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81. Jacob van Ruisdael,
Le Cimetière juif à Ouderkerk, 1653-1655.

Huile sur toile, 84 x 95 cm.

Gemäldegalerie Alte Meister, Dresde.

 

 

Jan van der Heyden, un autre peintre d’Amsterdam, réalisa, avec un sens aigu de la perspective et beaucoup de précision, des tableaux de ruelles urbaines et de châteaux ruraux, tous baignés du soleil des étés hollandais. On le compte parmi les peintres d’architecture, à l’instar d’Emanuel de Witte, membre de l’école amstellodamoise, qui, avant tout, ont peint des intérieurs d’églises, et dont l’effet était considérablement appuyé par une lumière tombante très particulière. D’autres peintres, comme les frères Job et Gerrit Berckheyde, qui réalisèrent essentiellement des intérieurs d’églises et des vues urbaines, sont, quant à eux, issus de la mouvance haarlemoise.

 

Les Différentes Spécialités

On a coutume, afin de distinguer ces nombreux peintres néerlandais, de les répartir selon leurs spécialités. En plus des peintres de genre, de paysages et d’architecture, il convient d’ajouter les faiseurs de natures mortes, les peintres de paysages maritimes, d’animaux ou de fleurs. Tous, à leur manière, contribuèrent à compléter ce macrocosme de l’école néerlandaise.

L’origine de la peinture de paysages maritimes remonte à Amsterdam, où travaillaient Simon de Vlieger, Jan van de Capelle et Ludolf Bakhuysen. Ce sont eux qui introduisirent cet élément dramatique, fait de tempêtes et de batailles navales, ou encore l’image d’un port empli de bateaux comme dans La Vue dAmsterdam. Le meilleur d’entre eux fut certainement Willem van de Velde le Jeune, élève de Simon de Vlieger, qui s’installa à Londres dès 1672 et y devint, cinq années plus tard, peintre officiel à la cour du Roi.

Vlieger se distinguait surtout par son talent à mettre en couleurs des paysages maritimes calmes, avec des bateaux ancrés ou ne se déplaçant que lentement, paysages caractérisés par la discrétion de la lumière du soleil se reflétant sur la mer. Dans ces eaux calmes ne semblaient mouiller que de superbes frégates à gros gréement ou bien de petits bateaux de pêcheurs ou encore de la marine marchande. Le peintre avait à cœur de dépeindre une mer calme, même lorsqu’un de ces bâteaux se mettait à tirer un coup de canon, déchirant seulement la plénitude du ciel.

Les peintres d’animaux, au premier rang desquels on retrouve Aelbert Jacobsz Cuyp, fils du portraitiste Jacob Gerritzs Cuyp, ont la particularité d’être aussi de grands peintres en paysages. Rapidement, Cuyp fut surnommé « le Claude Lorrain hollandais », du fait de son goût de la représentation des oscillations engendrées par la lumière de l’astre solaire. Certes, il savait aussi faire des portraits et des natures mortes, mais son talent, il le montra surtout dans ses paysages, soit agrémentés de scènes de chasse, de bergerie, de chevaux ou de bœufs, soit représentant le fleuve dans la lumière du soleil, sur lequel apparaît un bateau. Dans la mise en scène de la lumière, on peut dire qu’il rivalisa avec Jan van Goyen, et même qu’il le dépassa dans la justesse et la splendeur de ses dernières réalisations. Le Départ pour la chasse ou Le Bétail avec le cavalier et les paysans (1655-1660) font partie de ses plus belles toiles. Contrairement à ses collègues peintres, Cuyp, qui passa toute sa vie à Dordrecht, mourut couvert d’honneurs et d’éloges par ses concitoyens.

Le frère de Willem van de Velde, Adriaen, agrémentait volontiers ses paysages forestiers et fluviaux de chevaux et de bœufs. Comme il le montra dans un Paysage fluvial avec chevaux et moutons, il avait du talent pour rendre la lumière estivale d’un paysage forestier, fluvial ou champêtre, au moyen de fondus généreusement colorés. On lui doit aussi de superbes paysages hivernaux, avec traîneaux et patins.

Il fut certainement influencé par le meilleur des peintres animaliers flamands, à savoir Paulus Potter, lequel se distingua par une scène de chasse au lion grandeur nature, mais qui, en vérité, passait le plus clair de son temps à peindre de plus petites toiles de paysages autochtones idylliques, emplis de chevaux, de bœufs et de moutons. Cependant, sa toile la plus connue, Le Jeune Taureau, qui montre un étonnant souci du détail et une grande puissance plastique, fait partie de ses œuvres en grandeur nature. Pour ce qui concerne la finesse, la lumière et le charme, on peut dire que cette œuvre fut toutefois dépassée par la petite toile idyllique d’une Vache se reflétant dans leau.