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51. Frans Hals, Portrait de couple, 1622.

Huile sur toile, 140 x 166,5 cm.

Rijksmuseum, Amsterdam.

 

 

Les bâtiments cités plus hauts furent tous construits en pierres de taille, tandis qu’aux Pays-Bas, où régnait une certaine sobriété artistique, les bâtiments furent le plus souvent de briques. En dépit de la simplicité de leur apparence extérieure, les églises hollandaises, qui correspondent au style gothique tardif, exercent une impression monumentale du fait des immenses espaces intérieurs qu’elles développent. Seule la nudité absolue des gigantesques halles, œuvres d’iconoclastes fanatiques du XVIe siècle, peut rivaliser avec l’effet de ces églises.

Lieven De Key est l’un des plus grands maîtres d’œuvre hollandais du XVIIe siècle. On lui doit la façade de l’hôtel de ville de Haarlem (1597), le poids public de Waag (1598) ainsi que la façade de l’hôtel de ville de Leyde. De Key fut l’élève du peintre et sculpteur Hendrick De Keyser, lequel avait tout appris à Londres, auprès d’Inigo Jones. À Amsterdam, toute une série de bâtiments sont signés De Key, au nombre desquels les églises Zuiderkerk (1603) dans laquelle il repose, la Westerkerk (1620) et la Norderkerk.

 

 

La Peinture

Frans Hals et son époque

Le mouvement national hollandais naquit à Haarlem, une ville qui disposait du droit de douane depuis 1429 et dont les chantiers navals, ainsi que les brasseries, avaient conduit à une certaine prospérité. Mais c’est aussi Haarlem que les Espagnols menacèrent si longtemps, avant de s’en emparer, provoquant dans cette ville une haine profonde de l’étranger. Ce n’est qu’en 1577 que les Espagnols quittèrent la ville, qui retrouva peu à peu les chemins de la prospérité, grâce aux manufactures textile et à ses anciennes filières de production.

Le premier représentant du style hollandais est Frans Hals. Il fut l’élève du peintre et écrivain Carel van Mander, lequel fut plutôt connu pour son Schilderbœk, livre regroupant des descriptions de la vie quotidienne, que pour ses tableaux historiés, situés dans le droit chemin du maniérisme. Frans Hals eut tôt fait de se libérer de l’influence de son maître, dont il ne possédait pas le flegme de copier ses maîtres.

Frans Hals acquit rapidement une conception propre de la nature, pleine d’humour et d’une brutalité apprivoisée, fort nouvelle pour cette époque. En effet, cet humour ne transperçait pas dans la scène elle-même, ou dans les détails d’un personnage, mais bien dans la description picturale générale. Frans Hals fut, à cet égard, le premier à avoir extrait des couleurs un certain comique. Son art plein de caractère correspond assez bien à sa vie passée dans les tavernes, dans lesquelles il peignit de nombreuses toiles et dans l’âpre fumée desquelles le suivaient, de plein gré, ses innombrables élèves. En tout cas, c’est dans ces endroits qu’il rencontra ses modèles.

Il y a fort à croire que son élève le plus doué, Adriaen Brouwer, fut également son compagnon de débauche. De sa vie sans réelle structure, qui lui occasionna de nombreux ennuis, tantôt avec la police, tantôt avec la justice, on dit que ses contemporains la regardèrent avec une certaine indulgence et la considérèrent comme le parallèle nécessaire à un esprit hors du commun.

En dépit d’un petit nombre de prédécesseurs, c’est Frans Hals que l’on retient comme véritable fondateur de ces tableaux de groupes, représentant les membres de telle ou telle corporation ou garde civique, en quête de reconnaissance. Il fut le premier à avoir donné une véritable portée artistique aux portraits des membres d’associations et de guildes et, dans sa série sur les officiers de gardes civiques et dans celle sur les régents d’institutions de bienfaisance, le premier à avoir apporté une impression de vie et d’authenticité. Les gardes civiques, qui, en temps de paix, se distrayaient avec des tournois de tirs et d’interminables banquets, étaient aussi chargés de l’entretien et de la conservation des armes. C’est parmi eux qu’étaient représentés les valeureux défenseurs de la ville. En observant les cinq toiles que Frans Hals réalisa de ces gardes civiques, on ne lit pas seulement le développement de son art, mais aussi l’ambiance politique qui sous-tendait l’avenir de ses hommes.