanson de geste et Brunemarthe s’en trouvait flattée. Sur le physique du garçon, elles n’arrivaient pas à s’entendre: l’une se souvenait de l’avoir vu châtain, tandis qu’une autre affirmait qu’il était très brun; selon certaines il était grand, mais l’aînée le trouvait petit. Quant à ses yeux, personne n’en savait la couleur.

La seigneurie de la Moure alimentait aussi les commentaires. Elle était riche et puissante et Guilhèm en était l’héritier: son épouse serait une dame importante. La plus âgée des filles de Dodon, qui avait quatorze ans, essayait de cacher son dépit, qui n’était pas mince: elle estimait qu’elle aurait dû être choisie, en qualité d’aînée, et craignait qu’un aussi bon parti ne se représente pas lorsqu’il s’agirait de l’établir; cela s’ajoutait à la vexation de voir sa puînée fiancée avant elle.

Le troisième sujet de conversation était Azalaïs. Tout le monde connaissait des bribes de son existence, car la dame de la Moure avait eu une vie hors du commun, et les fillettes épiloguaient à perte de vue, d’après le récit, sans cesse réclamé à leur nourrice, de son affrontement avec Bieiris, de ses séjours à Poitiers et de son remariage hâtif. Alors que les autres fillettes l’enviaient de se préparer à côtoyer quelqu’un d’aussi excitant, Brunemarthe redoutait un peu que cette femme ne l’empêche de faire sa place et cela mettait une légère ombre au tableau.

 

La période d’attente, fiévreuse et interminable, avait duré jusqu’à l’arrivée du comte de Comminges. Dodon s’était réjoui de la venue de son frère qui, lui-même, paraissait fort content. Ils projetèrent plusieurs semaines de chasses et de fêtes qu’ils interrompirent, d’un commun accord, et comme d’habitude, après quelques jours. Bernart et Dodon s’aimaient comme des frères: toujours contents de se voir après une séparation, prêts à voler au secours l’un de l’autre à la moindre menace, ils ne supportaient jamais longtemps la cohabitation. Le comte inventa un prétexte auquel Dodon s’empressa de croire et tous partirent vers la Moure. Bernart se devait d’honorer le nouveau seigneur en lui rendant visite et il profiterait de l’occasion pour présider la célébration des fiançailles de sa nièce.

Quand elle quitta le château de son père pour ne plus y revenir, Brunemarthe eut un serrement de cœur. Elle avait, certes, très envie de partir, mais elle ignorait tout de ce qui l’attendait. Peut-être serait-elle plus malheureuse qu’ici? Et ses sœurs, dont elle n’avait jamais été séparée, elle savait qu’elles allaient cruellement lui manquer. Non qu’elle s’entende bien avec toutes, loin de là: les disputes étaient fréquentes, mais elles faisaient corps dans l’adversité. Maintenant, elle était sur le point de se retrouver seule, isolée.

Brunemarthe n’était jamais sortie de l’Isle et les deux lieues qui la séparaient de la Moure lui apparaissaient comme un long voyage. Ses sœurs avaient agité la main du haut des créneaux et elle s’était retournée souvent pour continuer de les voir jusqu’à ce qu’un rideau de peupliers les cache à sa vue. Elle retrouverait peut-être certaines d’entre elles, à l’occasion de fêtes, si elles épousaient des seigneurs voisins, mais rien n’était moins sûr. Quant à celles qui iraient au couvent – Claire, la douce? Jeanne, la laide? – elle ne les reverrait sans doute jamais. À ses côtés cheminait sa nourrice, présence rassurante qui l’aiderait à entrer dans le monde nouveau. Mais Brunemarthe savait qu’elle repartirait avec Dodon. Pourvu que son père se plaise à la Moure, ne s’y dispute avec personne et y reste quelque temps!

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L’assentiment de Dodon au projet de fiançailles avait été accueilli à la Moure avec soulagement: ce lien entre les deux familles, confirmé par l’échange des enfants – Brunemarthe serait éduquée par Azalaïs pendant que Guilhèm ferait son apprentissage de chevalier avec l’oncle de sa fiancée –, mettait la seigneurie dans une situation enviable, sous la protection privilégiée du suzerain. Dès l’annonce de l’arrivée du comte de Comminges à l’Isle, les vassaux de la Moure avaient été avisés de se tenir prêts à se présenter dès qu’on leur dépêcherait un émissaire pendant qu’Azalaïs s’affairait aux préparatifs qui permettraient de le recevoir avec la pompe nécessaire.

 

Au château, l’excitation était grande, et Guilhèm était plus excité encore que tout autre. Ses fiançailles le laissaient froid, mais l’imminence de son intégration à la suite du comte le tenait éveillé de longues heures, le soir, à rêver de gloire et d’exploits chevaleresques. Son grand-oncle l’avait entretenu en privé pour lui faire comprendre l’importance que son attitude première aurait sur son avenir: il serait jugé dès le début et il fallait faire bonne impression en étant déférent et en restant à sa place. Ce n’est que plus tard, lorsqu’il serait un chevalier accompli, qu’il serait opportun de se faire remarquer du suzerain. Durant les premières années, il devait surtout être obéissant et appliqué. Le vieux Guilhèm parla longtemps, conscient de faire son devoir, mais il n’était pas dupe: son petit-neveu l’écoutait d’une oreille distraite. Il n’en était pas affligé non plus, ayant vécu assez longtemps pour savoir que l’expérience ne peut servir qu’à soi-même.

 

Quand le comte arriva, en grand arroi, l’émotion fut grande à la Moure: c’était la première fois que l’on recevait Bernart de Comminges et on voulait lui faire honneur. Les adultes étaient à l’avant-plan et, en arrière, chacun de son côté, Guilhèm et Brunemarthe les observaient d’un œil à la fois critique et un peu inquiet.

Le garçon regardait cet homme qui ressemblait à Dodon par bien des aspects et dont son avenir allait dépendre. Il fut impressionné par sa stature et son air d’autorité et admit la pertinence des conseils du vieux Guilhèm: mieux vaudrait ne pas se trouver dans les jambes du comte avant d’être à la hauteur. Son attention se porta alors sur ceux qui l’accompagnaient. Ils l’intéressèrent peu, car il n’aurait vraisemblablement pas beaucoup de rapports avec son entourage immédiat: c’étaient ses compagnons de chasse et de ribote et ils devaient peu se soucier de former un blanc-bec. Il observa les jeunes garçons avec plus d’attention: il y en avait beaucoup, une trentaine au moins, et ils étaient tous plus âgés que lui. C’étaient ses futurs camarades desquels il aurait du mal à être seulement toléré. La belle époque où il régnait sur la troupe de petits paysans était révolue: au milieu de ses pairs, son prestige serait nul tant qu’il n’aurait pas fait ses preuves. Il refusa de se laisser gagner par le découragement, redressa la taille et mit dans son maintien toute sa fierté: s’il avait peur, personne ne le saurait.

 

Guilhèm n’avait eu ni un regard ni une pensée pour la fillette qu’on lui destinait. Elle, au contraire, l’avait observé attentivement, regrettant déjà de ne pas pouvoir échanger ses impressions avec ses sœurs. Elle trouvait belles ses boucles et sa fière posture et espéra, prête à sourire, qu’il pose les yeux sur elle. Mais il ne la regarda pas et ce fut sa première déception. Elle se concentra alors sur la dame de la Moure entre les mains de qui on allait l’abandonner. Aux côtés de son époux, qui la traitait avec égards, elle affichait, dans l’accomplissement de ses devoirs d’hôtesse, une maîtrise de soi qu’elle n’avait jamais vue à sa mère, ni à aucune des dames reçues à l’Isle. Comment une telle femme accepterait-elle de céder la place à sa bru quand le temps serait venu? Sur la foi d’une première impression, Brunemarthe s’imagina éternellement reléguée à la place de seconde et son hostilité pour la châtelaine vit le jour dans l’instant. Azalaïs, pourtant, l’accueillit avec chaleur, l’appelant «sa fille», mais rien ne put entamer sa méfiance. Elle se renfrogna et demeura dans les jupes de sa nourrice pendant toute la durée des festivités. Azalaïs avait fort à faire et ne pouvait s’occuper tout de suite de la fillette, mais elle se promit de lui consacrer le temps nécessaire pour l’apprivoiser quand on serait revenu au calme.

 

Les négociations en vue de fixer le montant de la dot, menées par les chapelains respectifs des deux parties, durèrent trois jours. Le quatrième, on officialisa l’accord par une cérémonie solennelle. On fit venir les deux enfants, parés pour la circonstance, et on mit leurs mains unies dans celles du comte de Comminges: l’entente était scellée. La haine de Brunemarthe pour Guilhèm naquit dès le premier regard qu’il daigna enfin lui octroyer, regard lourd de dédain et de mépris. La future châtelaine de la Moure entrait dans sa nouvelle vie le cœur plein de fureur et de ressentiment.