30. Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit Caravage,
La Vocation de saint Matthieu, 1599-1600.
Huile sur toile, 322 x 340 cm. San Luigi dei Francesi, Rome.
Sa passion pour les scènes de martyres et pour les saints extasiés devant l’apparition divine lui vient d’Espagne. Son chef-d’œuvre est certainement la gravure du Martyre de saint Philippe (vers 1624). Le saint est ici représenté attaché à un mât, pour y être torturé par deux bourreaux. Ce style de peinture était très apprécié et très répandu en Espagne, parce qu’il embrassait parfaitement les aspirations religieuses. Mais cet artiste complexe ne se limita pas à des œuvres où le sordide et le laid étaient dépeints avec un sens aigu de la nature, il peignit également des scènes d’idylle très naïves, à l’opposé des scènes mystiques, qui cherchaient à renforcer la crédulité des esprits simples. Ainsi réalisa-t-il sa Sainte Agnès, dont le modèle ne fut autre que sa fille (1651), à qui un ange apporte une robe. On pense aussi à ses nombreuses représentations de saint Sébastien, attaché à un arbre, s’effondrant sous les coups d’une lance qui le transperce et bien d’autres encore. Dans la représentation de Joseph le charpentier en compagnie de Jésus, Ribera montre comment l’étude des corps et la compréhension de l’âme, mettent à jour un nouvel idéal de beauté, que l’on retrouvera plus tard chez un autre maître espagnol, Bartolomé Esteban Murillo.
Parmi tous les artistes de cette époque, peu se sont fait une place dans l’histoire de l’art. À Florence, on retient, parmi tant d’imitateurs, Cristofano Allori et sa Judith et la tête d’Holopherne (vers 1613). Selon la légende, particulièrement peiné par la trahison d’une bien-aimée, il aurait peint cette toile avec son propre sang.