Vu du ciel, l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle ressemble à un champignon. Georges saute dans un taxi. Frédérique trouve son collègue très agité. La voiture traverse la banlieue grise. Les larmes lui montent aux yeux. Georges sanglote. Il fend l’armure et demande conseil à Frédérique. Surprise par sa vulnérabilité, elle lui recommande de parler à sa compagne. Et de vivre, et d’aimer le plus possible.
Georges regarde par la fenêtre, j’ai eu une enfance difficile. Je crains d’être un mauvais père. Je m’en veux d’être lâche. Quand je vois le courage de Victoria pour devenir un homme, sa décision irréversible. Toutes ces questions me remuent, la transition, c’est une forme de naissance. La naissance, un chemin vers l’inconnu. Et ça me fait peur.
Le taxi arrive place Gambetta. Georges tient la portière et remercie sa coéquipière, j’ai adoré cette mission. Tu sais, ce tour du monde, c’est une expérience unique dans une vie de détective.
Il arrive à son domicile, regarde Paris comme si la vue ne lui appartenait plus. Sophie a déserté l’appartement, ses affaires envolées. Il ne reste rien d’elle, pas même une crème, un cheveu, un élastique, un chemisier, un rouge à lèvres ou un rire qui craquerait l’espace vide. Dans la chambre flotte le parfum de sa compagne. Et voilà qu’il ressent une immense nostalgie. Il pose ses bagages, tourne en rond, et se morfond déjà. Sophie lui manque. Il se dit qu’il est temps de cesser d’être égoïste et envisage timidement la possibilité d’un enfant. Georges appelle Sophie, le cœur battant.