VIII
La Voie des âmes

 

Assis près de Ninkupak, Temür mâchait posément. Le suc qu’à chaque bouchée dégorgeait la viande cuite emplissait son palais d’arômes délectables. Il recracha la viande avec une pointe de regret et la tendit à Ninkupak. Le vieil homme la porta à ses lèvres et l’avala.

« Hmmm ! Ça fait du bien de bouffer autre chose que de la moelle et de la cervelle. »

Ninkupak n’avait plus de dents. Plus du tout. Comme un homme ne pouvait se nourrir uniquement d’herbes, il arrivait à Temür de mastiquer sa viande afin de lui rendre service. Un sourire plissa les rides de son visage. « Un peu coriace, cette viande de glouton, mais pas mauvaise du tout. Où tu l’as dénichée ? »

Temür lui tendit une autre bouchée. « J’ai eu de la chance, ce matin. La bestiole sortait de son trou quand je l’ai estourbie d’un coup de hache. »

Ninkupak secoua la tête et ses cheveux blancs voltigèrent dans le vent qui murmurait dans la vallée du Renne. « Partir seul chasser le glouton, t’es gonflé, petit. Cette saleté, c’est féroce comme pas deux. Une fois je me rappelle, oh j’étais guère plus âgé que toi, on s’était mis à cinq autour d’une tanière et la fumée s’engouffrait là-dedans, épaisse comme de la poix. Tout à coup, voilà le glouton qui déboule. Un gros. Et qui nous fonce droit dessus. Oui petit, cinq hommes armés jusqu’aux dents, ça lui faisait pas peur du tout à ce glouton. Et il se rue aussi sec à l’attaque avec un grondement terrifiant. Trois doigts, qu’il a arrachés à mon frère, et moi c’est tout juste s’il m’a pas estropié le bras droit. Tiens, regarde. »

L’histoire du glouton, Temür l’avait déjà entendue, tout comme il connaissait l’ancienne cicatrice qui zigzaguait sur l’avant-bras du vieil homme du poignet au coude. Avec le temps elle était devenue blanche, là où la chair s’était reformée, mais on voyait que la blessure avait dû être terrible. Le garçon savait que Ninkupak avait été un grand chasseur. Son vieux corps portait beaucoup de cicatrices.

« Il nous a donné du fil à retordre, reprit Ninkupak, mais on a fini par le zigouiller. Mon couteau dans l’œil, que je lui ai mis et on a fait un festin de sa dépouille. Eh bien, tu sais quoi ? Ce bougre de salaud valait pas tripette.

— Faut reconnaître que ça vaut pas la viande de bison », approuva Temür, la bouche pleine.

La chair compacte et filandreuse du glouton réclamait une interminable mastication et il fallait s’acharner pour la réduire en bouillie susceptible d’être ingérée par un homme édenté. Mais c’était de la viande. Le gibier dont les avait spolié l’Ennemi, autant s’efforcer de ne pas trop y penser... Ninkupak s’essuya la bouche d’un revers de main et une ombre assombrit son regard.

« Cette viande de bison, sûr qu’elle nous manque drôlement ...  »

Ils restèrent un moment sans parler, ruminant les mêmes pensées qui tournaient toutes autour d’un thème désespérément unique : l’incertitude des jours à venir. Le regard du garçon erra sur le campement. Accroupi à l’entrée de la caverne, Ankidou aiguisait ses couteaux de chasse et le mouvement régulier de ses doigts avait quelque chose de rassurant. Bilge dépiautait le lièvre qu’il venait de tuer. Elle lui jetait parfois un regard indécis, comme une qui ne savait pas si elle devait se réjouir de sa chance ou pleurer sur son malheur. Fouillant les alentours, quelques femmes ramassaient du bois mort parmi les broussailles, des enfants désorientés pendus à leurs jambes. Certains somnolaient à l’ombre mais aucun ne jouait.

Un moment passa, puis un autre. Ce fut Ninkupak qui rompit le silence.

« Il est temps pour moi de mourir. Je suis une charge pour le clan. »

Il parlait d’un ton des plus calmes, le même ton qu’il aurait employé pour dire : « la chasse va être bonne aujourd’hui », et ce ton fit frémir Temür.

« Non ! protesta-t-il violemment. Tu peux pas nous abandonner maintenant. Le clan a besoin de ta sagesse, de tes conseils.

— Je suis fatigué de vivre, Temür. Mes os me font mal, mes bras n’ont plus de force et mon sexe n’a plus de sève. J’ai vu mourir mes femmes, j’ai vu mourir mes enfants ; et chaque fois je mourais un peu avec eux. Maintenant Rasha est avec ton frère ; je peux partir tranquille. »

Instinctivement, la main du garçon étreignit la sienne et ses yeux rencontrèrent les siens, vieux et délavés. Ils reflétaient la sérénité d’un homme qui a longuement mûri sa décision.

« On ira au pays des chasses éternelles, tu crois ? »

Cette question, il se la posait réellement pour la première fois, sans doute parce qu’il venait de voir des hommes mourir et qu’il s’était cru lui-même sur le point de partager leur sort. Autrefois, Temür savait que cela lui arriverait un jour. Un jour. Que signifiait la mort quand on se sent jeune, fort et bouillonnant de vie ? Depuis trois jours, il se sentait plus vieux de dix saisons.

« Je sais pas, Temür. Je sais vraiment pas. (Il baissa la voix.) Les hommes redoutent la mort. Ils se racontent une belle histoire et à force de la répéter, ils finissent par croire qu’elle est vraie. Avant ma naissance, je n’existais pas. Peut-être je n’existerai plus après la mort.

— Alors, s’écria le garçon, Kuresh et Elbek sont morts ? Définitivement morts ? »

Une grimace édentée étira les vieilles lèvres.

« Mes paroles te troublent, Temür. Mieux si je les garde pour moi. »

Je ne suis plus un enfant, pensa-t-il, et il s’apprêtait à le dire quand un remous se produisit devant la tente de la chamane. Lourdement appuyée sur le bras de son petit-fils, Vaïs Marani avança lentement, son cou maigre et flétri engoncé dans ses habits de cérémonie. Depuis quand paraissait-elle aussi vieille ? Elle avait les rides étonnement creusées pour une femme de cinquante-cinq hivers, les paupières fripées et le teint jaunâtre. Sa main, tavelée, décharnée, semblait minuscule sur le manche de sa canne couverte de signes magiques.

« Réunissez le conseil. Il y a des décisions à prendre. »

 

Arslan aimait sa grand-mère plus que tout au monde. Aussi, par respect pour elle, donnait-il l’impression d’une grande assurance alors qu’en réalité il se sentait perdu. Les Esprits sont malades, pensa-t-il en regardant les gens se rassembler devant la caverne, là où le clan célébrait les cérémonies de chasse. Oui, les Esprits doivent être malades. Les plus âgés s’assirent devant, les jeunes derrière. Ils étaient tous sous le choc. La chamane s’étant levée pour s’adresser à l’assistance, les murmures s’éteignirent tandis que les regards anxieux de la tribu tout entière pesaient sur sa personne.

« En ce jour de malheur, nous avons perdu beaucoup de chasseurs. Beaucoup de familles souffrent. Je lis le chagrin sur vos visages ; n’ayez pas honte de le montrer car il est bien que l’homme aime profondément les siens. Je partage le deuil; mes larmes coulent avec les vôtres. Mais quand viendra notre tour de partir, nous nous retrouverons de l’autre côté et nos âmes se réjouiront.

« Vaïs Marani, cria Boroméa, tu crois qu’ils nous attendent là-bas ?

— Oui, assura la chamane. Je peux les voir dans la lumière. Je peux entendre leurs murmures dans le vent.

— L’au-delà est vaste. Si nous sommes séparés, comment nous retrouverons-nous ?

— Garde les gens que tu aimes dans tes âmes, Boroméa et rien ne vous séparera.

— Je n’oublierai ni Dayan, ni Shamash », promit Boroméa, rassérénée.

Vaïs Marani enchaîna sur un éloge des défunts, puis son discours prit une autre direction.

« Je parlerai droit. Une tribu sans chef est comme un corps privé de tête. Il faut choisir un chef sinon les hommes passeront leur temps à se disputer au lieu de chasser ensemble pour le bien de tous. »

Quelques grognements approbateurs se firent entendre ça et là. Vaïs Marani prit une inspiration comme si elle s’apprêtait à renforcer son argumentation, mais elle ne dit rien, fit un pas en arrière et s’assit en ramassant les pans de sa fourrure d’ours. Il ne restait que le feu qui craquait et pétillait dans le silence. Voyant que personne ne prenait la parole, Arslan demanda : « Qui réclame le commandement ? »

Simut se mit debout et la lumière du feu révéla son excitation. « Moi. »

Les visages se tournèrent vers lui, médusés. Arslan le jaugea d’un sourire acide. « Toi ? 

— Je suis le fils de Shamash, répondit Simut comme si c’était une explication suffisante.

— Tu es le fils de Shamash, c’est vrai. Tu n’es pas l’héritier de son pouvoir.

— Les traditions disent que le plus fort doit commander. Aucun chasseur ne me surpasse quand il s’agit de manier la hache ou de lancer la sagaie. Je suis prêt à défier tous ceux qui pensent le contraire. »

Simut ne se vantait pas à tort. À treize ans révolus, il avait atteint sa taille d’adulte et il était très fort. Bâti sur le modèle de son père, il avait un cou de taureau et des muscles épais, ainsi que le même regard aux paupières tombantes qui reflétait un mélange de ruse et de brutalité contrôlée. En dépit de sa force, il n’était pas populaire. Il aurait eu la stature d’un chef si quelque chose de déplaisant, de très déplaisant, n’avait gâté son caractère. Là où Shamash arrondissait les angles, Simut montrait de la morgue. Là où Shamash écoutait, consultait, discutait avant de prendre une décision, son fils se laissait toujours dominer par la bonne opinion qu’il avait de lui-même. Dans le regard des autres, il ne voulait lire que l’admiration. Il avait pourtant des partisans, un petit groupe de garçons impubères prêts à boire ses moindres paroles. Heureusement ils ne comptaient pas, ou si peu. Simut dévisagea les membres de l’assemblée, guettant avidement des signes de soutien. Qu’il ne reçut pas.

« Il ne suffit pas d’être fort, expliqua la chamane avec dans la voix un soupçon d’ironie amère. Shamash était aussi un homme sage. »

N’y tenant plus, Temür sauta sur ses pieds en interpellant Simut. « Jamais je ne recevrai d’ordres de ta part !

— Ni moi », renchérit Hamzu avec sur le visage une détermination qui tranchait avec sa placidité coutumière. 

Plus d’un en resta béant. Hamzu, cela était connu, ruminait longuement la moindre réflexion, dont il distillait la teneur avec la parcimonie d’un écureuil. Du coin de l’œil, Arslan surprit un échange muet entre Parvati et Ankidou. Le tailleur de pierres avait perdu un fils, lui aussi. Ses yeux étaient rouges et la tension durcissait la ligne de ses mâchoires.

« Mon fils vaut n’importe qui d’entre vous, trépigna Lagamar d’une voix grinçante.

— Je suis d’accord avec Hamzu, lâcha Ankidou. Simut est trop jeune. Il faut de l’expérience, du sang-froid, pas la témérité d’un jeune homme, si brave soit-il. Il faut un homme au jugement clair, un chef qui guide le clan avec sagesse (Ankidou marqua une pause.) Je propose Hamzu ! »

« Hamzu ! Hamzu ! » approuva l’assistance. Les cris enflèrent, vibrant des accents de l’enthousiasme irraisonné. « Simut ! » crièrent en retour Bumin et Istemo, mais leurs jeunes voix ne parvenaient pas à couvrir celles des femmes et des chasseurs. Le sourcil froncé, Hamzu écoutait, et il n’y avait aucun triomphalisme sur son visage, plutôt la perplexité d’un homme confronté à un problème inattendu.

« Je réclame un combat », s’enflamma Simut dont les oreilles velues viraient au rouge cerise.

Il voyait bien que la balance ne penchait pas en sa faveur. Outre ses qualités personnelles, Hamzu avait pour lui l’influence d’une mère puissante et respectée dont la place dans la tribu n’était contestée par personne. Même si Parvati n’était pas intervenue, sa seule présence en imposait. C’était curieux de voir à quel point cette femme grisonnante parvenait à concentrer l’attention des autres sans bouger le petit doigt. Elle avait une façon d’occuper l’espace... dense, voilà le mot. Simut consulta Lagamar du regard, mais celle-ci lui renvoya une grimace du genre, « N’insiste pas, mon fils, la partie est mal engagée. »

« Il n’y aura pas de combat, trancha Vaïs Marani. Le clan est trop affaibli pour gaspiller la vie d’un seul chasseur. Je dis : que les enfants du mammouth suivent Hamzu comme un seul homme. »

Pâle de rage, Simut eut la sagesse de se tenir coi.

 

Ainsi qu’il l’avait annoncé, Ninkupak se coucha le lendemain pour ne plus se lever et ce nouveau deuil, confondu avec les autres, fit l’effet d’un bégaiement du destin.

On lui fit les funérailles d’un chef. On creusa une large fosse circulaire à l’aide de pelles faites d’omoplates de rennes. Le soleil atteignait son zénith lorsqu’ils allongèrent Ninkupak dans sa tombe, la tête tournée vers le pays des morts, là-bas, à l’ouest. Ses jambes furent repliées ainsi qu’il convenait à un grand chasseur. Là-dessus vinrent s’amonceler les offrandes de la tribu : les mâchoires d’un sanglier de grande taille, qui lui permettrait d’affronter n’importe quel esprit dans sa vie d’outre-tombe, sa hache et son épieu, ainsi il pourrait encore chasser, et des fleurs, des fleurs à profusion. Renoncules, muscaris et roses trémières emplirent la tombe à ras bord, exhalant d’entêtantes odeurs.

Crescendo, les pleurs et les lamentations s’élevèrent, emplissant l’air de tristesse. Vaïs Marani fit le tour de la tombe pour conjurer les âmes de Ninkupak. Son visage était gris de cendre à l’exception des cercles blancs autour de sa bouche et de ses yeux, et aussi une ligne jaune sur son nez. La cendre couvrait également ses cheveux. Les bouquets de feuilles dites feuilles-hochet qu’elle tenait brandis balayaient l’air au rythme de ses pas.

La chamane entonna une sorte de mélopée. « Tu es mort ! Ninkupak. Tes âmes errent près de nous. Je les sens, je les écoute, je peux entendre l’écho de leurs pas au-dessus de la terre. Elles aiment notre joie de vivre, tes âmes. Elles aiment sentir la chaleur des vivants. Mais nous savons qu’elles feront ce qu’elles doivent faire. »

Le mouvement incessant des feuilles avait attiré l’attention de Ninkupak. Restait maintenant à le convaincre de rejoindre le royaume des Esprits plutôt que de rôder dans les parages toutes les nuits. Ce genre de choses était très désagréable. Non seulement ça effrayait les gens mais ça finissait par les rendre malades. Avant tout il fallait protéger les vivants de la menace que représentent les morts et les tenir à bonne distance. Seule la chamane avait les pouvoirs nécessaires.

« Tu es mort ! Ninkupak. Tes âmes s’accrochent à l’enveloppe charnelle car elles ne savent pas encore que c’est une illusion. Un jour des âmes venant du monde des Esprits entrent dans un corps et lui donnent vie : c’est la naissance. Un jour ces âmes retournent dans le monde des Esprits. Entre les deux ? Un passage, c’est tout. »

La chamane s’interrompit un instant avant de pivoter sur ses pieds, les bras grands ouverts. Elle agita les feuilles-hochet avec force. « Tu es mort ! Ninkupak. Va-t-en ! Ici il n’y a rien de bon pour toi. Ta femme t’attend. Tes enfants t’attendent. Laisse Mikomilau conduire ton esprit vers le monde invisible. »

Grand-mère a été très bien, pensa Arslan. Il chercha Kooru du regard. Elle pleurait. Il ne savait pas si c’était pour Shamash, son époux, ou pour Ninkupak, ou pour les autres chasseurs tués. Ou pour tous ? Les liens tissés quotidiennement entre les membres d’un même clan rendaient chaque décès douloureux ; alors que dire quand la mort arrachait la plupart des hommes dans la force de l’âge. Un sentiment de tristesse effrayante s’abattit sur Arslan. Il pensa à Nasr, le jeune chasseur si gai, à Bulgrar, à Elbek... Arrête !

Hamzu avança d’un pas. Ses gestes mesurés le faisaient paraître plus vieux que ses dix-neuf hivers et, à entendre la discrète fermeté de sa voix, on aurait juré qu’il dirigeait le clan depuis des lunes. « Il a vécu plus longtemps qu’aucun homme. Il a chassé tous les gibiers. Il a connu tous les bonheurs et tous les malheurs d’une vie d’homme. Il a affronté l’adversité en homme. Grand Mammouth, tu connais le cœur de cet homme. Il n’était pas cupide. Jamais il n’a provoqué la violence. Accueille-le dans l’autre monde ; c’était un sage. »

Une hache affûtée à la main, Rasha sortit du cercle. Un frémissement d’excitation parcourut la tribu quand elle se pencha vers la tombe. Elle allait faire le grand cadeau. Elle posa sa main bien à plat sur une grosse pierre. Dans un flamboiement de silex, la hache s’abattit, trancha deux phalanges qui pendouillèrent au bout d’un lambeau de peau écarlate. Les dents serrées, Rasha détacha le doigt d’un second coup de hache et la terre s’abreuva d’un ruisselet de sang. La vue de son propre sang la fit chanceler. Elle repoussa gentiment Hamzu qui tendait le bras pour la soutenir et quand elle entama l’éloge du défunt, on eût entendu une mouche voler.

« Voyez ma douleur, ô vous les Esprits, et acceptez mon sacrifice. Ninkupak, c’était toute ma famille. Depuis toujours je le vois. Il a accompagné mes premiers pas d’enfant, donné la becquée, épouillé ma chevelure. Il me racontait de merveilleuses histoires. Il était mon père et ma mère. Il était le rocher contre lequel je m’appuyais. Je pleure. En même temps je me réjouis car il est dans l’ordre des choses que les enfants enterrent leurs parents. Voyez ma douleur, ô vous les Esprits, et recevez Ninkupak parmi vous. »

Rasha recula dignement. Un par un, ils défilèrent devant la sépulture pour recouvrir de terre le vieux corps ratatiné. Par-dessus ce petit dôme de terre, ils édifièrent une espèce de monticule avec les grosses pierres que la tribu avait transportées durant la matinée afin de décourager les charognards.

Rasha se retourna une dernière fois. Le soleil tombait à l’aplomb sur le petit tumulus. L’air vibrait sous la chaleur tandis que les ocres argileuses de la terre fraîchement retournée s’assombrissaient en rouge, aussi rouge que le sang qui coulait de sa main.