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47. François Girardon, Tombe dArmand-Jean du Plessis,
cardinal de Richelieu, 1675-1694.

Marbre. Chapelle de la Sorbonne, Paris.

 

 

Mais en France, l’art baroque, auquel le classicisme faisait violemment obstacle, trouva néammoins de dignes représentants.

Les trois frères Le Nain, Antoine, Louis et Mathieu furent particulièrement influencés par Caravage et sa maîtrise de la lumière, mais aussi par l’art flamand. Ainsi réalisèrent-ils, pour le plus grand plaisir de la bourgeoisie parisienne auprès de laquelle ils rencontrèrent un vif succès, des scènes de vie populaire illustrant le monde paysan.

Georges de La Tour, par ailleurs, exploita largement le clair-obscur de Caravage comme en témoigne sa Madeleine à la veilleuse (vers 1640-1645), et devint, en France, le plus digne héritier de l’Italien. Bien que renommé de son vivant, l’artiste fut pourtant laissé dans l’ombre au cours des décennies qui suivirent sa disparation et ne fut redécouvert qu’au début des années 1930.

 

 

La Sculpture

Tandis que les architectes français tournaient le dos à l’influence du Bernin, les sculpteurs se plaisaient à suivre le courant du grand maître italien. Le Marseillais Pierre Puget, peintre, maître d’œuvre et sculpteur, fut l’un des plus fameux héritiers du Bernin. Durant son séjour en Italie, il réalisa un Saint Sébastien se tordant de douleur face à la mort, pour l’église Santa Maria de Carignano de Gênes. On considère qu’il dépassa largement son maître pour l’expression du pathos et la vivacité des mouvements, comme le montrent ses œuvres très admirées telles que Hercule (1680), Persée et Andromède (1684) ou encore l’athlète Milon de Crotone (1671-1682), lequel est attaqué par un lion, tandis que sa main est prise dans un tronc d’arbre.

La sculpture française de cette époque fit preuve d’un trait extrêmement décoratif, qui fut alimenté, d’une part par les besoins énormes en sculptures pour aménager les jardins et autres bâtiments somptuaires (particulièrement des figures mythologiques et des fontaines) et d’autre part, par la recherche de gloire propre à cette époque, qui s’exprime fort bien sur les monuments funéraires.

Antoine Coysevox et François Girardon firent office, auprès des cardinaux et hommes politiques Mazarin et Richelieu, d’artistes officiels pour la réalisation de monuments funéraires très classiques. Mais Jean-Baptiste Pigalle dépassa largement ces deux artistes en ce qui concerne l’apparat et la laideur de l’imitation de la nature. La tombe du maréchal de Saxe, avec ses figures allégoriques à la sentimentalité pathétique, se lamentant sur le sort des héros tombés, constitue un exemple parfait de ce qui demeure la caractéristique essentielle d’une infinie quantité de tombeaux, dont les artistes et artisans de cette époque remplirent, jusqu’au XIXe siècle, les cimetières.