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12 . Préparatifs

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Bárbara ferme sa dernière valise dans sa chambre, avec l'aide d'Aia qui est un peu larmoyante. C'est le jour du départ. Elles ne se verront plus jamais. Pour les deux la séparation est très difficile, car elles ont pratiquement vécu la dernière semaine ensemble, échangeant des confidences.

Pendant ce temps, en un après-midi pendant laquelle Bárbara et Leonardo étaient seuls dans le salon, quelques jours après le retour du vignoble, elle s'excuse et se leve de la table à laquelle ils goûtaient. Quand elle se tourne, Leonardo s'approche d'elle par-derrière et lui attrape la hanche de ses deux mains. Il commence à frotter son aine sur ses fesses et lève sa robe par-derrière. Il lui serre un sein de la main tandis qu'il essaie de toucher son sexe de l'autre. Il lui mord l'oreille et lui chuchote des choses obscènes. Bárbara regarda la table et vu un couteau qu'elle pourrait atteindre avec sa main. Son regard était fixé sur lui, ses doigts commencèrent à trembler et elle commença à penser à le prendre et le planter dans la couche droite de Leonardo. Quand il crierait et porterait les mains à sa cuisse, elle ne lâcherait pas la poignée. Quand il s'éloignerait dû à la douleur de couteau, la lame sortirait de sa jambe mais continuerait dans sa main. Elle en profiterait et la planterait dans sa poitrine. Là elle pourrait la lâcher et il tomberait sur le dos. Quand ses doigts touchaient déjà la lame, il la lâcha pour fermer la porte du salon et les fenêtres. Elle eut le temps de récupérer ses sens et de ne pas se laisser mener par ses émotions.

Un moment plus tard et il était de nouveau derrière elle. Elle pense de nouveau au couteau.

Avec tant de plaisir elle verrait la vie être sucée hors de son corps dégoutant et elle lui cracherait dessus jusqu'à lui en brouiller la vision, remplissant ses oreilles d'insultes. Sa main tremble de nouveau, le soleil se reflétait sur la lame et lui arrivait aux yeux. Elle essaya de le prendre mais se contint de nouveau.

«Non, ce ne sera pas moi qui prendra votre vie, cependant je vais perdre le plaisir de vous voir vous débattre.»

Pendant qu'elle avait ces pensées, Leonardo gémissait comme un porc à l'abat et avait déjà sali toute la robe de Bárbara. Le liquide chaud coulait dans la partie interne de ses cuisses. Elle freina ses pensées de vengeance et sortit rapidement pour se laver sans jeter un regard vers arrière. Elle voulait se délivrer rapidement de la saleté laissée en elle part ce tas de fumier. Cette chose coulante semblait brûler ses jambes, tous ses sens semblaient se concentrer sur elles, elle ne sentait que la substance gluante descendant lentement sur sa peau lui causant des frissons de dégoût.

Depuis ce jour, Bárbara exigea qu'Aia dorme avec elle toutes les nuits, car elle ne pouvait perdre un seul moment de sa compagnie.

Elle souhaitait vraiment passer le maximum de temps possible avec Aia pour savoir des détails de tout ce qu'elle lui avait raconté, pour planifier avec elle les prochains pas et leurs futurs, et aussi pour maintenir Leonardo éloigné d'elle. L'haine qu'elle sentait pour lui avait débordé. Elle s'efforçait maintenant plus que jamais pour que leur convivialité semble normale. Elle ne voulait pas qu'il ait la moindre méfiance de ce qu'elle pensait faire. Même contrarié, car Leonardo avait planifié se satisfaire avec Bárbara toutes les nuits jusqu'à son départ, il accepta qu'Aia reste avec elle. Il savait qu'il en demandait beaucoup à sa fille, alors ces derniers jours il avait accepté l'éloignement placé de manière subtile par elle. Le contact intime lui manquerait, mais ils se verraient bientôt. Quelques mois encore et ils seraient ensemble de nouveau. Sa routine d'abus serait reprise et formalisée avec la disparition du futur mari de Bárbara et avec leur mariage. De cette façon, il prendrait possession de ce qui lui appartenait déjà depuis longtemps. Il était fatigué de cacher leur relation. Peut-être qu'il aurait pris la même décision si l'archevêque n'existait pas. Il l'aurait fait de n'importe quelle façon.

Mais le temps de se délivrer de tout ça était arrivé pour Bárbara. Malgré le fait qu'elle avait un sentiment de perte et d'angoisse, déjà que tout ce qu'elle connaissait allait disparaître devant ses yeux, elle avait conscience que sa vie de sacrifices psychologiques et physiques était terminée. Quand elle sortirait par cette porte elle ne verrait plus jamais le démon qui la torturait depuis tellement d'années.

Une partie de ses bagages avait déjà été emmené par calèche. Elle partirait avec Jonas en palanquin jusqu'à Lisbonne. Deux conducteurs les accompagneront, un à cheval et un à pied.

Dans l'intervalle entre la visite au vignoble et ce jour, elle avait commencé à augmenter sa manipulation sur l'archevêque Torres. Elle lui avait envoyé un message lui demandant de la rencontrer à la Matrice et elle ne c'était simplement pas présentée. Son objectif était de le perturber. Il avait alors essayé de prendre contact avec elle plusieurs fois après ce jour, mais il fut toujours informé qu'elle ne pouvait le recevoir, ni à personne, pendant deux semaines. C'était des ordres de Leonardo. Bárbara évita de sortir de la maison pendant tout ce temps, car elle se méfiait qu'un quelconque agent de Torres surveillait la maison ou que le propre l'espionnait, attendant un moment où il pourrait lui parler en tête à tête.

L'archevêque avait eu tous types de pensées. «Peut-être qu'elle est malade. Non, ça doit être quelque chose de plus grave, se torturait Torres. Peut-être que Leonardo a découvert un quelconque indice que lui et Bárbara se rencontraient. Peut-être que ce pervers la maintenait enfermée pour cette raison. Peut-être l'avait-il battu et elle, avec la peau marquée, ne pouvait se montrer.»

Bárbara lui avait raconté qu'elle souffrait de violence aux mains de son père, des violences physiques causées par l'amour qu'elle sentait pour Torres. Il devenait de plus en plus désespéré.

Mais il se résigna, il ne pourrait rien faire tant qu'il n'avait pas une conversation avec Bárbara et qu'il ne sache ce qui lui était réellement arrivé. Et qu'il lui caresse les cheveux et lui embrasse les lèvres. Ces pensées impures dominaient l'imagination de l'archevêque, impures pour un homme dans sa position. Le désir est le désir, il n'y a aucune manière de se délivrer de lui quand il l'attaque, le hante. Il se rappelle des moments intimes qu'ils ont passés, tant dans la Matrice, comme à l'époque où ils étaient élève et professeur, comme s'il les vivait de nouveau.

Une partie des possessions de Leonardo fut converti en pièces d'or anglaises et françaises. Il avait aussi acheté des diamants à un commerçant juif, mais de valeur, plus faciles à cacher et avec une grande liquidité. Ceux-ci furent donnés à Bárbara dans une petite bourse de cuir attaché à une ceinture pour être fixée sous ses vêtements. Quant au reste, Leonardo l'emmènera avec lui pour financer sa fuite. Mais la plus grande partie part avec Bárbara.

Jonas réussit à convaincre Leonardo que ce ne serait pas une bonne idée de le suivre en ce moment. Il n'aurait pas le temps de vendre tant le vignoble comme la maison avant la fuite de Leonardo, et selon Jonas, ce serait plus intéressant que ce soit vendu plutôt qu'abandonné. Ils décidèrent alors que les terres et la maison seraient transférées au nom de Jonas. Il continuerait avec l'affaire des vins jusqu'à ce qu'un acheteur surgisse. Quand la vente serait terminée, il suivrait chemin à l'encontre de Leonardo et Bárbara. Ainsi fut se décidé et ainsi fut se fait.

Jonas vint jusqu'à la chambre de Bárbara pour l'appeler et l'aider à descendre ses dernières valises. Le palanquin était prêt et les attendait.

«C'est l'heure de partir, mademoiselle!

-Finalement je serais libre de cette brute. Aia, ne pleurez pas. Faites ce que je vous ai dit avec les diamants et disparaissez pour toujours de cette maison. Je ne doute pas que le monstre s'en prenne à vous, maintenant que je ne serais plus là.

-Aurait-il le courage? Je le tuerais s'il essayait!

-De toute façon votre mission est arrivée à sa fin, dit Jonas. Attendez deux jours et dites-lui que votre mère est malade, que vous devez prendre soin d'elle maintenant que Bárbara est partie.

-Je ferais ce que vous me dites. Ma patronne et tout le temps que nous avons passé ensemble me manqueront.

-Patronne non, dit Bárbara, soeur. Vous ne savez pas combien vous m'avez aidé à supporter ces derniers moments. Je suis triste que vous ne puissiez m'accompagner, mais c'est la vie. Maintenant vous devez suivre la vôtre, trouver un mari qui vous respecte et vous fasse des enfants. Quant à moi, je dois découvrir ce que le destin a dans la manche en relation au reste de ma vie. Je ne suis pas encore libre, je dois maintenir le mariage. Après nous verrons.»

Les deux se prennent dans leurs bras en pleurant. Quelque temp après Jonas commence à descendre les bagages, suivit par elles.

Devant le palanquin se trouve Leonardo. Elle le prend dans ses bras et lui donner un baiser sur le visage comme n'importe quelle fille normale. Elle profite des larmes qui coulent dû aux adieux qu'elle fait à la maison et à Aia comme si elles fussent pour son père.

«Ne pleurez pas ma fille. Nous nous rencontrerons de nouveau bientôt. Faites ce que nous avons prévu et tout se passera bien!»

Elle fait ses adieux aux restants serviteurs et monte dans le palanquin. Jonas, après avoir arrangé les bagages, fait ses adieux à Leonardo et ainsi tous les deux partent. Elle ne regarde pas vers l'arrière. Elle veut seulement oublier les horreurs qu'elle a souffert sur cette terre qu'elle laisse. Elle demande à Jonas qu'il l'emmène de nouveau chez lui, pour qu'elle puisse s'agenouiller et prier une dernière fois sur la tombe de sa mère, déjà qu'elle ne la verra plus. Déjà chez Jonas et après avoir placé plus de fleurs qu'elle avait achetées en chemin sur la tombe, les deux entrent pour planifier les derniers détails de la fuite de Bárbara. Ils n'ont pas pu parler durant cette dernière semaine, à l'exception de l'intermédiaire d'Aia.

«Jonas, dès que je partirais j'enverrais de Lisbonne la lettre pour l'archevêque dénonçant Leonardo. Empêchez-lui de voyager aussi longtemps que vous le pourrez, pour que ça facilite son emprisonnement.

-Quel motif utiliserez-vous pour le dénoncer?

-Je l'accuserais d'être franc-maçon. L'archevêque les poursuivait dans sa terre natale et il fera la même chose avec lui. Quand mon père sera emprisonné, disparaissez. Avec certitude, dans les tortures qu'il souffrira, il ira vous impliquer dans un crime quelconque et vous serez perdu aussi.

-Ne vous inquiétez pas. J'ai préparé ma fuite vers un endroit distant. Avec les diamants que vous m'avez donnés, je pourrais m'établir sans difficultés. Téo a déjà vendu la taverne. Lui, sa femme et Aia partiront aussi. Nous avons discuté le sujet et nous avons jugé que ce serait trop risqué de rester ici après qu'il soit emprisonné.

-Et ainsi, nous ne nous verrons plus. Pardonnez-moi encore une fois pour vous avoir écarté de ma vie.

-Mademoiselle, mademoiselle. C'est moi qui suis chagriné de vous avoir laissé dans les griffes de ce fou. J'ai envie de rester ici pour l'impliquer dans tant de dénonces que ça le fera descendre encore plus vite en enfer.

-Non, sauvez-vous! Ne pensez plus à ça. Ce qui lui revient lui est déjà dû.

-Êtes-vous sûre que la lettre sera suffisante?

-Oui, elle le sera. Vous ne le savez pas, mais l'archevêque m'aime.

-Comment ça Bárbara? C'est un prêtre...

-Oui, un prêtre avec le diable dans le corps. Je me suis insinuée à lui et l'ai séduit à l'époque pendant laquelle il me donnait des cours. J'avais besoin que quelqu'un mette fin à mes tourments, alors je me suis donnée à lui.»

Jonas sent le sol s'effondrer sous ses pieds, ses jambes tremblent. Alors cette femme qu'il appelle de fille est maintenant une femme qui manipule les hommes et n'hésite pas à utiliser le sexe pour avoir ce qu'elle veut. Il pleure avec le visage dans les mains.

«Mademoiselle, mademoiselle, je ne pensais pas que vous en arriveriez à ce point. Combien de désespoir devez-vous sentir pour en arriver à ça... Pourquoi ne m'avez-vous pas cherché? J'aurais tué cette vermine même si j'en perdais ma vie. En quoi vous êtes vous transformé? Je vous vois encore comme un bébé. Le monstre a perturbé votre âme.

«Jonas, maintenant ce sont des eaux passées. J'ai fait ce que j'avais à faire et maintenant vient ma récompense: le désespoir de l'archevêque avec mon absence et les tortures et la mort de Leonardo. Ils paieront tous les deux pour les péchés dégoûtants qu'ils ont commis. Je n'ai aucun doute que Torres se suicidera et accompagnera mon père dans l'abîme qui les attend suite à leurs péchés.

-Arrêtez, ne parlez pas comme ça, s'il vous plaît, ce sont des mots très durs, je ne veux pas les entendre sortir de votre bouche. Vous n'êtes pas ma fille, mais c'est comme si vous l'étiez. Je ne supporte pas de savoir que votre âme est noire. Priez Bárbara, priez pour que toute cette douleur vous sois retirée. Soyez une bonne épouse, ayez des enfants, oubliez tout ce qui c'est passé ici!

-Ne vous inquiétez pas pour moi, mais plutôt pour vous. Allons-y, il se fait tard. Je ne sais pas si je supporte d'attendre un jour de plus pour que tout ce que je souhaite qui arrive, arrive. Allons. Mais attendez. Souhaitez-vous lire la lettre? Je l'ai déjà écrite. Je pense qu'il est bon que vous preniez connaissance de son contenu!»